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Toma (B)
SURVEILLANCE DES ÉVÉNEMENTS RARES EN SANTÉ PUBLIQUE VÉTÉRINAIRE - Réunion du 14 mai 1998
Toma (B)
Ce texte introductif rappelle quelques notions de base (définitions) ainsi que la diversité des situations remontrées en santé animale (en fonction des caractéristiques cliniques et épidémiologiques des maladies à surveiller. Il distingue les deux types d'objectifs et de démarches correspondantes : l'objectif quantitatif d'estimation de la fréquence moyenne d'un agent pathogène ou d'une maladie et l'objectif qualitatif de détection par rapport à un seuil fixé. Pour la surveillance des événements rares, les limites des stratégies habituelles incitent à s'orienter vers des échantillons ciblés plutôt que des échantillons aléatoires, des tests de dépistage appliqués à des mélanges et une vérification systématique des résultats positifs.
Merlin (P)
La présence dans les aliments de micro-organismes ou de toxines en quantité dangereuse pour le consommateur est rare, mais, compte tenu de ses conséquences, doit être surveillée. Les plans de surveillance visant à évaluer l'exposition du consommateur à un danger doivent porter sur un échantillon représentatif de ce qui est mis sur le marché. Les plans de contrôle visant à détecter des manquements pour prendre des mesures immédiates, doivent être ciblés sur les catégories de produits les plus susceptibles d'être non conformes. Le contrôle d'un lot en vue d'apprécier s'il est propre à la consommation doit respecter un équilibre entre le risque consommateur et le risque producteur. Pour évaluer un procédé ou un établissement, il est nécessaire de suivre l'évolution chronologique de critères sur les échantillons représentatifs de la production.
Sanaa (M)
L'objet de cet article est de rappeler les notions de base de l'échantillonnage et de présenter les limites de l'échantillonnage dans le cas des événements rares. On distingue deux approches : la première est quantitative et vise à estimer la fréquence de l'événement dans une population particulière ; la deuxième est qualitative et a pour objectif de détecter la présence de l'événement dans une population particulière. Pour la première approche, la taille des échantillons est inversement proportionnelle à la fréquence de l'événement et d'autant plus grande que la précision souhaitée est élevée. Afin d'atteindre des tailles d'échantillonnage raisonnables et par conséquent réalisables sur le terrain, il faudra lors de la planification de l'étude bien discuter l'intérêt de vouloir à tout prix un résultat très précis. Pour la deuxième approche, la qualité d'un plan d'échantillonnage est évaluée en fonction de sa capacité de détecter la présence de l'événement étudié. Deux critères sont proposés : NQA (niveau de qualité acceptable) et NQL (niveau de qualité limite).
Salvat (G)
L'abattage de troupeaux de volailles en phase clinique de salmonellose pose le problème du risque pour la santé publique lié à leur commercialisation. Cet exposé définit les conditions d'échantillonnage acceptables pour garantir la viabilité économique des produits et prévenir les risques majeurs pour la santé publique. Le suivi des protocoles d'échantillonnage recommandés par la norme NF X 06-022 doit permettre de respecter ces deux impératifs.
Durand (B), Savey (M) & Moutou (F)
Pour bon nombre de pays, obtenir et conserver un statut indemne d'ESB est un problème de grande importance. Le chapitre du code zoo-sanitaire de l'OIE consacré à l'ESB est en cours d'élaboration. Les versions préliminaires prévoient un dispositif de surveillance de la maladie. On a envisagé trois stratégies d'échantillonnage pour le dépistage de l'ESB en s'intéressant au coût global du dépistage. L'analyse montre les limites de tout échantillonnage aléatoire pour la certification qu'un pays est indemne d'ESB, et amène à privilégier l'usage d'un échantillonnage purement ciblé (qui a montré son efficacité dans beaucoup de pays européens), ainsi qu'à envisager des solutions complémentaires.
Coulon (S)
Au niveau européen, des directives définissent depuis 1988 des limites maximales de résidus (LMR) tolérables dans les aliments et imposent d'organiser un système de surveillance dans un certain nombre d'aliments. Dans cette optique sont organisés tous les ans, en France, des plans de surveillance et de contrôle dans les denrées alimentaires d'origine animale. La présence des pesticides dans les denrées alimentaires constitue un événement rare et ce contrôle représente un coût très élevé. S'il est relativement aisé de cibler une population dans le cas d'une recherche de substances anabolisantes, il n'est pas de même pour orienter les recherches de résidus de pesticides car cela nécessite une bonne connaissance de leur utilisation en agriculture et en élevage, d'où les difficultés pratiques et analytiques de surveiller cet événement rare.
Bénet (JJ)
La tuberculose bovine en France est devenue un événement rare. Le système de détection actuel par tuberculination rencontre des limites d'ordre statistique (valeur prédictive positive basse, voire nulle) ou opérationnelle (manque de standardisation). La majorité (64 %) des cas sont détectés soit par l'abattoir (46 %), soif à l'occasion de circonstances particulières (contrôle d'introduction, enquête épidémiologique). Cette évolution naturelle du système de détection doit être complétée par un changement de conception, mettant l'accent sur la maîtrise des facteurs de risque de tuberculose, et la surveillance de la qualité de cette maîtrise.
Chillaud (T) & Bonjour (P)
Pour surveiller des événements rares en santé animale, les programmes nationaux d'échantillonnage ne présentent pas dans toutes les situations le meilleur rapport coût/efficacité. A titre d'exemple, la France, considérant que les porcs produits sur son territoire dans les élevages de type industriel sont exempts de trichinellose, a opté pour un dépistage systématique de la maladie sur les carcasses des seuls animaux susceptibles de faire courir un risque au consommateur (équidés et sangliers). Par ailleurs, lorsqu'un pays exportateur souhaite faire reconnaître par les pays importateurs qu'il est indemne d'une maladie aussi contagieuse que la fièvre aphteuse, il lui appartient d'en apporter la démonstration au niveau international. Plutôt que de réaliser à cette fin des sondages couteux et difficiles à mettre en œuvre, il préfèrera se soumettre à une expertise conduite sous l'égide de l'Office international des épizooties en vue de vérifier qu'il a pris toutes les mesures sanitaires permettant de prévenir l'apparition de la maladie à l'intérieur de ses frontières.
Mas (M) & Eynard (P)
A l'image de ceux des autres secteurs, les industriels de l'agro-alimentaire ont développé des outils qui leur permettent de garantir un niveau de risque acceptable pour les produits qu'ils mettent sur le marché. Ces méthodes ont été reprises dans les différentes réglementations européennes qui imposent actuellement aux professionnels de l'alimentation la mise en œuvre d'un système de maîtrise des risques en cours de fabrication. Ce système peut s'inspirer, et c'est le cas le plus fréquent, du système HACCP (analyse des dangers et des points critiques pour leur maîtrise) et de ses principes. Après une présentation rapide du système HACCP tel qu'il est décrit dans le Codex Alimentarius, ce texte montre les avantages que les industriels peuvent avoir à appliquer des méthodes d'analyse des risques et de les combiner a la maîtrise des points critiques.
ÉPIDÉMIOLOGIE APPLIQUÉE - 15 mai 1998
Berthe (T)
Les résultats des premières années du plan d'éradication de la maladie d'Aujeszky en Bretagne sont encourageants. Les caractéristiques propres à la région, avec au premier rang la densité porcine, imposent cependant des moyens renforcés pour viser une éradication rapide. Infoporc, un outil informatique adapté, partagé entre tous les intervenants de la lutte contre la maladie, apporte la connaissance permanente des lieux d'élevage de porc, des mouvements d'animaux entre les élevages et la gestion sanitaire de ces mouvements en flux séparés. Ce système va ainsi permettre de bien maîtriser le facteur de risque éventuel de transmission de la maladie, les mouvements d'animaux infectés, et augmenter l'efficacité du plan d'éradication.
Camuset (P)
Né au début des années 94 le réseau Vialine a évolué en fonction de contingences scientifiques, politiques et économiques. Vialine vétérinaires sentinelles en est la dernière déclinaison. Ce réseau a prouvé la capacité de réaction rapide de la profession vétérinaire face à des événements à caractère épizootique. Les données récoltées par ce réseau sentinelle ont concerné l'épidémiologie, la symptomatologie et l'étiologie d'affections bovines telles que paratuberculose, listériose, salmonellose, hypodermose, bronchopneumonies infectieuses enzootiques, mortalité au vêlage.
Fajardi (V)
L'émergence de plusieurs cas de fièvre typhoïde, au mois de septembre 1997 dans le département des Alpes-Maritimes, a fait l'objet d'une enquête pluridisciplinaire qui a permis de constater qu'il s'agissait d'un même foyer lié à un regroupement spatio-temporel de personnes. Il a été relié statistiquement à la consommation de certains aliments (salami) ayant vraisemblablement fait l'objet de contaminations croisées au cours de leur préparation. Cette crise a permis aux Services vétérinaires de tirer un certain nombre d'enseignements tant techniques que stratégiques sur la gestion des événements rares.
Fortier (G), Provost (S), Legendre (MF), Lecoutour (V) & Takai (S)
Une étude de trois années en Normandie nous as conduit vers divers moyens d'approche de la rhodococcose équine. Après avoir développé une méthode ELISA pour le diagnostic individuel chez le poulain et 1'étude de la prévalence globale au sein d'un haras, il semblait intéressant d'aller recueillir des informations sur les sols de haras normands dans la mesure où cette bactérie opportuniste est essentiellement tellurique. Nos observations ont pu confirmer des études précédentes [1,6], nous permettant d'évaluer le risque "rhodococcus" de 1 à 5 et de montrer l'étroite corrélation existant entre la contamination du sol, le sur-paturage et le risque de rhodococcose. L'émergence de souches résistantes à l'érythromycine (10%) et de plasmides de virulence différents de ceux décrits antérieurement doit inciter à renforcer les mesures de prophylaxie médicales et zootechniques adaptées.
Petit (E), Erimund (S), Blondet (M), Very (P) & Harly-Gerster (G)
Deux cents cheptels de Côte d'Or et de Saône-et-Loire ont été sélectionnés parce qu'ils détenaient des bovins séropositifs à l'IBR exclusivement âgés de plus de 48 mois. Dans ces cheptels, tous les, bovins âgés de moins de 48 mois ont été analysés par un kit ELISA gB par mélanges de 10 sérums tous négatifs puis ré-analysés par sérologie individuelle. Dans ce contexte épidémiologique particulier, 3,1 pour mille des bovins âgés de moins de 48 mois issus de mélanges séronégatifs étaient malgré cela individuellement séropositifs. Cependant, les analyses complémentaires par d'autres kits ELISA et la séroneutralisation, associées aux données épidémiologiques, font sérieusement douter de la réelle positivité de la majeure partie de ces sérums. Diverses hypothèses sont envisagées pour expliquer les différences de résultats observées entre les deux départements.
Pouillot (R), Lescoat (P), Batut-Gricourt (V), Garin-Bastuji (B), Bénet (JJ) & Sanaa (M)
Cette enquête cas/témoins exploratrice avait pour objectif la recherche de facteurs de risque lies à l'apparition de réactions sérologiques non-spécifiques en brucellose bovine (RSFP), en cheptel naisseur Charolais du département de la Saône-et-Loire. Malgré la faible puissance de l'étude, trois facteurs de risque significatifs ont émergé lors de l'analyse multivariée : l'alimentation à base d'ensilage d'herbe des bovins (Odds ratio [O.R.] = 2.62, intervalle de confiance à 95 p. cent [I.C. 95 p. cent] : 1.18-5.85), la présence d'au moins un chien dans l'exploitation (O.R. = 2.22, I.C.95 p. cent : 1.07-4.60), et l'absence d'ovins dans l'exploitation (O.R. = 2.62, I.C. 95 p. cent: 1.16-5.87). Les limites statistiques d'une telle enquête, ainsi que ses résultats, sont discutés.
ATELIER : MÉTHODOLOGIE EN ÉPIDÉMIOLOGIE - 15 mai 1998
Puyalto-Moussu (C), Sanaa (M), N'Djoya (A) & Planchenault (D)
La croissance de jeunes zébus a été étudiée dans 26 troupeaux de la région de Garoua (Nord Cameroun) entre Janvier 1990 et Janvier 1996. Des visites mensuelles ont permis de mesurer la croissance de 551 veaux de la naissance à un an. Les variables explicatives spécifiques aux individus étaient le sexe, la race, le rang de mise-bas et la saison de naissance. Les variables troupeau étaient le type d'apport fourrager, la supplémentation en tourteau de coton, l'activité principale et l'âge de l'éleveur, l'effectif familial. Les associations entre les variables explicatives et le gain de poids ont été testées en utilisant des modèles mixtes prenant en compte la corrélation des mesures réalisées sur un même animal ainsi qu'un effet troupeau aléatoire. Enfin, les résultats obtenus ont été comparés avec ceux de modèles plus simples (sans effet élevage, ni corrélation intra-animal).
Gasqui (P) & Pons (O)
L'utilisation d'une distribution de Poisson est maintenant classique quand on étudie le nombre d'occurrences de mammites cliniques par lactation, chez la vache laitière. Quand la variable d'intérêt est l'intervalle de temps entre deux mammites successives, un modèle de Cox (classique pour l'analyse des données de survie) peut aussi être utilisé. Ces deux modèles supposent des observations indépendantes. Lorsque cette hypothèse n'est pas satisfaite, une sur-dispersion des données au sein d'un troupeau peut être mise en évidence. Les deux modèles classiques mentionnés n'apportent pas de solution satisfaisante à ce problème. Notre approche, fondée sur un modèle de survie avec mélange de lois, a permis d'inclure dans le modèle un paramètre exprimant une "dépendance biologique" entre mammites successives au sein d'une lactation, tout en prenant en compte des facteurs individuels et des co-variables dépendant du temps, la fin de la période de production étant considérée comme une censure. Les données issues de troupeaux expérimentaux de l'INRA ont été analysées avec cette approche. La prédiction du nombre de mammites par lactation est comparée au nombre de cas observés. La sur-dispersion observée sous les autres modèles disparait, elle semble donc bien expliquée à l'aide de ce paramètre de "dépendance biologique" entre cas successifs.
Mohammed (HO), Wade (S) & Sanaa (M)
L'objectif de cette communication est d'illustrer l'application des modèles à effets aléatoires aux données vétérinaires et d'interpréter les résultats obtenus pour chaque modèle. Nous avons utilisé, pour cette étude, des données ayant une structure hiérarchique. Les données utilisées ont deux niveaux d'emboîtement. Tout d'abord, l'information concernant les facteurs de risque ont été collectées pour chacun des animaux groupés en élevages, eux-mêmes groupés en fonction de la source d'approvisionnement en eau. Pour l'analyse, nous avons modélisé simultanément la corrélation entre les élevages d'une même source d'approvisionnement (premier niveau d'emboitement) et la corrélation entre les vaches au sein de l'élevage (second niveau d'emboitement). Avec l'utilisation d'un logiciel approprié, nous avons démontré l'existence d'une corrélation intragroupe significative et nous avons pu évaluer son impact sur l'estimation des risques.
Dufour (B)
INFORMATIONS
Toma (B)
Michel (C)