Terminologie en épidémiologie



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A

    ACARYOTE

    (angl. akaryote, acaryote) (esp. acariota) (ital. acariota) (portug. acariota) (roum. acariot)

    Micro-organisme dépourvu de noyau, d'organite et de métabolisme propre.

    Exemple : les virus.

    Remarque 1 : parmi les acaryotes, on trouve des « agents infectieux ».

    Voir agent infectieux

    AGENT INFECTIEUX

    (angl. infectious agent) (esp. agente infeccioso) (ital. agente infettivo) (portug. agente infeccioso/infecioso) (roum. agent infecţios )

    Élément microscopique, étranger à un organisme, capable de s’y multiplier ou de s’y reproduire aux dépens de cet organisme.

    Exemples : bactéries, virus, mycoplasmes, etc.

    Remarque 1 : les agents transmissibles non conventionnels (ATNC) ou prions peuvent être considérés comme des agents infectieux.

    Remarque 2 : les agents infectieux font partie, avec les parasites et les gènes morbigènes, des agents pathogènes biologiques.

    Remarque 3 : pour certains auteurs, les agents infectieux se limitent aux procaryotes et aux acaryotes, qui se multiplient à l’identique. Pour eux, les eucaryotes unicellulaires, notamment ceux qui se reproduisent en passant par différents stades morphologiques, font partie des parasites.

    Remarque 4 : les agents infectieux provoquent des « maladies infectieuses » ou des « infections ».

    Voir procaryote, acaryote, infection, maladie infectieuse, parasite

    AGENT PATHOGÈNE

    (angl. agent of disease ; disease agent) (esp.agente patógeno) (ital. agente  patogeno) (portug. agente patogénico) (roum. agent  patogen)

    Agent mécanique, physique, chimique ou biologique, dont la présence ou l’excès  est responsable de l’apparition d’une maladie.

    Exemples: virus, bactérie, rayon X, dioxine, etc.

    Remarque 1 : présence : exemple : virus de la fièvre aphteuse.

    Remarque 2 : excès : exemple : glucides (obésité).

    Remarque 3 : les agents pathogènes biologiques comprennent les agents infectieux, les parasites et les gènes morbigènes (responsables de maladies héréditaires).

    Voir agent infectieux

    AGENT PATHOGÈNE BIOLOGIQUE

    Voir agent pathogène

    AGRÉGAT

    (angl. disease cluster) (esp.  concentración, cúmulo) (ital. aggregazione, gruppo) (portug. agregado) (roum. agregat)

    Concentration de cas ou de foyers d’une maladie dans le temps et/ou dans l’espace.

    Exemples : une intoxication alimentaire collective ; des cas de maladie d’Aujeszky chez des chiens de chasse ayant participé à la même sortie ; des foyers de tuberculose bovine dans un même canton d'un département...

    Remarque 1 : le terme « agrégat » peut être utilisé dans des situations différentes :
    • De manière descriptive, lorsque des cas ou des foyers d'une maladie apparaissent en nombre supérieur au nombre attendu au cours d'une période donnée dans une zone donnée (par exemple, toxi-infection alimentaire collective),
    • De manière analytique, après enquête épidémiologique ayant permis d'établir un lien entre des cas ou des foyers d'une maladie pourtant dispersés dans une zone géographique étendue, ou étalés au cours du temps, ou ayant démontré la coexistence de deux ou plusieurs chaînes de transmission de variants (ou sous-types) différents.

    Remarque 2 : des foyers dispersés sur une zone étendue mis en évidence grâce à une surveillance épidémiologique spécifique et du fait du regroupement des données collectées peuvent conduire à faire une hypothèse d’agrégat et donc à vouloir vérifier par une enquête particulière que ces foyers sont liés entre eux (issus d’une même source ou liés par une chaîne épidémiologique).

    Voir chaîne épidémiologique, foyer

    ALÉATOIRE

    (angl.  random) (esp. aleatorio) (ital.  casuale) (portug. aleatório) (roum. aleatoriu)

    Qualifie ce qui ne dépend que du hasard.

    Exemple : échantillon aléatoire.

    Remarque 1 : le tirage au sort permet d’obtenir un échantillon aléatoire.

    Remarque 2 : il ne faut pas confondre « échantillon aléatoire » (résultant d’un tirage au sort)  et « échantillon empirique » ou « échantillon en aveugle » (pris sans méthode particulière).

    ANADÉMIE

    (angl. point source epidemic; common source epidemic) (esp. anademia) (ital.  anademia ) (portug. anademia) (roum. anademie)

    Ensemble des cas humains d’une maladie, sans lien de contamination directe entre eux ou ayant une seule et même origine commune.

    Exemples : toxi-infection alimentaire collective, cas humains de fièvre Q à partir d’un ruminant ayant avorté, cas humains de fièvre West-Nile…

    Remarque 1 : l’origine commune peut être une personne, un animal, un aliment, un objet, etc.

    Remarque 2 : à différencier de cas humains d’ une maladie, transmis en chaîne de personne à personne.

    Remarque 3 : ce mot a été créé par Marcel Baltazard, vers 1955, pour qualifier des cas sporadiques de peste humaine contractés à partir de rongeurs et donnant l’impression d’une  « épidémie » à transmission interhumaine. « La création du mot « anadémie » a été proposée pour désigner l’addition de cas sporadiques, en opposition à la multiplication de ces cas par le processus interhumain de l’épidémie ». (Baltazard M., Chronique OMS, 1960, 14, (11), 421-428).

    Voir anazootie

    ANALYSE DE RISQUE

    (angl. risk analysis) (esp. análisis de riesgo) (ital. analisi del rischio) (portug. análise de risco) (roum. analiză de risc)

    Démarche scientifique faite dans le but d’identifier les dangers connus ou potentiels, d’en apprécier les risques, de les gérer et de communiquer à leur propos.

    Exemple : analyse du risque d’introduction de la peste des petits ruminants en France continentale.

    Remarque 1 : une analyse de risque peut se faire dans des domaines très différents, notamment en santé animale et en hygiène des aliments. Les étapes de l’analyse et les termes utilisés peuvent être  différents en fonction du domaine.

    Remarque 2 : en santé animale, une analyse de risque comporte quatre étapes :

    • L’identification du (des) danger(s), c’est-à-dire de tout agent biologique, chimique ou physique pouvant avoir un effet néfaste pour la santé ;
    • L’appréciation du risque, passant par quatre étapes :
      • L’appréciation de l’émission, par une description et une qualification ou une quantification, si les données sont disponibles, de la probabilité d’émission dans l’environnement d’un agent pathogène à partir des animaux ou des produits d’origine animale soumis à l’analyse de risque,
      • L’appréciation de l’exposition, par une description et une qualification ou une quantification, si les données sont disponibles, de la probabilité d’exposition des êtres vivants et de l’environnement, à l’agent pathogène émis par les animaux ou les produits d’origine animale soumis à l’analyse de risque,
      • L’appréciation des conséquences, par une description et une qualification ou une quantification, si les données sont disponibles, des effets néfastes, y compris leurs conséquences économiques, associées à l’agent pathogène pouvant être présent chez les animaux ou les produits d’origine animale soumis à l’analyse de risque,
      • L’estimation du risque, en déterminant, de manière qualitative ou quantitative incluant l’incertitude, la probabilité de survenue d’un danger et des conséquences de ses effets néfastes dans une population donnée ;
    • La gestion du risque, processus d’identification, de sélection et de mise en œuvre de mesures permettant de réduire le risque et qui commence par une évaluation du risque, processus de comparaison du risque estimé, avec le niveau de risque jugé acceptable, en vue du jugement d’acceptabilité du risque considéré ou de mise en place de mesures de diminution de ce risque ;
    • La communication relative au risque, sous forme d’un échange d’informations et d’opinions concernant le risque, entre les responsables de l’appréciation du risque, ceux de la gestion du risque et les autres parties intéressées telles que les milieux professionnels et le public.

    Voir risque

    ANAZOOTIE 

    (angl.  point source epidemic ; common source epidemic) (esp.  anazootia ) (ital.  anazoozia) (portug.  anazootia) (roum. anazootie)

    Ensemble de cas d’une maladie chez des animaux, sans lien de contamination directe entre eux ou ayant une seule et même origine commune.

    Exemple : cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (forme classique, d’origine alimentaire) ou de fièvre charbonneuse, liés à la distribution d’un même lot d’aliment contaminé.

    Remarque 1 : comme pour l’Homme (« anadémie »), l’origine commune peut être un animal, une personne, un aliment, le milieu…

    Voir anadémie

    ANIMAL-ANNÉE

    Voir animal-temps

    ANIMAL-TEMPS 

    (angl. animal-time) (esp. animal-tiempo) (ital. animale-tempo) (portug. animal-tempo) (roum. animal-timp)

    Unité de mesure combinant les animaux et le temps, utilisé comme dénominateur dans la détermination de certains taux d’incidence.

    Remarque 1 : cette unité est une pondération de la durée pendant laquelle un animal doit être inclus dans l’observation : un animal qui n’a séjourné que 6 mois dans un effectif compte deux gois moins qu’un autre animal qui aura pu être observé pendant un an.

    Remarque 2 : l’unité le plus souvent utilisée est l’animal-année ; mais on peut également employer l’animal-mois, l’animal-trimestre, etc.

    Remarque 3 : l’animal-année est analogue à la « personne-année ».

    Remarque 4 : pour le calcul du nombre d’animaux-temps, on n’utilise que les animaux exposés au risque, en excluant les animaux atteints dès qu’ils le sont.

    Exemple : 50 animaux suivis pendant un an ; dix deviennent malades (et constituent donc le numérateur de la fraction définissant le taux d’incidence) : 2 le 45ème jour, 3 le 150ème jour et 5 le 250ème jour. Pour le calcul du dénominateur, on a donc la somme de : 40x1 (pour les 40 demeurant indemnes), 2x (45/365) pour les malades du 45ème jour, 3x(150/365) pour ceux du 150ème jour, etc.

    Voir personne-année

    ANNÉE-ANIMAL

    Voir animal-temps

    ANNÉE-PERSONNE

    Voir personne-année

    APPRÉCIATION DU RISQUE

    Voir analyse de risque

    ARBOVIRUS

    (angl. arbovirus (arthropod-borne virus)) (esp. arbovirus) (ital.  arbovirus) (portug. arbovirus) (roum. arbovirus)

    Virus entretenu principalement dans la nature par transmission biologique de vertébré à vertébré par l’intermédiaire d’arthropodes hématophages.

    Exemples : virus de la peste équine, de la fièvre catarrhale ovine, de la fièvre jaune, Schmallenberg, etc.

    Remarque 1 : la définition des arbovirus repose sur un critère épidémiologique (importance de la  transmission vectorielle grâce à la capacité de se multiplier dans des arthropodes) et non pas sur les critères physico-chimiques de la classification des virus. On rencontre donc au sein des arbovirus des virus de diverses familles virales.

    Remarque 2 : les virus transmis seulement de façon mécanique par des arthropodes ne sont pas des arbovirus (exemples : virus de la myxomatose, de l’anémie infectieuse des Equidés, de la leucose bovine enzootique…)

    Voir vecteur biologique

    ASSOCIATION STATISTIQUE

    (angl. association) (esp. asociación) (ital.  associazione) (portug.  associação) (roum. asociere)

    Degré de dépendance statistique entre deux (ou plusieurs) évènements ou variables.

    Exemple : association entre la saleté des membres de bovins et la dermatite digitée.

    Remarque 1 : d’un point de vue statistique, il faut distinguer l’approche qualitative, qui vise à déterminer si l’on peut dire qu’il existe une association ou non (test d’indépendance), et l’approche quantitative, qui mesure le degré d’intensité de cette association.

    Remarque 2 : une association peut être causale ou non causale.

    Remarque 3 : si le risque relatif d’être atteint chez les exposés au facteur étudié est élevé, une relation de causalité dans l’association entre l’atteinte et le facteur est plus probable : on parle aussi de force de l’association qui constitue un des critères de causalité.

     Voir causalité

    AVEUGLE

    Voir étude en aveugle

B

    BARRIÈRE D’ESPÈCE

    (angl. species barrier) (esp. barrera de especie) (ital. barriera di specie) (portug. barreira de espécie) (roum. barieră de specie)

    Concept découlant de la réceptivité à un agent pathogène biologique, mais plus récent, conduisant à distinguer les espèces (animales ou végétales) réceptives à un tel agent, des espèces résistantes, en utilisant l’image d’un obstacle hypothétique et symbolique (barrière) qui protégerait ces dernières.

    Exemple : les oiseaux ne sont pas réceptifs au virus de la peste porcine classique. Ce virus est donc considéré comme incapable de franchir la « barrière » constituée par chaque espèce d’oiseau.

    Remarque 1 : la taille de la liste des espèces réceptives à un agent pathogène biologique donné, c’est-à-dire des espèces qui permettent la multiplication ou le développement de cet agent pathogène, en cas de contact avec lui, est très variable en fonction de l’identité  de l’agent pathogène : le spectre des espèces réceptives à un agent pathogène donné peut aller de quelques unités à plusieurs centaines.

    Remarque 2 : pour un agent pathogène donné, les espèces réceptives peuvent être distinguées en fonction de leur fréquence d’exposition à l’agent pathogène :

                *exposition fréquente dans les conditions naturelles (hôte habituel),

                *exposition accidentelle dans les conditions naturelles (hôte occasionnel),

                *exposition uniquement en conditions expérimentales (animal de laboratoire).

    La notion de barrière d’espèce est indépendante de la fréquence d’exposition. Ainsi, les virus de l’influenza aviaire circulent habituellement chez diverses espèces aviaires, mais on sait qu’ils peuvent infecter l’Homme. Il en est de même pour les virus de l’influenza porcin chez le porc. La rareté des cas humains d’infection par des virus grippaux aviaires ou porcins n’est pas due à une barrière d’espèce mais à une plus faible fréquence d’exposition de l’Homme à des virus circulant intensément dans des populations aviaires ou porcines.

    Remarque 3 : parmi les espèces réceptives à un agent pathogène biologique, on peut distinguer celles qui permettent la transmission de l’agent et celles qui, en général, ne le permettent pas. Exemple de la maladie d’Aujeszky :

                *espèces réceptives dans les conditions naturelles, permettant la transmission de ce virus : porc, sanglier…

                *espèces réceptives dans les conditions naturelles, ne permettant pas la transmission du virus (« cul-de-sac épidémiologique ») : chien, chat, ruminants, cheval…

                *espèces réceptives dans des conditions expérimentales, ne permettant pas la transmission du virus : souris, lapin…

    La notion de barrière d’espèce est indépendante de la capacité à retransmettre l’agent pathogène. En effet, elle ne porte pas sur la capacité à transmettre l’agent pathogène mais sur celle d’être capable d’en assurer la multiplication ou le développement. Il n’y a pas de barrière d’espèce pour le chien le chat, les ruminants, la souris, le lapin…vis-à-vis du virus de la maladie d’Aujeszky.

    Remarque 4 : l’ancienneté de la connaissance des caractéristiques du pouvoir pathogène de l’agent biologique considéré est également à prendre en compte. Pour un agent pathogène connu depuis très longtemps, on dispose de la liste des espèces réceptives (conditions naturelles et conditions expérimentales) et, par complément, de celle des espèces considérées comme résistantes (barrière d’espèce). En revanche, pour un agent pathogène émergent, la liste des espèces réceptives n’est établie que progressivement. Ainsi, pour l’encéphalopathie spongiforme bovine, il a fallu attendre plusieurs années avant de savoir que l’espèce humaine était réceptive. Dans ces conditions, il ne saurait être question de « franchissement de la barrière d’espèce ». Pour l’infection récemment identifiée, due au virus Schmallenberg, les informations disponibles jusqu’à présent laissent à penser que l’Homme devrait faire partie de la liste des espèces résistantes (barrière d’espèce).

    Remarque 5 : en résumé, on peut (ne devrait) évoquer le concept de barrière d’espèce (que) pour une espèce identifiée depuis longtemps comme résistant à un agent pathogène donné. La notion corollaire de « franchissement de barrière d’espèce » ne devrait être utilisée que pour des souches de cet agent pathogène devenue capables de se multiplier ou de se développer chez des sujets de cette espèce.

    Voir réceptivité, franchissement de la barrière d’espèce.

    BASE DE SONDAGE

    (angl.  sampling frame) (esp.  base de sondeo) (ital.  base de campionamento) (portug. base de amostragem) (roum. bază de sondaj)

    Liste des sujets ou des groupes de sujets au sein de laquelle le sondage est effectué.

    Exemple : liste des élevages de porcs d’un territoire.

    BIAIS

    (angl. bias) (esp. sesgo) (ital.  errore sistematico (bias)) (portug. enviesamento, viés) (roum. eroare sistematică)

    Erreur systématique pouvant se produire à tout niveau d’une étude et dont la présence peut conduire à en fausser les résultats et leur interprétation.

    Exemple : dans une enquête sur la pathologie néonatale, prendre la température des veaux avec un thermomètre marquant systématiquement 2/10 de degré de plus que la réalité.

    Remarque 1 : l’erreur est aléatoire alors que le biais est systématique.

    Remarque 2 : on doit distinguer trois grandes catégories de biais, selon la cible méthodologique concernée.

    1. Biais portant sur l’échantillon

    • Biais initial : si la sélection des individus qui vont constituer l’échantillon conduit à la sur- (ou sous-) représentation de certaines catégories d’individus, il y a risque de biais.
    • Exemple : enquête réalisée sur la base des réponses spontanées à un questionnaire diffusé sur internet : d’une part, toute la population n’a pas accès à internet, d’autre part, la motivation pour répondre à ce questionnaire, ainsi que le canal d’information annonçant l’enquête, auquel seule une partie de la population aura accès, constituent un facteur de biais qui altère la validité du résultat.
    • Biais final : même si l’échantillon constitué initialement était représentatif, diverses causes peuvent altérer cette représentativité, par le retrait de sujets enquêtés
    • Exemple : refus de participer, ou abandon, par exemple en raison de la longueur soit du questionnaire, soit de l’étude si elle dure plusieurs mois.
    • Dénominations usuelles : biais d’échantillonnage ; biais de sélection
    • La prévention des biais repose sur le principe de la maîtrise de la constitution de l’échantillon par l’observateur, et de considérer tout phénomène de sélection spontanée (i.e. non maîtrisé ou pris en compte par l’observateur) comme potentiellement source de biais.

    2. Biais affectant la qualité des données collectées

    • La manière de collecter les données ou, d’une façon générale, d’effectuer des « mesures » comporte une variété infinie de source de biais : c’est pourquoi de nombreuses études méthodologiques sont consacrées à ces aspects.

    Exemples : biais de réponse résultant d’interférences entre l’enquêteur et l’enquêté ; exemple présenté dans la définition générale.

    • Dénominations usuelles : biais de mesure ; biais d’information ; biais d’observation.
    • La prévention de ce type de biais nécessite, outre la rigueur de l’élaboration du protocole, une formation de tous les intervenants, un système d’enregistrement et d’analyse permettant de suivre la qualité des mesures effectuées par chaque intervenant. 

    3. Biais affectant l’analyse des données

    • Les deux points précédents pouvant être sans défaut, le résultat peut être biaisé du fait de l’interaction statistique d’un facteur, véritablement responsable d’une différence éventuelle, mais non connu ou pris en compte par l’observateur.
    • Exemple : on a constaté des taux différents sur deux régions, mais si l’on prend en compte les différences démographiques ces différences disparaissent.
    • Dénominations usuelles des causes de ces biais : facteur de confusiontiers facteur.
    • La prévention des facteurs de confusion repose sur deux principes, souvent combinés : maîtrise a priori, par la maîtrise des facteurs connus (composition démographique ; facteurs de confusion connus), ou a posteriori, par l’emploi de méthodes statistiques appropriées (par exemple, analyse stratifiée, standardisation, ajustement).

    Remarque 3 : il existe différents termes (évoqués dans les dénominations usuelles) utilisés pour désigner ces différents biais : en règle générale, le sens du terme utilisé permet de les rapporter à l’une des trois catégories.

    Remarque 4 : la présence ou l’absence de biais est indépendante de la taille de(s) l’échantillon(s).

    Remarque 5 : la présence de biais limite à hauteur de son(leur) importance l’inférence statistique et/ou l’inférence causale.

    Voir : population source, population cible, échantillon représentatif, facteur de confusion

    BIOSÉCURITÉ

    (angl. biosecurity) (esp. bioseguridad) (ital. biosicurezza) (portug. biossegurança) (roum. biosecuritate)

    Grande diversité actuelle d’acceptions pour ce mot.

    • Définition centrée sur l’Homme : Sécurité pour la santé humaine et pour l’environnement, y compris la protection de la biodiversité, lors de l’utilisation d’organismes ou de micro-organismes génétiquement modifiés et lors de l’utilisation confinée d’organismes pathogènes pour l’Homme.
    • Définition plus large : Ensemble des mesures prises pour réduire le risque d’introduction d’agents pathogènes biologiques dans une unité, le risque de diffusion au sein de cette unité et le risque de transmission à l’extérieur ainsi que de propagation ultérieure.

    Synonyme (pour cette acception) : prophylaxie sanitaire

    Exemple : changement systématique de tenue avant d’entrer dans une unité de production de volailles.

    Remarque 1 : en épidémiologie animale, c’est la seconde définition qui est privilégiée.

    Remarque 2 : par « unité », on peut entendre un élevage, un laboratoire, un abattoir, une clinique, une entreprise agro-alimentaire, etc.

    Remarque 3 : la biosécurité est à appliquer à tous les maillons de la chaine alimentaire, en permanence et elle vise non pas spécifiquement un agent pathogène mais l’ensemble des agents pathogènes biologiques.

    Remarque 4 : pour une « unité », les mesures s’appliquent :

    Pour éviter l’introduction (certains utilisent le terme de « bioexclusion », d’autres, l’expression « prophylaxie sanitaire défensive ») ; Au sein de l’unité, en cas d’introduction d’un agent pathogène biologique, par des mesures (dont la compartimentation) destinées à éviter la diffusion de l’agent dans l’unité et aux personnes ; Pour éviter la sortie de l’agent pathogène, par des mesures de « bio-confinement ».

    Remarque 5 : la biosécurité correspond à l’application des mesures de prophylaxie sanitaire.

    Voir prophylaxie sanitaire

C

    CAPACITÉ VECTORIELLE

    (angl. vectorial capacity) (esp.  capacidad vectorial) (ital.  capacità vettoriale) (portug. capacidade vectorial) (roum. capacitate vectorială)

    Niveau  d’efficacité d’un vecteur dans la transmission d’un agent pathogène.

    Exemple : la capacité vectorielle de Culicoides obsoletus pour le virus Schmallenberg est élevée en juin ou septembre et faible en décembre en Europe.

    Remarque 1 : à ne pas confondre avec la « compétence vectorielle ». La capacité vectorielle comprend la compétence vectorielle et l’action de tous les facteurs extrinsèques (facteurs écologiques).

    Remarque 2 : la capacité vectorielle est étroitement liée à la densité vectorielle. Une même espèce de vecteur peut avoir une capacité vectorielle différente en fonction de l’aire géographique dans laquelle il se trouve et de la saison.

    Voir compétence vectorielle

    CAS

    (angl. case) (esp.  caso) (ital.  caso) (portug. caso) (roum. caz)

    Sujet présentant les caractéristiques du phénomène étudié.

    Exemple : un cas de rage (chez l’homme ou chez l’animal).

    Remarque 1 : en pathologie, le phénomène étudié peut être une maladie cliniquement exprimée, une infection inapparente, une modification des constantes biochimiques chez un sujet ou une réponse positive à un test de dépistage, etc.

    Remarque 2 : un foyer peut comporter de un cas (chien importé, atteint de rage)  à plusieurs milliers de cas (élevage de volailles atteint de maladie de Newcastle).

    Remarque 3 : en pathologie humaine, l’unité épidémiologique est le plus souvent le cas, tandis qu’en pathologie animale, c’est le foyer.

    Remarque 4 : un des critères de qualité d’une étude épidémiologique est la précision de la définition du cas.

    Voir foyer

    CAS INCIDENT

    (angl. new case;  incident case;) (esp.  caso incidente ; caso nuevo) (ital.  nuovo caso) (portug. caso novo ; caso incidente) (roum. caz nou ; caz incident)

    Cas nouveau de maladie survenu au cours d’une période donnée.

    Exemple : apparition d’un cas de rage chez un chien importé.

    Remarque 1 : s’oppose à « cas prévalent ».

    Voir incidence, prévalence

    CAS INDEX

    (angl. index case) (esp. caso índice) (ital. caso originario) (portug. caso index, caso indice) (roum. caz « index ») 

    Premier cas d’une maladie donnée, identifié dans une population et pouvant conduire à suspecter l’existence d’autres cas de cette maladie.

    Exemple cf. ci-dessous

    Remarque 1 : un cas index n’est pas forcément un cas primaire ; celui-ci peut être passé inaperçu et n’être révélé qu’à la suite d’une investigation réalisée après l’identification du cas index. Ce fut le cas pour la rage canine : « Cracotte », cas index de rage en France en février 2008,  a conduit, après investigation, à l’identification de deux cas antérieurs passés inaperçus : « Gamin », cas primaire (euthanasié le 12 novembre 2007) et « Youpi » cas secondaire (euthanasié le 5 janvier 2008), « Cracotte », cas index étant un cas…. « tertiaire» !

    Remarque 2 : c’est le cas également dans des troupeaux, le cas index conduisant à mettre en œuvre des méthodes pouvant révéler un cas primaire non détecté.

    Remarque 3 : un premier cas identifié dans un abattoir correspond à un cas index mais probablement pas au cas primaire, à rechercher dans l’exploitation d’origine du cas.

    Voir cas primaire, foyer index

    CAS PRÉVALENT

    (angl. case; existing(case);  prevalent case) (esp. caso prevalente) (ital.  caso prevalente ; caso esistente) (portug. caso prevalente) (roum. caz existent ; caz prevalent)

    Cas de maladie présent à un moment donné ou au cours d’une période donnée.

    Exemple : chien atteint de dysplasie de la hanche.

    Remarque 1 : s’oppose à « cas incident ». Les cas prévalents au cours d’une période donnée comprennent les cas présents au début de la période et les cas incidents de cette période.

    Voir prévalence, cas incident

    CAS PRIMAIRE

    (angl.  primary case) (esp.  caso primário) (ital.  caso primario) (portug. caso inicial ; caso primàrio) (roum. caz initial ; primul caz)

    Premier cas d’une maladie, survenu dans une région indemne.

    Exemple : chien « Gamin » (cf. cas index).

    Remarque 1 : à différencier parfois du « cas index », premier cas identifié dans la région, le cas primaire, antérieur, n’étant reconnu qu’à la suite d’une investigation.

    Voir cas secondaire, cas index

    CAS SECONDAIRE

    (angl.  secondary case) (esp.  caso secundário) (ital.  caso secondario) (portug. caso secundàrio) (roum. caz secundar)

    Cas d’une maladie  donnée lié, directement ou indirectement, à un cas primaire de cette maladie, en aval de ce dernier.

    Exemple : chien « Youpi » (cf. cas index).

    Remarque 1 : selon les situations, il peut être facile ou difficile de déterminer le sens du lien entre des cas.

    Remarque 2 : au sens strict, les cas secondaires sont les cas liés à un cas primaire ; au sens large, les cas en aval de cas secondaires sont parfois aussi qualifiés de secondaires.

    Voir cas primaire, cas index, foyer secondaire

    CHAÎNE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
    (angl. epidemiological chain) (esp. cadena epidemiológica) (ital. catena epidemiologica) (portug. cadeia epidemiológica) (roum. lanțul epidemiologic)
     

    Ensemble des paramètres conditionnant la transmission d’un agent pathogène biologique d’une source de cet agent à un sujet ou à un effectif.

    Remarque 1 : ces paramètres comprennent :
    • Les sources d’infection (êtres vivants, cadavres, produits animaux, milieu extérieur),
    • Les matières virulentes (aérosol respiratoire, salive, larmes ; sueur ; fèces ; lait ; poils, peau, squames ; organes, etc ),
    • Les modes de transmission (directe, indirecte, par vecteurs),
    • Les voies de pénétration (transcutanée, percutanée ; muqueuse : digestive, oculaire, respiratoire, génitale ; mammaire, etc.),
    • La réceptivité de l’hôte.

    Ces éléments peuvent être représentés comme les maillons d’une chaîne d’étapes successives dans la transmission d’un agent pathogène biologique (cf. figure 1).

    Figure 1 : Représentation schématique de la chaîne épidémiologique de transmission d’un agent pathogène biologique.

    Chaine epidemiologique Figure 1 2023.03.22

    Remarque 2 : la chaîne épidémiologique correspond à la transmission individuelle et elle est l’objet de l’épidémiologie analytique des maladies transmissibles.

    Remarque 3 : l’expression « chaîne épidémiologique » est l’ellipse de « chaîne épidémiologique de transmission des maladies ». Les expressions « chaîne de contagion », « chaîne de transmission » peuvent être considérées comme des synonymes de « chaîne épidémiologique ».

    Voir contagiosité, infectiosité, infectivité, mode de transmission, réceptivité, source d’infection

    CHEPTEL-ANNÉE

    (angl. livestock-year) (esp. rebaño-año)  (ital. bestiame- anno)  (portug. efectivo/efetivo-ano  ; manada-ano ; rebanho-ano) (roum. şeptel-an)

    Unité de mesure combinant les cheptels et le temps (année), utilisée comme dénominateur dans la détermination de certains taux d’incidence.

    Remarque 1 : le cheptel est considéré comme « unité épidémiologique ».

    Remarque 2 : cette unité permet de prendre en compte la durée pendant laquelle un cheptel a pu être suivi.

    Voir animal-temps

    CLUSTER (terme anglais)

    Mot anglais correspondant à la notion d’« agrégat » ou d'« agglomérat » de cas de maladie, de « foyer » ou de « foyer de contagion »

    Voir agrégat

    COHORTE

    (angl. cohort) (esp. cohorte) (ital. coorte) (portug. coorte) (roum. cohortă)

    Ensemble d’individus définis à partir de certaines caractéristiques (âge, sexe, etc.), entrant en même temps sous observation.

    Exemple : ensemble des femelles de même portée dans un troupeau.

    COMMUNICATION RELATIVE AU RISQUE

    Voir analyse de risque

    COMPÉTENCE VECTORIELLE

    (angl. vector competence) (esp.  competencia vectorial) (ital. competenza vettoriale) (portug. competência vectorial) (roum. competenţă vectorială)

    Aptitude d’un arthropode à ingérer un agent pathogène, en assurer la multiplication et/ou le développement et le transmettre à un hôte vertébré.

    Exemple : Culicoides obsoletus est compétent pour le virus Schmallenberg.

    Remarque 1 : à la différence de la « capacité vectorielle », la compétence vectorielle ne dépend pas de l’environnement.

    Voir capacité vectorielle 

    CONTAGIEUX

    (angl. contagious) (esp. contagioso) (ital. contagioso) (portug. contagioso) (roum. contagios)

    Qui transmet un agent pathogène biologique par contact direct ou indirect avec un sujet sain.

    Qui est transmis par contact direct ou indirect d’un hôte source d’un agent pathogène biologique avec un sujet sain.

    Exemples :
    • sujet atteint de rage, de gale, de grippe…,
    • la rage (maladie et son virus), la gale (maladie et son parasite), la grippe (maladie et son virus).

    Remarque 1 : au sens large, contagieux signifie qui se transmet facilement : le rire est contagieux.

    Voir contagion, contagiosité, maladie contagieuse

    CONTAGION

    (angl. contagion) (esp.  contagio) (ital. contagio) (portug. contágio) (roum. contagiune)

    Transmission d’un agent pathogène biologique à un sujet sain par contact direct ou indirect avec un hôte source de cet agent.

    Exemple : morsure par un chien enragé ; transmission du sarcopte de la gale d’un animal infesté à un autre.

    Remarque 1 : la transmission par contact (direct ou indirect) permet de définir, au sein des maladies transmissibles, les maladies contagieuses.

    Remarque 2 : contagion ne s’applique qu’aux êtres animés tandis que « contamination » s’applique aux choses comme aux êtres animés.

    Remarque 3 : la contagion est l’une des modalités de transmission d’agents pathogènes biologiques.

    Remarque 4 : la contagion évoque la notion de transmission en chaîne entre individus.

    Voir contagieux, contamination, maladie contagieuse

    CONTAGIOSITÉ

    (angl. contagiousness, contagiosity) (esp. contagiosidad) (ital. contagiosità) (portug. contagiosidade) (roum. contagiozitate)

    Aptitude d’un agent pathogène biologique ou d’une maladie à se transmettre plus ou moins intensément à un(des) sujet(s) réceptif(s) par contact direct ou indirect avec un hôte source de cet agent.

    Exemples : la fièvre aphteuse a une forte contagiosité ; la leucose bovine enzootique, une faible. La peste équine n’a pas de contagiosité : en effet, elle n’est pas transmissible par simple contact direct ou indirect, mais seulement par un arthropode vecteur biologique (voir « Maladie transmissible »).

    Remarque 1 : à ne pas confondre avec « infectiosité », qui prend en compte tous les agents infectieux, y compris ceux transmis uniquement par vecteurs.

    Remarque 2 : pour tout hôte d’un agent pathogène biologique, il est possible de définir différentes périodes de contagiosité : délai de contagiosité, délai de contagiosité maximale et période de contagiosité (cf. figure 1).

    Figure 1 : Les trois périodes relatives à la contagiosité

    CONTAGIOSITE Fig 1 2023.03.08

    Remarque 3 : les maladies contagieuses sont dues à des agents infectieux ou à des parasites.

    Remarque 4 : la contagiosité d’une maladie peut être exprimée par son taux de reproduction de base ou R0.

    Voir chaîne épidémiologique, contagieux, contagion, hôte, infectiosité, maladie contagieuse, maladie transmissible, période de contagiosité, taux de reproduction de base

     

    CONTAMINATION

    (angl. contamination) (esp. contaminacion) (ital. contaminazione) (portug. contaminação) (roum. contaminare)

    Présence ou transfert d’un agent pathogène sur un objet, dans une substance, dans ou sur un organisme.

    Exemples : contamination d’une personne  par la morsure d’un chien enragé, de bovins par un aérosol contenant du virus aphteux, de bottes ou d’habits par un ce même virus, de champignons par un nuage radio-actif…

    Remarque 1 : au sens large, une contamination peut être évoquée non seulement pour des micro-organismes mais également pour des particules, voire des rayonnements.

    Remarque 2 : contamination s’applique aux choses comme aux êtres vivants alors que « contagion » ne s’applique qu’aux êtres animés.

    Remarque 3 : la contamination n’implique pas automatiquement la multiplication du micro-organisme transmis, à la différence de l’infection.

    Remarque 4 : à la différence de la contagion, la contamination n’implique pas la transmission en chaîne entre individus.

    Voir contagion

    CONTAMINÉ

    (angl. contaminated) (esp. contaminado) (ital. contaminato ; esposto) (portug. contaminado) (roum. contaminat)

    Objet d’une contamination.

    Exemples : personne ou animal mordu par un chien enragé ; aliment contenant des salmonelles.

    Remarque 1 : comme le mot « contamination », contaminé peut être utilisé pour un objet, une substance ou un organisme.

    CRITÈRES DE CAUSALITÉ DE HILL

    (angl. Hill’s criteria) (esp. criterios de causalidad de Hill) (ital. criteri di causalità di Hill) (portug. critérios de causalidade de Hill ; critérios de Hill) (roum. criteriile de calitate ale lui Hill; postulatele lui Hill)

    Synonyme : postulats de Hill

    Éléments proposés par Hill, permettant d’évaluer la probabilité de relation causale pour une association entre un facteur environnemental et une maladie.

    Remarque 1 : l’expérimentation permet de démontrer l’existence d’un lien de causalité entre un facteur de risque supposé et une maladie, mais elle est  inenvisageable dans l’espèce humaine et souvent difficile à conduire chez l’animal. Dans les études d’observation, on peut vérifier le respect de critères de causalité lors de l’analyse de la nature causale d’une association statistique entre un facteur de risque et une maladie.

    Remarque 2 : Sir Austin Bradford Hill a proposé, en 1965, neuf critères classés en critères internes et en critères externes.
    - Critères internes : La force de l’association : plus l’association est forte, plus elle a de chances d’être causale (mais une association faible peut aussi être causale). La séquence dans le temps : l’exposition précède l’apparition de la maladie. La relation dose/effet : la fréquence de la maladie augmente avec l’intensité de l’exposition. La spécificité de la relation : l’exposition est présente chez tous les malades ou presque. 
    - Critères externes : La constance et reproductibilité : obtention de résultats semblables dans différentes populations à différents moments. La cohérence : l’association exposition/maladie est cohérente avec les connaissances établies. La plausibilité biologique : on dispose d’un mécanisme biologique ou physiopathologique qui explique l’association observée. La réduction du risque avec la suppression ou la diminution de l’exposition. L’analogie : une relation acceptée pour une exposition et une maladie peut être appliquée à une autre par analogie.
     

    Remarque 3 : une relation causale peut, néanmoins, ne pas satisfaire la totalité des neuf critères (exemple : spécificité de la relation).

    Remarque 4 : Hill a formulé des « aspects » permettant de guider l’interprétation causale. C’est la communauté scientifique qui les a érigés en « critères », portant son nom, pour lui rendre hommage, mais ce faisant, le terme de critère va plus loin que la pensée de son auteur, qui visait seulement à aider la décision de santé qui devait découler de l’interprétation des résultats d’une étude épidémiologique, plutôt que véritablement à fournir un outil conceptuel permettant de conclure sur un strict plan scientifique.

    Voir postulats d’Evans, causalité

    CUL-DE-SAC ÉPIDÉMIOLOGIQUE

    (angl. dead-end host) (esp. hospedador terminal) (ital. ospite a fondo cieco) (portug. hospedeiro terminal ou final) (roum. fund-de-sac epidemiologic)

    Espèce ou individu hôte d’un agent pathogène  mais ne permettant pas sa transmission dans les conditions habituelles.

    Exemples : chien ou chat atteint de maladie d’Aujeszky ; cheval infecté par le virus West-Nile

    Voir hôte

D

    DANGER

    (angl. hazard) (esp. peligro) (ital. pericolo) (portug. perigo) (roum. pericol)

    Tout agent biologique, physique ou chimique pouvant avoir un effet néfaste sur la santé

    ou

    Tout effet néfaste sur la santé  provoqué par un agent biologique, physique ou chimique.

    Exemples : maladie causée par ou (en fonction de la définition) agent biologique : bactéries, virus, parasites, champignons, prions, etc. ; agent physique : radio-activité, U-V, etc. ; agent chimique : toxines, polluants, produits cancérigènes, etc. 

    Remarque 1 : le danger est constitué par l’agent ou par la maladie qu’il provoque.

    Remarque 2 : à ne pas confondre avec « risque ».

    Voir  risque, analyse de risque

    DEGRÉ DE LIBERTÉ

    (angl. degree of freedom) (all. Freiheitsgrad) (esp. grado de libertad) (ital. grado di libertà) (portug. grau de liberdade)

    Concept de statistique lié au nombre de paramètres inconnus indépendants, sous l'hypothèse nulle et sous l'hypothèse alternative.

    Exemple : Lors de l'estimation de la variance, à partir de n observations indépendantes, le nombre de degrés de liberté est égal à n-1 (car il n'existe que n-1 écarts indépendants par rapport à la moyenne).

    Remarque 1 : Dans un tableau à double entrée, le degré de liberté correspond au nombre de cases dont il faut connaître le contenu pour pouvoir reconstituer l'ensemble du tableau à l'aide des totaux de colonnes et de lignes. Il constitue un reflet de la taille du tableau et, dans les tables statistiques, il permet de repérer la valeur correspondant à la taille du tableau.

    Remarque 2 : Dans un tableau à double entrée, on détermine le degré de liberté correspondant en calculant le produit du nombre de colonnes moins 1 et du nombre de lignes moins 1. Par exemple, dans un tableau à 4 cases, ce calcul donne : (2 - 1) * (2 - 1) = 1.

    DEGRÉ DE SIGNIFICATION

    (angl. level of significance) (esp. nivel de significación) (ital. livello di significatività) (portug. grau de significância) (roum. grad de semnificaţie)

    Synonyme : niveau de signification

    Probabilité que l’écart observé puisse être dû au hasard, sous l’hypothèse nulle.

    Exemple p < 0,01 signifie qu’il y a moins de 1 % de chance que l’écart observé ne soit due qu’à des fluctuations d’échantillonnage (en l’absence d’erreur et de biais).

    Remarque 1 : le degré de signification, ou niveau de signification, est symbolisé par la lettre p.

    Remarque 2 : le risque alpha correspond au risque d’erreur par excès accepté (affirmer quelque chose qui n’existe pas). Son niveau est fixé a priori par le chercheur : c’est le « seuil de signification ». Tandis que p, calculé à partir des observations, indique la probabilité que dans la situation donnée, en l’absence de biais et d’erreur, le seul hasard soit responsable de l’écart observé. Si p est inférieur au risque alpha fixé, la différence est considérée comme significative.

    Remarque 3 : plus p a une valeur faible, plus la probabilité (en l’absence d’erreur et de biais) que l’écart observé soit le fruit du seul hasard est faible. Cette valeur ne doit pas pour autant être considérée comme le risque a posteriori de conclure à tort par excès, mais comme la valeur permettant de juger si l’écart est ou non significatif par rapport au seuil de risque alpha accepté (ou seuil de signification), défini a priori (par exemple, le plus souvent 0,05).

    Voir erreur par excès , seuil de signification

    DÉLAI D’INFECTIOSITÉ

    (angl. prepatent period) (esp. intervalo de infecciosidad) (ital. intervallo di infettività) (portug. intervalo de infecciosidade/infeciosidade) (roum. perioadă de pre- infecţiozitate)

    Intervalle entre la date de contamination d’un hôte et le début de la période d’infectiosité.

    Exemple : pour le virus Schmallenberg chez les bovins, il est de l’ordre de deux jours.

    Remarque 1 : s’applique à n’importe quel agent infectieux alors que le « délai de contagiosité » s’applique, lui, aux maladies contagieuses (dues à des agents infectieux ou à des parasites).

    Remarque 2 : à ne pas confondre avec la « période d’infectiosité», qui suit le délai d’infectiosité (cf. figure Contagiosité).

    Remarque 3 : le délai d’infectiosité a une durée variable en fonction des maladies. Il est plus court que le « délai d’infectiosité maximale », le début de l’infectiosité précédant habituellement la période d’infectiosité maximale.

    Voir  infectiosité, période d’infectiosité

    DÉLAI D’INFECTIOSITÉ MAXIMALE

    (angl. generation time) (esp. intervalo de máxima infecciosidad) (ital. intervallo di massima infettività) (portug. intervalo de infecciosidade/infeciosidade máxima) (roum. perioadă (interval) de pre-infecţiozitate maximă)

    Intervalle entre la date de contamination d’un hôte et le début de la période d’infectiosité maximale.

    Exemple : pour l’infection à virus Schmallenberg, ce délai est de l’ordre de quatre jours après la contamination d’un bovin.

    Remarque 1 : ce délai est plus grand que le « délai d’infectiosité » (cf. figure Contagiosité) car le début de l’infectiosité précède habituellement la période d’infectiosité maximale : pour l’infection par virus Schmallenberg, le délai d’infectiosité est de deux jours.

    Remarque 2 : il conditionne la périodicité des vagues successives de l’évolution de certaines maladies dans un troupeau.

    Remarque 3 : à ne pas confondre avec le délai maximal d’infectiosité qui est le délai le plus long, pour une maladie donnée et une espèce animale, séparant la contamination du début de l’infectiosité.

    Voir infectiosité, délai d’infectiosité

    DÉLAI DE CONTAGIOSITÉ

    (angl. prepatent period) (esp. periodo de contagiosidad) (ital. intervallo di contagiosità) (portug. intervalo de contagiosidade) (roum. perioadă de pre-contagiozitate)

    Intervalle entre la date de contamination d’un hôte et le début de la période de contagiosité.

    Exemple : de l’ordre de 20 à 30 jours pour la rage vulpine.

    Remarque 1 : il précède la « période de contagiosité ».

    Remarque 2 : plus le délai de contagiosité est bref, plus l’agent pathogène est transmis rapidement à partir de chaque cas ; il est donc un facteur important dans la dynamique des épidémies et des épizooties.

    Remarque 3 : il est plus court que le « délai de contagiosité maximale ». (cf. figure Contagiosité).

    Remarque 4 : le délai de contagiosité ne s’applique qu’aux maladies contagieuses ; il est à distinguer du « délai d’infectiosité » valable pour les maladies transmissibles non contagieuses.

    Voir contagiosité, période de contagiosité

    DÉLAI DE CONTAGIOSITÉ MAXIMALE

    (angl. generation time) (esp. intervalo de máxima contagiosidad) (ital. intervallo di massima contagiosità) (portug. intervalo de contagiosidade máxima) (roum. perioadă (interval) de pre-contagiozitate maximă )

    Synonyme : temps de génération (d’une maladie)

    Intervalle entre la date de contamination d’un hôte et le début de la période de contagiosité maximale.

    Remarque 1 : a une valeur supérieure à celle du « délai de contagiosité ». (cf. figure Contagiosité).

    Remarque 2 : peut être responsable de la périodicité des vagues successives d’évolution d’une maladie contagieuse dans un troupeau (exemple : la clavelée).

    Remarque 3 : à ne pas confondre avec le délai maximal de contagiosité qui est le plus long délai entre la contamination et le début de l’excrétion de l’agent pathogène.

    Remarque 4 : le délai de contagiosité maximale est, avec le taux de reproduction d’une maladie (R0), l’un des deux facteurs jouant un rôle capital dans la genèse d’une épidémie/épizootie. Plus le temps de génération d’une maladie est court, plus des cas secondaires apparaissent rapidement après un cas primaire. Une maladie à temps de génération court, mais à taux de reproduction peu supérieur à 1, peut se révéler plus difficile à maitriser qu’une maladie à temps de génération plus long et à taux de reproduction plus élevé.

    Voir contagiosité, délai de contagiosité

    DENSITÉ D’INCIDENCE

    Voir taux d’incidence

    DENSITÉ DE POPULATION

    (angl. population density) (esp. densidad de población) (ital. densità di popolazione) (portug. densidade populacional ; densidade da população) (roum. densitatea populaţiei)

    Nombre d’individus ou poids d’une espèce donnée rapporté à une unité de surface ou de volume.

    Exemples : par surface : on peut compter plus de 10 sangliers au kilomètre carré dans certaines forêts françaises ;

    par volume : pour les poissons, par exemple, la densité est exprimée par unité de volume : pisciculture intensive de la truite arc-en-ciel : 40 à 70 kg/m3

    Remarque 1 : à distinguer de l’effectif.

    Remarque 2 : la densité d’une population animale est conditionnée à la fois par des caractères intrinsèques (éthologie : animaux sociaux ou solitaires) et par des caractères extrinsèques (accès aux diverses ressources dont elle a besoin : concentration ou dispersion des ressources alimentaires par exemple).

    DÉPISTAGE

    (angl.  screening) (esp.  chequeo ; rastreo ; cribado) (ital. monitoraggio) (portug. rastreio, despistagem) (roum. depistare)

    Recherche systématique à l’aide d’examens, dans une population, des individus (ou des groupes) atteints par un trouble de santé passé jusque-là inaperçu.

    Exemple : dépistage de la tuberculose (par tuberculination) ou de la brucellose (par sérologie).

    Remarque 1 : il faut distinguer le dépistage du « diagnostic ». La différence fondamentale est la présence de troubles qui conditionnent la mise en œuvre du diagnostic alors qu’ils ne sont pas pris en compte dans le dépistage.

    Voir diagnostic

    DIAGNOSTIC

    (angl. diagnosis) (esp.  diagnostico) (ital.  diagnosi) (portug. diagnóstico) (roum. diagnostic)

    Identification d’une maladie chez un sujet qui présente des troubles de santé ayant conduit à la mise en œuvre de méthodes nécessaires à cette identification.

    Exemples : diagnostic clinique de mammite ; diagnostic étiologique de maladie d’Aujeszky chez un chien.

    Remarque 1 : il faut distinguer le diagnostic du « dépistage » qui, lui, est mis en œuvre en l’absence de troubles de santé.

    Remarque 2 : le mot « diagnostic » s’applique aussi bien au résultat obtenu qu’à la (aux) méthode(s) ayant permis d’aboutir au résultat.

    Voir dépistage

    DIAGRAMME À BARRES

    (angl. bar chart) (esp. gráfico de barras) (ital. grafico a barre) (portug. diagrama de barras) (roum. diagramă cu bare)

    Synonymes : diagramme à bandes, à barres horizontales.

    Représentation par des rectangles horizontaux (barres) non contigus de la distribution des effectifs ou des pourcentages (en abscisses) correspondant aux états d’une variable qualitative nominale (en ordonnées).

    Le diagramme comporte : selon l’axe vertical les intitulés des différents états de la variable servant au dénombrement, écrits horizontalement, selon le sens naturel de l’écriture ; selon l’axe horizontal, des barres dont la longueur et la surface sont proportionnelles à l’effectif de chaque état.

    Les états de la variable sont ordonnés, soit selon un ordre alphabétique (figure 1), soit selon l’ordre décroissant (ou croissant) des valeurs (figure 2).

     Figure 1 : Représentation par un diagramme à barres de la distribution du pourcentage d’élevages infectés de tuberculose (64 foyers cumulés de 2001 à 2010) en Mondalie, classés par ordre alphabétique des états de la variable (circonstance de détection) (Source : services vétérinaires de Mondalie). La somme des valeurs est supérieure à 100 du fait des arrondis pour certaines valeurs de pourcentages. 

    diag.jpg

     Figure 2 : Représentation par un diagramme à barres de la distribution du pourcentage d’élevages infectés de tuberculose (64 foyers cumulés de 2001 à 2010) en Mondalie, classés par ordre décroissant des valeurs des états de la variable (circonstance de détection) (Source : services vétérinaires de Mondalie ; mêmes données que figure 1).

    figure_2.jpg

    Remarque 1 : le choix d’un classement selon les valeurs de fréquence observée (figure 2) rend plus facile la perception qu’un classement selon l’ordre alphabétique des modalités (figure 1).

    Remarque 2 : pour représenter plus d’une série de données, deux modalités sont possibles : barres juxtaposées (figure 3) ou alignées (figure 4).

     Figure 3 : Représentation par un diagramme à barres juxtaposées de la distribution du pourcentage d’élevages infectés de tuberculose (foyers cumulés de 2005 à 2007) en Mondalie dans deux zones (1 et 4, n = 83 ; versus le reste de la Mondalie, n = 83) selon la circonstance de détection des foyers. 

     Figure_3.jpg

     Figure 4 : Représentation par un diagramme à barres alignées de la distribution du pourcentage d’élevages infectés de tuberculose (foyers cumulés de 2005 à 2007) en Mondalie (1 et 4, n = 83 ; versus le reste de la Mondalie, n = 83) selon la circonstance de détection des foyers (mêmes données que figure 3). 

    Figure_4.jpg

     Remarque 3 : dans le cas de deux séries et plus, il est indispensable d’utiliser des pourcentages afin de rendre les séries comparables malgré leur différence éventuelle d’effectifs.

    Voir diagramme à colonnes

    Consulter : « Recommandations pour la réalisation et la présentation de tableaux et figures en épidémiologie animale ».

    DIAGRAMME À BÂTONS

    (angl. : bar chart) (esp. grafico de barras) (ital. grafico a barre) (portug.  grafico de barras) (roum. diagrama cu batoane)

    Représentation par des segments de droites (bâtons) de la distribution des effectifs ou des pourcentages (en ordonnées) correspondant aux valeurs d’une variable ne pouvant prendre que des valeurs entières (en abscisses).

    Remarque 1 : les segments sont relativement fins, d’où le terme de bâtons, et disposés verticalement (horizontalement, au Canada).

    Remarque 2 : la longueur de chaque bâton est proportionnelle à l’effectif (ou au pourcentage) observé pour la valeur entière correspondante de la variable.

    Exemple : dans une étude portant sur le nombre de bovins tuberculeux par élevage infecté (figure 1), les données en abscisses sont des nombres entiers, et en ordonnées les pourcentages d’élevages.

    Figure 1 : Représentation par un diagramme à bâtons de la distribution du pourcentage d’élevages selon le nombre de bovins tuberculeux par cheptel infecté en Mondalie de 2002 à 2010 (Source : services vétérinaires de Mondalie) (N = 59 ; l’abscisse 10 cumule les valeurs 10 animaux et plus). La somme des valeurs est supérieure à 100 du fait des arrondis pour certaines valeurs de pourcentages.

     

    Cette représentation met en évidence un premier phénomène de fréquence décroissante, pour les valeurs de 1 à 3, correspondant à pratiquement trois quarts des élevages (74 % en cumulant les pourcentages correspondants) et un deuxième phénomène, d’amplitude plus étendue, qui s’étend de 4 à 10 (et plus). Le regroupement de plusieurs valeurs d’abscisses est responsable du pic observé sur la valeur 10+.

    Remarque 3 : Les segments sont positionnés sur la graduation de l’abscisse (pas entre deux graduations, comme dans un diagramme à colonnes ou dans un histogramme), de façon à rendre compte du fait que la variable en abscisses est non continue (« discrète »).

    Remarque 4 : Du fait qu’il est possible d’épaissir les bâtons, pour rendre la présentation plus satisfaisante, certains auteurs (par exemple, de langue anglaise) ne distinguent pas les diagrammes à bâtons des diagrammes à colonnes (dénommés dans les deux cas « bar chart ») : en épidémiologie française, la différence repose sur le fait que les bâtons sont positionnés sur les graduations des abscisses et les colonnes entre ces graduations.

    Remarque 5 : Ce type de diagramme est classiquement utilisé pour représenter les distributions de fréquences ou de probabilités. Il est également indiqué pour la représentation de fréquences absolues (effectifs) ou relatives (proportions) d’une distribution d’individus pour une variable ne pouvant prendre que des valeurs entières (variable discrète), en nombre limité (au maximum une dizaine).

    Voir diagramme à colonnes, diagramme à lignes, histogramme

    Consulter : « Recommandations pour la réalisation et la présentation de tableaux et figures en épidémiologie animale »

    DIAGRAMME À COLONNES

    (angl. column chart) (esp. gráfico de columnas) (ital. grafico a colonne) (portug. diagrama de colunas) (roum. diagramă cu coloane)

    Synonymes : diagramme en colonnes, ou diagrammes colonnes.

    Représentation par des rectangles verticaux (colonnes) non contigus, de la distribution des effectifs ou des pourcentages (en ordonnées) correspondant aux valeurs d’une variable qualitative ordinale ou d’une variable quantitative non continue (en abscisses).

    Remarque 1 : ce genre de diagramme est indiqué pour la représentation de variables qualitatives ordinales (exemple : variable, rang de gestation, de 1 à 5, cf. figure 1) ou de variables quantitatives mais non continues (variables « discrètes »), lorsque le nombre de valeurs possibles est trop élevé pour un diagramme à bâtons et nécessite un regroupement en classes d’amplitude égale (exemple : variable, nombre d’animaux par troupeau, classes de 20 animaux, cf. figure 2). La hauteur et la surface des colonnes sont proportionnelles aux effectifs.

    Figure 1 : Représentation par un diagramme à colonnes du nombre de femelles en gestation dans le troupeau, en fonction du rang de gestation

    DIAGRAMME_A_COLONNES_Fig_1_2023.01.12.jpg

    Figure : Représentation par un diagramme à colonnes du nombre d’élevages selon le nombre d’animaux dans le troupeau

    DIAGRAMME_A_COLONNES_Fig_2_2023.01.12.jpg

    Remarque 2 : la taille de l’abscisse de chaque colonne est choisie arbitrairement et doit être la même pour toutes les colonnes du graphe. Les colonnes sont séparées les unes des autres pour rendre compte de la nature non continue de la variable étudiée (« discrète »).

    Remarque 3 : pour représenter plus d’une série de données, deux modalités sont possibles : colonnes juxtaposées (cf. figure 3) ou empilées (cf. figure 4). Pour faciliter la comparaison des séries, il est préférable d’utiliser les données sous forme de pourcentages.

    Figure 3 : Représentation par un diagramme à colonnes juxtaposées de la distribution des pourcentages de départements selon le rythme de dépistage de la tuberculose bovine en Mondalie en 1989, pour chaque zone, nord ou sud (Source : services vétérinaires de Mondalie)

     DIAGRAMME_A_COLONNES_Fig_3_19.12.22.jpg

    Figure 4 :  Représentation par un diagramme à colonnes empilées de la distribution des pourcentages de départements selon le rythme de dépistage de la tuberculose bovine en Mondalie en 1989, pour chaque zone, nord ou sud (Source : services vétérinaires de Mondalie ; mêmes données que figure 3).

    DIAGRAMME_A_COLONNES_Fig_4_19.12.22.jpg

    Remarque 4 : Le diagramme de la figure 3 permet de mieux comparer (que celui de la figure 4) les données entre chaque zone car toutes les colonnes y sont alignées sur le même niveau (axe des X).

    Remarque 5 : à ne pas confondre avec un « histogramme », utilisé pour la représentation de la distribution d’une variable quantitative continue, pour lequel les rectangles sont contigus.

    Voir histogramme, diagramme à barres, diagramme à bâtons

    Consulter :  « Recommandations pour la réalisation et la présentation de tableaux et figures en épidémiologie animale »

    DIAGRAMME À SECTEURS

    (angl. pie chart) (esp. gráfico de sectores) (ital. grafico a torta) (portug. diagrama de sectores) (roum. diagramă în (cu) sectoare)

    Synonymes : diagramme en camembert, diagramme circulaire.

    Représentation à l’aide d’un cercle, divisé en secteurs, de la distribution des effectifs ou des pourcentages correspondant aux états d’une variable qualitative nominale.

    Exemple : distribution du pourcentage d’élevages infectés de tuberculose selon les circonstances de détection (cf. figure 1).

    Figure 1 : Représentation par un diagramme à secteurs de la distribution du pourcentage d’élevages infectés de tuberculose (foyers cumulés de 2005 à 2007) en Mondalie selon les circonstances de détection de 64 foyers (Source : services vétérinaires de Mondalie). La somme des valeurs est supérieure à 100 du fait des arrondis pour certaines valeurs de pourcentages.

    Secteurs_Fig_1_2023.01.29.jpg

    Remarque 1 : les secteurs sont proportionnels aux effectifs par la longueur de l’arc et leur surface.

    Remarque 2 : il est recommandé de faire figurer la valeur, de préférence en pourcentage, à proximité de chaque secteur car l’œil humain distingue mal la valeur relative des angles (cf. figure 1).

    Le diagramme à secteurs a pour but de montrer les relations entre les parties et le tout. On peut comparer cette figure avec les figures diagramme à barres 1 et 2 qui correspondent au même jeu de données : le diagramme à secteurs ne permet pas de distinguer aussi bien que les diagrammes à barres les rapports d’échelle entre les différentes valeurs, mais, dans cet exemple, il permet de souligner que la détection par dépistage est observée pour plus de la moitié des cas. Selon l’intention, attirer l’attention sur une catégorie particulière par rapport à l’ensemble, ou au contraire présenter les différentes catégories de façon à pouvoir les comparer entre elles, on choisira le diagramme à secteurs ou le diagramme à barres pour représenter des variables qualitatives nominales

    Remarque 3 : le diagramme à secteurs peut être utilisé pour les variables qualitatives nominales, à la place d’un diagramme à barres, à la condition que le nombre de classes soit limité (au maximum cinq ou six), et pour satisfaire à un souci de ne pas suggérer une idée de hiérarchie de valeur entre les catégories (par exemple, selon le sexe).

    Voir diagramme à barres

    Consulter : « Recommandations pour la réalisation et la présentation de tableaux et figures en épidémiologie animale »

    DIFFUSION D’UNE MALADIE

    (angl. spread of a disease) (esp. propagacion de una enfermedad) (ital. propagazione di una malattia) (portug. proagaçao de uma doença) (roum. difuzarea unei boli )

    Progression dans l’espace d’une maladie au sein d’une population.

    Remarque 1 : la progression dans l’espace d’une maladie varie beaucoup en fonction de son « mode habituel » de transmission : nécessité d’un contact direct ou indirect à courte distance (en raison notamment de la fragilité de l’agent pathogène dans le milieu extérieur), existence de vecteurs ailés ou d’hôtes sauvages, notamment des oiseaux migrateurs, transport à longue distance  de sujets en incubation ou de produits contaminés, transport éolien, etc. Lorsqu’elle se fait de proche en proche (exemples : la rage vulpine en Europe dans les années 1960-1975, l’infection à virus Schmallenberg en France en 2011…), certains utilisent l’expression de « propagation de la maladie » ; au contraire, quand elle procède par bonds (exemples : foyers de fièvre aphteuse en Europe occidentale en 2001, SRAS dans le monde…), l’expression « dissémination de la maladie » peut être employée.

    Remarque 2 : elle diffère de la « transmission d’une maladie » (qui est considérée à l’échelon individuel), car il s’agit ici d’une perception globale à l’échelle d’une population.

    Remarque 3: une même maladie peut soit diffuser généralement de proche en proche en raison du comportement de l’hôte principal (le renard dans la rage vulpine) ou du vecteur (Culicoides dans la fièvre catarrhale ovine), soit tantôt diffuser ainsi et tantôt parcourir de grandes distances : la peste porcine africaine, se propageant au sein de populations de sangliers ou faisant un saut de plusieurs milliers de kilomètres à cause d’eaux grasses de compagnies d’aviation ou de navigation.

    Remarque 4 : la diffusion d’une maladie dans une population dépend également fortement du degré de réceptivité ou de résistance (spontanée ou acquise, naturellement ou par vaccination) des populations exposées. Lors d’arrivée d’un agent épidémique ou épizootique dans une population réceptive vierge de tout contact antérieur avec cet agent, la diffusion est maximale : exemple : sérotype 8 de fièvre catarrhale ovine ayant envahi plusieurs pays d’Europe occidentale en 2006-2007. La circulation du même agent pathogène, dans une population vaccinée ou ayant déjà été atteinte par cet agent, est beaucoup plus limitée et peut même, dans certains cas, s’annuler et aboutir à l’éradication de la maladie ; exemple : ce même virus a disparu de ces pays après une vaccination très large, associée à l’immunité spontanée résultant de la première épizootie.

    Voir transmission d’une maladie

    DISSÉMINATION D’UNE MALADIE

    Voir  diffusion d’une maladie

    DONNÉE (épidémiologique)

    (angl. datum, plural : data ) (esp. dato epidemiológico) (ital. dati (epidemiologici)) (portug. dado (epidemiológico)) (roum. dată (epidemiologică))

    Élément qualitatif ou quantitatif en relation avec la santé d’individus dans une population, permettant la production d’informations épidémiologiques.

    Exemples : malade, mort, incidence, prévalence, âge, sexe…

    Remarque 1 : le traitement et l’analyse de données épidémiologiques produit des informations épidémiologiques. Ainsi, l’étude de la cinétique d’apparition des cas d’une maladie (données d’incidence) permet de qualifier la forme épidémiologique de la maladie (information épidémiologique).

    Remarque 2 : les données dont la conception et la collecte ont été conçues en fonction d’un objectif épidémiologique préalablement formulé sont le plus souvent de bien meilleure pertinence / qualité que des données collectées pour un autre besoin (par exemple, la gestion comptable) que l’on souhaite valoriser dans une perspective épidémiologique.

    Voir information (épidémiologique)

    DOUBLE INSU

    Voir étude en aveugle

E

    ÉCHANTILLON

    (angl. sample) (esp. muestra) (ital. campione) (portug. amostra) (roum. esantion)

    Ensemble d’éléments sélectionnés à partir d’une population.

    Exemples : animaux au sein d’un troupeau, élevages au sein d’un département, départements au sein du pays.

    Remarque 1 : il existe différents types d’échantillons.

    Remarque 2 : de façon idéale, la sélection des éléments pour constituer un échantillon doit être maîtrisée par l’observateur. A défaut, la sélection spontanée (ou auto-sélection) expose au risque de biais de sélection.

    Remarque 3 : l’effectif (ou taille) de l’échantillon conditionne la précision du résultat ; sa représentativité, l’exactitude du résultat.

    Voir  échantillonnage, sondage, précision absolue, exactitude

    ÉCHANTILLON ALÉATOIRE

    (angl.  random sample) (esp. muestra aleatoria) (ital. campione randomizzato) (portug. amostra aleatoria) (roum. esantion aleatoriu)

    Échantillon défini par un tirage aléatoire (tirage au sort), dans lequel toutes les unités ont une probabilité connue d’être tirées.

    Remarque 1 : à ne pas confondre avec un « échantillon en aveugle » ou un « échantillon empirique », pris au hasard mais sans méthode.

    Remarque 2 : un échantillon aléatoire est considéré comme représentatif de la population de laquelle il est issu.

    Remarque 3 : il peut être simple, à un degré, stratifié, à plusieurs degrés…

    Voir aléatoire

    ÉCHANTILLON ALÉATOIRE SIMPLE

    (angl. simple random sample) (esp. muestra aleatoria simple) (ital. campione randomizzato semplice) (portug. amostra aleatória simples) (roum. esantion aleatoriu simple)

    Échantillon dans lequel chaque individu de la population a une probabilité connue d’être tiré.

    Exemple : tirage au sort de 50 brebis dans un troupeau de 500 en vue de faire des prélèvements destinés à connaître le taux d’infection des animaux du troupeau.

    Remarque 1 : un échantillon aléatoire simple est représentatif de la population et proportionnel.

    Remarque 2 : pour une population de grande taille par rapport à celle de l’échantillon (population dite « infinie » à taux de sondage inférieur à 10 %), la probabilité d’être tiré peut être considérée comme identique pour chaque individu ; ce n’est pas le cas si l’échantillon ne satisfait pas cette condition.

    Remarque 3 : à distinguer de l’échantillon aléatoire stratifié.

    Voir échantillon aléatoire, échantillon aléatoire stratifié

    ÉCHANTILLON ALÉATOIRE STRATIFIÉ

    (angl. stratified random sample) (esp. muestra aleatoria estrastificada) (ital. campione randomizzato stratificato) (portug. amostra aleatória estratificada) (roum. esantion aleatoriu stratificat)

    Échantillon réalisé par tirage aléatoire au sein de strates préalablement définies dans la population.

    Exemple : échantillon constitué par tirage au sort dans les différentes strates d’âge des animaux d’un troupeau.

    Remarque 1 : dans un échantillon aléatoire stratifié, l’effectif de l’échantillon dans chaque strate  peut être proportionnel ou non au nombre de sujets dans la strate correspondante.

    Remarque 2 : le but d’un échantillonnage stratifié est de réduire l’incertitude de l’estimation d’une variable dans une population comportant plusieurs strates, avec des valeurs notablement différentes de cette variable.

    Voir  échantillon aléatoire simple, strate

    ÉCHANTILLON DE CONVENANCE

    (angl.  haphazard sampling; non probability sampling; sample of convenience; clutch of grab sample) (esp. muestra de conveniencia; muestra tomada a  ciegas) (ital.  campionamento di convenienza ; campione di opportunità ; campione non casuale) (portug. amostra empirica) (roum. eşantion empiric)

    Synonymes : échantillon tout venant ; échantillon en aveugle ; échantillon empirique

    Échantillon obtenu sans méthode particulière.

    Exemple : dans un troupeau de 150 animaux, faire un prélèvement sur les 15 premiers qui se laissent attraper.

    Remarque 1 : à ne pas confondre avec un « échantillon aléatoire » qui, lui, est obtenu grâce à une méthode, le tirage aléatoire.

    Remarque 2 : un échantillonnage de convenance n’assure pas la représentativité de l’échantillon et l’extrapolation du résultat à toute la population ne peut pas se faire sans « biais ».

    Voir  échantillon aléatoire

    ÉCHANTILLON EMPIRIQUE

    Voir  échantillon de convenance

    ÉCHANTILLON EN AVEUGLE

    Voir  échantillon de convenance

    ÉCHANTILLON EN GRAPPES

    (angl. cluster sample) (esp. muestra en grupos) (ital. campione agrappolo) (portug. amostra por grupos) (roum. esantion in grupuri)

    Échantillon dans lequel les unités tirées sont des groupes (grappes) d’individus, des troupeaux, voire des groupes de troupeaux.

    Exemple : échantillon constitué par tirage au sort de troupeaux (ou grappes d’animaux) dans un territoire.

    Remarque 1 : le choix de ce type d’échantillon est souvent guidé par des considérations pratiques, soit de facilité d’accès aux individus, soit de structure des populations (troupeaux / animaux), tandis qu’un échantillon stratifié permet une meilleure précision.

    ÉCHANTILLON PAR TIRAGE SYSTÉMATIQUE

    (angl. systematic sample) (esp. muestreo aleatorio sistemático) (ital. campione sistematico) (portug. amostra sistemática) (roum. esantion sistematic)

    Synonyme : échantillon systématique

    Échantillon réalisé en suivant une règle de tirage systématique.

    Exemple : dans une liste d’unités, en prendre une toutes les 5 unités pour constituer l’échantillon ; la première unité est tirée au sort parmi les 5 premières.

    Remarque 1 : ce type d’échantillon est utilisé lorsque les conditions pratiques rendent difficile, voire impossible (absence de liste des unités) l’obtention d’un échantillon aléatoire strict.

    Remarque 2 : il donne des résultats similaires à celui d’un échantillon aléatoire simple à la condition que la règle de tirage systématique n’entre pas en résonnance avec la structure de la population source. Par exemple, le fait de choisir un jour particulier pour effectuer le tirage peut conduire à sélectionner une sous-population qui est surreprésentée ce jour-là.

    ÉCHANTILLON REPRÉSENTATIF

    (angl. representative sample) (esp. muestra representativa) (ital. campione rappresentativo) (portug. amostra representativa) (roum. esantion reprezantativ)

    Échantillon choisi de manière à ressembler fidèlement à la population de laquelle il est extrait.

    Exemple : échantillon aléatoire.

    Remarque 1 : plusieurs méthodes permettent d’obtenir un échantillon représentatif, notamment le tirage aléatoire et la méthode des quotas.

    Voir  échantillon aléatoire

    ÉCHANTILLON SYSTÉMATIQUE

    Voir   échantillon par tirage systématique

    ÉCHANTILLON TOUT VENANT

    Voir  échantillon de convenance

    ÉCHANTILLONNAGE

    (angl. sampling) (esp. muestreo) (ital. campionamento) (portug. amostragem) (roum. esantionare ; esantionaj)

    Opération consistant à sélectionner des unités d’une population afin de former un échantillon.

    Exemple : constitution d’un groupe d’animaux en vue de réaliser une enquête destinée à connaître la prévalence d’une maladie dans une population.

    Remarque 1 : l’échantillonnage est une étape capitale de toute étude épidémiologique.

    Remarque 2 : il est rare qu’une enquête se déroule sur la population totale et non pas sur un échantillon de la population.

    Voir  population, sondage

    ÉCHANTILLONNAGE À PLUSIEURS DEGRÉS

    (angl. multi-stage sampling) (esp. muestreo en varias etapas) (ital. campionamento  a più stadi) (portug. amostragem a varios niveis) (roum. esantionare in mai multe grade)

    Échantillonnage réalisé en autant d’étapes que de niveaux d’organisation de la population pris en compte.

    Exemples : à deux degrés : premier degré, on tire au sort des troupeaux au sein de la population ; deuxième degré, on tire au sort des animaux au sein des troupeaux sélectionnés.

                        à trois degrés : comme dans le cas précédent, mais les troupeaux sont choisis dans des communes préalablement tirées au sort.

    Remarque 1 : s’oppose à « échantillonnage à un degré ».

    Remarque 2 : les unités de sondage de la première étape sont appelées « unités primaires », celles de la deuxième étape, « unités secondaires ».

    Voir  échantillonnage

    ÉCHANTILLONNAGE À UN DEGRÉ

    (angl. one-stage sampling ; single stage sampling) (esp. muestreo en una etapa) (ital. campionamento ad uno stadio) (portug. amostragem de uma etapa) (roum. esantionare intr-un singur grad)

    Échantillonnage réalisé en une seule étape.

    Exemple : tirage au sort parmi les 20 animaux du troupeau.

    Remarque 1 : s’oppose à « échantillonnage à deux ou plusieurs degrés ».

    Voir  échantillonnage, échantillonnage à plusieurs degrés

    ÉLIMINATION (d’une maladie)

    (angl. elimination (of a disease)) (esp. eliminación (de una enfermedad)) (ital. eliminazione (di una malattia)) (portug. eliminação (de uma doença)) (roum. eliminarea (unei boli)) 

    Action conduisant à la disparition de tous les cas cliniques d’une maladie dans une région.

    Exemple : la peste porcine classique en France.

    Remarque 1 : cette expression n’est pas synonyme de « éradication d’une maladie ». Elle peut être utilisée pour un stade moins avancé de la lutte contre une maladie. Ainsi, comme l’indique la définition ci-dessus, l’absence de cas clinique  dans une région (pendant une durée suffisamment longue, tenant compte de la durée d’incubation de la maladie)  suffit pour considérer que la maladie a été éliminée. Alors que pour l’éradication, il faut atteindre un stade ultérieur, à savoir, la disparition de l’agent pathogène dans la région considérée (et donc l’absence de sujet infecté de façon asymptomatique chez les espèces domestiques et sauvages et l’absence de l’agent pathogène dans l’environnement).

    Remarque 2 : pour l’emploi de cette expression, il faut préciser non seulement la zone géographique impliquée mais également l’espèce (les espèces) concernée(s). Ainsi, en France, la maladie d’Aujeszky a été éliminée de l’élevage porcin depuis plusieurs années. Toutefois, le virus continue à circuler chez les sangliers dans différentes régions (réservoir sauvage) et la maladie peut, accidentellement, resurgir ponctuellement chez un chien de chasse au sanglier (cul-de-sac épidémiologique) ou dans un élevage porcin plein air. Il est donc important, lors de l’emploi de l’expression « élimination d’une maladie », d’en préciser les caractéristiques et les limites (population, temps, espace).

    Voir  éradication (d’une maladie)

    ENDÉMIE

    (angl. endemic disease) (esp. endemia) (ital. endemia) (portug. endemia) (roum. endemie)

    Maladie, cliniquement exprimée ou non, sévissant régulièrement chez l’Homme dans une région donnée.

    Exemple : le SIDA dans de nombreux pays d’Afrique.

    Remarque 1 : en français, il est souhaitable de ne pas utiliser ce terme pour une maladie n’atteignant que des animaux ou pour des cas animaux d’une zoonose ; dans ces cas, utiliser le terme  « enzootie » (même si, en anglais, l’expression « endemic disease » serait utilisée).

    Voir enzootie

    ENDÉMIQUE

    (angl. endemic) (esp. endémico) (ital. endemico) (portug. endémico) (roum. endemic)

    Qui a les caractères d’une endémie.

    Exemple : divers cancers chez l’Homme.

    Remarque 1 : ce mot est également utilisé pour désigner non pas une maladie mais une espèce animale ou végétale présente de manière habituelle dans une région donnée.

    Voir  endémie

    ENQUÊTE EN AMONT

    (angl. backward (source) tracing) (esp. encuesta de origen del brote) (ital. indagine a monte) (portug. inquérito a montante) (roum. anchetă în amonte)

    Enquête effectuée à partir d’un foyer de maladie, pour essayer d’en déterminer l’origine.

    Exemple : pour des cas d’une maladie constatés à l’abattoir, remonter à(ux) l’élevage(s) d’origine des animaux et/ou de provenance des animaux.

    Remarque 1 : une enquête en amont qui permet l’identification de la source d’un foyer peut conduire à identifier d’autres foyers ayant la même source (cf. Enquête en aval, figure 1).

    Remarque 2 : pour un foyer donné, l’enquête en amont devrait être complétée par une enquête en aval.

    Voir enquête en aval, fenêtre épidémiologique amont

    ENQUÊTE EN AVAL

    (angl. forward (spread) tracing) (esp. encuesta de rastreo o de exposición al brote) (ital. indagine a valle) (portug. inquérito a jusante) (roum. anchetă în aval)

    Enquête effectuée à partir d’un foyer de maladie afin de rechercher d’éventuels foyers secondaires.

    Exemple : enquête effectuée chez tous les éleveurs acheteurs de porcelets en provenance d’un foyer de maladie identifié dans un élevage naisseur.

    Remarque 1 : l’enquête en aval d’un foyer est le complément d’une enquête en amont de ce foyer (cf. figure 1). Elle permet d’estimer l’ampleur d’une épizootie débutante en identifiant des foyers secondaires et d’y appliquer des mesures de lutte dès que possible.

    Figure 1 : Représentation schématique de l’organisation des enquêtes amont et aval à partir d’un foyer de maladie transmissible.

    ENQUETE EN AVAL Fig 1 2023.01.30

    Remarque 2 : une enquête en aval peut permettre de prendre des mesures préventives vis-à-vis de potentiels foyers secondaires détectés grâce aux investigations.

    Voir enquête en amont, fenêtre épidémiologique aval

    ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

    (angl. epidemiological survey) (esp. encuesta epidemiológica) (ital. indagine epidemiologica) (portug. inquérito epidemiológico) (roum. anchetă epidemiologică)

    Enquête consistant à recueillir des données relatives à une maladie ou à des facteurs de risque dans une population ou dans un échantillon, avec un objectif descriptif, explicatif ou évaluatif.

    Exemple : enquête de prévalence de la maladie de Schmallenberg.

    Remarque 1 : il existe plusieurs types d’enquêtes épidémiologiques : enquête exposés/non exposés, enquête cas/témoins, enquête en amont, enquête en aval…

    Remarque 2 : une enquête épidémiologique réalisée à partir d’un foyer peut avoir deux orientations, amont ou aval (enquête amont, enquête aval).

    Voir  enquête en amont, enquête en aval

    ENZOO-ÉPIZOOTIQUE

    (angl.) (esp. enzoótico-epizoótico) (ital. enzoo-epizootico) (portug. enzoo-epizootico) (roum. enzoo-epizootic)

    Qui a les caractères d’une enzootie et, parfois, d’une épizootie.

    Exemple : la peste porcine classique peut exister sous forme enzootique, avec des poussées épizootiques.

    Remarque 1 : l’expression correspondante ne semble pas exister en anglais.

    Voir  enzootie, épizootie

    ENZOOTIE

    (angl. endemic disease of animals; enzootic) (esp. enzootia) (ital. enzoozia) (portug. enzootia) (roum. enzootie)

    Maladie, cliniquement exprimée ou non, sévissant habituellement chez l’animal dans une région donnée (maladie enzootique).

    Exemple : leucose bovine enzootique.

    Remarque 1 : c’est l’équivalent de l’endémie chez l’Homme.

    Remarque 2 : il est souhaitable de ne pas utiliser ce terme pour une maladie humaine ou pour des cas humains d’une zoonose. Dans ces cas, utiliser le terme « endémie ».

    Voir  endémie

    ENZOOTIQUE

    (angl. enzootic) (esp. enzoótico) (ital. enzootico) (portug. enzootico) (roum. enzootic)

    Qui a les caractères d’une enzootie.

    Exemple : la leucose bovine enzootique.

    Voir  enzootie

    ÉPIDÉMIE

    (angl. epidemic) (esp. epidemia) (ital. epidemia) (portug. epidemia) (roum. epidemie)

    • Grand nombre de personnes atteintes d’une maladie, en un court laps de temps, dans une région donnée.
    •  Nombre de personnes atteintes d’une maladie  ou d’un autre évènement de santé, nettement supérieur à celui attendu dans une région et pour une période données.

    Exemples 

    première définition : épidémie saisonnière de grippe humaine ;

    deuxième définition : survenue de quelques cas humains estivaux de fièvre à virus West-Nile dans une région indemne ; suicides en série...

    Remarque 1 : il est recommandé de ne pas utiliser ce terme pour des cas chez l’animal, afin d’éviter toute ambiguïté, notamment pour des zoonoses. Ainsi, l’apparition d’une vingtaine de foyers de fièvre charbonneuse chez des ruminants, en l’absence de cas humain, devrait être qualifiée d’épizootie et non pas d’épidémie (même si, en anglais, le terme « epidemic » serait utilisé).

    Remarque 2 : l’allure épidémique d’une maladie ne préjuge pas de son mode de transmission (directe en chaîne, indirecte, vectorielle, anadémique).

    Voir  épizootie

    ÉPIDÉMIOLOGIE

    (angl. epidemiology) (esp. epidemiología) (ital. epidemiologia) (portug. epidemiologia) (roum. epidemiologie)

    Étude des maladies et des facteurs de santé dans une population.

    Remarque 1 : les populations étudiées en épidémiologie peuvent être humaines, animales, végétales ou microbiennes : étymologiquement, « epidemein » renvoie à la notion de « résider, vivre dans un pays », qu’il s’agisse d’humains, d’animaux, de productions végétales (tout ce qui peut donner lieu à la levée d’un impôt).

    Remarque 2 : la distinction terminologique entre « démie » et « zootie »  a pu conduire à la tentative de création du terme « épizootiologie » qui n’a pas reçu de consécration par l’usage

    ÉPIDÉMIOLOGIE ANALYTIQUE

    (angl. analytical epidemiology) (esp. epidemiología analitica) (ital. epidemiologia analitica) (portug. epidemiologia analitica) (roum. epidemiologie analitică)

    Synonymes : épidémiologie explicative, épidémiologie étiologique

    Étude des causes apparentes et des évènements directement ou indirectement associés à un phénomène de santé.

    Exemple : étude sur les facteurs de risque de mammite en élevage laitier.

    Remarque 1 : l'épidémiologie analytique permet d'explorer des hypothèses explicatives qui peuvent être suggérées par des travaux d'épidémiologie descriptive.

    Remarque 2 : pour les maladies transmissibles, l’épidémiologie analytique permet de répondre aux questions : où est l’agent pathogène ? Comment se transmet-il ? Qui y est réceptif ?

    Remarque 3 : d’une manière générale, l’épidémiologie analytique permet de déterminer la nature des facteurs de risque d’une maladie.

    Voir  épidémiologie descriptive, épidémiologie évaluative

    ÉPIDÉMIOLOGIE APPLIQUÉE

    (angl. applied epidemiology) (esp.       ) (ital.       ) (portug.    ) (roum.    )

    Ensemble des connaissances et des méthodes épidémiologiques utilisées de manière directe ou indirecte pour la lutte contre les maladies.

    Exemples : la plupart des activités épidémiologiques : épidémiosurveillance, épidémiologie d’investigation, enquêtes épidémiologiques, etc.

    Remarque 1 : la grande majorité des activités épidémiologiques entrent dans cette catégorie car elles sont effectuées avec une finalité d’être utiles à différents niveaux (individuel, collectif, local, national, international) à la maîtrise de maladies : épidémiologie d’intervention, épidémiologie opérationnelle, épidémiologie de terrain…

    Remarque 2 : elle s’oppose à l’épidémiologie théorique.

    Voir   épidémiologie théorique

    ÉPIDÉMIOLOGIE D’INTERVENTION

    (angl. ????) (esp. epidemiología de intervención) (ital. epidemiologia di intervento) (portug. epidemiologia de intervenção) (roum. epidemiologie de intervenţie)

    D’une manière générale, une « intervention » correspond à « une entrée en action ». On peut donc considérer que l’épidémiologie d’intervention correspond à toute utilisation de connaissances et de méthodes épidémiologiques dans un but de préparation et d’optimisation d’actions de gestion sanitaire : en période d’alerte, pour juguler un danger, et en dehors d’un contexte d’alerte, pour améliorer l’état de santé d’une population.

    En situation d’alerte, l’épidémiologie d’intervention s’apparente à de l’ « épidémiologie de terrain » (acception large) et correspond à de l’ « épidémiologie d’investigation » ; en l’absence d’alerte, elle ressemble à de l’ « épidémiologie opérationnelle » (aux contours incertains). Elle fait partie de l’épidémiologie appliquée et peut être considérée comme synonyme d’ « épidémiologie de terrain » (acception très large) et antonyme d’« épidémiologie théorique ».

    Voir  épidémiologie opérationnelle, épidémiologie appliquée, épidémiologie de terrain, épidémiologie d’investigation, épidémiologie théorique.

    ÉPIDÉMIOLOGIE D’INVESTIGATION

    (angl.) (esp.) (ital.) (portug.) (roum.)   

    Domaine de l’épidémiologie correspondant aux démarches effectuées à la suite de l’apparition d’un problème de santé (cas, foyer(s)), pour en identifier la cause, en préciser les caractéristiques (agent, population, temps, espace), en déterminer l’origine (enquête amont) et en estimer les conséquences possibles (enquête aval), en vue de l’élaboration de recommandations destinées à sa maîtrise rapide par le(s) gestionnaire(s) de santé. 

    Exemple : n’importe quel cas ou foyer de maladie pour lequel il est souhaitable, ou prévu par la réglementation sanitaire, de faire des investigations afin de confirmer le diagnostic, décrire la situation, essayer d’en préciser l’origine (amont) ainsi que le risque de diffusion (aval), afin d’aider le gestionnaire de santé à prendre une décision adéquate de gestion sanitaire.

    Remarque 1 : ce qui caractérise et fait l’originalité de l’épidémiologie d’investigation est son déclenchement, constitué par l’apparition d’un problème de santé ; on peut établir une comparaison avec une enquête policière, déclenchée à la suite d’un crime.

    Remarque 2 : ce type d’épidémiologie est souvent mis en œuvre dans des situations d’urgence en raison de la gravité des conséquences ou des risques de développement. En dehors de situations d’urgence, elle peut être employée en cas d’apparition de situations épidémiologiques nouvelles ou inexpliquées révélées par la surveillance épidémiologique (par exemple, résurgence de la tuberculose bovine dans des élevages soumis plusieurs fois à des abattages totaux).

    Remarque 3 : elle peut s’appuyer sur les divers modes d’enquêtes épidémiologiques (descriptives, analytiques ou évaluatives) et vise à promouvoir ou guider les actions, ou à en évaluer l’impact.

    Remarque 4 : dans un foyer de maladie transmissible, l’épidémiologie d’investigation comprend une « enquête en amont », pour tenter d’identifier la source du foyer, et une « enquête en aval », en vue d’identifier les sujets (personnes, animaux) et les élevages ayant pu être contaminés par ce foyer.

    Remarque 5 : elle s’applique tout autant dans les situations à risques infectieux épidémique/épizootique (choléra humain ou peste aviaire) que dans les catastrophes naturelles (tremblement de terre) ou les risques environnementaux (pollutions, etc.).

    Remarque 6 : les investigations sont effectuées « sur le terrain », à savoir là où vivent les organismes malades (cas, foyers ayant été à l’origine du déclenchement des investigations), mais également tous lieux permettant la récolte et/ou la vérification de données. Pour cette raison, l’expression « épidémiologie de terrain » est parfois utilisée pour qualifier une partie des actions de l’épidémiologie d’investigation. L’exploitation des données récoltées sur le terrain se poursuit dans des bureaux et des laboratoires.

    Remarque 7 : en fonction de la situation, la(es) personne(s) menant les investigations a (ont) toute liberté d’initiative pour la récolte et la vérification des données, ou bien est (sont) amenée(s) à suivre un questionnaire spécifiquement prévu (par exemple, lors d’investigations règlementées).

    Remarque 8 : les résultats de l’épidémiologie d’investigation peuvent compléter les informations fournies par la surveillance épidémiologique.

    Voir épidémiologie de terrain, épidémiologie d’intervention, surveillance épidémiologique, enquête en amont, enquête en aval.

    ÉPIDÉMIOLOGIE DE TERRAIN

    (angl. field epidemiology; shoe-leather epidemiology) (esp.) (ital.) (portug.) (roum.)

    Expression utilisée par différents auteurs pour désigner un domaine de l’épidémiologie de dimension diversement appréciée :

    • pour certains, elle se limite aux activités de récolte de données, d’échantillons, de déclarations « sur le terrain », c’est-à-dire les lieux de vie d’organismes (Homme, animaux, végétaux) pouvant être malades comme : chevet des malades, centres de soins, foyers épidémiques, élevages, foyers de maladies animales, milieu naturel pour les animaux sauvages, etc. ; avec cette acception étroite, elle s’oppose à une épidémiologie de recherche, pratiquée exclusivement sur des bases de données déjà collectées, sans aucun contact avec le terrain ; elle s’apparente à l’épidémiologie d’investigation ;
    • une acception plus large associe cette récolte « sur le terrain » avec l’exploitation en laboratoires et/ou en bureaux, par les mêmes personnes, des éléments récoltés ;
    • pour d’autres, enfin, une acception très large comprend la surveillance épidémiologique, les enquêtes de type descriptif ou analytique conduites sur le terrain ainsi que l’évaluation des actions de prévention et de contrôle (épidémiologie évaluative). Pour eux, l’épidémiologie de terrain est synonyme d’épidémiologie d’intervention ou d’épidémiologie opérationnelle.

    Cette diversité de vues sur l’ampleur du domaine couvert par cette expression conduit à recommander d’utiliser d’autres vocables dont la signification est plus précise, ou bien de préciser l’acception choisie.

    Voir  épidémiologie d’investigation, épidémiologie d’intervention, épidémiologie opérationnelle,
    surveillance épidémiologique, épidémiologie évaluative.
    ÉPIDÉMIOLOGIE DESCRIPTIVE

    (angl. descriptive epidemiology) (esp. epidemiología descriptiva) (ital. epidemiologia descrittiva) (portug. epidemiologia descritiva) (roum. epidemiologie descriptivă)

    Étude descriptive des caractéristiques de phénomènes liés à la santé dans une population, de leur distribution dans l’espace et  de leur évolution dans le temps.

    Exemple : évolution de l’infection à virus Schmallenberg en Europe occidentale en 2011 et 2012.

    Remarque 1 : l’épidémiologie descriptive permet notamment d’évaluer l’importance économique d’une maladie.

    Remarque 2 : si l'épidémiologie descriptive ne permet pas d'expliquer les phénomènes de santé, elle permet cependant de dégager des hypothèses d'explication qui peuvent être explorées par les méthodes de l'épidémiologie analytique.

    Voir épidémiologie analytique

    ÉPIDÉMIOLOGIE ÉVALUATIVE

    (angl. evaluative epidemiology) (esp. epidemiología evaluativa) (ital. epidemiologia valutativa) (portug. epidemiologia avaliativa) (roum. epidemiologie evaluativă)

    Étude, dans une population, de l’impact d’un programme de santé (ou d’une intervention) ou de ses méthodes.

    Exemple : étude 'avant-après' ou 'ici-ailleurs' pour évaluer l'efficacité d'un plan de lutte contre une maladie.

    Remarque 1 : les méthodes de l'épidémiologie évaluative s'apparentent à celles de l'épidémiologie analytique dans la mesure où pour évaluer il faut comparer la situation épidémiologique entre deux périodes ('avant-après ') et/ou entre deux régions ('ici-ailleurs').

    Voir  épidémiologie analytique

    ÉPIDÉMIOLOGIE MOLÉCULAIRE

    (angl. molecular epidemiology) (esp. epidemiología molecular) (ital. epidemiologia molecolare) (portug. epidemiologia molecular) (roum. epidemiologie moleculară)

    Branche de l’épidémiologie utilisant des marqueurs moléculaires pour décrire ou analyser des phénomènes pathologiques.

    Exemple : comparaison de l’acide nucléique de souches de virus influenza H7N9 isolées d’oiseaux ou de personnes en Chine.

    Remarque 1 : l'épidémiologie moléculaire permet notamment de tenter de relier épidémiologiquement des foyers d’une maladie infectieuse grâce au traçage des souches de l’agent pathogène.

    Remarque 2 : les applications de la biologie moléculaire se sont beaucoup développées au cours des dernières années pour l’étude de souches isolées de sujets

    ÉPIDÉMIOLOGIE OPÉRATIONNELLE

    (angl. operational epidemiology) (esp. epidemiología) (ital. epidemiologia operativa) (portug. ) (roum. epidemiologie operaţională)

    D’une façon générale, l’adjectif « opérationnel » désigne quelque chose ou quelqu'un « apte à atteindre l’objectif recherché ou prêt à entrer en action » ; et pour le domaine militaire : « prêt pour des opérations de lutte ».

    Appliqué à l’épidémiologie, il prend la signification d’activités épidémiologiques conditionnant le succès de la mise en œuvre d’actions de gestion sanitaire.

    L’épidémiologie opérationnelle fait donc partie de l’épidémiologie appliquée.

    Elle peut utiliser les méthodes des différents secteurs de l’épidémiologie (descriptive, analytique, évaluative) mais uniquement à des fins d’application pratique de mise en œuvre de gestion sanitaire (en situation d’alerte ou non). On peut considérer qu’elle englobe les activités de l’épidémiologie d’investigation ou de l’épidémiologie de terrain et qu’elle est difficile à différencier de l’épidémiologie d’intervention.

    Ceci pourrait conduire à une définition comme : Utilisation des connaissances et méthodes épidémiologiques en vue d’apporter une aide au choix et à la mise en œuvre de mesures ou de plan de lutte contre une maladie, ainsi qu’à l’évaluation des résultats obtenus.

    Voir  épidémiologie de terrain, épidémiologie d’intervention, épidémiologie d’investigation,
    épidémiologie appliquée.
    ÉPIDÉMIOLOGIE THÉORIQUE

    (angl. theoretical epidemiology) (esp.) (ital.) (portug.) (roum.)

    Ensemble des connaissances et des méthodes épidémiologiques sans objectif d’application pratique, à terme prévisible, à la lutte contre des maladies.

    Exemple : modélisation de la transmission d’une maladie de caractéristiques modifiées à volonté.

    Remarque 1 : elle s’oppose à l’épidémiologie appliquée, beaucoup plus fréquente.

    Voir   épidémiologie appliquée

    ÉPIDÉMIOSURVEILLANCE

    Voir  surveillance épidémiologique

    ÉPIDÉMIOVIGILANCE

    (angl. epidemiological surveillance targeting exotic diseases) (esp. epidemiovigilancia o vigilancia de enfermedades exóticas) (ital. vigilanza epidemiologica (epidemiovigilanza)) (portug. epidemiovigilância) (roum. epidemiovigilenţă)

    Terme utilisé par des auteurs francophones pour désigner la surveillance épidémiologique des maladies exotiques pour un pays.

    Exemple : épidémiovigilance de la fièvre aphteuse ou de la fièvre de la vallée du Rift en France.

    Voir  surveillance épidémiologique

    ÉPIDÉMIQUE

    (angl. epidemic) (esp. epidémico) (ital.  epidemico) (portug. epidémico) (roum. epidemic)

    Qui a les caractères d’une épidémie.

    Exemple : la grippe humaine

    Voir  épidémie

    ÉPIZOOTIE

    (angl. epidemic in animals; epizootic) (esp. epizootia) (ital. epizoozia) (portug. epizootia) (roum. epizootie)

    • Grand nombre d’animaux et/ou d’élevages affectés par une maladie, en un court laps de temps,  dans une région donnée.
    • Survenue d’une maladie ou d’un autre évènement de santé affectant un nombre d’animaux et/ou d’élevages nettement supérieur à celui attendu pour une région et une période données.

    Exemples 

    première définition : épizootie de fièvre aphteuse en Angleterre en 2011 ;

    deuxième définition : apparition de quelques foyers de fièvre à virus West-Nile  en été dans le sud de la France.

    Remarque 1 : en français, terme (équivalent de l’épidémie chez l’Homme) créé par Bourgelat en 1766, probablement à partir du mot latin utilisé par Sagar, et qui a connu, à la suite de la création des Ecoles vétérinaires, un emploi fréquent en pathologie animale.

    Remarque 2 : une épizootie ne préjuge pas du mode de transmission de son agent (directe en chaîne, indirecte, vectorielle, anazootique).

    Remarque 3 : il est recommandé de ne pas utiliser le terme « épidémie » lorsqu’il s’agit de cas et/ou de foyers de maladie chez l’animal (même si, en anglais, le terme « epidemic » est utilisé dans ce cas), notamment pour une zoonose, car ce pourrait être source de confusion. Ainsi, une épizootie de 60 cas d’infection par le virus West-Nile (chez les équidés) n’a pas la même signification qu’une épidémie chez 60 personnes.

    Voir épidémie

    ÉPIZOOTIOLOGIE
    (angl. epidemiology (studying animal populations);
     epizootiology) (esp. epizootiología) (ital. epizootologia) (portug. epizootiologia) (roum. epizootologie)

    Étude des maladies et des facteurs de santé dans une population animale.

    Remarque 1 : ce terme, encore parfois utilisé, est à éviter, au bénéfice de « épidémiologie ».

    Voir  épidémiologie

    ÉPIZOOTIQUE

    (angl. epidemic in animals; epizootic) (esp.  epizootico) (ital.  epizoótico) (portug. epizootico) (roum. epizootic)

    Qui a les caractères d’une épizootie.

    Exemple : la fièvre aphteuse.

    Voir  épizootie

    ÉRADICATION (d’une maladie)

    (angl. eradication (of a disease)) (esp. erradicación (de una enfermedad)) (ital. eradicazione (di una malattia)) (portug. erradicação (de uma doença)) (roum. eradicarea (unei boli))

    Actions conduisant à l’élimination totale d’une maladie grâce à la suppression de sa cause, dans une partie ou la totalité du monde, et situation en résultant.

    Exemple : éradication mondiale récente de la peste bovine.

    Remarque 1 : l’éradication correspond au stade ultime de la lutte contre une maladie sur un territoire donné, avec disparition non seulement des cas cliniques mais également de tous les sujets réceptifs infectés de façon inapparente, aussi bien des espèces domestiques que sauvages, et de l’agent pathogène dans l’environnement (du mot latin « eradicatio » qui signifie : « action de déraciner »).

    Remarque 2 : ce mot ne doit pas être utilisé si les conditions ci-dessus ne sont pas entièrement satisfaites (cf. « élimination d’une maladie »). Ainsi, les appellations officielles de l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) de pays ou zone « indemne de », qui admettent pour certaines maladies un taux résiduel d’infection chez les animaux domestiques et/ou sa présence chez des animaux sauvages, ne correspondent pas à une véritable éradication.

    Remarque 3 : certains auteurs considèrent que la disparition de la maladie et de son agent doit être obtenue à l’échelle de la planète pour utiliser le terme d’éradication. En fonction de cette acception, pour l’instant, seules deux maladies, l’une de l’Homme (la variole humaine), l’autre des animaux (la peste bovine) ont été éradiquées. Toutefois, on peut admettre l’emploi de ce terme pour un pays, un groupe de pays ou un continent (exemples : la fièvre aphteuse a été éradiquée en Europe et en Amérique du nord ; la morve, la dourine  ont été éradiquées de France, etc.).

    Remarque 4 : le niveau de difficulté pour obtenir l’éradication d’une maladie d’un pays ou d’une région varie en fonction de différents facteurs : degré de transmissibilité de la maladie (R0), spectre zoologique d’espèces réceptives, y compris sauvages (hôtes, réservoir, vecteurs), qualité des vaccins disponibles, etc.

    Remarque 5 : compte tenu de la définition du mot « éradication », l’expression « éradication totale » est un pléonasme et « éradication partielle », un barbarisme.

    Voir élimination (d’une maladie)

    ERREUR

    (angl. error) (esp. error) (ital. errore) (portug. erro) (roum. eroare)

    Fait de se tromper en conception, expression ou action, et résultat correspondant.

    Exemples : température réelle : 25°C ; température mesurée : 24°C ou 26°C ; condamnation d’un innocent ou acquittement d’un coupable ; affirmer l’existence d’une différence alors que l’écart observé n’est dû qu’aux fluctuations d’échantillonnage...

    Remarque 1 : l’erreur peut être aléatoire et renvoyer aux notions d’imprécision et d’incertitude, ou systématique et il s’agit alors d’un biais.

    Remarque 2 : deux erreurs essentielles : « l’erreur par excès » (ou erreur alpha) et « l’erreur par défaut » (ou erreur bêta).

    Remarque 3 : la moyenne des erreurs aléatoires tend vers zéro lorsque l’effectif des échantillons augmente, à la différence des biais.

    Voir  erreur par excès, erreur par défaut, biais

    ERREUR ABSOLUE

    (angl. absolute error) (esp. error absoluto) (ital. errore assoluto) (portug. erro absoluto) (roum. eroare absolută)

    Différence entre la valeur mesurée d’une grandeur et la valeur réelle la plus probable.

    Exemple : valeur réelle : 52 cm ; valeur mesurée : 50 cm ; erreur absolue : 2 cm.

    Voir erreur relative

    ERREUR ALPHA

    Voir erreur par défaut

    ERREUR PAR DÉFAUT

    (angl. default error ; false negative) (esp. error por defecto) (ital. errore per difetto) (portug. erro por defeito) (roum. eroare prin deficit)

    Action de se tromper en concluant quantitativement à une valeur inférieure à la réalité, ou qualitativement à l’absence d’une entité présente.

    Exemples :

    démarche quantitative : réalité : 5 ; conclusion : 4 ;

    démarche qualitative :

    - réalité : « infecté » ; conclusion : « indemne » ;

    - réalité : « présent » ; conclusion : « absent » ;

    - réalité : « coupable » ; conclusion : « innocent » ;

    - réalité : « existence d’une différence » ;
      conclusion : « absence de différence ».
     

    Remarque 1 : pour un test statistique, l’erreur par défaut correspond à l’erreur bêta ou erreur de type II (erreur de deuxième espèce). Son complément à 1 est la puissance du test.

    Remarque 2 : pour un test de dépistage ou de diagnostic, l’erreur par défaut a comme complément à 1 la « sensibilité » du test.

    Voir  erreur par excès

    ERREUR PAR EXCÈS

    (angl. excess error ; false positive) (esp. error por exceso) (ital. errore per eccesso) (portug. erro por excesso) (roum. eroare prin exces)

    Action de se tromper en concluant quantitativement à une valeur supérieure à la réalité, ou qualitativement à l’existence d’une entité absente.

    Exemples :

    démarche quantitative : réalité : 4 ; conclusion : 5 ;

    démarche qualitative :

    - réalité : « indemne » ; conclusion : « infecté » ;

    - réalité : « absent » ; conclusion : « présent » ;

    - réalité : « innocent » ; conclusion : « coupable » ;

    - réalité : « absence de différence » ; conclusion : « présence d’une différence ».

    Remarque 1 : pour un test statistique, l’erreur par excès correspond à l’erreur alpha ou erreur de type I (erreur de première espèce).

    Remarque 2 : pour un test de dépistage ou de diagnostic, l’erreur par excès a comme complément à 1 la « spécificité » du test.

    Voir erreur par défaut

    ERREUR RELATIVE

    (angl. relative error) (esp. error relativo) (ital. errore relativo) (portug. erro relativo) (roum. eroare relativă)

    Quotient de l’erreur absolue par la valeur de la grandeur elle-même.

    Exemple : valeur réelle : 52 cm ; valeur mesurée : 50 cm ; erreur absolue : 2 cm ; erreur relative : (52 – 50)/ 52 = 2/52 = 4 %

    Remarque 1 : pour des « objets » de caractéristiques très différentes, les valeurs d’erreur relative sont plus faciles à comparer que celles d’erreur absolue.

    Voir  erreur absolue

    ESTIMATION DU RISQUE

    Voir  analyse de risque

    ÉTIOLOGIE

    (angl. etiology; aetiology) (esp. etiología) (ital. eziologia) (portug. etiologia) (roum. etiologie)

    Étude des causes d’un phénomène pathologique.

    Remarque 1 : ce terme est souvent utilisé, de façon abusive, comme synonyme de « cause ».

    Remarque 2 : les méthodes pour étudier les causes d'un phénomène pathologique peuvent être très diverses ; par exemple études en laboratoire, enquête analytique, ...

    ÉTUDE ANALYTIQUE

    (angl. analytical study) (esp. estudio analitico) (ital. studio analitico) (portug. estudo analitico) (roum. studiu analitic)

    Étude dont l’objectif est de déterminer le rôle d’un ou de plusieurs facteurs dans l’apparition d’une maladie.

    Exemple : enquête sur les facteurs de risque de mammite en élevage laitier.

    Remarque 1 : en épidémiologie, il existe trois types d’études analytiques : l’étude exposés/non exposés (prospective), l’étude cas/témoins (rétrospective) et l’étude transversale (ou de prévalence).

    Voir  étude descriptive

    ÉTUDE CAS/TEMOINS

    (angl. case-control study) (esp. estudio casos/testigos) (ital. studio caso/controllo) (portug. estudo caso/controlo) (roum. studiu caz/martor)

    Étude analytique de type rétrospectif destinée à identifier un (des) facteur(s) de risque et à en estimer l’intensité de l’association avec une maladie, grâce à la récupération d’informations sur l’exposition antérieure à ce(s) facteur(s) de risque supposé(s), d’une part,  dans un groupe de sujets malades (cas) et, d’autre part, dans  un groupe de sujets indemnes (témoins).

    Exemple : étude des aliments consommés par des malades et des non malades ayant participé à un banquet générateur d’une TIAC.

    Remarque 1 : la mesure de la liaison entre le facteur étudié et la maladie se fait par le calcul de l’odds ratio.

    Remarque 2 : le choix des témoins est essentiel : ils doivent être issus de la population d’où proviennent les cas et leur être comparables (âge, zone géographique, etc.). Si, pour chaque cas, on définit un ou plusieurs témoins, on dit que l’enquête est appariée.

    Remarque 3 : une enquête cas/témoins est particulièrement indiquée lorsque la maladie est rare ou que l’intervalle entre l’exposition au(x) facteur(s) de risque et l’apparition des symptômes est long.

    Voir  odds ratio, risque relatif, étude exposés/non exposés, facteur de risque

    ÉTUDE DE COHORTE(S)

    (angl. cohort study) (esp. estudio de cohortes) (ital. studio di coorte) (portug. estudo de coorte(s)) (roum. studiu de cohortă (e))

    Étude d’une ou de plusieurs cohortes.

    Exemple : une « étude exposés/non exposés » est en général une étude de deux cohortes.

    Remarque 1 : une démarche d’épidémiologie descriptive peut être effectuée sur une cohorte dont différentes caractéristiques sont suivies au cours du temps

    Remarque 2 : une démarche d’épidémiologie analytique peut être effectuée sur deux ou plusieurs cohortes avec un objectif de comparaison dans la survenue d’un événement de santé entre une (des) cohorte(s)  de sujets exposés (plus ou moins) et une cohorte de sujets non exposés.

    Voir  cohorte, étude exposés/non exposés

    ÉTUDE DE SUIVI

    Voir  étude de cohorte(s)

    ÉTUDE DESCRIPTIVE

    (angl. descriptive study) (esp. estudio descriptivo) (ital. studio descrittivo) (portug. estudo descritivo) (roum. studiu descriptiv)

    Étude dont l’objet est de décrire les caractéristiques d’un phénomène de santé dans une population, son évolution dans le temps, sa répartition et son évolution dans l’espace.

    Exemple : enquête pour déterminer le taux de prévalence des cheptels infectés de maladie d'Aujeszky dans une région.

    Voir étude analytique

    ÉTUDE EN AVEUGLE

    (angl. blinded study ; blind study) (esp. estudio a ciegas) (ital. studio in cieco) (portug. estudo cego) (roum. studiu “orb”)

    Étude dans laquelle les différents intervenants ignorent la nature exacte des interventions auxquelles ils participent.

    Exemple : étude de l’effet de substances administrées à des sujets, contenues dans des flacons ne portant qu’un numéro de code.

    Remarque 1 : il existe plusieurs niveaux d’occultation de la procédure :
     * Simple aveugle ou simple insu : seuls les sujets sous étude (ou leur propriétaire) ignorent la nature exacte de l’intervention ;
     * Double aveugle ou double insu : les intervenants l’ignorent aussi ;

     * Triple aveugle ou triple insu : l’analyse statistique est faite dans la même ignorance.

    Remarque 2 : l’intérêt des études en aveugle est de limiter la subjectivité des intervenants.

    Voir  essai randomisé

    ÉTUDE EXPOSÉS/NON EXPOSÉS

    (angl. cohort study) (esp. estudio expuestos/no expuestos) (ital. studio di coorte) (portug. estudo expostos/não expostos) (roum. studiu expuşi/neexpuşi)

    Étude analytique prospective destinée à identifier le(s) facteur(s) de risque et à estimer le risque relatif d’une maladie dans des groupes de sujets indemnes de la maladie au début de l’observation et diversement exposés à un (des) facteur(s) de risque supposé(s).

    Remarque 1 : une étude exposés/non exposés est de type longitudinal et prospectif. C’est une étude d’épidémiologie analytique ou explicative. C’est une étude de cohortes (une cohorte de sujets exposés et une cohorte de sujets non exposés).

    Remarque 2 : une étude exposés/non exposés permet la détermination directe du risque relatif par la comparaison de l’incidence de la maladie chez les exposés et chez les non exposés.

    Remarque 3 : une étude exposés/non exposés est particulièrement indiquée pour une maladie fréquente et comportant un délai court entre l’exposition au(x) facteur(s) de risque et l’apparition de symptômes.

    Voir  cohorte, étude analytique, risque relatif, étude cas/témoins

    ÉTUDE LONGITUDINALE

    (angl. longitudinal study) (esp. estudio longitudinal) (ital. studio longitudinale) (portug. estudo longitudinal) (roum. studiu longitudinal)

    Étude permettant de suivre pendant une longue période un phénomène de santé dans un ou plusieurs groupes par des observations périodiques.

    Exemple : étude exposés/non exposés ; enquête écopathologique du Centre INRA de Theix dans les années 1980.

    Remarque 1 : c’est une étude prospective.

    Remarque 2 : elle peut être à visée descriptive ou analytique.

    Remarque 3 : une étude longitudinale permet d’étudier l’incidence d’un phénomène de santé contrairement à une « étude transversale » qui ne permet d’enregistrer que la prévalence.

    Voir  étude prospective, étude rétrospective, incidence, étude transversale

    ÉTUDE PROSPECTIVE

    (angl. prospective study) (esp. studio prospectivo) (ital. studio prospettivo) (portug. estudo prospectivo) (roum. studiu prospectiv)

    Étude permettant de suivre au cours du temps un groupe de sujets afin de récolter des informations sur l’évolution de leur état de santé et/ou sur des paramètres qui y sont liés.

    Exemple : étude exposés/non exposés.

    Remarque 1 : une étude prospective peut être descriptive ou analytique.

    Voir  étude rétrospective, étude longitudinale

    ÉTUDE RÉTROSPECTIVE

    (angl. retrospective study) (esp. estudio retrospectivo) (ital. studio retrospettivo) (portug. estudo retrospectivo) (roum. studiu retrospectiv)

    Étude de phénomènes de santé ayant déjà eu lieu au sein d’une population.

    Exemples : étude des taux de prévalence de l’infection des animaux par le virus Schmallenberg dans des troupeaux infectés au cours de la dernière période estivo-automnale ; étude cas/témoins.

    Remarque 1 : une étude rétrospective peut être descriptive ou analytique.

    Voir  étude prospective

    ÉTUDE TRANSVERSALE

    (angl. cross-sectional study; prevalence study) (esp. studio transversal) (ital. studio trasversale) (portug. estudo transversal) (roum. studiu transversal)

    Synonyme : étude de prévalence

    Étude permettant de décrire des phénomènes de santé dans une population en un temps très court.

    Exemple : détermination du taux de prévalence d’infection par le virus Schmallenberg des animaux dans un troupeau de ruminants.

    Remarque 1 : elle permet d’obtenir une image instantanée du phénomène étudié mais pas de connaître son incidence.

    Remarque 2 : s’oppose à « étude longitudinale ».

    Voir  prévalence, étude longitudinale

    EUCARYOTE

    (angl. eukaryote, eucaryote) (esp. eucariota) (ital. eucariota) (portug. eucariota) (roum. eucariot)

    Organisme uni- ou pluricellulaire qui se caractérise par la présence d'un noyau délimité par une membrane et de mitochondries dans sa(es) cellule(s).

    Exemples Plasmodium, trypanosomes, Fasciola hepatica, nombreux végétaux, les animaux…

    Remarque 1 : s’oppose aux « procaryotes » et aux « acaryotes ».

    Voir  procaryote, acaryote

    ÉVALUATION DU RISQUE

    Voir  analyse de risque

    EVANS

    Voir  postulats d’Evans

    EXACTITUDE (d’une estimation)

    (angl. accuracy) (esp. exactitud) (ital. precisione) (portug. exactidão ou exatidão) (roum. exactitudine)

    Synonyme : justesse

    Qualité de l’accord entre l’estimation de la valeur mesurée et la valeur vraie.

    Exemple : si la valeur réelle d’un taux de prévalence d’une maladie est de 10% : estimation exacte comprise entre 10% et 12%, et inexacte, comprise entre 16% et 24%.

    Remarque 1 : ne pas confondre exactitude et « précision » ; dans l’exemple ci-dessus, la précision relative des deux estimations est identique (20%), mais l’une est exacte, l’autre inexacte.

    Remarque 2 : dans une enquête descriptive, l’exactitude du résultat est conditionnée par la représentativité de l’échantillon (et sa précision par l’effectif de l’échantillon).

    Remarque 3 : pour reprendre l’exemple ci-dessus, une fourchette 9%-11% est un résultat exact et précis ; 13%-15%, précis mais inexact ; 6%-14%, exact mais imprécis et 14%-26%, inexact et imprécis.

    Voir  précision relative

    EXPOSITION (à un agent pathogène biologique)

    (angl. exposure) (esp. . exposición (a un agente biológico patógeno)) (ital. esposizione (ad un agente patogeno)) (portug. exposição (a um agente patogénico)) (roum. expunere (la un agent patogen biologic))

    Situation correspondant au risque de contact, direct, indirect ou par l’intermédiaire d’un vecteur, d’un agent pathogène biologique avec un sujet réceptif à cet agent.

    Exemples : contact direct (mufle à mufle, allaitement, coït,…), cohabitation (même lot d’animaux), consommation d’aliment contaminé, présence sur le trajet d’un flux aérien transportant l’agent pathogène ou des arthropodes l’hébergeant, etc.

    Remarque 1 : pour qu’une infection ou une infestation survienne chez un sujet, deux conditions sont nécessaires mais pas forcément suffisantes :
    • que le sujet soit réceptif à l’agent pathogène biologique considéré,
    • que le sujet soit exposé à cet agent pathogène.

    Remarque 2 : tous les sujets réceptifs exposés ne contractent pas pour autant l’infection ou l’infestation. Ceci dépend, en particulier, des conditions d’exposition (durée, intensité de la source, distance de la source…) et du degré de réceptivité du sujet

F

    FACTEUR DE RISQUE

    (angl. risk factor) (esp. factor de riesgo) (ital. fattore di rischio) (portug. fator de risco) (roum. factor de risc)

    Caractéristique intrinsèque d’un sujet ou élément extérieur auquel il est exposé, associé statistiquement à l’augmentation de la probabilité d’apparition ou de développement d’un phénomène pathologique.

    Exemple : chez l’Homme, la consommation de tabac est un facteur de risque de cancer du poumon car parmi des individus indemnes de cancer du poumon, ceux consommant du tabac auront par la suite plus de risques de développer un cancer du poumon que ceux n’en consommant pas : dans les enquêtes épidémiologiques, on observe que, toutes choses égales par ailleurs, parmi des individus indemnes de cancer du poumon, ceux consommant du tabac ont, par la suite, plus fréquemment un cancer du poumon que ceux n’en consommant pas.

    Remarque 1 : le facteur de risque précède le trouble de santé dans le temps.

    Remarque 2 : un facteur de risque n’est ni forcément une condition nécessaire, ni forcément une condition suffisante à l’apparition d’un trouble de santé.

    Remarque 3 : pour une maladie donnée, on peut être amené, notamment en fonction de résultats d’épidémiologie descriptive, à émettre des hypothèses de facteurs de risque, qualifiés de « facteurs supposés de risque ». A la suite d’une démarche analytique portant sur ces facteurs et prenant en compte les « biais de confusion », la démonstration d’une association entre la maladie et l’exposition à l’un d’eux conduit à le considérer comme un facteur de risque.

    Remarque 4 : l’association entre un facteur de risque et une maladie peut être causale ou non causale. L’hypothèse de relation causale peut être explorée par les critères de Hill et les postulats d’Evans. Si la relation de causalité est avérée, le facteur est qualifié de « facteur causal ».

    Remarque 5 : contrairement au « marqueur de risque », un facteur de risque est modifiable par un programme de santé.

    Remarque 6 : l’intensité de l’association entre un facteur de risque et une maladie peut être estimée et exprimée par le risque relatif ou l’odds ratio selon le type d’étude analytique conduite.

    Voir  marqueur de risque, facteur causal, biais de confusion, critères de causalité de Hill, postulats d’Evans

    FACTEUR DE SANTÉ

    (angl. determinant of disease; health factor) (esp. factor de salud) (ital. fattore di salute) (portug. fator de saúde) (roum. factor de sănătate)

    Facteur ayant une action favorable ou défavorable sur la santé et statistiquement identifié comme tel à l’issue d’expérimentations ou d’enquêtes.

    Exemples : la surpopulation est un facteur défavorable de santé ; une alimentation équilibrée est un facteur favorable de santé.

    Remarque 1 : les facteurs de santé comprennent les facteurs de risque (action défavorable) et les facteurs protecteurs (action favorable).

    Voir  facteur de risque

    FACTEUR EXTRINSÈQUE

    (angl. extrinsic determinant; exogenous determinant) (esp. factor extrínseco) (ital. fattore estrinseco) (portug. fator extrínseco) (roum. factor extrinsec)

    Synonymes : facteur exogène, facteur lié à l’environnement

    Facteur de santé extérieur à l’organisme.

    Exemples : le climat, les conditions d’élevage, ...

    Remarque 1 : s’oppose à « facteur intrinsèque ».

    Remarque 2 : un facteur extrinsèque peut être un facteur de risque ou un facteur protecteur.

    Voir  facteur intrinsèque, facteur d’exposition

    FACTEUR INTRINSÈQUE

    (angl. intrinsic factor ; endogenous factor) (esp. factor intrínseco) (ital. fattore intrinseco) (portug. fator intrínseco) (roum. factor intrinsec)

    Synonymes : facteur endogène, facteur de terrain

    Caractéristique propre d’un sujet pouvant jouer un rôle dans sa réceptivité à une maladie.

    Exemples : l’espèce animale, la race dans l’espèce animale, le sexe, l’âge, des facteurs génétiques…

    Remarque 1 : s’oppose à « facteur extrinsèque ».

    Voir  facteur extrinsèque, facteur d’exposition, facteur de santé

    FAUX NÉGATIF

    (angl. false negative) (esp. falso negativo) (ital. falso negativo) (portug. falso negativo) (roum. fals negativ)

    Sujet infecté ou malade, pour lequel le résultat d’un test de diagnostic ou de dépistage est négatif.

    Exemple : bovin infecté de tuberculose et fournissant une réponse négative à l’intradermotuberculination.

    Remarque 1 : la proportion de réponses faussement négatives à un test de diagnostic ou de dépistage parmi des sujets infectés est le complément à 1 de sa « sensibilité » (exemple : sensibilité  de 98% ; proportion de faux négatifs : 2%). Parmi les réponses négatives obtenues avec un test de dépistage ou de diagnostic, la proportion de réponses faussement négatives est  le complément à 1 de la « valeur prédictive négative » (VPN).

    Remarque 2 : le nombre de réponses faussement négatives dans une population soumise à un test de dépistage augmente lorsque la prévalence de la maladie augmente. La VPN du test diminue en conséquence. Ainsi, au sein d’un troupeau très infecté, la VPN d’un résultat individuel est faible.

    Voir  sensibilité d’un test, valeur prédictive d'un résultat négatif

    FAUX POSITIF

    (angl. false positive) (esp. falso positivo) (ital. falso positivo) (portug. falso positivo) (roum. fals pozitiv)

    Sujet indemne, pour lequel le résultat d’un test de diagnostic ou de dépistage est  positif.

    Exemple : bovin indemne de tuberculose et fournissant une réponse positive à l’intradermotuberculination.

    Remarque 1 : chez des sujets infectés, la proportion de réponses faussement positives à un test de diagnostic ou de dépistage est le complément à 1 de sa « spécificité ». Au sein des réponses positives obtenues avec un test de dépistage ou de diagnostic, la proportion de réponses faussement positives est le complément à 1 de la « valeur prédictive positive ».

    Remarque 2 : le nombre de réponses faussement positives dans une population soumise à un test de dépistage augmente lorsque la prévalence de la maladie diminue. La valeur prédictive positive du test diminue en conséquence, lorsque la maladie se raréfie.

    Voir  spécificité d’un test

    FENÊTRE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

    (angl. tracing window) (esp. ventana epidemiológica) (ital. finestra epidemiologica) (portug. janela epidemiológica) (roum. fereastră epidemiologică)

    Période définie à propos d’un cas ou d’un foyer d’une maladie transmissible, pour la conduite d’enquêtes épidémiologiques visant à déterminer son origine possible et à identifier d’éventuels cas ou foyers secondaires.

    Remarque 1 :  On distingue la fenêtre épidémiologique amont (recherche de l’origine) et la fenêtre épidémiologique aval (recherche de cas ou de foyers secondaires).

    Voir fenêtre épidémiologique amont, fenêtre épidémiologique aval

    FENÊTRE ÉPIDÉMIOLOGIQUE AMONT

    (angl. backward tracing window, source tracing window) (esp. período de riesgo de introducción) (ital. finestra epidemiologica a monte) (portug. janela epidemiológica a montante) (roum. fereastră epidemiologică în amonte)

    Période pendant laquelle un élevage, où une maladie transmissible est apparue, a pu être contaminé par un agent pathogène biologique, déduite de la connaissance de caractéristiques de la maladie et d’informations recueillies au cours d’une enquête amont.

    Remarque 1 : la détermination de cette période repose sur la connaissance des durées minimale et maximale de l’incubation de la maladie ainsi que sur la date d’apparition des symptômes sur le(s) (premiers) sujet(s) atteint(s) (dans le foyer) (cf. figure 1).

    Remarque 2 : si l’on pense que l’introduction de l’agent pathogène biologique résulte probablement de l’introduction d’animaux ou d’aliments, la détermination de la fenêtre épidémiologique amont permet de focaliser les investigations sur l’origine des livraisons reçues pendant cette période.

    Remarque 3 : pour une maladie à incubation très longue (par exemple, la leucose bovine enzootique) ou une infection à évolution chronique, le plus souvent sans expression clinique (par exemple, la tuberculose bovine), la fenêtre épidémiologique amont peut être très grande (plusieurs années).

    Remarque 4 : ne pas confondre avec la « fenêtre épidémiologique aval ».

    Figure 1 : Fenêtre épidémiologique amont.

    FENETRE EPIDEMIOLOGIQUE AMONT Fig 1 2023.03.22

    Voir  fenêtre épidémiologique aval

    FENÊTRE ÉPIDÉMIOLOGIQUE AVAL

    (angl. forward tracing window, spread tracing window ) (esp. período de riesgo de diseminación) (ital. finestra epidemiologica a valle) (portug. janela epidemiológica a jusante) (roum. fereastră epidemiologică în aval)

    Période pendant laquelle un cas ou un foyer d’une maladie transmissible a pu jouer le rôle de source de contamination par l’agent pathogène biologique de cette maladie, pour d’autres sujets ou d’autres effectifs.

    Remarque 1 : la durée de cette fenêtre s’étale du moment de la contamination de l’élevage foyer de la maladie, au moment où ce foyer est bloqué (mis en interdit) ou considéré comme éteint. Sont prises en compte toutes les possibilités de « sortie » du foyer de l’agent pathogène : animaux, personnes, véhicules, produits d’origine animale, etc.

    La durée de cette période est déduite de caractéristiques propres à la maladie et d’informations recueillies au cours d’une enquête aval.

    La détermination du début de cette fenêtre repose, par exemple, sur la connaissance du « délai d’infectiosité » ou de « contagiosité », du temps d’incubation maximal et de la date d’apparition des symptômes sur le(s) (premiers) sujet(s) atteint(s). Elle ne permet pas d’avoir une estimation unique de date mais aboutit, le plus souvent, à une fourchette au sein de laquelle se situe très probablement l’intervention de la source de contamination. Cette fourchette dépend notamment de l’écart entre les durées minimale et maximale de l’incubation. Pour couvrir le mieux possible la période de risque, il est suggéré de prendre en compte la valeur maximale de l’incubation et le délai minimal d’infectiosité ou de contagiosité, selon la nature des événements envisagés. Comme la fenêtre épidémiologique amont, la fenêtre épidémiologique aval d’une maladie à très longue incubation (par exemple, la leucose bovine enzootique) ou d’une infection chronique subclinique (par exemple, la tuberculose bovine) peut être très grande.

    La fin de cette période correspond soit à la date de mise en place de mesures de mise en interdit ou permettant de considérer le foyer comme éteint, soit à la fin de la période de contagiosité ou d’infectiosité.

    Remarque 2 : la très grande diversité de situations quant aux paramètres conditionnant la détermination de la durée de cette fenêtre ne permet pas de proposer une figure simple valide pour tous les cas. Dans de rares cas, la fenêtre épidémiologique aval est définie par la réglementation sanitaire française ; ainsi, pour la rage des mammifères domestiques, la réglementation a fixé les limites de cette fenêtre, de 15 jours avant le début des symptômes de l’animal enragé (ou, si cette date est inconnue, 20 jours avant sa mort) jusqu’à sa mort.

    Remarque 3 : l’estimation de la fenêtre épidémiologique aval permet d’identifier des élevages ou des animaux plus particulièrement à risque d’avoir été contaminés et, donc, de focaliser les investigations sur les destinataires des animaux ou des produits issus du foyer, ainsi que sur les mouvements de véhicules ou de personnes ayant pu être contaminés à partir de cet élevage pendant cette période.

    Remarque 4 : ne pas confondre avec la « fenêtre épidémiologique amont ».

    Voir  enquête aval, fenêtre épidémiologique, fenêtre épidémiologique amont 

    FIDÉLITÉ (d'un test)

    (angl. reproducibility ; repeatability) (all. Zuverlässigkeit) (esp. fidelidad) (ital. fedeltà) (portug. fidelidade) (roum.   )

    Étroitesse de l'accord entre les valeurs expérimentales obtenues au cours d'un ensemble de mesures faites dans des conditions déterminées.

    REMARQUE : la fidélité comprend la répétabilité et la reproductibilité. Un test est fidèle lorsqu'il fournit des résultats très voisins à la fois pour un même opérateur répétant les mesures dans un même endroit et pour des opérateurs l'utilisant dans des endroits différents.

    Voir  répétabilité, reproductibilité.

    FLUCTUATION D’ÉCHANTILLONNAGE

    (angl. sampling variation) (esp. variación muestral) (ital. fluttuazione di campionamento) (portug. variação da amostragem) (roum. fluctuaţie de eşantionaj)

    Variation des écarts de composition, au regard du critère étudié, entre un échantillon et la population de laquelle il est issu, liée au hasard.

    Exemple : obtention de résultats différents, pour un caractère étudié, obtenus sur un même nombre d’animaux de différents échantillons tirés au sort (avec remise) dans un troupeau.

    Remarque 1 : c’est à cause de cette fluctuation que le résultat obtenu sur un échantillon ne correspond pas précisément à la valeur dans la population et doit donc s’exprimer avec un intervalle de confiance pour estimer la valeur dans la population, avec un certain risque admis de se tromper, c’est-à-dire que la valeur véritable soit en dehors de cet intervalle de confiance.

    Voir  intervalle de confiance

    FLUCTUATION SAISONNIÈRE (de l’incidence)

    (angl. seasonal variation) (esp. variación o fluctuación estacional) (ital. fluttuazione stagionale) (portug. variação sazonal) (roum. fluctuaţie sezonieră)

    Variation significative et régulière (se reproduisant au cours des années) de l’incidence d’une maladie pendant une période de l’année.

    Exemple : incidence maximale estivo-automnale des arboviroses en pays tempéré.

    FOCALISATION

    (angl. nidality; focalisation) (esp. focalización) (ital. focalizzazione) (portug. focalização) (roum. focalizare)

    Particularité de certaines maladies de persister, parfois de façon silencieuse pendant de longues périodes, et de réapparaitre dans des zones (foyers) offrant des conditions climatiques, géographiques ou écologiques favorables.

    Exemple : la peste (Yersinia pestis) chez certaines espèces de rongeurs sauvages dans différentes régions du monde (foyers invétérés).

    Voir  foyer invétéré

    FOYER

    (angl. outbreak) (esp. brote o foco) (ital.  focolaio) (portug. foco) (roum. focar)

    Unité épidémiologique de cas pathologiques, exprimés cliniquement ou non, survenant dans un même lieu (ferme, maison…) au cours d’une période limitée de temps.

    Exemple : élevage ovin atteint de fièvre catarrhale ovine.

    Remarque 1 : un foyer peut comporter de un « cas » (un animal infecté ou atteint cliniquement) à plusieurs milliers de cas (élevage industriel de volailles).

    Remarque 2 : en pathologie animale, le foyer  (élevage, troupeau) est l’unité épidémiologique la plus fréquemment utilisée pour les espèces de rente.

    Remarque 3 : en pathologie humaine (et chez les animaux de compagnie), il l’est moins, au bénéfice des cas. Cependant, par exemple pour les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), la fréquence annuelle s’exprime en nombre de foyers.

    Voir  cas

    FOYER INDEX

    (angl. index outbreak) (esp. foco o brote índice) (ital. focolaio originario) (portug. foco índice) (roum. focar  index)

    Premier foyer d’une maladie donnée identifié dans une région et attirant l’attention sur une éventuelle épidémie/épizootie ou sur l’émergence d’une maladie.

    Remarque 1 : le foyer index peut ne pas être le « foyer primaire », celui-ci étant resté inaperçu et n’étant identifié qu’à la suite d’une investigation déclenchée par la constatation du foyer index.

    Remarque 2 : un premier foyer d’une maladie, identifié dans un abattoir correspond à un foyer index mais probablement pas au foyer primaire, à rechercher dans l’exploitation d’origine des animaux malades.

    Voir  cas index, foyer primaire, foyer secondaire

    FOYER INVÉTÉRÉ

    (angl. nidus ; focus) (esp. foco persistente) (ital. focolaio persistente) (portug. foco persistente) (roum. focar persistent)

    Zone où se conserve un agent pathogène (par différents mécanismes) à l’origine du maintien et de la réapparition d’une maladie.

    Exemple : foyers invétérés de peste (Yersinia pestis).

    Voir  focalisation

    FOYER PRIMAIRE

    (angl. primary outbreak) (esp. foco primario) (ital. focolaio primario) (portug. foco primário) (roum. focar primar)

    Premier foyer d’une maladie donnée survenant dans une région indemne.

    Remarque 1 : comme pour un cas primaire, un foyer primaire peut passer inaperçu et n’être révélé qu’à la suite d’une enquête menée après la constatation du « foyer index » (premier foyer identifié).

    Remarque 2 : il peut y avoir plusieurs foyers primaires lorsque l’agent est introduit dans une région par exemple par des animaux sauvages (H5N1 et oiseaux migrateurs) ou par des arthropodes (fièvre catarrhale ovine, peste équine…).

    Voir  foyer index, foyer secondaire

    FOYER SECONDAIRE

    (angl. secondary outbreak; secondary case) (esp. foco o brote secundario) (ital. focolaio secondario) (portug. foco secundário) (roum. focar secundar)

    Foyer d’une maladie donnée lié, directement ou indirectement, à un foyer primaire de cette même maladie, en aval de ce dernier.

    Exemple : élevage ayant acheté un animal en incubation provenant d’un élevage atteint d’une maladie.

    Remarque 1 : un foyer secondaire peut être le « foyer index » lorsque le « foyer primaire » n’a pas été identifié.

    Remarque 2 : l’identification de foyers secondaires se fait grâce à une enquête en aval.

    Remarque 3 : il peut être difficile d’établir l’ordre chronologique d’infection de foyers secondaires. Habituellement, les foyers qui ne sont pas primaires sont qualifiés de secondaires ; on utilise rarement les expressions de « foyer tertiaire », « foyer quaternaire », etc.

    Voir  foyer primaire, cas secondaire

    FRACTION D’ÉCHANTILLONNAGE

    Voir  fraction de sondage

    FRACTION DE SONDAGE

    (angl. sampling fraction) (esp. fracción de muestreo) (ital. frazione di campionamento) (portug. fracção de amostragem) (roum. rată de sondaj)

    Synonymes : taux de sondage, fraction d’échantillonnage.

    Rapport de l’effectif de l’échantillon à celui de la population.

    Exemple : échantillon de 20 animaux dans un élevage de 200 animaux ; fraction de sondage : 20/200 = 10%

    Remarque 1 : lorsque la fraction de sondage est inférieure à 10%, on considère que la composition de la population n’est pas modifiée par le prélèvement des unités de sondage (population considérée comme « infinie »). Pour une prévalence de la maladie et une précision relative données, l’effectif d’un échantillon est maximal dans ce cas.

    Voir  échantillonnage

    FRANCHISSEMENT (de la barrière d’espèce)

    (angl. crossing [the species barrier)) (esp. franqueamiento (de la barrera de especie)) (ital. passagio di specie ; attraversamentodella barriera di specie) (portug. transposição (da barreira de espécie)) (roum. trecerea (traversarea) barierei de specie)

    Apparition chez un agent pathogène biologique donné, de la capacité à se multiplier ou se développer dans une espèce antérieurement considérée comme résistante à cet agent pathogène.

    Exemple : apparemment, le virus de la panleucopénie du chat (FPV) a donné naissance, par mutation, en 1978, au virus de la panleucopénie canine (CPV2), agent de la parvovirose du chien, avec, ultérieurement, des variants CPV2a, CPV2b et CPV2c : il y a eu franchissement de la barrière d’espèce canine.

    Remarque 1 : cette expression devrait être réservée à la circonstance correspondant à la définition ci-dessus. En fait, elle est parfois utilisée par certains auteurs lors d’une simple augmentation soit du pouvoir pathogène d’un agent pour une espèce réceptive, soit de sa capacité de transmission au sein de cette espèce, et donc en l’absence d’une véritable barrière d’espèce.

    Remarque 2 : elle est souvent utilisée en prenant en considération l’espèce humaine vis-à-vis d’agents pathogènes des animaux.

    Remarque 3 : le mécanisme de ce franchissement n’est élucidé que pour un petit nombre d’agents pathogènes et implique des modifications au niveau moléculaire, par exemple d’un composant du virus se fixant sur des récepteurs présents sur des cellules de l’hôte.

    Remarque 4 : un véritable franchissement de barrière d’espèce est un événement très rare.

    Voir  barrière d’espèce, réceptivité

    FRÉQUENCE

    (angl. frequency) (esp. frecuencia) (ital. frequenza) (portug. frequência) (roum. frecvenţă)

    Nombre de fois où un événement se produit, ou un état est constaté, dans une population ou dans un échantillon pendant un intervalle de temps défini.

    Exemples : trois avortements dans un troupeau en une semaine ; trois bovins mâles dans un troupeau de 100 bovins.

    Remarque 1 : on distingue la fréquence absolue (nombre d’événements) et la fréquence relative (nombre d’événements rapporté à l’effectif de la population ou de l’échantillon).

    Remarque 2 : en épidémiologie, la fréquence peut s’exprimer par l’incidence (apparition) ou par la prévalence (état).

     Voir incidence, prévalence

    FRÉQUENCE ABSOLUE

    Voir fréquence

    FRÉQUENCE RELATIVE

    (angl. relative frequency) (esp. frecuencia relativa) (ital. frequenza relativa) (portug. frequência relativa) (roum. frecvenţă relativă)

    Nombre d’événements pendant un intervalle de temps défini, rapporté à l’effectif de la population ou de l’échantillon.

    Exemple : 3 avortements en une semaine parmi 50 femelles gestantes dans le troupeau : 3/50 = 6%

    Remarque 1 : elle peut s’exprimer de 0 à 1 ou, plus souvent, par un pourcentage.

    Remarque 2 : un « taux de prévalence » d’une maladie est une fréquence relative.

    Voir  fréquence, taux de prévalence

G

    GESTION DU RISQUE

    Voir  analyse de risque

    GRAPHIQUE EN LIGNES

    (angl. line chart, line graph) (esp. gráfico lineal) (ital. grafico a linee) (portug. gráfico de linhas) (roum. grafic liniar)

    Représentation d’une variable quantitative en fonction d’une autre variable quantitative.

    Exemple : Evolution du pourcentage d’incidence périodique des foyers ovins (O) et bovins (B) de la forme tératogène de l’infection à virus Schmallenberg en Allemagne

    Remarque 1 : ce type de graphique est particulièrement indiqué pour la représentation de l’évolution d’un taux en fonction du temps.

    Remarque 2 : l’échelle en ordonnées peut être arithmétique ou logarithmique.

    GRAPPE

    (angl. cluster) (esp. agregado) (ital. grapollo) (portug. grupo ; agregado) (roum. ciorchine)

    Regroupement d’unités ayant au moins une caractéristique commune.

    Exemple : un élevage peut être considéré comme une grappe d’animaux.

    Remarque 1 : une grappe est utilisée comme unité de sondage dans un sondage en grappes.

    Remarque 2 : à distinguer de « strate ».

    Voir  strate

H

    HASARD

    (angl. chance) (esp. azar) (ital. caso) (portug. acaso) (roum. şansă; hazard)

    Part non maîtrisable dans la réalisation d’un événement.

    Remarque 1 : le hasard est responsable des « fluctuations d’échantillonnage ».

    Voir  fluctuation d’échantillonnage

    HILL

    Voir  critères de causalité de Hill

    HISTOGRAMME

    (angl. histogram) (esp. histograma) (ital. istogramma) (portug. histograma) (roum. histogramă)

    Représentation à l’aide de rectangles verticaux contigus de la distribution des effectifs ou des pourcentages (en ordonnées) correspondant aux valeurs d’une variable quantitative continue (en abscises).

    Exemple : variable : pli de peau ; 189 valeurs distribuées en 11 classes (cf. figure 1).

    Figure 1 : Représentation par un histogramme de la distribution du nombre de bovins d’un échantillon stratifié de bovins charolais de Mondalie selon l’épaisseur de leur pli de peau (N = 189)

    Histogramme_Figure_1_2023.01.10.jpg 

    Remarque 1 : un histogramme est adapté a priori pour représenter la distribution des fréquences d’une variable quantitative continue : les valeurs possibles étant infinies, il faut au préalable les regrouper en classes, ce qui permet de déterminer les effectifs correspondants.

    Remarque 2 : dans le cas général où les classes sont de même amplitude (« histogramme régulier »), la hauteur de la colonne est proportionnelle aux effectifs. Lorsque certaines classes sont d’amplitude différente, la représentation doit être adaptée par un calcul approprié.

    Remarque 3 : à ne pas confondre avec un « diagramme à colonnes » (dont les rectangles ne sont pas jointifs) qui est utilisé pour la représentation de la distribution de fréquence d’une variable qualitative ou d’une variable quantitative mais non continue (= variable « discrète »). Dans un histogramme, les rectangles sont jointifs, pour refléter la continuité de distribution des valeurs (cf. figure 1).

    Remarque 4 : à distinguer également du « diagramme à bâtons » où les effectifs sont représentés par des traits et non pas par des surfaces.

    Voir : diagramme à colonnes, diagramme à bâtons

    Consulter : Recommandations pour la réalisation et la présentation de tableaux et figures en épidémiologie animale

    HÔTE (d’un agent pathogène biologique)

    (angl. host) (esp. huésped o hospedador) (ital. ospite) (portug. hospedeiro) (roum. gazdă)

    Au plan individuel : être vivant qui héberge un agent pathogène biologique et en permet la multiplication et/ou le développement dans des conditions naturelles.

    Au plan collectif : groupe de sujets ou espèce qui peut héberger un agent pathogène biologique et en permettre la multiplication et/ou le développement dans des conditions naturelles.     

    Exemples : au plan individuel, un animal infecté ou infesté ; au plan collectif, l’espèce bovine joue le rôle d’hôte pour Mycobacterium bovis.

    Remarque 1 : au plan individuel, tout  hôte d’un agent pathogène biologique est réceptif à cet agent. La présence de l’agent pathogène n’entraîne pas forcément des symptômes et/ou des lésions chez l’hôte ; l’infection ou l’infestation peut être asymptomatique.

    Remarque 2 : au plan collectif, on distingue différentes catégories d’hôtes ; en parasitologie : « hôte principal », « hôte intermédiaire », « hôte de transport » ; en pathologie infectieuse : « hôte habituel » et « hôte occasionnel » ; d’une façon générale, « hôte réservoir » et « hôte accidentel ».

    Voir  réceptivité

    HÔTE ACCIDENTEL

    (angl. accidental host) (esp. huésped accidental) (ital. ospite accidentale) (portug. hospedeiro acidental) (roum. gazdă accidentală)

    Sujet (ou espèce) réceptif(ve) à un agent pathogène biologique donné mais exceptionnellement atteint(e) par cet agent.

    Exemple : le cheval est un hôte accidentel pour la trichine, et un hôte occasionnel pour l’infection par virus West-Nile.

    Remarque 1 : pour un agent pathogène donné, l’incidence de la maladie chez un hôte accidentel est nettement moins fréquente que chez un « hôte occasionnel ».

    Voir  hôte occasionnel.

    HÔTE D’ATTENTE

    Voir  hôte de transport

    HÔTE DE TRANSPORT

    (angl. paratenic host) (esp. huésped paraténico) (ital. ospite di mantenimento) (portug. hospedeiro facultativo) (roum. gazdă de transport)

    Synonymes : hôte d’attente, hôte paraténique, hôte facultatif

    Être vivant assurant la survie et/ou le transport d’un parasite qui n’y subit pas de maturation.

    Exemple : le lombric et les larves de dictyaucoles.

    Remarque 1 : un hôte de transport n’est pas indispensable au développement du parasite.

    Remarque 2 : cette notion d’hôte de transport est propre aux parasites et n’est pas utilisée en infectiologie.

    Voir  hôte, hôte principal, hôte intermédiaire

    HÔTE DÉFINITIF

    Voir hôte principal

    HÔTE FACULTATIF

    Voir  hôte de transport

    HÔTE HABITUEL

    (angl. primary host, natural host, maintenance host) (esp. hospedador habitual) (ital. ospite abituale) (portug. hospedeiro habitual) (roum. gazdă obişnuită)

    Pour un agent infectieux donné, espèce jouant le plus souvent le rôle d’hôte.

    Exemples : le porc pour le virus de la maladie d’Aujeszky, les bovins pour Mycobacterium bovis.

    Voir  hôte.

    HÔTE INTERMÉDIAIRE

    (angl. intermediate host) (esp. hospedador intermediaro) (ital. ospite intermedio) (portug. hospedeiro intermediário) (roum. gazdă intermediară)

    Hôte qui assure une transformation indispensable pour la réalisation du cycle de développement d’un parasite.

    Exemple : la limnée pour la grande douve

    Remarque 1 : ce type d’hôte n’intervient que pour des parasites.

    Remarque 2 : la reproduction sexuée du parasite ne s’effectue pas chez un hôte intermédiaire.

    Remarque 3 : ne pas confondre avec un « vecteur biologique » qui assure une simple multiplication, sans transformation.

    Voir  hôte, hôte principal

    HÔTE OCCASIONNEL

    (angl. secondary host, aberrant host) (esp. huésped ocasional) (ital. ospite occasionale) (portug. hospedeiro ocasional) (roum. gazdă ocazională)

    • Au plan individuel : sujet d’une espèce réceptive à un agent pathogène biologique donné mais rarement atteinte par cet agent.

    Exemple : un chien de chasse au sanglier, atteint de maladie d’Aujeszky.

    • Au plan collectif : espèce réceptive à un agent pathogène donné mais rarement atteinte par cet agent.

    Exemple : l’espèce humaine et le virus influenza aviaire H5N1.

    Remarque 1 : le R0 pour la transmission de l’espèce réservoir à une espèce hôte occasionnel est très faible. Le R0 au sein de l’espèce hôte occasionnel est souvent nul ; cette espèce se comporte alors comme un « cul-de-sac épidémiologique ».

    Remarque 2 : un « hôte accidentel » est encore plus rarement affecté par un agent pathogène biologique donné qu’un hôte occasionnel.

    Voir  hôte, R0, cul-de-sac épidémiologique

    HÔTE PARATÉNIQUE

    Voir hôte de transport

    HÔTE PRINCIPAL

    (angl. definitive host; final host) (esp. huésped principal) (ital. ospite definitivo) (portug. hospedeiro principal) (roum. gazdă principală)

    Synonyme : hôte définitif

    Hôte qui assure la phase de reproduction sexuée du parasite.

    Exemples : ruminants et équins pour la grande douve ; canidés pour l’échinococcose hydatique ; petits ruminants et chamois pour les protostrongles.

    Remarque 1 : les notions « d’hôte principal », « d’hôte de transport » et « d’hôte intermédiaire » se rapportent à la parasitologie.

    Remarque 2 : ne pas confondre avec « hôte  habituel », qui recouvre une notion de fréquence, tandis que l’hôte principal correspond à une notion de cycle dans la transformation du parasite.

    Voir  hôte, hôte intermédiaire

    HÔTE RÉSERVOIR (espèce)

    (angl. reservoir, reservoir host) (esp. huésped reservorio) (ital. specie (ospite) serbatoio) (portug. hospedeiro reservatório) (roum. gazdă rezervor)

    Synonyme : réservoir (pour une espèce)

    Espèce jouant le rôle de réservoir pour un agent pathogène biologique donné.

    Exemple : l’espèce bovine pour Mycobacterium bovis.

    Remarque 1 : pour une même maladie, il peut exister, dans la même région ou dans des régions différentes, plusieurs espèces jouant ce rôle (cf. « réservoir »).

    Voir  hôte, réservoir

    HÔTE VECTEUR

    Voir  vecteur biologique

I

    IATROGÈNE

    Voir  maladie iatrogène

    IDENTIFICATION DU DANGER

    Voir  analyse de risque

    IMMUNITÉ COLLECTIVE

    (angl. herd immunity) (esp. immunidad colectiva) (ital. immunità colletiva ; immunità di massa) (portug. imunidade de grupo) (roum. imunitate colectivă)

    Synonyme : immunité de masse

    Niveau de la protection immunitaire d’une population vis-à-vis d’un agent pathogène biologique, dépendant de la proportion de sujets devenus résistants et incluant la diminution de risque d’exposition des sujets demeurés réceptifs.

    Remarque 1 : l’immunité collective correspond à la somme de deux composantes : d’une part, la résistance des sujets de la population devenus immunes, d’autre part, la diminution du risque d’exposition des sujets demeurés réceptifs. Bien sûr, plus la proportion de sujets devenus résistants à l’agent pathogène (de façon naturelle ou grâce aux mesures de lutte) est élevée dans la population, plus l’immunité collective est forte.

    Remarque 2 : l’autre composante correspond, en fait, à une diminution importante de la probabilité pour un sujet réceptif d’être en contact avec un agent pathogène biologique donné, en raison de la diminution, voire de l’arrêt, de la transmission de cet agent pathogène dans la population grâce à la forte proportion de sujets résistants. Autrement dit, pour une même taille de population et un même agent pathogène biologique, la probabilité pour un sujet réceptif d’être contaminé est beaucoup plus faible si 90 % des sujets de la population sont protégés (par exemple par la vaccination) que si la population est totalement réceptive (ou 10 % seulement sont protégés). La vaccination (avec un bon vaccin) protège les sujets vaccinés et diminue le risque de contamination ….des sujets non vaccinés de la population.

    Remarque 3 : lorsque l’immunité collective est élevée, le « taux de reproduction effective » (RE) est faible. Et le RE est d’autant plus facile à réduire au-dessous de 1 (valeur seuil déterminant la persistance de la maladie dans une population) que le « taux de reproduction de base » (R0) est lui-même faible.

    Remarque 4 : lors de la lutte contre une maladie transmissible, à l’aide de la vaccination, la proportion de sujets à vacciner est fonction du taux de reproduction de base (R0). Le seuil d’immunité collective correspondant à un taux de reproduction effective de 1, à atteindre en vue de « stabiliser » l’incidence de la maladie et à dépasser en vue d’arrêter la circulation de l’agent pathogène, est : Seuil = 1 – 1/R0
     
    Exemples :
    R0 = ; seuil (proportion de sujets à vacciner) = 1 – 1/2 = 50 %
    R0 = 5 ; seuil = 1 – 1/5 = 80 %

    R0 = 10 ; seuil = 1 – 1/10 = 90%

    Voir  taux de reproduction de base (R0), taux de reproduction effective (RE)

    INCIDENCE 

    (angl. incidence) (esp. incidencia) (ital. incidenza) (portug. incidência) (roum. incidenţă)

    Synonyme : incidence absolue

    Nombre de cas ou de foyers nouveaux d’une maladie dans une population donnée, au cours d’une période donnée.

    Exemple : incidence des foyers de tuberculose bovine en France en 2011 : 94 foyers.

    Remarque 1 : l’unité de temps utilisée pour exprimer l’incidence d’une maladie est très variable : l’heure, le jour, la semaine, le mois, le trimestre, le semestre, l’année, etc. L’addition d’incidences successives fournit « l’incidence cumulée ».

    Remarque 2 : ne pas confondre avec la « prévalence ». Comme la prévalence, l’incidence est exprimée par un nombre absolu. Lorsque ce nombre est rapporté à l’effectif de la population considérée, il correspond à un « taux d’incidence ».

    Remarque 3 : le taux d’incidence doit être calculé sur la population exposée ou à risque de la maladie.

    Voir  fréquence, prévalence, incidence cumulée, taux d’incidence

    INCIDENCE CUMULÉE

    (angl. cumulative incidence) (esp. incidencia acumulada) (ital. incidenza cumulativa) (portug. incidência acumulada) (roum. incidenţă cumulată)

    Sommation de l’incidence de périodes successives.

    Exemple : incidence cumulée des foyers de maladie de Schmallenberg en France pendant le premier semestre 2012 (c’est-à-dire la somme des incidences mensuelles pendant les six premiers mois) : 2 476 foyers.

    Remarque 1 : une incidence cumulée est la somme des incidences des périodes plus courtes correspondantes ; exemple : l’incidence hebdomadaire est l’incidence cumulée des incidences quotidiennes de la semaine.

    Remarque 2 : la prévalence pendant une (longue) période est égale à la somme de l’incidence cumulée pendant cette période et de la prévalence instantanée du début de période.

    Remarque 3 : la valeur de l’incidence cumulée correspond au numérateur de la fraction permettant de calculer le « risque » d’apparition de la maladie pendant la période correspondante.

    Voir  incidence, risque

    INCUBATION EXTRINSÈQUE

    (angl. extrinsic incubation period) (esp. incubacion extrinseca) (ital. incubazione estrinseca) (portug. incubaçao extrinseca) (roum. incubaţie extrinsecă)

    Intervalle compris entre le moment de l’infection d’un arthropode vecteur et celui où il devient capable de transmettre l’agent pathogène à un nouvel hôte.

    Exemple : de l’ordre de 10 jours pour l’agent du paludisme chez l’anophèle.

    Remarque 1 : s’oppose à « l’incubation intrinsèque » de la maladie chez l’hôte définitif.

    Voir  vecteur biologique

    INDICATEUR DE RISQUE

    Voir   marqueur de risque

    INFECTION

    (angl. infection) (esp. infección) (ital. infezione) (portug. infecção) (roum. infecţie)

    Entrée et multiplication d’un agent infectieux dans un organisme réceptif.

    Exemples : infection par des bactéries, des virus, etc.

    Remarque 1 : ce mot désigne, d’une part, la pénétration et la multiplication de l’agent pathogène dans l’organisme, d’autre part, l’état d’un tel organisme.

    Remarque 2 : à différencier d’ « infestation » qui correspond à l’atteinte d’un organisme par un parasite.

    Remarque 3 : pour certains auteurs, notamment anglophones, le terme « infection » s’applique, plus largement, à l’état d’un organisme hébergeant un agent pathogène (y compris des parasites : protozoaires, champignons, acariens…) capable de s’y multiplier ou de s’y reproduire.

    Remarque 4 : une infection peut rester cliniquement inapparente ou se traduire par des symptômes, des signes cliniques et des lésions.

    Remarque 5 : il faut différencier l’infection, qui implique une multiplication de l’agent pathogène, de la « contamination », qui correspond simplement à un contact avec cet agent.

    Voir agent infectieux, infestation, contamination

    INFECTION ASYMPTOMATIQUE

    Voir  infection inapparente

    INFECTION INAPPARENTE

    (angl. inapparent infection; silent infection ; asymptomatic infection) (esp. infección inaparente) (ital. infezione inapparente ; infezione asintomatica) (portug. infecção/infeção inaparente) (roum. infecţie inaparentă)

    Synonyme : infection asymptomatique

    Infection demeurant cliniquement muette du début à la fin.

    Exemple : infection des bovins par le virus de la fièvre Crimée-Congo.

    Remarque 1 : certains agents infectieux entrainent fréquemment une infection inapparente chez des espèces réceptives ; exemple : le virus de la fièvre Crimée-Congo chez des ruminants.

    Remarque 2 : chez une espèce animale sensible à un agent pathogène biologique donné, certains sujets, après contamination, ne présentent aucun symptôme révélant leur infection.

    Remarque 3 : l’existence d’une infection inapparente est prouvée par la démonstration de la présence de l’agent pathogène (culture, PCR…) ou de réactions de l’organisme infecté contre cet agent (anticorps, allergie…).

    Remarque 4: chez les animaux de production, en l’absence de signes cliniques observables, une diminution de production (lait, œufs, gain de poids…), passagère et limitée, peut correspondre à une infection cliniquement muette.

    Remarque 5 : à distinguer « d’infection latente ». Une infection inapparente suit le même déroulement qu’une infection clinique (début, fin, mais sans symptôme) alors qu’une infection latente correspond à une très longue période d’hébergement de l’agent pathogène.

    Voir  infection, infection latente, phénomène de l’iceberg

    INFECTION LATENTE

    (angl. latent infection) (esp. infección latente) (ital. infezione latente) (portug. infecção/infeção latente) (roum. infecţie latentă)

    Infection demeurant cliniquement muette pendant longtemps et ne se traduisant par des symptômes qu’après une période de latence nettement supérieure à la période d’incubation habituelle dans la maladie considérée.

    Exemple : porc adulte infecté par le virus de la maladie d’Aujeszky depuis plusieurs mois avant de présenter des symptômes alors que l’incubation habituelle est de quelques jours.

    Remarque 1 : à distinguer de l’ « infection inapparente ».

    Voir  infection inapparente

    INFECTION SUB-CLINIQUE

    Voir  infection inapparente

    INFECTIOSITÉ

    (angl. infectiousness) (esp. infecciosidad) (ital. contagiosità) (portug. infecciosidade/infeciosidade) (roum. infecţiozitate)

    • Caractère de ce qui est infectieux.
    • Degré de richesse d’une source d’un agent infectieux.
    • Aptitude d’une maladie infectieuse à se transmettre plus ou moins facilement.

    Remarque 1 : ce concept peut s’appliquer à toutes les maladies infectieuses et pas seulement à celles d’entre elles qui sont contagieuses (pour lesquelles on évoque la « contagiosité ») ; ainsi, les arboviroses ont une contagiosité faible à nulle et une forte infectiosité.

    Remarque 2 : à ne pas confondre avec « l’infectivité » : cette dernière correspond à la phase d’« entrée » dans l’hôte (aptitude à déclencher une infection par un nombre plus ou moins élevé d’unités d’un agent infectieux), alors que l’infectiosité correspond à la phase de « sortie » de l’hôte (quantité plus ou moins importante d’unités de l’agent infectieux produites par l’hôte et disponibles pour la transmission) (voir figure 1).

    Figure 1 : Relations entre infectivité et infectiosité

    Infectiosite   Figure 1  2023.03.08

    Remarque 3 : comme pour la contagiosité, il est possible de distinguer différentes périodes d’infectiosité : délai d’infectiosité, délai d’infectiosité maximale et période d’infectiosité (cf. figure 2).

    Figure 2 : Représentation des différentes périodes relatives à l’infectiosité d’un hôte

     Infectiosite   Figure 2  2023.03.08

    Remarque 4 : l’infectiosité d’une maladie peut être exprimée par son taux de reproduction de base ou R0

    Voir chaîne épidémiologique, contagiosité, maladie contagieuse, infectivité, période d’infectiosité, taux de reproduction de base

    INFECTIVITÉ 

    (angl. infectivity) (esp. infectividad) (ital. infettività) (portug. infectividade) (roum. infectivitate)

    Capacité d’un agent infectieux à provoquer une infection chez un hôte réceptif.

    Remarque 1 : le degré d’infectivité peut s’exprimer par la dose de l’agent infectieux nécessaire pour entraîner une infection. Pour un agent infectieux donné, et une espèce animale donnée, elle peut s’exprimer, par exemple, en nombre d’unités formant plage (UFP) nécessaires pour entraîner une infection.

    Remarque 2 : l’infectivité d’un agent infectieux donné peut varier beaucoup en fonction de l’espèce animale considérée ; ainsi, une souche de virus rabique d’origine vulpine a une infectivité beaucoup plus grande pour le renard que pour le chien ou le chat.

    Remarque 3 : l’infectivité d’un agent infectieux est associée à la réceptivité de l’hôte : à une forte infectivité correspond une grande réceptivité.

    Remarque 4 : à ne pas confondre avec « infectiosité » (cf. figure 1 de « Infectiosité ») ni avec « virulence ».

    Voir agent infectieux, infectiosité, maladie contagieuse, réceptivité, virulence

    INFESTATION

    (angl. infestation) (esp. infestación) (ital. infestazione) (portug. infestação) (roum. infestaţie)

    Contamination d’un organisme vivant par un parasite au sens strict, puis état de cet organisme qui l’héberge.

    Exemple : fasciolose (Fasciola hepatica) chez les bovins.

    Remarque 1 : à distinguer de « l’infection » qui, elle, correspond à l’atteinte d’un organisme par un « agent infectieux ».

    Remarque 2 : pour certains auteurs, notamment anglophones, le terme « infestation » est appliqué aux seuls arthropodes ectoparasites et le terme « infection » est utilisé pour les micro-organismes et les autres parasites. La relation est alors :
    - Infestation : par des arthropodes ectoparasites ou des agents incapables de se multiplier ou de se reproduire chez leur hôte

    - Infection : par des micro-organismes ou des organismes capables de se reproduire ou de se multiplier chez leur hôte.

    Remarque 3 : une infestation peut rester cliniquement inapparente ou se traduire par des symptômes et des lésions.

    Voir  parasite, infection

    INFORMATION (épidémiologique)

    (angl. information) (esp. información epidemiólogica) (ital. informazioni) (portug. informação) (roum. informaţie epidemiologică )

    Résultat du traitement et de l’analyse de données épidémiologiques.

    Exemples : forme épidémiologique d’une maladie dans une région ; répartition géographique d’une maladie ; risque relatif…

    Remarque 1 : ne pas confondre « donnée épidémiologique » et « information épidémiologique ». Ainsi, un réseau d’épidémiosurveillance récolte des données (numération et/ou localisation des cas d’une maladie) et, à partir d’elles, produit des informations épidémiologiques (diagramme à barres de l’incidence, carte de répartition géographique de la maladie, etc.)

    Voir  donnée épidémiologique

    INSU

    Voir  étude en aveugle

    INTERVALLE DE CONFIANCE

    (angl. confidence interval) (esp. intervalo de confianza) (ital. intervallo di confidenza) (portug. intervalo de confiança) (roum. interval de încredere)

    Fourchette au sein de laquelle devrait se trouver, avec un risque d’erreur donné, la véritable valeur d’une variable dans une population, d’après les résultats obtenus sur un échantillon aléatoire de cette population.

    Exemple : taux de prévalence d’une maladie dans une région situé entre 5 et 9 %, au risque d’erreur alpha de 5%. Ceci signifie que le taux réel de prévalence de cette maladie dans la région a 95 % de chance d’être comprise entre 5 % et 9 %.

    Remarque 1 : l’intervalle de confiance est d’autant plus grand que, dans une situation donnée, l’effectif de l’échantillon est réduit.

    Remarque 2 : la moitié de l’intervalle de confiance correspond à la précision absolue du résultat.

    Remarque 3 : une approche fréquentiste conduit à un intervalle de confiance tandis qu’une approche bayésienne aboutit à un « intervalle de crédibilité ».

    Voir fluctuation d’échantillonnage, intervalle de crédibilité

    INTERVALLE DE CRÉDIBILITÉ

    (angl. credibility interval) (esp. intervalo de credibilidad) (ital. intervallo di credibilità) (portug. intervalo de credibilidade ; intervalo de confiança bayesiano) (roum. interval de credibilitate)

    En statistique bayésienne, étendue des valeurs probables autour de l’estimation centrale d’un paramètre, avec un risque d’erreur donné.

    Exemple : taux de prévalence d’une maladie situé dans une région entre 5 et 9%, au risque d’erreur alpha de 5%. Ceci signifie que le taux réel de prévalence (de cette maladie dans la région) a 95 % de chance d’être compris entre 5 % et 9 %.

    Remarque 1 : dans l’inférence bayésienne, les valeurs possibles du paramètre étudié sont modélisées sous la forme d’une loi de probabilité. A partir des connaissances initiales (a priori) disponibles sur le paramètre étudié (dires d’experts, littérature) et des données collectées (résultats de l’étude), la formule de Bayes permet d’obtenir une distribution a posteriori qui reflète l’incertitude sur le paramètre étudié. L’intervalle de crédibilité est déduit de cette distribution a posteriori.

    Remarque 2 : l’intervalle de crédibilité est l’équivalent bayésien de « l’intervalle de confiance ».

    Voir intervalle de confiance  

J

    K

      L

        LÉTALITÉ

        (angl. lethality; case fatality) (esp. letalidad) (ital. letalità) (portug. letalidade) (roum. letalitate)

        Capacité d’une maladie à entraîner la mort des sujets atteints.

        Exemple : létalité de 100 % chez les sujets atteints de rage.

        Remarque 1 : on l’exprime par un taux de létalité (en fait, il s’agit d’une proportion), découlant d’observations (nombre de morts rapporté au nombre de malades) ou par un risque, traduisant la probabilité de survenue de la mort chez les sujets atteints.

        Remarque 2 : est parfois considérée comme synonyme de « mortalité », évaluée par un taux de mortalité. Toutefois, taux de létalité et taux de mortalité qui ont en commun le numérateur (nombre de morts) se distinguent par le dénominateur (nombre de malades pour le taux de létalité, nombre de sujets exposés pour le taux de mortalité).

        Voir  mortalité, taux de létalité

      M

        MALADE

        (angl. patient) (esp. enfermo) (ital. malato) (portug. doente ; paciente) (roum. bolnav)

        Être vivant atteint d’une maladie.

        Exemples : chien galeux, vache atteinte de mammite, …

        Remarque 1 : le malade peut être une personne, un animal, un végétal, voire un micro-organisme.

        Remarque 2 : la frontière entre malade et non malade n’est pas toujours facile à définir (adage bien connu : « Tout être bien portant est un malade qui s’ignore »).

        Remarque 3 : l’emploi du qualificatif de « malade » nécessite la présence de troubles objectifs et observables (signes cliniques, lésions, perturbations des fonctions…) ou ressentis (symptômes) pour être utilisé. La seule présence d’indicateurs de la présence actuelle ou passée d’un agent pathogène (présence d’anticorps, par exemple), en l’absence de tels troubles, ne justifie pas le qualificatif de « malade » mais, par exemple, celui d’ « infecté » ou d’anciennement infecté.

        Voir  maladie

        MALADIE 

        (angl. disease ; illness; sickness) (esp. enfermedad) (ital. malatia) (portug. doença) (roum. boală)

        • Altération de l’état de santé d’un organisme vivant, se manifestant par un ensemble de signes et de symptômes perceptibles directement ou non, correspondant à des troubles généraux ou localisés, fonctionnels ou lésionnels, dus à des causes internes ou externes et comportant une évolution.
        • Entité morbide due à un agent pathogène sévissant dans une population sensible.

        Exemples :

        - Première acception : au plan individuel : situation d’un sujet malade, quelle que soit la maladie ; exemples : un avortement, un coup de chaleur, la gelure des extrémités, etc.

        - Deuxième acception : au plan d’une espèce d’agent pathogène (virus, bactérie…) : ensemble des sujets atteints par cet agent pathogène et qui font « vivre » la maladie en tant qu’entité (au même titre qu’une espèce animale ou autre). Chaque maladie en tant qu’espèce « vivante » répond à l’aphorisme de Charles Nicolle : « Naissance, vie et mort des maladies infectieuses ». Exemples de mort de maladies : la variole, la peste bovine.

        Remarque 1 : l’évolution d’une maladie dans une population peut s’apprécier à l’aide de différents indicateurs : taux de morbidité, taux de létalité…

        Remarque 2 : l’intensité de l’expression clinique d’une maladie peut être très variable en fonction des individus de la même espèce (de l’infection cliniquement inapparente à une évolution fatale). Il en est de même pour une même maladie chez des espèces animales différentes (ou chez l’Homme) ; exemple : maladie d’Aujeszky cliniquement bénigne chez des porcs reproducteurs et systématiquement fatale chez le chien et le chat.

        Remarque 3 : pour les espèces animales de rente, une diminution des performances de production (chute de ponte, baisse de la production laitière, etc.) peut être considérée comme un indicateur de maladie.

        MALADIE A DÉCLARATION OBLIGATOIRE 

        (angl. notifiable disease) (esp. enfermedad de declaracion obligatoria) (ital. malattia denunciabile ; malattia a denuncia obligatoria) (portug. doença de declaração obrigatória) (roum. boală declarabilă)

        Maladie inscrite sur une liste définie par les autorités sanitaires et dont chaque cas identifié doit leur être déclarée.

        Exemples : en France, brucellose et tuberculose bovines.

        Remarque 1 : dans chaque pays, en général, une liste existe pour l’Homme et une pour les espèces animales. A côté de ces listes nationales, on trouve des listes internationales ; exemple : la liste des maladies de l’Office international des épizooties (OIE) ou Organisation mondiale de la santé animale.

        Remarque 2 : la déclaration peut servir exclusivement à la production d’informations épidémiologiques ou déclencher la mise en œuvre de mesures obligatoires de lutte.

        MALADIE AUTOCHTONE

        (angl. autochthonous disease) (esp. enfermedad autóctona) (ital. patologia autoctona) (portug. doença autóctone)

        Maladie existant habituellement dans la région considérée.

        Exemple : la rage dans de nombreux pays d’Afrique.

        Remarque 1 : s’oppose à « maladie exotique » ou à maladie importée.

        Voir  maladie exotique

        MALADIE CONGÉNITALE

        Voir  transmission verticale (d’une maladie)

        MALADIE CONTAGIEUSE 

        (angl. contagious disease) (esp. enfermedad contagiosa) (ital. malattia contagiosa) (portug. doença contagiosa) (roum. boală contagioasă)

        Maladie transmise par contact direct ou indirect d’un sujet sain avec un hôte source de son agent pathogène biologique (latin : contagium = contact).

        Exemples : brucellose, fièvre Q, influenza aviaire, gale, teigne…

        Remarque 1 : une maladie est transmissible mais non contagieuse lorsque l’agent pathogène doit passer obligatoirement par un vecteur (exemple : la peste équine) ou lorsqu’il s’agit d’une tare génétique (exemple : dysplasie de la hanche)(cf. figure 1 de « maladie transmissible »).

        Remarque 2 : une même maladie peut être contagieuse chez certaines espèces animales, mais non contagieuse chez d’autres espèces ; exemple : la maladie d’Aujeszky est contagieuse chez le porc, mais pas chez les carnivores ou les ruminants.

        Remarque 3 : parmi les maladies contagieuses, on trouve des maladies dues à des agents infectieux et des parasitoses.

        Voir chaîne épidémiologique, contagiosité, maladie transmissible

        MALADIE ÉMERGENTE

        (angl. emerging disease) (esp. enfermedad emergente) (ital. malattia emergente) (portug. doença emergente) (roum. boală emergentă)

        Maladie dont l’incidence réelle augmente de manière significative dans une population donnée, d’une région donnée et pendant une période donnée, par rapport à la situation épidémiologique habituelle de cette maladie.

        Exemple : maladie due au virus Schmallenberg en Europe occidentale, en 2012.

        Remarque 1 : il faut éviter d’employer cette expression pour des situations ne répondant pas correctement à cette définition. En particulier, il convient de vérifier si l’augmentation apparente de l’incidence de la maladie n’est pas due à une amélioration récente des outils de diagnostic et de dépistage, ou à une amélioration du système de surveillance, ou enfin à un développement de sa médiatisation.

        Remarque 2 : il convient de réserver cette expression à des maladies pour lesquelles l’augmentation réelle de l’incidence s’est faite de manière « inhabituelle » ; ainsi, la grippe humaine n’est pas une maladie émergente en saison froide car l’augmentation des cas à cette période est habituelle et prévisible.

        Remarque 3 : il est souhaitable de ne jamais utiliser cette expression sans préciser les caractéristiques de temps et d’espace correspondantes.

        MALADIE ENZOOTIQUE

        (angl. endemic animal disease) (esp. enfermedad enzoótica) (ital. malattia enzootica) (portug. doença enzoótica) (roum. boală enzootică)

        Maladie animale se présentant habituellement sous forme d’enzooties.

        Exemple : tuberculose bovine

        Remarque 1 : une maladie enzootique peut, dans certaines circonstances, se présenter sous forme sporadique ou de petites épizooties.

        Remarque 2 : le taux de reproduction de base (R0) d’une maladie enzootique se situe en général dans une zone comprenant la valeur 1.

        Remarque 3 : le taux d’incidence d’une maladie enzootique est en général assez stable, allant de faible (par exemple, la tuberculose bovine) à élevé (par exemple, l’ornithose-psittacose chez les pigeons dans les grandes agglomérations).

        Voir  enzootie, taux de reproduction de base (R0)

        MALADIE ÉPIDÉMIQUE

        (angl. epidemic disease) (esp. enfermedad epidémica) (ital. malattia epidemica) (portug. doença epidémica) (roum. boală epidemică)

        Maladie humaine se présentant habituellement sous forme d’épidémies.

        Exemple : la grippe humaine

        Remarque 1 : une maladie épidémique peut aussi se manifester parfois de manière endémique ou sporadique. Ainsi, la grippe humaine évolue sous forme de pics hivernaux épidémiques, sur un fond endémique. C’est donc son potentiel d’intensité de transmission (« taux de reproduction de base ») qui permet de qualifier une maladie d’épidémique même si, parfois, cette maladie peut évoluer sous d’autres formes épidémiologiques en fonction des circonstances.

        Voir  épidémie, taux de reproduction de base (R0)

        MALADIE ÉPIZOOTIQUE 

        (angl. epidemic animal disease) (esp. enfermedad epizoótica) (ital. malattia epizootica) (portug. doença epizoótica) (roum. boală epizootică)

        Maladie animale se présentant habituellement sous forme d’épizooties.

        Exemple : la fièvre aphteuse en pays accidentellement contaminé, notamment en Europe.

        Remarque 1 : une maladie épizootique peut se présenter parfois sous forme enzootique, voire sporadique, en fonction de différents facteurs, notamment l’état d’immunité des espèces réceptives. C’est donc son potentiel d’intensité de transmission (« taux de reproduction de base ») qui permet de qualifier une maladie d’épizootique même si, parfois, cette maladie peut évoluer sous d’autres formes épidémiologiques en fonction des circonstances.

        Voir  épizootie, taux de reproduction de base (R0)

        MALADIE EXOTIQUE 

        (angl. exotic disease) (esp. enfermedad exótica) (ital. malattia esotica) (portug. doença exótica) (roum. boală exotică)

        Pour un pays ou un territoire donné, toute maladie n’y sévissant pas.

        Exemples : pour la France, en 2012 : fièvre aphteuse, fièvre de la vallée du Rift, peste porcine africaine…

        Remarque 1 : s’oppose à « maladie autochtone ».

        Remarque 2 : la liste des maladies exotiques pour un pays varie en fonction du pays et de la période.

        Remarque 3 : des mesures sont appliquées dans chaque pays en vue d’éviter l’introduction des maladies exotiques (humaines, animales, végétales) les plus graves.

        Remarque 4 : n’est pas synonyme de « maladie tropicale », même si pour la France de nombreuses maladies tropicales sont exotiques car elles ne sévissent pas en France. En revanche, pour des pays tropicaux, des maladies tropicales sont autochtones !

        Voir  maladie autochtone

        MALADIE HÉRÉDITAIRE

        Voir  transmission verticale (d’une maladie)

        MALADIE IATROGÈNE

        MALADIE IATROGÈNE (angl. iatrogenic disease) (esp. enfermedad yatrogénica) (ital. malattia iatrogena) (portug. doença iatrogénica) (roum. boală iatrogenă ; iatropatie)

        Maladie provoquée par l’acte médical d’un personnel de santé ou par un médicament.

        Exemple : phlébite provoquée par une injection intraveineuse réalisée par un vétérinaire dans un élevage.

        Remarque 1 : ne pas confondre avec « maladie nosocomiale ».

        Remarque 2 : une maladie nosocomiale peut être iatrogène (ou non) et une maladie iatrogène peut être nosocomiale (ou non) (cf. figure 1).

        Figure 1 : Représentation schématique des concepts de maladie iatrogène et de maladie nosocomiale

         Voir maladie nosocomiale

        MALADIE INFECTIEUSE

        (angl. infectious disease) (esp. enfermedad infecciosa) (ital. malattia infettiva) (portug. doençainfecciosa/ infeciosa) (roum. boală infecţioasă)

        Maladie due à un agent infectieux.

        Exemples : maladie virale (rage), maladie bactérienne (tuberculose)…

        Remarque 1 : en fonction de différents facteurs, une même maladie infectieuse peut se présenter cliniquement sous une forme suraiguë, aiguë, subaiguë, chronique, voire rester inapparente chez certains sujets.

        Remarque 2 : parmi les maladies infectieuses, certaines sont contagieuses, d’autres non.

        Voir  agent infectieux, infection

        MALADIE NON TRANSMISSIBLE

        (angl. non-communicable disease; non-transmissible disease) (esp. enfermedad no transmisible) (ital. malattia non transmissibile) (portug. doença não transmissivel) (roum. boală ne-transmisibilă)

        Toute maladie pour laquelle la preuve de la transmission d’un sujet atteint à un autre n’a pas été apportée.

        Exemples : fracture d’un membre, brûlure au troisième degré…

        Remarque 1 : s’oppose à « maladie transmissible ».

        Remarque 2 : une maladie considérée pendant très longtemps comme non transmissible peut passer dans la catégorie des maladies transmissibles si, par exemple, on apporte la preuve qu’elle est due à un agent infectieux.

        Voir  maladie transmissible

        MALADIE NOSOCOMIALE

        (angl. nosocomial disease; hospital-acquired disease) (esp. enfermedad nosocomial) (ital. malattia nosocomiale ; infezione nosocomiale ; infezione ospedaliera) (portug. doença nosocomial) (roum. boală nosocomială)

        Maladie contractée dans un établissement de soins.

        Exemple : coryza contracté par une chatte hospitalisée pour une césarienne.

        Remarque 1 : ne pas confondre avec une « maladie iatrogène » (cf. figure 1 « Maladie iatrogène »).

        Voir  maladie iatrogène

        MALADIE RE-ÉMERGENTE

        (angl. re-emerging disease) (esp. enfermedad reemergente) (ital. patologia riemergente) (portug. doença re-emergente) (roum. boală re-emergentă)

        Maladie ayant déjà sévi dans le passé dans une région donnée et dont l’incidence réelle augmente de manière significative.

        Exemple : la tuberculose bovine en France en 2013.

        Remarque 1 : les remarques indiquées pour « maladie émergente » s’appliquent également à maladie ré-émergente.

        Voir  maladie émergente

        MALADIE RÉCURRENTE

        (angl. recurrent disease) (all. rekurrente Krankheit) (esp. enfermedad recurrente) (ital. malattia ricorrente) (portug. doença recorrente)

        Maladie caractérisée par une série d'accès.

        Exemple : les fièvres récurrentes dues à diverses espèces de Borrelia.

        Voir  rechute, récidive, récurrence

        MALADIE SPORADIQUE

        (angl. sporadic disease) (esp. enfermedad esporadica) (ital. malattia sporadica) (portug. doença esporádica) (roum. boală sporadică)

        Maladie survenant de façon irrégulière (dans le temps, dans l’espace) et en général peu fréquemment.

        Exemples : cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), de leucose bovine enzootique…

        Remarque 1 : le caractère sporadique peut être lié à une très longue durée de l’incubation ou/et à l’absence de transmission en chaîne.

        Remarque 2 : une maladie peut se manifester de manière sporadique dans certaines circonstances (lieu, période) et enzootique, voire épizootique, dans d’autres ; exemple : la rage en France actuellement, ou dans les années 1970, et en Afrique.

        Voir  enzootie, épizootie

        MALADIE TRANSMISSIBLE 

        (angl. communicable disease; transmissible disease) (esp. enfermedad transmisible) (ital. malattia transmissibile) (portug. doença transmissivel) (roum. boală transmisibilă)

        Maladie dont l’agent peut être transmis et retransmis d’hôtes successifs à des sujets réceptifs.

        Exemples : toutes les infections et les infestations ; les maladies génétiques héritées du géniteur, qui les transmet par ses gamètes au moment de la formation du zygote (maladies héréditaires).

        Remarque 1 : les maladies transmissibles se divisent en maladies contagieuses et en maladies non contagieuses (maladies héréditaires et maladies à transmission vectorielle exclusive) (cf. figures 1 et 2).

        Figure 1 : Représentation schématique des modalités de transmission de différentes catégories de maladies transmissibles, selon qu’elles sont contagieuses ou non, infectieuses ou non.

        Maladie transmissible Fig 1 2023.03.10

        Figure 2 : Diagramme représentant les relations entre les concepts de maladies transmissibles, maladies infectieuses, maladies contagieuses.

        Maladie transmissible Fig 2 2023.03.08

        Remarque 2 : s’oppose à « maladie non transmissible ».

        Voir contagiosité, infectivité, infectiosité, maladie contagieuse, maladie non transmissible

        MALADIE UBIQUISTE

        Voir  maladie ubiquitaire

        MALADIE UBIQUITAIRE 

        (angl. ubiquitous disease) (esp. enfermedad ubicuitaria) (ital. malattia ubiquitaria) (portug. doença ubiquitária) (roum. boală ubicvitară)

        Synonyme : maladie ubiquiste

        Maladie présente dans de nombreux pays du monde.

        Exemples : tuberculose humaine, cancer du sein, mammite de la vache laitière, eczéma…

        Remarque 1 : s’applique à des maladies de l’Homme, des animaux et des végétaux.

        Remarque 2 : ne pas confondre avec « pandémie » ou « panzootie ».

        Voir  pandémie, panzootie

        MARQUEUR DE RISQUE

        (angl. risk marker; risk indicator) (esp. indicador de riesgo) (ital. indicatore di rischio) (portug. marcador de risco ; indicador de risco) (roum. marker de risc)

        Synonyme : indicateur de risque

        Caractéristique d’un sujet ou d’un groupe de sujets, associée statistiquement à une maladie et que l’on peut utiliser comme indicateur de la probabilité de développer cette maladie, mais dont la relation causale avec cette maladie est exclue ou improbable.

        Exemple : l’âge est un marqueur de risque de l’expression clinique de la leucose bovine enzootique.

        Remarque 1 : un marqueur de risque est souvent considéré comme un facteur d’exposition non modifiable (âge, sexe...)..

        Remarque 2 : à l’inverse d’un « facteur de risque », la suppression d’un marqueur de risque (quand elle est possible) ne modifie pas l’incidence de la maladie.

        Voir  facteur de risque

        MÉTAPHYLAXIE

        (angl. metaphylaxis) (esp. metafilaxia) (ital. metafilassi) (portug. metafilaxia) (roum. metafilaxie)

        Application systématique de mesures médicales à la totalité d’un groupe de sujets, présumés sains mais soumis à un risque certain, ou comportant déjà quelques cas cliniques d’une maladie.

        Exemple : application à la prévention des troubles respiratoires des jeunes bovins (administration d’antibiotiques…) d’un lot après transport ou après constatation de symptômes (ou de fièvre) sur 15% des animaux.

        Remarque 1 : la métaphylaxie est une démarche de prophylaxie offensive associant, avant que l’atteinte du lot soit importante, traitement (animaux déjà malades ou infectés) et prévention (animaux exposés). Le sens donné à ce mot est un peu différent selon les auteurs nord-américains ou européens. Pour les premiers, le risque certain suffit (sans attendre l’apparition de cas cliniques) ; pour les seconds, l’intervention est déclenchée par l’apparition de cas.

        Remarque 2 : les mesures appliquées peuvent être des antibiotiques ou autres médicaments, des vaccins, … Exemple :cas de fièvre charbonneuse dans un troupeau de bovins : antibiothérapie des animaux fébricitants, vaccination des autres animaux.

        Remarque 3 : ce terme ne semble pas être utilisé en pathologie humaine ; il correspond pourtant à des actions appliquées en médecine humaine. Exemples : vaccination (ou sérovaccination) de toutes les personnes ayant été mordues ou en contact avec un animal enragé ; administration préventive d’antibiotiques aux personnes exposées à un cas de méningite à méningocoques ou de tuberculose.

        Voir  prophylaxie offensive

        MISE EN INTERDIT

        Voir  quarantaine

        MODE DE TRANSMISSION (d’une maladie)

        (angl. mode of transmission (of a disease)) (esp. modo de transmisión (de una enfermedad)) (ital. modalità di trasmissione (di una malattia)) (portug. modo de transmissão (de uma doença)) (roum. mod de transmitere (unei boli))

        Pour une maladie transmissible, façon de passer d’un hôte à un sujet réceptif.

        Remarque 1 : il existe de nombreux modes de transmission des maladies : contact direct, indirect, vecteur. Une même maladie peut emprunter un ou plusieurs modes de transmission.

        Remarque 2 : le mode de transmission le plus fréquent est appelé « mode habituel » de transmission. Sa connaissance est capitale pour le choix de mesures de lutte efficaces.

        Voir  mode habituel (de transmission)

        MODE HABITUEL (de transmission)

        (angl. usual mode of transmission) (esp. modo habitual) (ital. modalità abituale di trasmissione) (portug. modo habitual de transmissão) (roum. mod obişnuit (de transmitere))

        Pour une maladie transmissible, façon la plus fréquente de passer d’un hôte à un sujet réceptif.

        Exemples : morsure pour la rage des carnivores, coït pour la métrite contagieuse équine, culicoïdes pour la fièvre catarrhale ovine…

        Remarque 1 : le mode habituel de transmission est celui qui est responsable de la transmission de la plupart des cas d’une maladie et dont la suppression pourrait conduire à la disparition de celle-ci.

        Remarque 2 : pour une même maladie, le mode habituel de transmission peut différer d'une espèce à l'autre. Exemple : pour la maladie d'Aujeszky, le mode habituel de transmission est la voie respiratoire pour les porcins et les bovins, et la voie buccale pour les carnivores.

        Remarque 3 : M. Baltazard a insisté sur l’importance de connaître le mode habituel de transmission d’une maladie pour y adapter les mesures de lutte.

        Voir mode de transmission (d’une maladie)

        MORBIDITÉ

        (angl. morbidity) (esp. morbilidad) (ital. morbilità) (portug. morbilidade) (roum. morbiditate)

        • Etat de maladie.
        • Fréquence d’une maladie.

        Remarque 1 : la fréquence s’exprime par le taux de morbidité (incidence ou prévalence).

        Voir  taux de morbidité

        MORTALITÉ

        (angl. mortality) (esp. mortalidad) (ital. mortalità) (portug. mortalidade) (roum. mortalitate)

        Fréquence des morts.

        Remarque 1 : elle correspond au nombre de morts dans une population pendant une période donnée. On l’exprime souvent par un « taux de mortalité » en rapportant le nombre de morts à la population.

        Remarque 2 : ne pas confondre avec « létalité » qui correspond, elle, au nombre de morts parmi les malades.

        Voir  taux de mortalité, létalité

        MORTALITÉ CUMULÉE

        (angl. cumulative mortality) (esp. mortalidad acumulada) (ital. mortalità cumulativa) (portug. mortalidade acumulada) (roum. mortalitate cumulată)

        Sommation de la mortalité de périodes successives.

        Remarque 1 : la représentation graphique de la mortalité cumulée sous la forme d’une courbe ou d’un diagramme à barres se caractérise par une allure toujours croissante jusqu’à un plateau si la mortalité vient à s’arrêter dans la population considérée.

        Voir  mortalité

      N

        NON-RÉPONDEUR 

        (angl. non-respondent) (esp. no responde) (ital. non rispondente) (portug. não-participante) (roum. XXX)

        Sujet d’un échantillon soumis à enquête et n’y participant pas, quelle que soit la raison.

        Exemple : questionnaire transmis à 550 éleveurs ; 150 questionnaires renseignés à la fin de l’enquête ; non-répondeurs : 400.

        Remarque 1 : peut être à l’origine de « biais » dans une enquête.

        Remarque 2 : un sujet non-répondeur à une enquête entraîne une « non-réponse» au questionnaire.

        Voir  biais, non-réponse

        NON-RÉPONSE

        (angl. non-response) (esp. no respuesta) (ital. risposta mancante) (portug. não resposta) (roum. non-răspuns)

        Donnée manquante dans l’interrogatoire d’un sujet ou absence de réponse à une enquête.

        Remarque 1 : ne pas confondre non-réponse et « question sans objet ».

        Remarque 2 : un sujet « non-répondeur » entraîne une non-réponse  à une enquête.

        Remarque 3 : un sujet répondant à une enquête peut avoir une non-réponse à une ou plusieurs questions.

        Voir  non-répondeur, question sans objet

        NOSOCOMIAL

        Voir  maladie nosocomiale

      O

        OBJECTIF DESCRIPTIF  (d’une étude épidémiologique) 

        (angl. descriptive goal) (esp. objetivo descriptivo) (ital. obiettivo descrittivo) (portug. objectivo descritivo) (roum. obiectiv descriptiv)

        Résultat escompté d’une action visant à déterminer la fréquence de distribution d’un phénomène de santé ou d’un facteur de santé, dans une population, dans le temps et dans l’espace.

        Exemple : connaître le taux de prévalence des élevages infectés par le virus Schmallenberg, dans un département, à un moment donné.

        Remarque 1 : il se fonde sur les notions d’incidence, de prévalence et les taux correspondants.

        Remarque 2 : il conduit souvent à une enquête utilisant un échantillon dont une qualité essentielle est la représentativité.

        Remarque 3 : un objectif descriptif est à différencier d’un « objectif explicatif ».

        Voir  représentativité, objectif explicatif

        OBJECTIF EXPLICATIF  (d’une étude épidémiologique) 

        (angl. explanatory goal) (esp. objetivo explicativo) (ital. obiettivo esplicativo) (portug. objectivo explicativo) (roum. obiectiv explicativ)

        Résultat escompté d’une action en épidémiologie visant à détecter, identifier un facteur causal (ou supposé tel), des facteurs de risque, et/ou à déterminer l’intensité de leur liaison avec un phénomène de santé.

        Remarque 1 : pour l’atteindre, on recourt notamment à une enquête exposés/non exposés ou à une enquête cas/témoins, voire à une enquête transversale.

        Remarque 2 : un objectif explicatif est à différencier d’un « objectif descriptif ».

        Remarque 3 : c’est l’objectif habituel de l’épidémiologie analytique.

        Voir  épidémiologie analytique, étude exposés/non exposés, étude cas/témoins, objectif descriptif 

        OCCURRENCE

        (angl. occurrence) (esp. ocurrencia) (ital. evento) (portug. ocorrência) (roum. apariţie)

        Synonyme : survenue

        Apparition d’un événement, sans précision de sa fréquence.

        Exemple : un cas de rage de chauve-souris.

        Remarque 1 : le terme d’occurrence s’applique aussi bien à un événement totalement nouveau (nouvelle maladie dans une zone) qu’à un événement se manifestant régulièrement ou « récurrent ».

        ODDS (terme anglais)

        (angl. odds) (esp. odds) (ital. odds) (portug. probabilidade, chance) (roum. 'odds')

        Rapport de la probabilité de survenue d’un événement à son complément.

        Remarque 1 : il s’agit d’un anglicisme signifiant « cote».

        Remarque 2 : si un événement E a une probabilité de survenue p, l’odds de E est : p/1-p.

        Exemple : taux de prévalence instantanée d’une maladie dans une population : = 0,1

        Odds en faveur de la maladie : 0,1/(1- 0,1) = 0,1/0,9 = 0,11.

        Remarque 3 : à ne pas confondre avec la « fréquence relative » de l’événement.

        Dans l’exemple ci-dessus, la différence est faible : Fréquence relative : 0,1 ; odds : 0,11

        Elle peut être bien plus élevée ; exemple : pour un événement ayant une probabilité de survenue p=0,4 : fréquence relative : 0,4 ; odds : 0,67

        Voir  fréquence relative

        ODDS RATIO (terme anglais)

        (angl. odds ratio) (esp. razón de probabilidades o odds ratio) (ital. odds ratio) (portug. ; odds ratio , razão de probabilidade) (roum. 'odds” raţie)

        Synonymes : rapport de cotes, rapport de chances

        Rapport de deux odds.

        Remarque 1 : dans les enquêtes épidémiologiques, l’odds ratio quantifie l’excès de survenue d’une maladie chez des sujets exposés à un facteur de risque présumé ; il est une estimation du risque relatif. Il mesure l’intensité ou la « force » liant un facteur de risque à un état pathologique. Il est exprimé avec un intervalle de confiance. Si cet intervalle de confiance comprend la valeur 1, il n’est pas possible de conclure à l’existence d’une association entre le facteur de risque supposé et l’état pathologique. L’interprétation d’un odds ratio est semblable à celle d’un risque relatif.

        Remarque 2 : l’odds ratio peut être estimé aussi bien dans les enquêtes cas/témoins, exposés/non exposés que dans les enquêtes de prévalence. En revanche, le risque relatif ne peut être estimé que dans les enquêtes exposés/non exposés (enquêtes de cohortes) et les enquêtes de prévalence.

        Remarque 3 : la valeur de l’odds ratio est indépendante de la taille de la population et de la prévalence de la maladie.

        Voir  odds, risque relatif

      P

        PANDÉMIE

        (angl. pandemic) (esp. pandemia) (ital. pandemia) (portug. pandemia) (roum. .pandemie)

        Maladie de l’Homme qui se propage sur de grandes distances, à travers plusieurs continents, et qui affecte une partie importante de la population réceptive (maladie pandémique).

        Exemple : pandémie de grippe.

        Remarque 1 : une pandémie correspond à une variation d’incidence de type épidémique et est donc à distinguer d’une maladie humaine dite « ubiquitaire » (de type endémique, comme la tuberculose ou le cancer du sein) car présente dans de très nombreux pays (sans variation importante d’incidence) et ne possédant pas une capacité particulière de diffusion à grande distance.

        Remarque 2 : la vitesse de propagation d’une pandémie est variable ; elle peut être très rapide lorsque l’incubation est brève (grippe) ou plus lente (SIDA).

        Remarque 3 : il est inopportun d’utiliser ce terme pour une maladie animale stricte, pour des cas animaux d’une zoonose ou pour qualifier une épidémie localisée à un seul pays.

        Voir  endémie, épidémie

        PANDÉMIQUE 

        (angl. pandemic) (esp. pandémico) (ital. pandemico) (portug. pandémica) (roum. pandemic)

        Qui a les caractères d’une pandémie.

        Exemple : grippe humaine.

        Voir  pandémie

        PANZOOTIE 

        (angl. pandemic in animals; panzootic) (esp. panzootia) (ital. panzoozia) (portug. panzootia) (roum. panzootie)

        Maladie animale qui se propage sur de grandes distances, à travers plusieurs continents, et qui affecte une partie importante de la population réceptive (maladie panzootique).

        Exemple : l’influenza aviaire à virus H5N1 a été une panzootie chez les oiseaux.

        Remarque 1 : à ne pas confondre avec une maladie animale dite « ubiquitaire » car présente dans de très nombreux pays mais ne possédant pas une capacité particulière de diffusion à grande distance (comme la tuberculose bovine ou la rage).

        Remarque 2 : on peut dire que l’on a assisté à une panzootie d’influenza aviaire à virus H5N1 car plusieurs continents ont été touchés (Asie, Europe, Afrique), avec de très nombreux foyers chez les oiseaux sauvages et la volaille. Il est inopportun d’utiliser le terme de pandémie pour ce virus dans la mesure où seulement quelques centaines de cas ont été identifiés chez l’Homme.

        Remarque 3 : il est inopportun d’utiliser ce terme pour une maladie humaine stricte, pour des cas humains d’une zoonose ou pour qualifier une épizootie localisée à un seul pays

        Voir  pandémie

        PANZOOTIQUE 

        (angl. pandemic in animals; panzootic) (esp. panzootico) (ital. panzootico) (portug. panzootico) (roum. panzootic)

        Qui a les caractères d’une panzootie.

        Exemple : influenza aviaire à virus H5N1.

        Voir panzootie

        PARASITE

        (angl. parasite) (esp. parásito) (ital. parassita) (portug. parasita) (roum. parazit)

        • Sens large : entité étrangère qui vit aux dépens d’un hôte.
        • Sens strict : eucaryote dont le cycle vital n’est possible qu’en association étroite avec un hôte, ne serait-ce que pendant une durée limitée.

        Exemples : acariens psoriques (agents des gales) ; protozoaires : trypanosomes (agents des trypanosomoses), toxoplasme (agent de la toxoplasmose)… ; helminthes : grande douve du foie (agent de la fasciolose), ascarides, cestodes,…

        Remarque 1 : au sens large, tous les agents pathogènes biologiques sont des parasites.

        Remarque 2 : à distinguer d’ « agent infectieux », responsables d’infection.

        Remarque 3 : les parasites (au sens strict) entrainent des « infestations ».

        Voir agent infectieux, infection, infestation

        PATHOGÈNE  

        (angl. pathogenic; pathogen) (esp. patógeno) (ital. patogeno) (portug. patogénico) (roum. patogen)

        Qui engendre une maladie.  

        Remarque 1 : en français, ce mot est un adjectif et doit donc être utilisé pour qualifier un substantif (exemples : agent pathogène, pouvoir pathogène…) ; il semble, toutefois, qu’il soit admis de « substantiver » cet adjectif. En anglais, pathogen est un substantif signifiant « agent pathogène » (pathogenic étant l’adjectif correspondant).

        Voir  agent pathogène

        PERDU DE VUE 

        (angl. lost to follow-up) (esp. pérdida ; abandono) (ital. perso di vista) (portug.perdido ; abandonado) (roum. pierdut din vedere)

        Sujet d’une étude, sortant de cette étude avant son terme (décès, abandon de la procédure, etc.)

        Exemples : animal mort ou  vendu ; cessation d’activité d’un élevage …

        Remarque 1 : la perte de sujets suivis peut entrainer un biais d’abandon.

        Remarque 2 : à ne pas confondre avec une « non réponse » ou avec un refus initial de participer à l’étude.

        Voir  biais, non-réponse

        PÉRIODE D’INFECTIOSITÉ 

        (angl. infectious period) (esp. período infeccioso) (ital. periodo di contagiosità) (portug. período de infecciosidade/ infeciosidade) (roum. perioadă de infecţiozitate)

        Durée pendant laquelle l’hôte d’un agent infectieux peut être source d’infection.

        Exemple : pour l’infection des bovins par le virus Schmallenberg, la période d’infectiosité est de l’ordre de 4-5 jours.

        Remarque 1 : cette durée est très variable d’une maladie à l’autre : pour certaines maladies aiguës (grippes), elle peut n’être que de quelques jours ; pour d’autres, chroniques ou à portage latent, elle peut être très longue (herpèsviroses, anémie infectieuse des équidés, leucose bovine enzootique…). Sa connaissance est importante pour prendre des mesures de lutte efficaces et pour les enquêtes amont/aval.

        Remarque 2 : à distinguer de la « période de contagiosité » qui ne s’applique, elle, qu’aux maladies contagieuses.

        Remarque 3 : à ne pas confondre avec le « délai d’infectiosité », qui précède la période d’infectiosité.

        Remarque 4 : cf. figure 1 Contagiosité

        Voir infectiosité, délai d’infectiosité, période de contagiosité

        PÉRIODE D’INFECTIOSITÉ MAXIMALE

        (angl. period of maximum infectiousness) (esp. periodo de máxima infecciosidad) (ital. periodo di massima infettività) (portug. período de infeciosidade máxima) (roum. perioadă de infecţiozitate maximă)

        Au sein de la période d’infectiosité d’un hôte, partie pendant laquelle l’infectiosité est maximale.

        Voir  période d’infectiosité

        PÉRIODE DE CONTAGIOSITÉ

        (angl. period of communicability; communicable period) (esp. período de contagiosidad) (ital. periodo di  contagiosità) (portug. período de contagiosidade) (roum. perioadă de contagiozitate)

        Durée pendant laquelle l’hôte d’un agent pathogène biologique peut être source de contagion.

        Exemple : pour la rage du chien, de quelques jours avant les symptômes (maximum : 15 jours) jusqu’à la mort.

        Remarque 1 : elle commence après le « délai de contagiosité ». En général, elle s’applique à un hôte vivant. Toutefois, le cadavre d’un hôte peut constituer aussi une source de contagion pendant un temps plus ou moins long en fonction de la résistance de l’agent pathogène et des caractéristiques du milieu.

        Remarque 2 : elle varie beaucoup en fonction des maladies ; sa connaissance est importante pour prendre des mesures de lutte efficaces et pour les enquêtes amont/aval.

        Remarque 3 : à distinguer de la « période d’infectiosité » qui a trait aux maladies infectieuses.

        Remarque 4 : cf. figure Contagiosité.

        Voir  contagiosité, délai de contagiosité

        PÉRIODE DE CONTAGIOSITÉ MAXIMALE

        (angl. period of maximum contagiousness) (esp. periodo de máxima contagiosidad) (ital. periodo di massima contagiosità) (portug. período de contagiosidade máxima) (roum. perioadă de contagiozitate maximă)

        Au sein de la période de contagiosité, partie pendant laquelle la contagiosité est maximale.

        Exemple : pour la rage, on considère que la contagiosité est maximale pendant l’expression clinique de la maladie (au sein de la période de contagiosité qui, chez les carnivores domestiques, peut commencer jusqu’à une quinzaine de jours avant les symptômes).

        Voir  période de contagiosité

        PERSONNE-ANNÉE

        (angl. person-year) (esp. persona-año) (ital. uomo-anno) (portug. pessoa-ano) (roum. persoană-an)

        Synonyme : année-personne

        Unité de mesure correspondant à une personne exposée au risque étudié pendant une année, utilisée comme dénominateur dans la détermination de certains taux d’incidence.

        Remarque 1 : analogue à « animal-année ».

        Voir animal-temps

        PHÉNOMÈNE DE L’ICEBERG

        (angl. iceberg phenomenon) (esp. fenómeno tipo iceberg) (ital. fenomeno dell’iceberg) (portug. fenomeno de icebergue) (roum. fenomen de « iceberg »)

        Expression désignant, par analogie avec la partie immergée d’un iceberg, la proportion des cas d’une maladie demeurant cliniquement muets.

        Exemple : dans la maladie de Schmallenberg,  une proportion élevée de ruminants infectés ne présentent pas de symptômes.

        Remarque 1 : dans ce genre de maladie, le dépistage joue un rôle important si l’on veut connaitre la réalité de la diffusion de l’agent pathogène.

        Remarque 2 : l’intensité du phénomène de l’iceberg est très variable d’une maladie à une autre : très important par exemple pour la leucose bovine enzootique, très réduit pour la rage des carnivores. Il est dépendant, d’une part, du « pouvoir pathogène » de l’agent pathogène, d’autre part, de la sensibilité de l’hôte. Il est exprimé par le « taux de pathogénicité ».

        Remarque 3 : pour une même maladie, le phénomène de l’iceberg peut être très différent d’une espèce animale à une autre : pour la peste porcine africaine, il est important chez les suidés sauvages, mais très réduit chez le porc.

        Remarque 4 : certains auteurs incluent dans le phénomène de l’iceberg les cas cliniques soupçonnés et non identifiés, ainsi que les cas cliniques soupçonnés, correctement identifiés mais non recensés, et les cas cliniques non soupçonnés ; ceci augmente la proportion « immergée », mais dépend non plus du pouvoir pathogène de l’agent et de la sensibilité de l’hôte, mais d’autres facteurs, extérieurs à ce couple, à savoir le degré de vigilance clinique, les moyens de diagnostic et les modalités d’enregistrement des cas identifiés. Par exemple, pour la fièvre de la vallée du Rift chez l’Homme, il a été estimé que le nombre réel de cas était de l’ordre de 78 fois plus élevé que le nombre rapporté.

        Voir  taux de pathogénicité, infection inapparente

        PHÉNOMÈNE DE SANTÉ

        (angl. health phenomenon) (esp. fenomeno de salud) (ital. evento sanitario) (portug. fenómeno de saúde) (roum. fenomen de sănătate)

        Tout phénomène lié à l’état de santé d’un individu ou d’une population.

        Exemples : baisse de production laitière, chute de ponte…

        Remarque 1 : les phénomènes de santé habituellement étudiés en épidémiologie correspondent à des états morbides.

        Remarque 2 : en médecine vétérinaire, ce peut être une baisse de production.

        PLAN DE SONDAGE

        (angl. sampling plan) (esp. plan de sondeo) (ital. programma di campionamento) (portug. plano de amostreagem) (roum. plan de sondaj)

        Synonyme : plan d’échantillonnage

        Description complète du processus de sélection d’un échantillon à partir d’une population soumise à un sondage.

        Voir  échantillonnage, sondage

        POPULATION

        (angl. population) (esp. poblacion) (ital. popolazione) (portug. populaçao) (roum. populaţie)

        • Acception générale : ensemble des êtres vivants  présents dans un pays ou une région.
        • Au plan statistique : ensemble d’unités soumis à étude.

        Exemple : population des chats vivant dans une région donnée, à un moment donné ou pendant une période donné (cet exemple est repris pour l’illustration des expressions « population cible » et « population source »).

        Remarque 1 : en épidémiologie, une  population peut être composée de personnes, de sujets de diverses espèces animales (ou végétales), ou de leur regroupement en unités d’élevage ou en lots.

        Remarque 2 : différentes catégories de populations peuvent être définies en fonction soit de l’échantillonnage lors d’une enquête, soit des caractéristiques de l’exposition ou des sujets de la population.

        Remarque 3 : lors d’une enquête, par rapport à la population (générale) définie ci-dessus (exemple : l’ensemble des chats vivant dans une région donnée), on peut focaliser successivement sur des sous-populations, notamment deux d’entre elles :
        • La « population cible » (ou population d’intérêt), c’est-à-dire celle à laquelle on veut pouvoir rapporter les résultats de l'étude (exemple : l’ensemble des chats médicalisés dans la région) ;
        • La « population source », c’est-à-dire celle d’où est extrait l’échantillon (exemple : les chats venus en consultation dans les cabinets vétérinaires choisis, pendant la période de l’étude).
        Remarque 4 : en fonction de l’exposition et de caractéristiques des sujets de la population, on, peut distinguer notamment :
        • La « population exposée », c’est-à-dire celle qui est effectivement soumise au facteur de risque ou à l’agent pathogène étudié (exemple : la panleucopénie féline) ;
        • La « population à risque », c’est-à-dire celle qui est  sensible au facteur de risque ou réceptive à l’agent pathogène étudié, et exposée ;
        • La « population à risque élevé » (ou à haut risque), correspondant aux sujets les plus sensibles de la population à risque.

        Voir : population cible, population source, population exposée (à un facteur de risque donné), population à risque, population à risque élevé

        POPULATION À HAUT RISQUE

        (angl. population at high risk) (esp. población de alto riesgo) (ital. popolazione ad alto rischio) (portug. população de alto risco) (roum. populaţie cu risc înalt (ridicat))

        Synonyme : population à risque élevé

        Population particulièrement sensible à un facteur de risque et exposée à ce facteur.

        Exemple : certains sujets se montrent particulièrement sensibles à divers agents pathogènes biologiques : les femmes enceintes, à l'agent de la listériose (Listeria monocytogenes), les personnes attteintes d'affections cardiaques, à l'agent de la fièvre Q (Coxielle burnetii), etc. De tels sujets, exposés au facteur de risque correspondant, constituent une «population à haut risque».

        Remarque 1 : au sein de la «population à risque (sujets réceptifs et exposés au facteur de risque), les sujets les plus sensibles (ou vulnérables) correspondent à la «population à haut risque».

        Remarque 2 : le sigle anglais YOPI (young, old, pregnant, immunocompromised) désigne des catégories de sujets qui, dans l'espèce humaine, sont, d'une façon générale, plus vulnérables à de nombreux agents pathogènes.

        Remarque 3 : le risque étant la combinaison de la probabilité de survenue d'un danger avec l'importance de ses conséquences, certains auteurs utilisent l'expression population à haut risque pour des sujets fortement ou fréquemment exposés à un facteur de risque donné, mais qui ne sont pas particulièrement sensibes à ce facteur.

        Voir  population, population à risque, population exposée (à un facteur de risque donné)

        POPULATION À RISQUE

        (angl. population at risk) (esp. poblacion en riesgo) (ital.  popolazione a rischio) (portug. populaçào em  risco) (roum. populaţie cu risc)

        Population exposée à un facteur de risque donné auquel elle est sensible.

        Exemples : population des chats vivant dans une région où la panleucopénie féline sévit de façon enzootique ; ensemble des convives d'un buffet, ayant consommé l'aliment responsable d'un foyer de toxi-infection alimentaire collective (TIAC). 

        Remarque 1 : pour entrer dans la composition d'une population à risque, les sujets doivent être, d'une part, réceptifs à l'agent pathogène biologique ou sensibles au facteur de risque et, d'autre part, exposés.

        Remarque 2 : certains auteurs utilisent cette expression en l'absence d'exposition ; pour eux, le spectre zoologique des espèces réceptives à un agent pathogène biologique définit la population à risque.

        Remarque 3 : au sein d’une population à risque, différents facteurs intrinsèques (espèce, sexe, âge…) ou extrinsèques (alimentation …) peuvent être responsables de niveaux de sensibilité très différents entre les sujets, certains étant particulièrement vulnérables (par exemple, femelles pleines, très jeunes sujets…) : ils correspondent à la «population à haut risque».

        Voir  population, population exposée (à un facteur de risque donné), population à haut risque

        POPULATION CIBLE

        (angl. target population) (esp. poblacion diana ; poblacion objetivo) (ital. popolazione bersaglio) (portug. populaçao alvo ; populaçao referência) (roum. populaţie ţintă)

        • Population ou groupe auquel les résultats d’une étude doivent être applicables.
        • Population ou groupe auquel une intervention épidémiologique ou un programme de santé est destiné.

        Exemple : population des chats médicalisés (c’est-à-dire présentés en consultation dans les cabinets vétérinaires) d’une région donnée.

        Remarque 1 : la population cible d’une enquête descriptive est définie en fonction de critères d’intérêt et de contraintes difficilement maitrisables. Pour reprendre l’exemple d’une population féline, le choix de la population des chats médicalisés entérine le fait qu’on ne s’intéresse pas aux chats « libres » (sans maître), ni aux nombreux chats qui ont un maître, mais ne sont pas présentés à un vétérinaire : comme cette catégorie n’est pas accessible à l’investigation, on considère que la seule population d’intérêt est celle qui fréquente les cabinets vétérinaires. Cette restriction est pertinente si l’étude vise à développer un soin, une activité de santé à prescrire par des vétérinaires.

        Remarque 2 : en fonction d’aléas des opérations d’échantillonnage (base de sondage, effet des refus, abandons, etc.), la population cible définie au départ peut, parfois, être plus ou moins éloignée de la population cible finalement atteinte.

        Remarque 3 : la population cible désigne aussi la catégorie de population visée par une mesure de santé. Par exemple, le dépistage des élevages infectés de tuberculose bovine ne se fait plus en France de façon systémétique sur l'ensemble de la population bovine par des tuberculinations périodiques, mais repose sur la mise en évidence de la population cible constituée des élevages ayant pu être exposés au risque de contamination à partir d'un foyer découvert et qui est l'objet d'une enquête épidémiologieque approfondie ayant justement ce but.

        Voir  population source, base de sondage

        POPULATION EXPOSÉE (à un facteur de risque donné)

        (angl. exposed population) (esp. poblacion expuesta) (ital. popolazione esposta) (portug. populaçao exposta) (roum. populaţie expusă (la un factor de risc))

        Ensemble de la population effectivement exposée à un facteur de risque donné, qu’elle soit ou non susceptible de contracter la maladie.

        Exemples : tous les animaux d’un élevage où sévit une maladie animale contagieuse ; tous les animaux présents dans la zone de diffusion de l’air contenant du virus aphteux excrété par un foyer porcin de fièvre aphteuse ; la population vivant dans un environnement contaminé par un polluant.

        Remarque 1 : la population exposée à un risque donné peut comprendre des sujets qui sont sensibles à ce facteur de risque et des sujets qui y sont résistants ; exemple : dans un élevage  atteint de fièvre aphteuse, on peut trouver, en plus des ruminants et des porcins (espèces réceptives), des volailles, des carnivores et des chevaux (espèces résistantes).

        Remarque 2 : les sujets réceptifs et exposés à un facteur de risque donné constituent la «population à risque». Parmi eux, les sujets les plus sensibles (ou vulnérables)  correspondent à  une «population à haut risque» (ou à risque élevé).

        Voir  population, population à risque, population à haut risque

        POPULATION SOURCE

        (angl. study population) (esp. fuente de contagio) (ital. popolazione di origine) (portug. população de origem) (roum. populaţie sursă)

        Population d’où est extrait l’échantillon lors de la réalisation d’une étude par sondage.

        Exemple : pour une étude sur l’obésité des chats, population des chats présentés en consultation dans des cabinets vétérinaires choisis d’une région donnée, pendant une période donnée.

        Remarque 1 : la population source doit être la plus semblable possible à la « population cible ». Dans l’exemple cité, la population cible est l’ensemble des chats médicalisés dans la région et non pas seulement ceux allant dans les cabinets retenus pour constituer l'échantillon, ni seulement ceux dont les propriétaires sont allés en consultation pendant la période de l'étude.

        Remarque 2 : la discussion des résultats d’une étude par sondage doit analyser et présenter le degré de similitude entre population cible et population source.

        Voir  population, population cible

        PORTEUR  (de germes)

        (angl. carrier) (esp. portador) (ital.  portatore ; vettore) (portug. portador) (roum. purtător de germeni)

        Organisme cliniquement asymptomatique hébergeant un agent pathogène biologique.

        Remarque 1 : l’appellation « germes » est un terme très général, pouvant englober n’importe quel agent pathogène biologique.

        Remarque 2 : les sujets exprimant cliniquement une maladie due à un agent pathogène biologique en sont à ce moment-là, en général,  porteurs et, souvent, excréteurs (ou alors sources possibles pour des vecteurs). Dès lors qu’un diagnostic de maladie, cliniquement exprimée, due à un agent pathogène exotique est porté, il est donc facile de concevoir que l’organisme atteint est « porteur » de l’agent pathogène correspondant et dangereux car en mesure de le transmettre (par contagion ou par vecteur). Cependant, l’expression « porteur de germes » traduit plus volontiers  le caractère insidieux du danger en raison de l’absence de symptôme (organisme asymptomatique) et n’est donc pas appliquée aux sujets cliniquement malades.

        Autrement dit :
        - sujet infecté ou infesté et en souffrant apparemment : « malade » (et hébergeant, voire excrétant l’agent pathogène biologique responsable) ;

        - sujet infecté ou infesté, ne présentant aucun signe en témoignant : « porteur de germes ».

        Remarque 3 : le portage peut être actif (infection) ou passif  (simple portage mécanique, sans multiplication de l’agent pathogène). Il peut être transitoire (notamment s’il est passif) ou très long (porteur chronique).

        Remarque 4 : un porteur de germes peut être excréteur ou non de l’agent hébergé. Ainsi, pour de nombreuses arboviroses, la transmission se fait grâce à l’intervention d’arthropodes hématophages alors que les organismes infectés ne sont pas excréteurs (et donc pas contagieux).

        Remarque 5 : le portage peut exister avant les symptômes (porteur précoce), après la guérison (porteur guéri, porteur chronique), lors d’infection inapparente (porteur « sain » ou asymptomatique) ou pendant une très longue incubation (porteur latent).

        Voir  porteur actif, porteur passif, porteur chronique

        PORTEUR ACTIF

        (angl. active carrier) (esp. portador activo) (ital. portatore attivo) (portug. portador ativo) (roum. purtător activ)

        Porteur de germes qui assure la multiplication de l’agent pathogène qu’il héberge.

        Exemple : tortue hébergeant des salmonelles.

        Remarque 1 : s’oppose à « porteur passif ».

        Remarque 2 : un porteur actif peut être porteur transitoire ou permanent de l’agent pathogène. S’il est porteur permanent, il peut jouer un rôle de « réservoir ». 

        Remarque 3 : un porteur actif est infecté ou infesté par l’agent qu’il héberge.

        Voir  porteur de germes, porteur passif,  réservoir,  infection,  infestation

        PORTEUR ASYMPTOMATIQUE

        (angl. latent, healthy or asymptomatic carrier) (esp. portador asintomático) (ital. portatore sano) (portug. portador assintomático) (roum. purtător sănătos; purtător asimptomatic)

        Synonyme : porteur « sain »

        Porteur de germes ne présentant aucune manifestation clinique patente en lien avec la présence de l’agent pathogène pendant toute la durée du portage.

        Exemple : oiseaux et rongeurs réservoirs de divers arbovirus.

        Voir  porteur de germes

        PORTEUR CHRONIQUE

        (angl. chronic carrier ) (esp. portador crónico) (ital. portatore cronico) (portug. portador crónico) (roum. purtător cronic)

        Porteur de germes, demeurant asymptomatique ou après convalescence, pendant une très longue période, parfois jusqu’à la mort.

        Exemples : porc « guéri » de la maladie d’Aujeszky, cheval « guéri » d’anémie infectieuse, chèvre brucellique…

        Remarque 1 : selon les maladies, le porteur chronique peut continuer à jouer un rôle épidémiologique de façon prolongée (exemple : certains chevaux infectés par le virus de l’anémie infectieuse) ou temporaire (exemple : chèvre brucellique). En général, c’est un « porteur actif ».

        Remarque 2 : certains porteurs chroniques peuvent périodiquement présenter des symptômes.

        Remarque 3 : le portage peut être définitif (herpèsviroses, leucose bovine enzootique, anémie infectieuse des équidés…).

        Voir porteur de germes, porteur actif

        PORTEUR PASSIF

        (angl. passive carrier) (esp. portador passivo) (ital. portatore passivo ; portatore meccanico) (portug. portador passivo) (roum. purtător pasiv)

        Synonyme : porteur mécanique

        Porteur de germes n’assurant pas la multiplication de l’agent pathogène hébergé.

        Exemples : poule hébergeant des brucelles, chien dont le pelage est souillé par du virus aphteux...

        Remarque 1 : s’oppose à « porteur actif ».

        Voir  porteur de germes, porteur actif

        PORTEUR PRÉCOCE

        (angl. incubatory carrier) (esp. portador precoz) (ital. portatore precoce) (portug. portador precoce) (roum. purtător precoce)

        Synonyme : porteur en incubation

        Porteur de germes hébergeant l’agent pathogène avant l’apparition des premiers symptômes et pouvant donc le transmettre, en cas d’excrétion ou d’intervention de vecteurs.

        Exemple : un chien en fin d’incubation de la rage (excrétion du virus dans sa salive).

        Voir  porteur de germes

        POSTULATS D’EVANS

        (angl. Evans’ postulates ) (esp. postulados de Evans) (ital. postulati di Evans) (portug. postulados de Evans) (roum. postulatele lui Evans)

         Ensemble de dix postulats proposés par Evans, relatifs à la causalité d’un phénomène de santé.

        1. La proportion des sujets atteints doit être significativement plus élevée chez les sujets exposés au facteur supposé causal que chez ceux qui ne le sont pas.
        2. L’exposition au facteur causal supposé doit être plus fréquente chez les sujets atteints, que chez les non atteints, et cela quand tous les autres facteurs de risque sont constants.
        3. Le nombre de nouveaux cas doit être significativement plus élevé chez les sujets exposés que chez les non exposés, et cela d’après une étude prospective.
        4. La maladie doit suivre l’exposition au facteur causal supposé, avec une distribution normale ou log-normale des périodes d’incubation.
        5. A la suite de l’exposition au facteur causal supposé selon un gradient biologique, on doit pouvoir observer un spectre de réponses de l’hôte allant de faible à grave, selon une relation logique.
        6. Une réponse mesurable de l’hôte (anticorps, cellules cancéreuses…) doit avoir une forte probabilité d’apparaître à la suite de l’exposition au facteur causal supposé, chez les sujets ne possédant pas cette réponse avant exposition, ou doit augmenter d’intensité si cette réponse était présente avant l’exposition. Cette réaction ne doit pas être fréquente chez  les sujets non exposés.
        7. La reproduction expérimentale de la maladie doit survenir avec une fréquence plus élevée chez les animaux ou les personnes convenablement exposés au facteur causal supposé que chez les non exposés. Cette exposition peut avoir été réalisée sur des volontaires, au laboratoire, ou démontrée par une exposition spontanée dans des conditions contrôlées.
        8. L’élimination (d’un agent infectieux par exemple) ou la modification (d’un régime alimentaire incorrect, par exemple) du facteur causal supposé doit entraîner une diminution de la fréquence d’apparition de la maladie.
        9. La prévention, ou la modification de la réponse de l’hôte (par immunisation, par exemple), doit entraîner une diminution ou une élimination de la maladie qui normalement apparaît à la suite de l’exposition au facteur causal supposé.
        10. Toutes les relations, toutes les associations doivent être crédibles aux plans biologique et épidémiologique.

        Remarque 1 : ces postulats ont été proposés par Alfred Evans en 1976.

        Remarque 2 : on constate une bonne concordance entre ces postulats et les critères de Hill.

        Voir  critères de causalité de Hill

        POUVOIR PATHOGÈNE

        (angl. pathogenicity) (esp. poder patógeno) (ital. patogenicità) (portug. poder patogénico) (roum. putere patogenă ; patogenitate)

        Synonyme : pathogénicité

        Aptitude d’un agent pathogène à produire une maladie.

        Remarque 1 : à distinguer de la « virulence » d’un agent pathogène. Le pouvoir pathogène peut caractériser n’importe quel type d’agent pathogène (physique, chimique, biologique) alors que la virulence ne s’applique qu’aux agents pathogènes biologiques, c’est-à-dire capables de se multiplier.

        Remarque 2 : par ailleurs, la virulence n’est liée qu’au pouvoir de se multiplier alors que le pouvoir pathogène peut résulter de substances élaborées (toxines) sans multiplication intense.

        Voir  virulence

        PRÉCISION ABSOLUE (d’une estimation)

        (angl. absolute precision (of a sample estimate of a population parameter)) (esp. precisión absoluta (de una estimación)) (ital. precisione assoluta (di una stima)) (portug. precisão absoluta (de uma estimativa)) (roum. precizie absolută (a unei estimări))

        Mesure de la dispersion des valeurs d’une estimation faite sur un échantillon, autour de sa valeur moyenne.

        Exemple : taux de prévalence d’une maladie : 15% +/- 5% ; précision absolue : 5%

        Remarque 1 : la précision absolue d’une estimation correspond à la moitié de l’intervalle de confiance exprimant  cette estimation. En fait, l’expression appropriée serait plutôt « l’imprécision absolue »  car plus l’intervalle de confiance est grand, plus grande est …l’imprécision (et plus faible la « précision » absolue).

        Remarque 2 : il existe une relation entre la précision absolue de l’estimation et l’effectif de l’échantillon utilisé pour l’obtenir (plus l’effectif est élevé, meilleure est la précision).

        Remarque 3 : la précision d’une estimation peut également être exprimée par la « précision relative ». Cette dernière permet plus facilement de comparer des résultats obtenus pour des valeurs mesurées différentes.

        Voir  précision relative, intervalle de confiance

        PRÉCISION RELATIVE (d’une estimation)

        (angl. relative precision (of a sample estimate of a population parameter)) (esp. precision relativa (de una estimación)) (ital. precisione relativa (di una stima)) (portug. precisão relativa (de uma estimativa)) (roum. precizie relativă (a unei estimări))

        Rapport de la précision absolue d’une estimation sur la valeur estimée.

        Exemple : estimation : 10 % +/- 2 % ; précision absolue : 2 % ; précision relative : 2 % / 10 % = 20 %

        Remarque 1 : en fait, comme pour la précision absolue, l’expression correcte serait plutôt : « l’imprécision relative » car plus le pourcentage exprimant la « précision » relative est grand, plus faible est la précision de l’estimation  (et donc plus grande l’imprécision) : une précision relative de 50% est « moins bonne » qu’une précision relative de 10 %.

        Remarque 2 : à précision absolue égale, la précision relative sur un taux estimé est d’autant meilleure que la fréquence du phénomène étudié est élevée. Ainsi, une précision absolue de 5 % correspond à une précision relative de 10 % (très bonne) pour une fréquence de 50 % (5/50)  et de 100 % (médiocre) pour une fréquence de 5 %. Aussi, pour avoir un même niveau de précision relative pour un phénomène rare ( 5 %) que pour un phénomène fréquent (50 %), il faut un échantillon de plus grande taille pour ce dernier.

        Remarque 3 : ne pas confondre avec « l’exactitude » d’une estimation.

        Remarque 4 : l’expression de la précision d’une estimation sous forme de précision relative permet de comparer des résultats portant sur des valeurs quantitatives différentes.

        Voir  précision absolue (d’une estimation)

        PRÉENQUÊTE

        (angl. pilot or preliminary study or survey) (esp. estudio preliminar o piloto) (ital. indagine preliminare) (portug. inquérito preliminar ; inquérito piloto) (roum. pre-anchetă ; studiu pilot)

        Mise en œuvre préalable à l’enquête, à échelle réduite, de différents aspects du protocole, destinée à les tester et à permettre l’élaboration d’un protocole définitif.

        Remarque 1 : la réalisation d’une préenquête avant l’enquête est souhaitable. 

        PRÉVALENCE

        (angl. prevalence) (esp. prevalencia) (ital. prevalenza) (portug. prevalência) (roum. prevalenţă)

        Synonyme : prévalence absolue

        Nombre total de cas ou de foyers d’une maladie ou d’un autre phénomène, dans une population déterminée, au cours d’une période donnée ou à un instant donné.

        Exemple : prévalence de la tuberculose bovine en 2012 dans un pays : 33 foyers ; prévalence instantanée au 1er janvier : 15 foyers.

        Remarque 1 : il faut différencier la prévalence (cas totaux) de « l’incidence » (cas nouveaux). La prévalence inclut l’incidence.

        Remarque 2 : la prévalence  peut se calculer pour une période donnée (prévalence annuelle par exemple) ou à un instant donné (prévalence instantanée). La valeur de la prévalence périodique d’une maladie est la somme de l’incidence pendant cette période et de la prévalence instantanée du début de la période.

        Remarque 3 : comme l’incidence, la prévalence est exprimée par un nombre absolu. Lorsque ce nombre est rapporté à l’effectif de la population considérée, il correspond à un « taux de prévalence ».

        Remarque 4 : la prévalence résultant d’opérations de dépistage ou de diagnostic sur le terrain, ou « prévalence apparente », peut surestimer ou sous-estimer la « prévalence réelle » qui n’est pas connue.

        Voir  incidence, prévalence apparente, prévalence réelle, taux de prévalence

        PRÉVALENCE APPARENTE (d’une maladie)

        (angl. apparent prevalence) (esp. prevalencia aparente) (ital. prevalenza apparente) (portug. prevalência aparente) (roum. prevalenţă aparentă)

        Valeur approchée de la prévalence réelle d’une maladie dont la mesure résulte de la seule utilisation des moyens mis en œuvre pour l’identifier.

        Remarque 1 : pour une maladie identifiée à l’aide d’un test de dépistage, la valeur de la prévalence apparente est plus ou moins éloignée de celle de la prévalence réelle. La distance est fonction de la sensibilité et de la spécificité du test utilisé pour l’identification de la maladie ainsi que de sa prévalence réelle.

        Remarque 2 : pour une maladie cliniquement exprimée, la prévalence apparente, résultant du diagnostic et de l’enregistrement des cas ou des foyers sur la base d’une détection clinique, est souvent une sous-estimation de la prévalence réelle.

        Voir prévalence, taux de prévalence apparente

        PRÉVALENCE INSTANTANÉE

        (angl. point prevalence) (esp. prevalencia puntual o instantánea) (ital.  prevalenza puntiforme) (portug. prevalência instantânea ou pontual) (roum. prevalenţă instantanee)

        Prévalence à un instant donné.

        Exemple : prévalence instantanée de la tuberculose bovine dans un pays au 1er janvier 2012 : 15 foyers.

        Remarque 1 : sa valeur dépend, d’une part, de l’incidence récente de la maladie, d’autre part, de la durée de chaque cas ou foyer. Elle est d’autant plus élevée par rapport à l’incidence que la maladie est chronique.

        Voir  prévalence, taux de prévalence

        PRÉVALENCE RÉELLE

        (angl. true prevalence) (esp. prevalencia real) (ital. prevalenza reale) (portug. prevalência real) (roum. prevalenţă reală)

        Nombre total véritable de cas ou de foyers d’une maladie ou d’un autre phénomène, dans une population déterminée, au cours d’une période donnée ou à un instant donné.

        Remarque 1 : en général, la prévalence réelle d’une maladie n’est pas connue ; c’est la « prévalence apparente », résultant de l’emploi des moyens de surveillance ou de dépistage disponibles, qui l’est. Elle peut être estimée à partir de la prévalence apparente, à l’aide d’une formule qui tient compte de la sensibilité et de la spécificité du test de dépistage/diagnostic :
           Prévalence réelle = [P. app. – (1- Sp)] / (Se + Sp- 1)

          avec : P. app. = prévalence apparente Se = sensibilité Sp = spécificité

        Voir  prévalence apparente

        PRÉVENTION

        (angl. prevention) (esp. prevención) (ital. prevenzione) (portug. prevenção) (roum. prevenţie)

        Ensemble des mesures médicales, sanitaires, ou autres (sociales, politiques, économiques) visant à prévenir l’apparition d’un événement dommageable pour la santé d’un individu ou de la collectivité, à en limiter le développement ou  l’aggravation et, si possible, en assurer la disparition.

        Exemples cf. ci-dessous.

        Remarque 1 : elle englobe la « prophylaxie » et comprend d’autres mesures ; exemples en médecine humaine : limitation de vitesse des voitures, radars sur les routes, augmentation du prix des cigarettes, pilules contraceptives, etc.

        Remarque 2 : ce terme est surtout utilisé en médecine humaine qui distingue différents degrés de prévention : primaire, secondaire et tertiaire.

        Remarque 3 : prévention primaire : elle vise à prévenir la survenue de nouveaux cas ; exemple : la vaccination.

        Remarque 4 : prévention secondaire : elle vise à réduire la gravité des cas ; exemple : dépistage précoce en vue d’une prise en charge précoce (type cancer du sein).

        Remarque 5 : prévention tertiaire : elle vise à réduire les conséquences d’une maladie ; exemple : rééducation et réinsertion des malades.

        Voir  prophylaxie

        PRINCIPE DE PRÉCAUTION

        (angl. precautionary principle) (esp. principio de precaución) (ital. principio di precauzione) (portug. ) (roum. principiu de precauţie)

        Principe selon lequel, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, l'absence de certitudes ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles, à un coût économiquement acceptable. 

        Remarque 1 : le principe de précaution doit s’appliquer dans un contexte d’incertitude scientifique et consiste donc en une mesure de gestion de risques hypothétiques.

        Remarque 2 : le principe de précaution porte sur des risques hypothétiques alors que l’analyse de risque s’applique à des risques avérés.

        Remarque 3 : le principe de précaution a été formulé initialement dans le cadre de la protection de l’environnement (Conférence de Rio, Brésil, puis Traité de Maastricht, 1992) ; il a été inscrit dans la constitution française en 2005 (Charte de l’environnement) et s’applique désormais aux questions de santé.

        Voir  analyse de risque, risque hypothétique

        PROBABILITÉ (d’un événement)

        (angl. probability) (esp. probabilidad) (ital. probabilità) (portug. probabilidade) (roum. probabilitate (a unui eveniment))

        Rapport du nombre de cas favorables à cet événement au nombre total des possibilités.

        Exemple : 1/6 pour avoir un as en un coup avec un dé.

        Remarque 1 : la probabilité s’exprime par une valeur numérique entre 0 et 1.

        Remarque 2 : elle correspond au risque en épidémiologie.

        Voir  risque

        PROCARYOTE

        (angl. prokaryote, procaryote) (esp. procariota) (ital. procariota) (portug. procariota) (roum. procariot)

        Microorganisme unicellulaire dont le noyau dépourvu de membrane est fait d’un unique chromosome.

        Exemple : les bactéries

        Remarque 1 : à distinguer de « eucaryote » et de « acaryote ».

        Remarque 2 : parmi les procaryotes, on trouve des « agents infectieux ».

        Voir  eucaryote, acaryote

        PROPHYLAXIE

        (angl. prophylaxis, prevention) (esp. profilaxis) (ital. profilassi) (portug. profilaxia) (roum. profilaxie)

        Ensemble des mesures, médicales et/ou hygiéniques, destinées à prévenir l’apparition, la propagation ou l’aggravation  de cas ou de foyers d’une maladie.

        Exemples : vaccination, dépistage d’une maladie, quarantaine à l’introduction, etc.

        Remarque 1 : la prophylaxie peut être individuelle ou collective, facultative ou obligatoire. Elle peut être médicale (à base de vaccins, sérums ou de produits chimiques), sanitaire ou médico-sanitaire. Enfin, elle peut être appliquée en milieu indemne (prophylaxie défensive) ou en milieu infecté/infesté (prophylaxie offensive).

        Remarque 2 : pour être efficace, la prophylaxie doit reposer sur une bonne connaissance des caractéristiques épidémiologiques de la maladie. Toute action de lutte diminuant les sources d’infection ou d’infestation (notamment le traitement ou l’abattage des animaux atteints) a des conséquences favorables de prophylaxie car elle diminue l’intensité de l’exposition de sujets réceptifs à l’agent pathogène.

        Remarque 3 : elle fait partie des mesures de prévention d’une maladie.

        Voir  prophylaxie médicale, prophylaxie sanitaire, prévention

        PROPHYLAXIE COLLECTIVE

        (angl. collective or group prophylaxis/prevention) (esp. profilaxis colectiva) (ital. profilassi collettiva) (portug. profilaxia colectiva) (roum. profilaxie colectivă)

        Prophylaxie portant sur un ensemble d’élevages, mise en œuvre de façon concertée par un ensemble d’individus.

        Exemples : prophylaxie de maladies réglementées (la tuberculose bovine, la brucellose, la leucose bovine enzootique…) ou de maladies non réglementées (la paratuberculose).

        Remarque 1 : elle peut être facultative, obligatoire ou passer de l’une à l’autre.

        Remarque 2 : vis-à-vis d’une maladie animale à fort pouvoir de diffusion, la prophylaxie collective est la meilleure chance de succès de la lutte.

        PROPHYLAXIE DÉFENSIVE

        (angl. defensive  prophylactic/preventive measures in a disease-free area) (esp. profilaxis defensiva) (ital. profilassi difensiva) (portug. profilaxia defensiva) (roum. profilaxie defensivă)

        Prophylaxie appliquée en milieu indemne.

        Exemples : mesures appliquées dans un pays pour éviter l’introduction des maladies exotiques ; mesures de contrôle à l’introduction des animaux dans une exploitation indemne de la maladie recherchée.

        Remarque 1 : elle est le plus souvent sanitaire (brucellose bovine, maladies exotiques…) ou médico-sanitaire (rage canine en Europe occidentale pour le passage des frontières de pays indemne à pays indemne ; en France, vaccination obligatoire contre la fièvre aphteuse de 1982 à 1990, en l’absence de la maladie) ; elle est très rarement médicale.

        PROPHYLAXIE MÉDICALE

        (angl. « medical » prophylaxis) (esp. profilaxis medicamentosa) (ital. profilassi medica) (portug. profilaxia médica) (roum. profilaxie medicală)

        Prophylaxie ne faisant appel qu’à des moyens médicaux (vaccins, médicaments…).

        Exemples : vaccination contre la peste porcine classique, contre la rage, la maladie d’Aujeszky, chimioprévention de la coccidiose aviaire…

        Remarque 1 : à distinguer de la « prophylaxie sanitaire » à laquelle elle est souvent associée sous forme de 'prophylaxie médico-sanitaire'.

        Remarque 2 : pour certaines maladies animales, on ne dispose pas de ce genre de moyens : peste porcine africaine, leucose bovine enzootique, tremblante…

        Remarque 3 : pour d'autres maladies, étant donné l'inefficacité relative des seules mesures sanitaires, en particulier pour la faune sauvage, la prophylaxie médicale a un rôle capital pour leur maîtrise ou leur éradication (exemples : rage vulpine, fièvre catarrhale ovine...).

        Voir  prophylaxie, prophylaxie sanitaireprophylaxie médico-sanitaire

        PROPHYLAXIE MÉDICO-SANITAIRE

        (angl. prophylaxis/prevention combining “medical” and “sanitary” measures) (esp. profilaxis médico-sanitaria) (ital. profilassi medico-sanitaria) (portug. profilaxia médico-sanitária) (roum. profilaxie medico-sanitară)

        Prophylaxie reposant sur l’association de mesures hygiéniques et de mesures médicales.

        Exemple : prophylaxie de la rage canine : vaccination du Chien et du Chat et mesures sanitaires (mise en observation des animaux mordeurs, lutte contre les animaux errants…).

        Remarque 1 : elle associe des mesures de «prophylaxie sanitaire» (dépistage, isolement, abattage...) et des mesures de «prophylaxie médicale» (vaccination...) selon des modalités destinées à éviter les interférences entre ces deux catégories de mesures (notamment vaccination et dépistage).

        Remarque 2 : en Europe, l’éradication de nombreuses maladies animales réglementées (brucellose, maladie d’Aujeszky, fièvre aphteuse, peste porcine classique, rage…) a reposé pendant une période sur une prophylaxie médico-sanitaire.

        Remarque 3 : dans un calendrier de mise en oeuvre de mesures de lutte contre une maladie animale, destinées à obtenir son éradication, la phase de prophylaxie médico-sanitaire (quand elle est jugée nécessaire) précède celle de prophylaxie sanitaire.

        Voir  prophylaxie sanitaire, prophylaxie médicaleprophylaxie

        PROPHYLAXIE OFFENSIVE

        (angl. « offensive » prophylactic/preventive measures in an infected area) (esp. profilaxis ofensiva) (ital. profilassi offensiva ; profilassi attiva) (portug. profilaxia ofensiva) (roum. profilaxie ofensivă)

        Prophylaxie appliquée en milieu où existe la maladie (ou l’infection).

        Exemple : abattage des animaux infectés dans les foyers de certaines maladies animales (tuberculose bovine, brucellose…), voire, de tous les animaux du troupeau (fièvre aphteuse…).

        Remarque 1 : elle peut être sanitaire (peste porcine africaine, tuberculose bovine…) ou médico-sanitaire (rage vulpine, fièvre catarrhale ovine…).

        Remarque 2 : elle s’oppose à la « prophylaxie défensive » qui s’applique, elle, en milieu indemne.

        Remarque 3 : elle s’apparente à la « métaphylaxie ».

        Voir  prophylaxie défensive, métaphylaxie

        PROPHYLAXIE SANITAIRE

        (angl. « sanitary » prohylaxis) (esp. profilaxis sanitaria) (ital. profilassi sanitaria) (portug. profilaxia sanitária) (roum. profilaxie sanitară)

        Prophylaxie ne faisant appel qu’à des mesures d’hygiène et d’élimination du facteur causal.

        Exemples : prophylaxie de la tuberculose bovine, de la peste porcine africaine, de la leucose bovine, de la tremblante…

        Remarque 1 : se distingue de la 'prophylaxie médicale', mais peut lui être associée, sous forme de 'prophylaxie médico-sanitaire'.

        Remarque 2 : elle fait appel à des mesures de dépistage, d’isolement, de quarantaine, d’abattage… ; elle est appliquée, à l'exclusion de toute action médicale, lorsqu'il n'existe pas de vaccin ou de traitement (exemple : la peste porcine africaine), ou lorsque leur emploi gênerait le dépistage de la maladie (exemple : la tuberculose bovine) ou enfin en période proche de l'éradication (exemple : la maladie d'Aujeszky).

        Remarque 3 : elle peut être défensive (en absence de l’agent pathogène ; exemples : isolement d'animaux entrant dans un élevage indemne et mise en oeuvre du dépistage de certaines maladies) ou offensive (en sa présence ; exemple : abattage des animaux infectés).

        Voir  prophylaxie, prophylaxie médicaleprophylaxie médico-sanitaire

        PROPORTION

        (angl. proportion) (esp. proporcion) (ital. proporzione) (portug. proporçao) (roum. proporţie)

        Rapport quantitatif entre deux ou plusieurs grandeurs.

        Remarque 1 : il s’agit du rapport d’une partie sur le tout

        (taux : a/(a + b)) ou des deux parties d’un tout (ratio : a/b).

        Voir  rapport, taux, ratio

      Q

        QUARANTAINE

        (angl. quarantine) (esp. cuarentena) (ital. quarantena) (portug. quarentena) (roum.  )

        Mesure d’isolement pour les personnes, les animaux, les denrées, les moyens de transport, d’une durée variable, instaurée en cas de suspicion ou de constatation de maladie transmissible lors de l’introduction dans un pays ou dans un effectif.

        Exemple : dans le passé, les chiens importés en Grande-Bretagne subissaient une quarantaine de six mois (pour la prévention de la rage).

        Remarque 1 : à l’origine, la durée effective était de quarante jours et était appliquée notamment aux bateaux qui devaient rester à l’ancre avant d’entrer au port afin d’éviter l’introduction de la peste noire. Cette durée était arbitraire et probablement d’origine biblique.

        Remarque 2 : la quarantaine s’effectue habituellement dans des locaux spécialement aménagés appelés locaux de quarantaine.

        Remarque 3 : des mesures semblables appliquées dans un foyer de maladie sont qualifiées de « mise en interdit ».

        QUESTION FERMÉE

        (angl. closed question) (esp. pregunta cerrada) (ital. domanda chiusa) (portug. questão fechada) (roum. întrebare închisă)

        Question dont un choix de réponses possibles est prévu à l’avance dans le questionnaire.

        Exemple : nombre de bovins dans l’élevage ? : ¤ <10 ¤ 11 à 50 ¤ >50

        Remarque 1 : s’oppose à « question ouverte ».

        Remarque 2 : peut diminuer la précision de la réponse mais en facilite l’exploitation.

        Remarque 3 : de manière générale, la plupart des variables qualitatives sont l’objet de questions fermées tandis que les variables quantitatives le sont, le plus souvent, de questions ouvertes.

        Voir  question ouverte

        QUESTION OUVERTE

        (angl. open-ended question) (esp. pregunta abierta) (ital. domanda aperta) (portug. questão aberta) (roum. întrebare deschisă)

        Question dont les réponses sont libres.

        Exemples : nombre de bovins dans l’élevage ? type de relations avec vos voisins ?

        Remarque 1 : s’oppose à « question fermée ».

        Remarque 2 : peut augmenter la précision de la réponse mais en rend l’exploitation un plus compliquée.

        Remarque 3 : de manière générale, les variables quantitatives sont souvent l’objet de questions ouvertes tandis que les variables qualitatives le sont de questions fermées.

        Voir  question fermée

        QUESTION SANS OBJET

        (angl. not applicable [of a question or questionnaire answer]) (esp. pregunta sin motivo) (ital. domanda senza scopo) (portug. questão sem motivo) (roum. întrebare fără obiect)

        Dans un questionnaire, réponse à cocher lorsque la question ne concerne pas l’enquêté.

        Exemple : pour un élevage allaitant, question portant sur la production de lait.

        Remarque 1 : lorsque des questions peuvent ne pas concerner certains enquêtés (cf. l’exemple ci-dessus), il est prudent de prévoir pour ces questions une réponse possible à cocher : « question sans objet ». Ceci permet de diminuer le nombre de non-réponses.

        Remarque 2 : à distinguer de « non-réponse ».

        Voir non-réponse

        QUESTIONNAIRE

        (angl. questionnaire) (esp. cuestionario) (ital. questionario) (portug. questionário) (roum. chestionar)

        Document comportant une série de questions, utilisé lors d’une enquête.

        Remarque 1 : il comporte des « questions ouvertes » et/ou « des questions fermées ».

        Remarque 2 : il peut être administré sur place, par téléphone, par la poste, par courriel…

        Remarque 3 : il est souhaitable que tous les sujets de l’enquête soient soumis au même mode de questionnement.

        Remarque 4 : il est vivement recommandé de le tester avant de l’utiliser dans l’enquête.

        QUOTIENT

        (angl. quotient) (esp. cociente) (ital. quoziente) (portug. quociente) (roum.   )

        • résultat d’une division ;

        nombre d’événements observés par unité de temps, rapporté à une population de référence.

      R

        RANDOMISATION

        (angl. randomization) (esp. aleatorización ; randomización ) (ital. distribuzione aleatoria ; distribuzione casuale) (portug. randomização ; distribuição aleatória) (roum. randomizare)

        Distribution aléatoire de sujets en groupes.

        Exemple : constitution de groupes expérimentaux

        Remarque 1 : elle peut se faire à l’aide d’une table de nombres au hasard ou de tout autre équivalent informatique

        Remarque 2 : à ne pas confondre avec la distribution empirique d’un échantillon.

        Voir  hasard, échantillonnage

        RAPPORT

        (angl. ratio) (esp. relacion) (ital. rapporto) (portug. relaçào ; razào) (roum.  )

        Quotient de deux nombres.

        RAPPORT DE COTES

        Voir  odds ratio

        RATIO

        (angl. ratio) (esp. razon ; proporcion) (ital. rapporto) (portug. racio ; razao) (roum.   )

        • Au sens large : synonyme de rapport.
        • Au sens restreint : rapport entre les valeurs de deux variables différentes.

        Exemple : sex-ratio : nombre de mâles/nombre de femelles.

        RÉCEPTIVITÉ (à un agent pathogène)

        (angl. susceptibility) (esp. receptividad) (ital. recettività) (portug. receptividade) (roum. receptivitate)

        Aptitude d’un organisme à héberger un agent pathogène biologique, à en permettre le développement ou la multiplication, sans forcément en souffrir.

        Exemples : réceptivité (et sensibilité) des bovins au virus aphteux ; réceptivité (sans sensibilité) des bovins au virus de la fièvre Crimée-Congo.

        Remarque 1 : cette notion ne s’applique qu’aux agents pathogènes capables de se multiplier ou de se développer et, par conséquent, aux seuls agents pathogènes biologiques (agents infectieux et parasites).

        Remarque 2 : à distinguer de la « sensibilité » à un agent pathogène ; un organisme réceptif peut ne pas être sensible, c’est-à-dire ne présenter aucun symptôme ni lésion à la suite de la multiplication ou du développement de l’agent pathogène ; l’hôte est alors un porteur sain ou asymptomatique.

        Remarque 3 : en revanche, un organisme sensible à un agent pathogène biologique y est forcément réceptif.

        Remarque 4 : l’espèce animale est un facteur essentiel de réceptivité. L’expression « barrière d’espèce », devenue à la mode en raison du concept de « franchissement de la barrière d’espèce », se rapporte à la réceptivité d’une espèce animale ou de l’Homme.

        Voir  sensibilité (à un agent pathogène), barrière d’espèce

        RECHUTE

        (angl. relapse) (esp. recaída) (ital. ricaduta) (portug. recaída) (roum. recidiva)

        Réapparition des symptômes d’une maladie chez un convalescent.

        Remarque 1 : le terme de rechute est utilisé lors de la détérioration de l’état clinique due à l’agent pathogène responsable de la maladie, survenant chez un sujet en voie de guérison.

        Remarque 2 : il doit être distingué de la « récurrence » et de la « récidive » qui surviennent chez des sujets apparemment guéris de la maladie.

        Voir figure 1 de « récurrence ».

        Voir récidive, récurrence

        RÉCIDIVE

        (angl. recidivism) (esp. reincidencia) (ital. recidiva) (portug. reincidência) (roum. recidivă)

        Réapparition des symptômes d’une maladie chez un sujet, plus ou moins longtemps après sa guérison et à la suite d’une nouvelle infection ou infestation par le même genre d’agent pathogène.

        Exemple : des récidives peuvent être constatées dans des maladies dues à des agents pathogènes comprenant de nombreux sérotypes antigéniquement et immunologiquement différents : grippe humaine ou aviaire, fièvre aphteuse, etc.

        Remarque : la récidive (qui résulte d’une nouvelle infection ou infestation sans lien avec la première) diffère de la « rechute » (qui survient avant que le sujet ne soit considéré comme guéri) et de la « récurrence » (qui survient après la guérison clinique, sans nouvelle infection ou infestation).

        Voir figure 1 de « récurrence ».

        Voir rechute, récurrence

        RÉCURRENCE

        (angl. recurrence) (esp. reaparición) (ital. ricorrenza) (portug. recorrência) (roum. recidiva)

        Réapparition des symptômes d’une maladie chez un sujet apparemment guéri, sans nouveau contact avec l’agent pathogène

        Exemple : nouvel accès chez un cheval atteint d’anémie infectieuse des Équidés ou chez une personne atteinte de paludisme.

        Remarque 1 : en général, la rechute ne survient qu’une seule fois et pendant la convalescence, alors que la récurrence caractérise un phénomène qui se répète, après guérison.

        A distinguer également de la récidive où un contact avec un agent pathogène de même nature est nécessaire.

        Figure 1 : Illustration de la différence entre rechute, récidive et récurrence

        RECURRENCE_fig-1.png

        Remarque 2 : le phénomène de récurrence d’une maladie est propre à certains agents pathogènes qui persistent dans l’organisme des sujets atteints, après leur guérison apparente (par exemple, le virus de l’anémie infectieuse des Équidés ou les herpès virus)

        Voir maladie récurrente, rechute, récidive

        RÉPÉTABILITÉ

        (angl. repetability) (all. Wiederholbarkeit) (esp. reptibildad) (ital. ripetibilità) (portug. repetibilidade) (roum.        )

        Fidélité dans le cas d'un seul opérateur travaillant dans un milieu donné et obtenant des résultats successifs avec le même appareil et la même méthode sur un produit identique soumis à l'étude.

        Remarque 1 : la fidélité relative à deux (ou plusieurs) opérateurs travaillant dans des milieux différents est qualifiée de reproductibilité.

        Remarque 2 : la répétabilité correspond à une fidélité optimale des résultats car obtenus dans des conditions les plus semblables possibles (même opérateur, même milieu, même apparail, etc.). Elle se limite à la variabilité intra-individu.

        Voir  fidélité.

        REPRÉSENTATIVITÉ (d'un échantillon)

        (angl. representativeness) (esp. representatividad) (ital. rappresentatività) (portug. representatividade) (roum. reprezentativitate)

        Qualité d’un échantillon de ressembler fidèlement, pour un ou plusieurs critères choisis, à la population dont il est extrait.

        Remarque 1 : la représentativité d’un échantillon est la qualité nécessaire pour pouvoir procéder à l’extrapolation sans biais des résultats obtenus sur cet échantillon à la population qu’il est censé représenter.

        Remarque 2 : une modalité habituelle permettant de garantir a priori la représentativité d’un échantillon est de procéder à un tirage aléatoire. La méthode des quotas est une autre méthode permettant de garantir la représentativité d’un échantillon.

        Remarque 3 : la représentativité d’un échantillon conditionne l’exactitude du résultat, mais pas sa précision qui dépend, elle, de l’effectif de l’échantillon.

        Remarque 4 : un échantillon tiré au sort dans une population en est représentatif même si, à la limite, il ne comprend qu’un seul sujet. Dans ce cas, la précision du résultat serait très faible.

        Remarque 5 : la comparaison d'un échantillon et de la population dont il est issu permet de porter un jugement sur le degré de similarité de leur composition et, donc, sur la représentativité de l'échantillon.

        Voir  échantillon représentatif

        REPRODUCTIBILITÉ (d'un test)

        (angl. reproductibility) (all. Vergleichbarkeit) (esp. reproductibilidad) (ital. riproducibilità) (portug. reprodutibilidade) (roum.       )

        Fidélité dans le cas d'opérateurs travaillant dans des milieux différents, chacun d'eux obtenant avec la même méthode des résultats individuels sur un produit identique soumis à l'étude.

        Remarque 1 : la fidélité relative au même opérateur intervenant dans un milieu donné est qualifiée de répétabilité.

        Remarque 2 : la reproductibilité qualifie la fidélité des résultats obtenus dans des conditions les plus différentes possibles (opérateur différent, milieu différent, appareil différent, etc.).

        Elle associe donc la variabilité intra-individu à la variabilité inter-laboratoires.

        Voir  fidélité.

        RÉSERVOIR (d’un agent pathogène biologique)

        (angl. reservoir ; maintenance host) (esp. reservorio) (ital. serbatoio) (portug. reservatório) (roum. rezervor)

        Entité assurant la conservation d'un agent pathogène biologique, considéré en tant qu'espèce, et sa fourniture aux sujets réceptifs.

        Exemples : le sol pour Bacillus anthracis ; le sanglier pour le virus de la maladie d’Aujeszky ; des ornithodores et le phacochère pour le virus de la peste porcine africaine…

        Remarque 1 : par définition, pour chaque agent pathogène biologique, il existe ce que l’on appelle un réservoir car, sinon, cet agent pathogène aurait disparu (en tant qu’espèce). Il peut s'agir du milieu ambiant (réservoir hydro-tellurique), d'une population monospécifique (une seule espèce réservoir) ou d'un complexe d'espèces en interaction au sein d'un écosystème. Dans ce dernier cas, la perpétuation de l’agent pathogène peut être dépendante de l’intervention combinée de deux espèces (exemple : le phacochère et un ornithodore pour la peste porcine africaine) ou assurée par deux (ou davantage) réservoirs capables chacun de jouer isolément ce rôle (exemple : les bovins et des espèces sauvages pour la tuberculose à Mycobacterium boviscf. ci-dessous).

        Remarque 2 : la conservation est assurée soit par la survie de l'agent pathogène pendant de longues périodes (exemple : spores de Bacillus anthracis dans le sol), soit par sa multiplication au sein d'hôtes successifs, dans des conditions permettant sa transmission. Dans ce dernier cas, le taux de reproduction de base (R0) est supérieur à ou de l’ordre de 1.

        Remarque 3 : pour une même espèce d'agent pathogène biologique, il peut exister des réservoirs différents selon les conditions du milieu, dans la même région ou dans des régions différentes.
        Ainsi, pour l'espèce virus rabique, il existe dans le monde différentes espèces animales qui, selon les régions, jouent le rôle de réservoir : chien (Afrique, Asie), renard roux (Vulpes vulpes) (Est de l'Europe), vampire roux (Desmondus rotondus) (Amérique centrale et du sud), petite mangouste indienne (Herpestes auropunctatus) (Caraïbes)...

        Pour la tuberculose bovine (Mycobacterium bovis), l'espèce réservoir universelle est l’espèce bovine. Dans certaines régions, d’autres espèces peuvent jouer le rôle de réservoir : le possum ou phalanger renard (Trichosurus vulpecula) en Nouvelle-Zélande, le cerf à queue blanche (Odocoileus virginianus) au Michigan (Etats-Unis), le buffle africain (Syncerus caffer) en Australie et le blaireau européen (Meles meles) en Angleterre et en Irlande….Enfin, certaines espèces animales ne peuvent jouer un rôle de réservoir pour cet agent pathogène que si leur densité de population est très élevée : le daim rouge (Cervus elaphus), le grand koudou (Tragelaphus strepsiceros), le phacochère (Phacochoerus aethiopicus) et le putois (Mustela putorius).

        Remarque 4 : pour un agent biologique pathogène pour une seule espèce hôte, la fonction de réservoir est assurée par une circulation au sein de cette espèce. Dans ces conditions, des actions prophylactiques généralisées peuvent conduire à une éradication de la maladie (exemple : la variole humaine). Pour des maladies touchant des espèces domestiques et plusieurs espèces sauvages (complexes à hôtes sauvages multiples comme la tuberculose à Mycobacterium bovis), il peut être difficile de connaître la nature exacte du rôle joué par chacune des espèces sauvages dans la circulation et la conservation de l’agent pathogène : réservoir vrai ou espèce dont l’infection dépend de la présence d’un réservoir. Certains auteurs qualifient de réservoir secondaire une espèce qui, dans une région donnée, ne peut assurer la conservation d’un agent pathogène que dans la mesure où elle co-existe avec un réservoir vrai (qualifié par ces auteurs de réservoir primaire). Pour des maladies à hôtes multiples, la fonction de réservoir résulte des valeurs (souvent inconnues ou difficiles à déterminer) des taux de reproduction de base (R0) intra-espèce et inter-espèces des espèces impliquées. L’une des espèces peut, à elle seule, assurer cette fonction (le phalanger renard pour la tuberculose à Mycobacterium bovis en Nouvelle-Zélande), d’autres espèces y contribuant par une diffusion dans l’espace (le porc sauvage dans cet exemple) ou une conservation dans le temps (le cerf dans cet exemple). Dans ce genre de situation complexe, le rôle de chaque espèce peut évoluer au cours du temps et on peut penser qu’à certaines périodes, aucune espèce à elle seule n’assure la fonction de réservoir mais que celle-ci résulte du cumul des différents R0 (intra et inte-espèces) des espèces atteintes.

        Remarque 5 : un plan de lutte qui ne s’appliquerait pas au réservoir d’une maladie, ne permettrait pas d’obtenir l’éradication de cette maladie. Dans des maladies à multiples hôtes sauvages, dans des situations complexes pour lesquelles le rôle de chaque espèce dans la circulation et la conservation d’un agent pathogène biologique est mal connu, la détermination des mesures de lutte optimales est difficile ; les résultats de l’évolution de l’incidence de la maladie dans chaque espèce animale peuvent, a posteriori, renseigner sur ce rôle.

        Voir  Ro

        RISQUE

        (angl. risk) (esp. riesgo) (ital. rischio) (portug. risco) (roum. risc)

        En épidémiologie : Probabilité qu’une maladie ou qu’un phénomène pathologique survienne à un moment donné ou pendant un intervalle de temps.

        En analyse de risque : Probabilité de la survenue d’un danger, combinée à l’importance de ses conséquences indésirables.

        Exemples :
        - en épidémiologie animale : risque élevé d’apparition de mammites au sein d’un troupeau bovin laitier ;

        - en analyse de risque en santé animale : risque faible de développement de la peste équine en France car, même si les conséquences de son introduction seraient importantes, la probabilité de celle-ci est très faible.

        Remarque 1 : en épidémiologie, le risque est l’expression théorique de probabilité correspondant à l’incidence cumulée de la maladie dans une population et pendant une période.

        Remarque 2 : en analyse de risque en santé animale, la définition du risque est un peu différente ; elle prend en considération non seulement la probabilité de survenue du danger, mais également l’importance des conséquences.

        RISQUE ACCEPTABLE

        (angl. acceptable risk) (esp. riesgo aceptable) (ital. rischio accettabile) (portug. risco aceitável) (roum. risc acceptabil)

        Niveau de risque jugé compatible avec la santé, compte tenu d’un ensemble de données épidémiologiques, sociales et économiques.

        Exemple : un nombre annuel de morts par accident de voiture dans un pays.

        Remarque 1 : la détermination d’un niveau précis de risque acceptable pour chaque danger est difficile.

        Remarque 2 : pour une même maladie (danger), le niveau de risque acceptable varie d’un pays à l’autre et, pour un même pays, au cours du temps.

        Remarque 3 : pour un danger donné, la comparaison d’un risque estimé par une analyse de risque, avec le risque acceptable pour ce danger, est une évaluation du risque et une aide pour le décideur dans une démarche de gestion du risque.

        Voir  analyse de risque

        RISQUE RELATIF

        (angl. relative risk) (esp. riesgo relativo) (ital. rischio relativo) (portug. risco relativo) (roum. risc relativ)

        Rapport de l’incidence de la maladie dans le groupe exposé à un facteur de risque, sur l’incidence dans le groupe non exposé.

        Exemple : un risque relatif de 10 pour un facteur de risque et une maladie entre le groupe exposé et le groupe non exposé peut être interprété comme le fait que les sujets exposés à ce facteur de risque ont un risque 10 fois plus élevé d’être atteints de cette maladie que les sujets non exposés.

        Remarque 1 : le risque relatif peut prendre des valeurs entre 0 et l’infini. Il doit être exprimé avec son intervalle de confiance. Si cet intervalle comprend la valeur 1, il n’est pas possible de conclure à l’existence d’une association entre le facteur de risque et la maladie.

        Remarque 2 : il se calcule à partir d’études prospectives (de type exposés/non exposés). Dans les études rétrospectives (cas/témoins), on calcule l’odds ratio ou risque relatif estimé.

        Voir  étude exposés/non exposés, odds ratio

        Ro

        Voir  taux de reproduction de base

      S

        SANTÉ

        (angl. health) (esp. salud) (ital. salute) (portug. saude) (roum. sănătate)

        État harmonieux et durable de toutes les fonctions d’un être vivant ou d’une population d’êtres vivants.

        Remarque 1 : la santé est consubstantielle à la vie

        Remarque 2 : au sens strict, le mot santé peut s’appliquer à tout ce qui est « vivant » : les êtres humains, les animaux, les végétaux, etc. Actuellement, la limite entre les « êtres vivants » et le monde inanimé n’est pas définie précisément : ainsi, les eucaryotes et les procaryotes sont reconnus consensuellement comme « vivants », mais par exemple, pour les virus, des divergences de conception existent. 

        Par extension, on peut trouver des expressions appliquées au monde inanimé (l’état de santé d’un glacier, d’un cours d’eau, etc.) ou à des organisations (système de santé, entreprise, etc.) : exemple : « La santé financière de l’OMS est en péril ». 

        Remarque 3 : la santé peut être considérée sur le plan individuel (santé d’un sujet) ou sur le plan collectif (santé d’une population ou de populations).  

        Remarque 4 : la santé (individuelle ou collective) est un état durable mais qui peut évoluer sous l’effet de nombreux facteurs (défavorables ou favorables) biologiques (bactéries, virus, champignons, parasites, etc.), mécaniques (accidents), physiques (chaleur, froid, etc.), environnementaux, sociaux, etc. Elle peut être perçue de façon relative, compte tenu de différentes variables intrinsèques (âge, contexte physiologique habituel, par exemple) ou extrinsèques (climat, contexte d’abondance ou de carence de ressources alimentaires, par exemple). 

        Remarque 5 : en langage courant, le contraire de santé est maladie.  

        Remarque 6 : à côté de l’acception définie ci-dessus, correspondant à un état pleinement satisfaisant (absolu) du fonctionnement d’un être vivant, le mot santé peut également être utilisé pour exprimer toute une gamme de niveaux de cet état de fonctionnement « très bon », « bon », « assez bon », « médiocre », etc. Dans ce cas, le syntagme « Bonne santé » n’est pas un pléonasme, ni « Mauvaise santé », un oxymore. 

        Remarque 7 : l’OMS a fourni en 1946, et conservé depuis, une définition très restrictive de la santé, car applicable exclusivement à l’espèce humaine : « État de bien-être complet, physique, mental et social, et non pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité ». En fait, cette définition de l’OMS est celle du syntagme Santé d’une personne, voire Bonheur d’une personne. Cette interprétation est confirmée par l’OMS : « La santé est l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale ». L’OMS retient également cette acception étroite pour la définition du syntagme Santé publique.

        SANTÉ (Une seule)

        (angl. One health) (esp. Una salud) (ital. Una salute) (portug. Uma saúde) (roum. O singură sănătate)

        Approche globale de la santé au sein d’un écosystème, prenant en compte les échanges d’agents pathogènes entre les êtres humains, les animaux, les plantes et l’environnement, fondée sur une collaboration entre les intervenants dans ces quatre secteurs, en vue de connaître l’état de santé du vivant et la qualité de son environnement, ainsi que de prévenir, détecter et maîtriser les dangers menaçant la santé du vivant, y compris ceux pouvant être dus à l’environnement.

        Remarque 1 : un écosystème est une unité écologique de base composée du milieu (biotope) et des organismes qui y vivent (biocénose).

        Remarque 2 : les actions menées peuvent l’être à diverses échelles territoriales : locale, régionale, nationale et internationale.

        Remarque 3 : on qualifie cette approche « d’intersectorielle » car elle porte sur plusieurs secteurs : santé humaine, santé animale, santé végétale et qualité de l’environnement : elle est également interdisciplinaire car elle bénéficie des échanges entre spécialistes de diverses sciences comme l’épidémiologie, l’écologie, l’économie, l’anthropologie, etc.

        Remarque 4 : l’expression « santé environnementale » est à éviter car le concept de santé n’est à appliquer qu’au monde vivant ; il est préférable d’employer le syntagme « santé/environnement » pour évoquer le rôle possible de l’environnement sur la santé des organismes qui y vivent ainsi qu’à l’inverse, le rôle possible du vivant pour la pollution et la contamination de l’environnement.

        Remarque 5 : la démarche Une seule santé est particulièrement indiquée pour les zoonoses ainsi que pour les maladies dues à la pollution ou la contamination environnementale.

        Voir santé, santé humaine, santé animale, santé/environnement

        SANTÉ ANIMALE

        (angl. animal health) (esp. salud animal) (ital. sanità animale) (portug. saúde animal) (roum. sănătate animală)

        Situation de la santé d’une population animale à un moment donné ou pendant une période donnée.

        Remarque 1 : une autre définition est parfois utilisée pour désigner tout ce qui a trait à la santé des animaux : « Domaine de connaissances, de méthodes et d’actions relatives aux maladies ou aux facteurs de santé des animaux, en vue de préserver et promouvoir leur santé ».

        Remarque 2 : la santé animale inclut le bien-être des animaux domestiques et des animaux sauvages captifs. 

        Remarque 3 : dans le cas des animaux de production, les populations sont souvent organisées en élevages. La recherche d’une plus grande productivité des élevages peut mettre en cause la santé des animaux. C’est le cas par exemple de certaines races bovines dont l’hypertrophie musculaire empêche la naissance par les voies naturelles et le libre déplacement.

        Remarque 4 : chez les animaux de compagnie, la sélection a également abouti à des hypertypes pouvant être plus sensibles à certaines maladies (exemple des races brachycéphales) et contraires au bien-être animal.

        Remarque 5 : pour des  peuplements  d’animaux sauvages et libres, la santé peut s’exprimer avec d’autres critères que pour des animaux de rente. Ainsi, la prédation ou la charge parasitaire élevée de certains individus peuvent rester compatibles avec la santé de ces populations.

        SANTÉ ENVIRONNEMENTALE

        (angl. environmental health) (esp. salud ambiental) (ital. sanità ambiantale) (portug. saúde ambiental) (roum. sănătate mediului) 

        Syntagme correspondant à l’extension de l’application du concept de santé à l’environnement abiotique (eau, air, sol) et désignant le domaine de connaissances, de méthodes et d’actions relatives aux facteurs de pollution et visant à obtenir et à conserver un environnement sain (non pollué)

        Remarque 1 : l’expression Santé / environnement est employée avec la même signification que Santé environnementale

        Remarque 2 : santé humaine, santé animale, santé végétale et santé environnementale sont les composantes de la démarche Une seule santé (One Health). 

        SANTÉ HUMAINE

        (angl. human health) (esp. salud humana) (ital. sanità umana) (portug. humana saúde) (roum. sănătate umană) 

        Situation de la santé d’une population humaine à un moment donné ou pendant une période donnée

        Remarque 1 : une autre définition est parfois utilisée pour désigner tout ce qui a trait à la santé des personnes : « Domaine de connaissances, de méthodes et d’actions relatives aux maladies ou aux facteurs de santé des personnes, en vue de préserver et promouvoir leur santé ».

        SANTÉ PUBLIQUE

        (angl. public health ) (esp. salud pública) (ital. sanità pubblica) (portug. saúde pública) (roum. sănătate publică)

        Deux définitions sont possibles en fonction de la nature des populations dont la santé est prise en considération : l’une, ancienne (OMS, 1952) et classiquement employée dans le milieu médical, anthropocentrée, ne traite que de la santé de l’espèce humaine, conformément à la définition de la santé par cette institution ; une autre, plus récente, tenant compte de la définition actuelle de la santé, est élargie à toutes les catégories de populations (humaines, animales, végétales) concernées par la santé. 

        1/ Définition de l’OMS (1952) : « Science et art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et d’améliorer la santé et la vitalité mentales et physiques des individus, par le moyen d’une action collective concertée […] ». 

        Remarque 1 : pour cette acception, seule la santé des personnes entre dans le champ de la santé publique ; il est probable que le domaine pris en compte par la définition de la santé publique par l’OMS (santé uniquement de l’espèce humaine) demeurera majoritairement désigné par ce syntagme pendant les années à venir. 

        Remarque 2 : la santé publique poursuit un double objectif :  de connaissance de la situation sanitaire des différentes populations et ses déterminants ; ainsi que d’actions en faveur de la santé par les politiques de santé, par la prévention dans les populations et par la protection de l’environnement. 

        Remarque 3 : les actions de santé publique sont conduites par diverses collectivités (États, organisations professionnelles, ONG, associations, etc.), selon différentes modalités (volontariat, contrainte incitative, obligation légale assortie de mesures coercitives ou répressives en cas de manquement). 

        Remarque 4 : les intervenants qui conduisent les actions de santé publique peuvent être des agents de l’État, divers professionnels de santé ou des non professionnels de santé, dans le cadre de leur activité. 

        2/ Définition proposée par l’AEEMA (2021) : « Ensemble de savoirs, de savoir-faire, de pratiques et de règles juridiques visant à connaître, expliquer, préserver et promouvoir la santé de populations ». 

        Remarque 1 : pour cette acception large, la santé publique s’applique à diverses catégories de populations : humaines, animales ou végétales et à leur milieu de vie. Elle est consubstantielle à la démarche Une seule santé

        Remarque 2 : pour cette acception, il est possible de définir trois secteurs de santé publique en fonction des populations considérées : Santé publique humaine pour l’espèce humaine, Santé publique animale pour les animaux et Santé publique végétale pour les végétaux.  

        Remarque 3 : on trouve parfois l’expression Santé environnementale pour désigner le rôle de l’environnement (air, eau, terre, etc.) sur la santé des populations qui y vivent. En fait, il s’agit d’une extension du concept de santé (qui ne devrait être appliqué qu’à des êtres vivants) au milieu abiotique de vie (environnement) pour désigner les interactions entre l’environnement et la santé des populations (humaines, animales, végétales) présentes (par exemple, la pollution de l’air comme cause originelle ou aggravante de maladies respiratoires). Le syntagme Santé/environnement a la même signification mais évite cette extension. 

        Remarque 4 : le terme santé désigne un état tandis que le syntagme Santé publique correspond à des actions destinées à préserver ou promouvoir cet état. 

        Voir  santé publique vétérinaire

        SANTÉ PUBLIQUE ANIMALE

        (angl. animal public health) (esp. salud pública animal) (ital. sanità pubblica animale) (portug. saúde publica animale) (roum. sănătate publica animală) 

        Ensemble de savoirs, de savoir-faire, de pratiques et de règles juridiques visant à connaître, expliquer, préserver et promouvoir la santé de populations animales

        Remarque 1 : à ne pas confondre avec la Santé publique vétérinaire

        SANTÉ PUBLIQUE HUMAINE

        (angl. human public health) (esp. salud pública humana) (ital. sanità pubblica umana) (portug. saúde publica humana) (roum. sănătate publica umană) 

        Au sens de l’OMS, Santé publique humaine et Santé publique se confondent, ce qui n’est pas l’optique retenue par l’AEEMA, raison pour laquelle celle-ci propose une autre définition en accord avec celle qu’elle donne à Santé publique : 

        Ensemble de savoirs, de savoir-faire, de pratiques et de règles juridiques visant à connaître, expliquer, préserver et promouvoir la santé de populations humaines

        SANTÉ PUBLIQUE VÉGÉTALE

        (angl. plant public health) (esp. salud pública vegetal) (ital. sanità pubblica delle piante) (portug. saúde publica vegetal) (roum. sănătate publica vegetală) 

        Ensemble de savoirs, de savoir-faire, de pratiques et de règles juridiques visant à connaître, expliquer, préserver et promouvoir la santé de populations végétales.

        SANTÉ PUBLIQUE VÉTÉRINAIRE

        (angl. veterinary public health) (esp.salud pública veterinaria) (ital. sanità pubblica veterinaria) (portug. saúde pública veterinária) (roum. sănătate publică veterinară)

        Ce syntagme est surtout utilisé au sein de la profession vétérinaire, notamment à propos de la réglementation encadrant la lutte contre les maladies animales ainsi que la sécurité et l’hygiène des denrées animales et d’origine animale. En fonction de l’acception retenue pour le syntagme Santé publique, la définition de Santé publique vétérinaire est différente. 

        1/ Avec l’acception de l’OMS (centrée sur les populations humaines exclusivement), il s’agit du  

        « Domaine d’intervention des vétérinaires ainsi que des techniciens et assistants vétérinaires dans la santé publique humaine ». 

        Remarque : seules sont donc prises en compte par cette définition les maladies animales zoonotiques et les sujets tenant à l’hygiène des denrées animales et d’origine animale ainsi qu’aux résidus et contaminants pouvant être retrouvés dans celles-ci ; sauf à considérer que la lutte contre les maladies propres aux animaux contribue à la protection de la santé humaine grâce à la fourniture d’aliments, de services et de compagnie. La même incertitude existe avec la définition de l’OIE (cf. ci-dessous) qui utilise une expression semblable à celle de l’OMS pour la définition de la santé : « bien-être physique, mental et social de l’Homme ».

        2/ Définition de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) (institution créée en 1924 par Emmanuel Leclainche, sous l’appellation Office international des épizooties dont elle a gardé le sigle « OIE », après son changement de dénomination en 2003, jusqu'en 2022) : 
        « Composante de la santé publique axée sur l’application des sciences vétérinaires et qui inclut l’ensemble des actions qui sont en rapport direct ou indirect avec les animaux, leurs produits dérivés et leurs sous-produits, dès lors qu’elles contribuent à la protection et à l’amélioration du bien-être physique, mental et social de l’Homme ». 

        Remarque : cette définition laisse planer un doute sur la prise en compte ou non des actions portant sur les maladies propres aux animaux. On peut en effet s’interroger pour savoir si l’OIE considère que la prévention des maladies exclusivement animales et la lutte contre ces maladies contribuent ou non à la santé humaine (d’une part, par la fourniture optimale d’aliments pour cette espèce, d’autre part, par leurs services et leur compagnie).

        3/ Avec l’acception de l’AEEMA 2021 (santé de toutes populations, humaines, animales, végétales), il s’agit de : 

        « Domaine d’intervention des vétérinaires ainsi que des techniciens et assistants vétérinaires dans la santé publique de populations humaines ou animales ». 

        Remarque : dans ce cas, les maladies animales non zoonotiques sont prises en compte.

        4/ Une définition a été actualisée par l’Académie vétérinaire de France (juin 2021) pour SPV :  

        « Ensemble des actions collectives, principalement régaliennes, en rapport avec les animaux sauvages ou domestiques, leurs services et leurs productions entrant notamment dans la chaîne alimentaire, qui visent à préserver les santés humaine et animale – y compris l’état de bien-être – et la santé des écosystèmes. Elle contribue ainsi au développement durable et à la mise en œuvre du concept Une seule santé.

        Remarque : Cette définition indique que l’Académie vétérinaire (comme l’AEEMA) inclut désormais dans la Santé publique vétérinaire la lutte collective contre toutes les maladies animales, y compris celles ne présentant pas de caractère zoonotique (c’est-à-dire propres aux animaux) et donc non transmissibles à l’Homme.  

        Voir  santé publique

        SANTÉ PUBLIQUE/ ENVIRONNEMENT ou SANTÉ PUBLIQUE ENVIRONNEMENTALE

        (angl. environmental public health) (esp. salud pública ambiental) (ital. sanità pubblica ambientale) (portug. saúde pública ambiental) (roum. sănătate publică a mediului) 

        Ensemble de savoirs, de savoir-faire, de pratiques et de règles juridiques visant à connaître, expliquer, préserver et promouvoir un environnement abiotique sain (non pollué) pour les populations qui y vivent.

        SANTÉ VÉGÉTALE

        (angl. plant health) (esp. salud vegetal) (ital. sanità delle piante) (portug. vegetal saúde) (roum. sănătate vegetală) 

        Situation de la santé d’une population végétale à un moment donné ou pendant une période donnée

        Remarque 1 : la définition suivante est parfois utilisée pour désigner tout ce qui a trait à la santé de végétaux : « Domaine de connaissances, de méthodes et d’actions relatives aux maladies ou aux facteurs de santé de végétaux, en vue de préserver et promouvoir leur santé ». 

        Remarque 2 : les critères d’appréciation de la santé végétale ne sont pas toujours les mêmes selon les populations végétales, cultivées ou sauvages. La productivité d’une parcelle cultivée (céréales ou sylviculture) dépend de nombreux facteurs (ex. : cultivars, pratiques culturales, rotation des cultures, météorologie, etc.) et est très souvent recherchée sur la base d’une homogénéité spécifique (ce qui ne va pas sans inconvénients), alors que la santé d’une prairie naturelle ou d’une forêt repose sur la diversité élevée de ses peuplements.

        SÉCURITÉ SANITAIRE

        (angl. health security) (esp. seguridad sanitaria) (ital. sicurezza sanitaria) (portug. segurança sanitária) (roum. securitate sanitară)

        • Ensemble des mesures prévues et des actions entreprises en vue de protéger la santé des populations.
        • Niveau de protection résultant de l’ensemble des mesures prévues et des actions entreprises en vue de protéger la santé de populations.

        Exemples : dépistage des donneurs de sang porteurs du VIH, lutte contre les infections nosocomiales, potabilisation de l’eau, vaccinations obligatoires tant chez l’Homme que chez les animaux, contrôles aux frontières d’un pays pour l’importation d’animaux ou de végétaux...

        Remarque 1 : la sécurité sanitaire comprend l’ensemble des mesures contribuant à la protection des êtres vivants (Homme, animaux, végétaux) et à la maîtrise des risques sanitaires, notamment alimentaires et environnementaux.

        Remarque 2 : elle prend en compte le fonctionnement du système de soins et de prévention en santé humaine, animale et végétale.

        Remarque 3 : elle doit anticiper sur les conséquences des dangers, et les identifier précocement grâce aux dispositifs de veille sanitaire auxquels participent les agences de sécurité sanitaire.

        Voir  veille sanitaire

        SENSIBILITÉ (à un agent pathogène)

        (angl. susceptibility) (esp. sensibilidad) (ital. sensibilità) (portug. sensibilidade) (roum. sensibilitate)

        Aptitude à exprimer cliniquement l’action d’un agent pathogène.

        Remarque 1 : le terme « sensibilité », qui traduit l’aptitude à exprimer cliniquement l’action d’un agent pathogène, peut être appliqué à n’importe quel agent pathogène, alors que le terme « réceptivité » n’est utilisable que pour ceux qui se multiplient ou se développent, c’est-à-dire les agents pathogènes biologiques.

        Remarque 2 : un organisme sensible à un agent pathogène biologique y est forcément réceptif.

        Remarque 3 : à ne pas confondre avec la « réceptivité » à un agent pathogène biologique.

        Remarque 4 : au sein d’une espèce réceptive à un agent pathogène biologique, l’âge peut être un facteur important de sensibilité. Exemple : maladie d’Aujeszky chez le porc : les porcelets sous la mère sont malades et en meurent alors que les adultes peuvent ne pas présenter de symptôme ou seulement un syndrome général passager.

        Remarque 5 : parmi les espèces animales réceptives à un agent pathogène biologique, certaines sont sensibles (expriment cliniquement la maladie), d’autres peu ou pas. Exemple de la peste porcine africaine : porc et sanglier sont très sensibles, phacochère et potamochère ne sont pas sensibles.

        Voir  réceptivité

        SENSIBILITÉ (d’un test)

        (angl. sensitivity) (esp. sensibilidad) (ital. sensibilità) (portug. sensibilidade) (roum. sensibilitate)

        Probabilité d’obtenir une réponse positive par une technique de diagnostic ou de dépistage chez un sujet malade ou infecté.

        Exemple : 0,92 [0,88 ; 0,96]

        Remarque 1 : sensibilité et spécificité d’un test sont des qualités dites intrinsèques car indépendantes de la prévalence de la maladie.

        Remarque 2 : la sensibilité s’exprime par un chiffre entre 0 et 1, ou en pourcentage, avec un intervalle de confiance.

        Remarque 3 : la sensibilité est estimée dans une population composée exclusivement de sujets malades ou infectés et varie un peu en fonction des caractéristiques de cette population (race de l’espèce animale, ancienneté de l’infection, etc.).

        Remarque 4 : à ne pas confondre avec la « valeur prédictive d’un résultat positif ».

        Voir  spécificité d’un test, valeur prédictive d’un résultat positif

        SENTINELLE (animal)

        (angl. sentinel) (esp. centinela) (ital. (animale) sentinella) (portug. sentinela) (roum. santinelă)

        Animal choisi dans son milieu ou placé volontairement dans un milieu et suivi au cours du temps afin de détecter précocement, de manière qualitative ou quantitative, une exposition à un agent pathogène donné.

        Exemples : dans le passé, des canaris étaient utilisés dans des mines de charbon pour la détection de l’oxyde de carbone ; des mollusques, des poissons pour détecter une pollution dans l’eau.

        Remarque 1 : le choix d’un animal sentinelle repose sur sa grande réceptivité (et éventuellement sensibilité) ainsi que sur son exposition à l’agent pathogène qu’il est censé détecter.

        Remarque 2 : certains dispositifs de surveillance épidémiologique utilisent des sentinelles pour détecter l’apparition d’agents pathogènes surveillés ; exemple : les canards appelants pour la surveillance des virus de l’influenza aviaire.

        Voir  surveillance épidémiologique

        SEUIL D’IMMUNITÉ COLLECTIVE

        Voir  immunité collective

        SEUIL DE SIGNIFICATION

        (angl. level of significance) (esp. nivel o umbral de significación) (ital. livello di significatività) (portug. limite de significância) (roum. nivel de semnificație)

        Seuil de probabilité, fixé souvent à 5 p. cent, au-dessous duquel on rejette l’hypothèse nulle considérée comme trop invraisemblable.

        Exemple : les seuils classiques sont : 5 p. cent, 1 p. cent et 1 p. mille.

        Remarque 1 : le seuil de signification est fixé a priori par le chercheur : il correspond au risque alpha, c’est-à-dire au risque d’erreur par excès (affirmer l’existence de quelque chose qui n’existe pas). Une fois l’étude faite, le « degré de signification », p, correspondant aux résultats obtenus, est comparé avec le seuil de signification choisi, et cette comparaison permet de conclure à l’existence ou non d’une différence significative (au plan statistique).

        Remarque 2 : l’hypothèse nulle est l’hypothèse selon laquelle il n’existe pas de différence entre les deux valeurs comparées.

        Voir  risque alpha, degré de signification

        SEUIL ÉPIDÉMIQUE 

        (angl. epidemic threshold) (esp. umbral epidémico) (ital. soglia epidemica) (portug. limiar epidémico) (roum. nivel epidemic)

        Incidence d’une maladie à partir de laquelle on peut considérer qu’un processus épidémique est en cours.

        Exemple : utilisé pour la grippe hivernale. Pour l’Homme, Serfling a proposé une méthode de calcul permettant, à partir de données enregistrées pendant plusieurs années pour une endémie, de déterminer l’incidence attendue. Le seuil épidémique est obtenu en ajoutant 1,65 fois l’écart-type à l’incidence attendue. On considère qu’il y a épidémie lorsque l’incidence enregistrée est supérieure au seuil épidémique pendant trois semaines consécutives.

        Remarque 1 : la définition d’un seuil épidémique implique que la maladie soit l’objet d’une surveillance régulière et qu’elle survienne périodiquement. Ou bien (cf. deuxième définition du mot « épidémie »), que la maladie apparaisse dans une région indemne.

        Remarque 2 : pour certains auteurs, cette expression est utilisée pour désigner le nombre ou la densité de sujets réceptifs nécessaire pour qu’une épidémie puisse survenir. Cette définition est concevable avec la première définition du mot « épidémie » (cf. « épidémie »), mais moins avec la deuxième.

        Voir  épidémie

        SEUIL ÉPIZOOTIQUE

        (angl. epidemic threshold in animals; epizootic threshold) (esp. umbral epizoótico) (ital. soglia di epizoozia) (portug. limiar epizoótico) (roum. nivel epizootic)

        Transposition, chez l’animal, du seuil épidémique.

        Voir  seuil épidémique

        SIGNE CLINIQUE

        (angl. clinical sign) (esp. signo clínico) (ital. segno clinico) (portug. sinal clínico) (roum. )

        Élément constaté ou recherché par un clinicien au cours d’un examen clinique, utile au diagnostic.

        Exemple : bruits perçus à la percussion ou l’auscultation du thorax, réflexes recherchés, déclenchement auriculaire du prurit, etc.

        Remarque 1 : la recherche de signes cliniques permet de compléter le tableau clinique des symptômes décrits par le patient (ou son propriétaire) ou constatés par le clinicien.

        Remarque 2 : les termes « symptôme » et signe clinique sont souvent utilisés indifféremment.

        Remarque 3 : d’autres signes, résultant de diverses investigations (analyses de laboratoire, examen radiologique, échographique, etc.) permettent de compléter le diagnostic clinique : signes biologiques, radiographiques, échographiques, etc.

        Voir  symptôme 

        SONDAGE

        (angl. survey) (esp. sondeo) (ital. sondaggio) (portug. sondagem) (roum. sondaj)

        Recherche d’informations sur une population, par l’étude d’un échantillon de cette population.

        Remarque 1 : certains auteurs considèrent que les termes de « sondage » et d’ « échantillonnage » sont synonymes. En fait, dans un sondage, les opérations ne s’arrêtent pas à l’échantillonnage mais comprennent aussi la récolte des données et leur traitement.

        Voir  échantillonnage

        SPÉCIFICITÉ (d’un test)

        (angl. specificity) (esp. especificidad) (ital. specificità) (portug. especificidade) (roum. specificitate)

        Probabilité d’obtenir une réponse négative par une technique de diagnostic ou de dépistage chez un sujet indemne de la maladie ou de l’infection recherchée.

        Exemple : 0,98 [0,96 ; 0,99]

        Remarque 1 : comme la sensibilité d’un test, la spécificité est une qualité intrinsèque, indépendante de la prévalence de la maladie.

        Remarque 2 : elle s’exprime par un chiffre compris entre 0 et 1 ou par un pourcentage, avec un intervalle de confiance.

        Remarque 3 : à ne pas confondre avec la « valeur prédictive d’un résultat négatif ».

        Remarque 4 : la spécificité est estimée dans une population composée exclusivement de sujets indemnes et, bien que qualifiée de caractéristique intrinsèque, elle varie de manière assez importante en fonction du contexte (en particulier, présence ou non d’agents pathogènes possédant des antigènes communs avec celui que le test est censé révéler) dans lequel elle est évaluée.

        Voir  sensibilité d’un test, valeur prédictive d’un résultat négatif

        SPILLOVER (terme anglais)

        (angl. spillover) (esp. propagación) (ital. picco) (portug. « spillover » ; (alastramento ) (roum.)

        Mot anglais évoquant la notion de « débordement » et, à ce titre, pouvant correspondre, en épidémiologie, à l’atteinte accidentelle d’une espèce réceptive mais habituellement non touchée par un agent pathogène biologique donné.

        Exemples : chevaux et personnes, par rapport aux chauves-souris frugivores pour le virus Hendra; porcs et personnes, idem pour le virus Nipah ; Homme pour des coronavirus largement répandus chez des chauves-souris ; carnivores pour le virus de la maladie d’Aujeszky ; sanglier pour la tuberculose à Mycobacterium bovis

        Remarque 1 : selon les maladies et les circonstances, une même espèce animale peut se comporter vis-à-vis d’un agent pathogène donné comme un « hôte accidentel » (spillover host) jouant le rôle de « cul-de-sac épidémiologique » (dead end host) ou, parfois, assurer la transmission intra-espèce, avec un R0 faible. Elle peut même, en fonction des circonstances, devenir parfois un « hôte réservoir » (maintenance host) (exemple : le sanglier pour la tuberculose à Mycobacterium bovis dans certaines régions d’Espagne).

        Remarque 2 : la transmission « en retour » à un hôte réservoir à partir d’un hôte accidentel est qualifiée en anglais de « spillback ».

        Voir  hôte accidentel, réceptivité, barrière d’espèce, franchissement de la barrière d’espèce

        STATISTIQUE

        (angl. statistics) (esp. estadistica) (ital. statistica ) (portug. estatistica) (roum. statistică)

        Ensemble des méthodes (dérivées des mathématiques appliquées et du calcul des probabilités) qui permettent de rassembler et d’analyser des données numériques.

        Exemple : test statistique pour comparer les résultats obtenus sur deux échantillons.

        Remarque 1 : à ne pas confondre avec les « statistiques ».

        Voir statistiques

        STATISTIQUE BAYESIENNE

        (angl. Bayesian statistics) (esp. estadística bayesiana) (ital. statistica bayesiana (inferenza bayesiana)) (portug. estatística bayesiana) (roum. statistică bayesiană)

        Méthode d’inférence statistique permettant, à partir des connaissances initiales et des incertitudes (a priori) disponibles sur un paramètre étudié (dires d’experts, littérature) ainsi que des données collectées, d’obtenir une distribution a posteriori qui reflète l’incertitude sur le paramètre étudié.

        Remarque 1 : l’inférence bayésienne peut être utilisée dans de nombreux domaines : évaluation de tests de dépistage, analyses d’études géographiques, étude de l’évolution de maladies, études analytiques…

        Remarque 2 : en statistique bayésienne, les résultats sont exprimés sous la forme d’une valeur centrale à laquelle est associé un « intervalle de crédibilité » déduit de la distribution a posteriori.

        Voir  théorème de Bayes, intervalle de crédibilité 

        STATISTIQUE DESCRIPTIVE

        (angl. descriptive statistics) (esp. estadistica descriptiva) (ital. statistica descrittiva) (portug. estatistica descritiva) (roum.  )

        Ensemble de méthodes statistiques qui ont pour objet de résumer quantitativement l’information récoltée sur une population

        STATISTIQUES

        (angl. statistics) (esp. estadisticas) (ital. statistiche) (portug. estatisticas) (roum.   )

        Ensemble de données numériques résultant d’un traitement statistique.

        Exemple : nombres de foyers de maladie de Schmallenberg apparus chez les bovins, les ovins et les caprins dans les différents pays d’Europe infectés en 2012.

        Remarque 1 : à ne pas confondre avec la « statistique ».

        Voir  statistique

        STRATE

         (angl. stratum; strata (plural)) (esp. estrato) (ital. gruppo ; categoria ; strato ) (portug. Estrato ; categoria) (roum.    )

        Sous-ensemble d’une population, plus homogène au regard d’un caractère donné.

        Exemple : strates fondées sur l’âge des animaux d’un élevage.

        Voir  stratification

        SUIVI ÉPIDÉMIOLOGIQUE CONTINU

        (angl. epidemiological monitoring) (esp. seguimiento epidemiologico continuo) (ital. monitoraggio continuo) (portug. acompanhamento epidemiologico) (roum.    )

        Synonyme : suivi épidémiologique, suivi continu

        Observation régulière d’une maladie donnée au sein d’une population.

        Remarque 1 : pour certains auteurs, suivi épidémiologique continu et surveillance épidémiologique sont synonymes. Pour d’autres, le suivi épidémiologique continu se distingue de la surveillance épidémiologique car il ne porte que sur une seule maladie et dans une seule espèce.

        Voir  surveillance épidémiologique

        SUIVI SANITAIRE D’ÉLEVAGE 

        (angl. herd health program) (esp. programa sanitario ganadero) (ital. programma sanitario d’allevamento ) (portug. Acompanhamento sanitario do efectivo) (roum. XXX)

        Ensemble de mesures de santé, organisé en un plan, visant à développer la qualité sanitaire des élevages.

        SURVEILLANCE ACTIVE

        Voir  surveillance programmée

        SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

        (angl. epidemiological surveillance) (esp. vigilancia epidemiológica) (ital. sorveglianza epidemiologica) (portug. vigilância epidemiológica) (roum. supraveghere epidemiologică)

        Synonyme : épidémiosurveillance

        Méthode fondée sur des enregistrements de données permettant de suivre de manière régulière et prolongée l’état de santé ou les facteurs de risque d’une population définie, en particulier de déceler l’apparition de processus pathologiques et d’en étudier le développement dans le temps et dans l’espace, en vue de l’adoption de mesures appropriées de lutte.

        Exemple : surveillance épidémiologique de la rage animale.

        Voir  épidémiovigilance

        SURVEILLANCE ÉVÉNEMENTIELLE

        (angl. passive surveillance) (esp. vigilancia pasiva) (ital. sorveglianza passiva) (portug. vigilância passiva) (roum. supraveghere pasivă)

        Synonyme : surveillance passive

        Activité de surveillance reposant sur la déclaration spontanée des cas ou des suspicions d’une maladie par les acteurs impliqués dans sa surveillance.

        Exemple : surveillance des suspicions de fièvre aphteuse clinique en France.

        Remarque 1 : la qualification « événementielle » de la surveillance est préférée à la qualification « passive » qui a une connotation péjorative ne traduisant pas l’importance des efforts de sensibilisation et d’animation qui doivent être mis en œuvre pour que cette surveillance soit efficace.

        Remarque 2 : la qualification « événementielle » de la surveillance n’a été introduite que récemment en France et n’est pas encore répercutée internationalement, même si un consensus se dégage parmi les épidémiologistes au niveau international pour convenir que la qualification « passive » est inappropriée.

        Voir  surveillance programmée

        SURVEILLANCE PASSIVE

        Voir  surveillance événementielle

        SURVEILLANCE PROGRAMMÉE

        (angl. active surveillance) (esp. vigilancia activa) (ital. sorveglianza attiva) (portug. vigilância activa) (roum. supraveghere activă)

        Synonyme : surveillance active

        Méthode de surveillance reposant sur l’acquisition de données par des actions programmées à l’avance et selon une méthode permettant le plus souvent d’inférer les résultats trouvés à la population suivie.

        Exemple : surveillance sérologique de la brucellose en France.

        Remarque 1 : la qualification « programmée » de la surveillance a été introduite en remplacement de la qualification « active » en miroir du remplacement de la surveillance « passive », qui avait une connotation péjorative, par surveillance « événementielle ».

        Remarque 2 : la qualification « programmée » de la surveillance n’a été introduite que récemment en France et n’est pas encore répercutée internationalement.

        Voir   surveillance événementielle

        SURVEILLANCE SYNDROMIQUE

        (angl. syndromic surveillance ; early warning system; outbreak detection system; health indicator surveillance) (esp. vigilancia sindrómica) (ital. sorveglianza sindromica) (portug. vigilância sindrómica) (roum. supraveghere sindromică)

        Suivi en continu d’un ou plusieurs indicateurs non spécifiques du danger surveillé, reflétant l’état de santé d’une population et permettant d’assurer la détection précoce d’un risque infectieux ou non, déjà connu ou non, ou d’évaluer l’impact ou l’absence d’impact de ce risque sur la santé de cette population.

        Exemples : surveillance de la mortalité bovine afin d’évaluer l’impact de l’épizootie de fièvre catarrhale ovine (dispositif OMAR en France ou Provimer en Espagne) ; suivi du nombre de résultats de laboratoire non conclusifs afin d’identifier la survenue d’un nouvel agent pathogène (dispositif Farmfile au Royaume-Uni).

        Remarque 1 : la surveillance syndromique est un concept récent (fin du XXème siècle).

        Remarque 2 : deux types de surveillance syndromique peuvent être distingués : la surveillance syndromique non spécifique qui vise à détecter la survenue d’un phénomène inconnu, d’une maladie émergente ou ré-émergente, et la surveillance syndromique spécifique qui a pour objectif de détecter précocement une maladie connue (par exemple, suivi du syndrome grippal pour détecter précocement le début du pic épidémique de la grippe).

        Remarque 3 : la majorité des systèmes de surveillance syndromique utilisent des données déjà collectées par ailleurs pour un objectif différent (exemple : données de mortalité bovine collectées pour garantir la traçabilité et utilisées en surveillance syndromique pour la détection de maladies émergentes ou l’évaluation de l’impact d’un phénomène).

        Remarque 4 : la surveillance syndromique est souvent définie comme reposant sur une collecte des données en temps réel, ce qui n’est toutefois pas nécessaire lorsqu’il s’agit d’évaluer de manière rétrospective l’impact ou l’absence d’impact d’un phénomène sur la santé d’une population.

        Remarque 5 : la surveillance syndromique ne vise pas à remplacer les systèmes de surveillance traditionnels existants mais vient en complément de ces derniers pour améliorer les performances globales de la surveillance.

        Voir surveillance épidémiologique

        SUSCEPTIBILITÉ

        (angl. susceptibility) (esp. susceptibilidad) (ital. suscettibilità) (portug. suscetibilidade) (roum. susceptibilitate)

        Synonyme : réceptivité 

        Pour un être vivant : Manque d’aptitude à résister face à une agression biologique, chimique ou physique.

        Remarque 1 : en pathologie infectieuse animale, en France, ce terme est peu utilisé. On lui préfère habituellement les termes de « réceptivité » et « sensibilité » à un agent pathogène.

        Remarque 2 : susceptibilité, sensibilité et réceptivité s’expriment par un même mot en anglais : « susceptibility ».

        Remarque 3 : la susceptibilité s’exprime vis-à-vis de n’importe quel type d’agent pathogène alors que la réceptivité n’a trait qu’aux agents pathogènes biologiques.

        Voir  réceptivité, sensibilité

        SYMPTOME

        (angl. symptom) (esp. síntoma) (ital. sintomo) (portug. sintoma) (roum. simptom)

        Manifestation spontanée d’une maladie, perçue subjectivement par le malade ou constatée objectivement par un observateur.

        Remarque 1 : on peut distinguer deux catégories de symptômes :

        - des symptômes « subjectifs », qui sont ressentis par le malade mais échappent à l’observateur : douleur, céphalée, vertige, etc. ;

        - des symptômes « objectifs », pouvant être constatés lors d’un examen clinique par l’observateur (prurit, diarrhée, toux, etc.).

        Remarque 2 : au cours d’un examen clinique, le clinicien peut également constater ou provoquer des « signes cliniques », utiles pour le diagnostic : congestion, œdème, souffle cardiaque, râles pulmonaires…. La confusion entre symptôme et signe clinique est fréquente.

        Remarque 3 : pour les auteurs anglophones, seules les manifestations perçues par le malade peuvent être qualifiées de symptômes, les autres manifestations devant être appelées 'signes cliniques'. Dans ces conditions, chez les animaux, seuls des signes cliniques seraient manifestés.

        Remarque 4 : l’expression « symptôme clinique » est un pléonasme.

        Voir  signe clinique

        SYNDROME

        (angl. syndrome) (esp. síndrome) (ital. sindrome) (portug. síndrome) (roum. sindrom)

        Ensemble de signes cliniques, de symptômes et de modifications morphologiques, fonctionnelles, zootechniques ou biochimiques d’un organisme, constituant une entité morbide pouvant être provoquée par des causes variées ou d’origine mal connue.

        Exemple : syndrome grippal : fièvre, céphalées, courbatures…

        Remarque 1 : une chute de ponte dans un élevage de poules pondeuses ou une baisse de production de lait dans un élevage de bovins laitiers peut constituer un syndrome.

        Voir  signe clinique, symptôme

        SYSTÈME D’INFORMATION GÉOGRAPHIQUE, SIG 

        (angl. geographic information system, GIS) (esp. sistema de información geográfico, SIG) (ital. sistema di informazione geografica, SIG (georeferenziazione)) (portug. sistema de informação geográfica, SIG) (roum. sistem de informare geografică, SIG)

        Outil permettant l’acquisition, le stockage, la mise à jour, l’intégration, l’analyse spatiale, la visualisation et la restitution de données numériques localisées dans l’espace par leurs coordonnées géographiques.

        Remarque 1 : l’ensemble du système est constitué de matériels [ordinateurs et GPS (Global Positioning System, ou système de positionnement global)), logiciels, données, méthodes et utilisateurs.

        Remarque 2 : chaque type d’objet est représenté par une couche d’information spécialisée ; par exemple, des couches avec les élevages, les villes, les cours d’eau, l’occupation du sol, le relief, la composition du sol, le taux d’infection des cheptels, etc. Le SIG permet de superposer ces couches en fonction de leur position dans l’espace.

        Remarque 3 : les SIG sont utilisés dans de très nombreux domaines : urbanisme, aménagement du territoire, environnement, agriculture, foresterie, géologie, transports, marketing, épidémiologie humaine, animale ou végétale, etc.

        Remarque 4 : les analyses réalisées par ces systèmes permettent par exemple de savoir si les cas d’un regroupement géographique sont liés entre eux (agrégat) ou si ce regroupement est aléatoire.

      T

        TABLEAU DE CONTINGENCE

        (angl. contingency table) (esp. tabla de contingencia) (ital. tabella di contingenza) (portug. tabela de contingência ; tabela de dupla entrada) (roum. XXX)

        Tableau statistique représentant les distributions de deux ou plusieurs caractères qualitatifs.

        Exemple : tableau de contingence indiquant pour les sujets infectés et les sujets indemnes d’une maladie dans une population de 1000 sujets, les réponses obtenues avec un test de dépistage de cette maladie

         

        Infectés

        Indemnes

        Total

        Test +

        184

        116

        200

        Test -

        21

        779

        800

        Total

        205

        1000

        1000

        Remarque 1 : l’exemple ci-dessus montre un tableau de contingence très simple qui croise deux caractères qualitatifs binaires.

        TAILLE DE L’ÉCHANTILLON

        (angl. sample size) (esp. tamano de la muestra) (ital. dimensione del campione) (portug. tamanho da amostra) (roum. dimensiunea eșantionului; mărimea eșantionului)

        Synonyme : effectif de l’échantillon 

        Nombre d’unités statistiques ou de sujets dans un échantillon.

        Exemple : échantillon de 60 élevages de porcs pour une population de 900 élevages.

        Remarque 1 : la taille de l’échantillon est fixée en fonction de la prévalence attendue du phénomène de santé étudié (épidémiologie descriptive) ou de la différence supposée entre les groupes étudiés (épidémiologie analytique). Elle conditionne la « précision relative » du résultat (épidémiologie descriptive) ou la « puissance » de l’étude pour identifier un facteur de risque (épidémiologie analytique).

        Voir  précision relative, puissance, unité statistique

        TAUX

        (angl. rate) (esp. tasa) (ital. tasso) (portug. taxa) (roum. rată)

        • Au sens large : rapport entre deux effectifs dont l’un, le numérateur, fait partie de l’autre, le dénominateur.

        Remarque 1 : dans cette acception, un taux correspond à une « proportion » de l’ensemble des observations : a/(a + b). Il s’exprime souvent, par commodité, en pour cent, pour mille, etc.

        Remarque 2 : à différencier de « ratio », au sens restreint de rapport entre deux effectifs différents et indépendants.

        Exemple : taux de prévalence de cheptels brucelliques = nombre de cheptels brucelliques/nombre total de cheptels.

        • Au sens restreint : vitesse de survenue d’un évènement au cours du temps, exprimée par le nombre d’évènements observés par unité de temps, rapporté à la population soumise au risque.

        Remarque 3 : dans cette acception, un taux correspond à l’expression de l’intensité d’un mouvement, d’un flux, pendant une période donnée.

        Remarque 4 : dans certains cas, le dénominateur peut prendre en compte la durée d’exposition des sujets réceptifs en ne retenant que la durée pendant laquelle les sujets sont susceptibles de contracter la maladie ; d’où les notions « d’animal-temps » et de « personne-année ».

        Exemples : taux d’incidence, taux de morbidité, taux de mortalité…

        Voir ratio, animal-temps, personne-année

        TAUX D’INCIDENCE

        (angl. incidence rate) (esp. tasa de incidencia) (ital. tasso di incidenza) (portug. taxa de incidência) (roum. rata incidenței)

        Synonyme : densité d’incidence

        Nombre de cas (ou de foyers) nouveaux pendant une période donnée rapporté au nombre de sujets- (ou de cheptels-) années.

        Remarque 1 : en fait, comme pour le taux de prévalence, les résultats obtenus lors d’une enquête ou par un système d’épidémiosurveillance permettent de connaître un taux d’incidence apparente, plus ou moins éloigné du taux d’incidence réelle en fonction des qualités intrinsèques du test de dépistage/diagnostic et de l’efficacité du système d’épidémiosurveillance.

        Remarque 2 : si les effectifs de la population sont très fluctuants pendant la période considérée, il est souhaitable d’utiliser comme dénominateur du taux les nombres de sujets-années ou de cheptels-années plutôt que ceux de sujets ou de cheptels.

        Remarque 3 : plus une maladie est rare, plus le taux d’incidence apparente risque d’en surestimer la fréquence.

        Voir   incidence, sujet-année, cheptel-année

        TAUX DE LÉTALITÉ

        (angl. case fatality rate; lethality rate) (esp. tasa de letalidad) (ital. tasso di letalità) (portug. taxa de letalidade) (roum. rata letalității)

        Nombre de morts pendant une période donnée rapporté au nombre de malades de la population.

        Exemples : 30 morts (sur 100 malades) dans un effectif de 600 animaux : 30/100 = 30 % ; pour la rage du chien, le taux est de 100 %.

        Remarque 1 : à distinguer du « taux de mortalité ».

        Remarque 2 : en fait, il s’agit d’une « proportion » et non pas d’un « taux » (au sens restreint) car il ne mesure pas la vitesse d’apparition de la mort mais la proportion des cas mortels parmi les malades.

        Remarque 3 : le taux de létalité renseigne exclusivement sur la gravité clinique de la maladie.

        Voir  tauxlétalité, taux de mortalité

        TAUX DE MORBIDITÉ

        (angl. morbidity rate) (esp. tasa de morbilidad) (ital. tasso di morbilità) (portug. taxa de morbilidade) (roum. rata morbidității)

        Nombre de sujets atteints d’une maladie donnée, pendant une période donnée ou à un instant donné, rapporté au nombre de sujets de la population.

        Exemple : 100 malades (desquels 30 meurent) dans un effectif de 600 animaux : 100/600 = 16,7 %

        Remarque 1 : le taux de morbidité renseigne sur la capacité de diffusion d’une maladie cliniquement exprimée.

        Remarque 2 : pour une maladie, un taux de morbidité permet d’en quantifier l’incidence ou la prévalence des cas cliniques.

        Voir  morbidité, taux de mortalité, taux de létalité

        TAUX DE MORTALITÉ

        (angl. mortality rate) (esp. tasa de mortalidad) (ital. tasso di mortalità) (portug. taxa de mortalidade) (roum. rata mortalității)

        Nombre de sujets morts d’une maladie donnée, pendant une période donnée, rapporté au nombre de sujets de la population.

        Exemple : 30 morts (sur 100 malades) dans un effectif de 600 animaux : 30/600 = 5 %.

        Remarque 1 : à distinguer du « taux de létalité » (morts/malades).

        Remarque 2 : le taux de mortalité renseigne à la fois sur la capacité de diffusion d’une maladie cliniquement exprimée (comme le « taux de morbidité ») et sur sa gravité (comme le « taux de létalité »).

        Voir  mortalité, taux de létalité

        TAUX DE PRÉVALENCE 

        (angl. prevalence rate ; prevalence) (esp. tasa de prevalencia) (ital. tasso di prevalenza) (portug. taxa de prevalência) (roum. rata prevalenței)

        Synonyme : prévalence relative

        Nombre total de cas (ou de foyers) pendant une période ou à un instant donné rapporté au nombre de sujets (ou de cheptels) de la population.

        Exemple : 25 foyers d’une maladie au cours de l’année 2012 au sein d’une population de 2 500 élevages : taux de prévalence : 25/ 2 500 = 1 %.

        Remarque 1 : en fait, il s’agit d’une « proportion » et non pas d’un « taux » (au sens restreint) car il ne mesure pas la vitesse d’apparition des cas (comme le fait l’incidence) mais la proportion des cas (ou des foyers) parmi la population.

        Remarque 2 : dans une enquête, les résultats obtenus permettent d’estimer, à partir d’un échantillon, dans un premier temps le « taux de prévalence apparente » de la maladie dans la population. En fonction des connaissances disponibles sur la sensibilité et la spécificité du test de dépistage utilisé, il est ensuite possible d’en déduire le taux de prévalence probable, plus proche du « taux de prévalence réelle » que le taux de prévalence apparente.

        Remarque 3 : en surveillance épidémiologique, le taux de prévalence d’une maladie dépend de l’efficacité du système de surveillance.

        Voir  taux, prévalence, prévalence réelle

        TAUX DE PRÉVALENCE APPARENTE

        (angl. apparent prevalence rate; apparent prevalence) (esp. tasa de prevalencia aparente) (ital. tasso di prevalenza apparente) (portug. taxa de prevalência aparente) (roum. rata prevalenței aparente)

        Taux de prévalence résultant de l’utilisation des moyens d’identification de la maladie.

        Remarque 1 : comme pour la prévalence apparente (par rapport à la prévalence réelle), le taux de prévalence apparente peut être surestimé ou sous-estimé par rapport au taux de prévalence réelle. Ceci dépend en particulier de la sensibilité (individuelle et troupeau) et de la spécificité (individuelle et troupeau) du test de dépistage/diagnostic, ainsi que de l’efficacité du système de surveillance.

        Remarque 2 : plus la maladie est rare, plus le taux de prévalence apparente risque d’en surestimer la fréquence.

        Remarque 3 : le taux de prévalence apparente résultant d’un système de surveillance peu efficace sous-estime le taux de prévalence réelle.

        Voir prévalence apparente, taux de prévalence

        TAUX DE RÉPONSE (à une enquête)

        (angl. response rate) (esp. taxa de respuesta) (ital. tasso di riposta) (portug. taxa de resposta) (roum. rata de răspuns)

        Nombre de sujets ayant répondu à une enquête rapporté au nombre de sujets ayant été soumis à l’enquête.

        Exemple : 150 réponses sur 600 éleveurs sollicités : 15/600 = 25 %

        Remarque 1 : le taux de réponse varie notamment en fonction du mode de sollicitation (par courrier postal, par courrier électronique, par téléphone, rencontre…).

        Remarque 2 : le complément à 1 du taux de réponse correspond au taux de non répondeurs.

        Remarque 3 : dans une enquête, plus le taux de réponse est élevé, plus le risque de biais dû aux non répondeurs a tendance à diminuer si la distribution des non répondeurs n’est pas aléatoire.

        TAUX DE REPRODUCTION DE BASE (d’une maladie) R0

        (angl. basic reproductive rate; basic reproduction ratio; basic reproductive number) (esp. número básico de reproducción) (ital. tasso base (basale) di riproduzione) (portug. taxa básica de reprodução) (roum. rata de reproducere a unei boli)

        Synonyme : R0

        Nombre moyen de cas (ou de foyers) secondaires provoqués par un sujet (ou un élevage) atteint d’une maladie transmissible au sein d’une population entièrement réceptive.

        Exemples :
        pour la grippe humaine saisonnière : de l’ordre de 1,5-2,5
        pour la peste bovine : de l’ordre de 4,6

        pour la rougeole : de l’ordre de 15.

        Remarque 1 : le taux de reproduction de base est symbolisé par R0.

        Remarque 2 : pour une maladie contagieuse, il dépend notamment de l’intensité de l’excrétion de l’agent pathogène, de sa voie et de sa durée ainsi que de la densité de population de(s) l’espèce(s) réceptive(s) exposée(s).

        Remarque 3 : pour une maladie transmissible non contagieuse, il dépend notamment de l’intensité (niveau de bactériémie ou de virémie chez l’hôte) et de la durée de la source de l’agent pathogène, de la « capacité vectorielle » en cas de transmission par vecteur, et de la densité de population de(s) l’espèce(s) réceptive(s).

        Remarque 4 : l’unité épidémiologique habituellement prise en compte pour l’expression du taux de reproduction de base d’une maladie est le sujet réceptif (personne, animal). On peut exprimer un R0 intra-espèce et un R0 inter-espèces.

        En épidémiologie animale, pour laquelle l’unité épidémiologique la plus importante est le troupeau (ou l’élevage), on peut exprimer un R0 intra-élevage et un R0 inter-élevages. Par exemple, à Chypre le R0 inter-élevages pour la tremblante a été estimé entre 1,4 et 1, 8 après son apparition dans l’ile en 1985. Aux Pays-Bas, en 2003, le R0 inter-élevages pour le virus influenza H7N7 a été estimé à 6,5 dans une région et à 3,1 dans une autre.

        Remarque 5 : plus la valeur de R0 est élevée, plus la maladie correspondante se transmet intensément et peut provoquer une épidémie ou une épizootie : une valeur de R0 supérieure à 1 provoque une augmentation de l’incidence ; une valeur de R0 inférieure à 1 conduit à une diminution progressive du nombre de nouveaux cas et, potentiellement, à la disparition de la maladie dans la zone considérée.

        Remarque 6 : dans une population donnée, initialement entièrement réceptive, le taux de reproduction de base, R0, diminue au cours du temps en raison, d’une part, de l’augmentation de la population de sujets résistants et, d’autre part, des mesures de lutte qui sont en général appliquées. Il devient le taux de reproduction effectif ou RE.

        Remarque 7 : en l’absence de mesures de lutte, la diminution de la valeur de RE au cours du temps est fonction notamment de la dynamique de renouvellement de la population réceptive. En cas de renouvellement lent (par exemple pour des espèces animales à vie économique longue comme les bovins) (et un R0 élevé), le Re peut diminuer rapidement et la maladie tendre vers l’extinction, au moins localement (c’est ce qui est espéré pour l’infection par virus Schmallenberg dans les pays et les zones où le virus est apparu en Europe en 2011 et où sa diffusion intra- et inter-cheptels a été intense). Cette tendance peut être accélérée, bien sûr, par les éventuelles mesures de lutte qui seraient appliquées. En cas de renouvellement rapide (pour les espèces à vie économique courte, comme les volailles par exemple) (et un R0 modéré), un équilibre peut s’instaurer entre l’agent pathogène et la population et l’agent pathogène continuer à circuler pendant longtemps.

        Remarque 8 : dans la lutte contre une épidémie/épizoootie, l’objectif des mesures appliquées est de contribuer à faire baisser le RE au-dessous de la valeur de 1, dès que possible et le plus possible. Les efforts nécessaires (par exemple le taux d’application d’une vaccination) pour atteindre cet objectif sont d’autant plus importants que la valeur du R0 est élevée.

        Voir  taux de reproduction effectif (RE),  contagiosité, infectiosité, capacité vectorielle, 

        TAUX DE REPRODUCTION EFFECTIF (d’une maladie) RE

        (angl. effective reproductive rate; effective reproduction ratio; effective reproductive number) (esp. tasa de reproducción efectiva) (ital. tasso di riproduzione effettivo) (portug. taxa efectiva/efetiva de reprodução) (roum. rata efectivă de reproducere a unei boli) 

        Synonyme : RE

        Nombre moyen de cas secondaires provoqués par un sujet atteint d’une maladie transmissible au sein d’une population composée de sujets réceptifs et de sujets devenus résistants.

        Remarque 1 : la résistance de sujets réceptifs peut survenir spontanément (après contact avec l’agent pathogène biologique et acquisition d’une immunité ou grâce à l’immunité passive d’origine maternelle) ou être acquise grâce à la vaccination.

        Remarque 2 : le taux de reproduction effectif (RE) correspond à la circulation d'une maladie dans une population composite sur le plan immunitaire alors que le « taux de reproduction de base » (R0) correspond à la circulation d'une maladie dans une population entièrement réceptive (début d'une épizootie provoquée, par exemple, par une maladie exotique).

        Remarque 3: le RE est inférieur au R0 et il l’est d’autant plus que la proportion de sujets résistants dans la population est élevée.
        Si X est la proportion (décimale, de 0 à 1) de sujets demeurés réceptifs dans la population, on a :
        RE = R0 * X
         
        Exemple : R0 = 10
        X = 0,2
        RE = 10 * 0,2 = 2

        Pour une maladie dont le R0 est 10, dans une population dont 80 % des sujets réceptifs sont devenus résistants, le RE est de 2.

        Remarque 4 : dans la lutte contre une maladie transmissible, l’objectif est d’atteindre un RE inférieur à 1 le plus rapidement possible, dans des limites économiquement supportables. Compte tenu de la formule ci-dessus, liant le taux de reproduction effective au taux de reproduction de base et à la proportion de sujets réceptifs (c’est-à-dire au complément à 1 de la proportion de sujets devenus résistants grâce à la vaccination par exemple), on comprend que pour amener le RE à une valeur inférieure à 1, la proportion de sujets à vacciner est d’autant plus importante que le R0 est élevé (cf. « immunité collective »).

        Voir  taux de reproduction de base (R0), immunité collective

        TEST STATISTIQUE

        (angl. statistical test) (all. statisticher Test) (esp. test estadístico) (ital. test stastistico) (portug. teste estatístico) (roum.      )

        Règle de décision entre deux hypothèses concernant une population, au vu des observations obtenues sur un échantillon.

        Remarque 1 : les deux hypothèses sont l'hypothèse nulle (H0) et l'hypothèse alternative (H1). En fonction de la valeur des observations obtenues sur l'échantillon, la décision se fera en faveur de l'une ou l'autre des deux hypothèses. Cette procédure comporte des erreurs, liées aux fluctuations d'échantillonnage.Les situations possibles sont présentées dans le tableau ci-dessous.

        Tableau  : Différentes situations relatives à la réalité et aux conclusions d'un test statistique.

         

         

         

        RÉALITÉ

         

         

         

        H0

        H1

        Décision

        Accepter H0

        1-alpha

        bêta

         

        Rejeter H0

        alpha

        1 - bêta

        L'erreur alpha, ou risque de première espèce, correspond au rejet de H0 alors qu'H0 est vraie. L'erreur bêta, ou risque de deuxième espèce, correspond à l'acceptation de H0 alors qu'H0 est fausse. La quantité 1 - bêta est la puissance du test

        THÉORÈME DE BAYES 

        (angl. Bayes’ theorem) (esp. teorema de Bayes) (ital. teorema di Bayes) (portug. teorema de Bayes) (roum. teorema lui Bayes)

        Théorème utilisé en inférence statistique pour actualiser l’estimation d’un paramètre à partir de données nouvelles : si A et B sont deux évènements quelconques d’un ensemble E, dont les probabilités sont P, alors : P(A|B) =

        Exemple : estimation de la probabilité qu’un individu soit atteint d’une maladie, sachant qu’il a obtenu un résultat positif à un test de dépistage et connaissant les caractéristiques (Se, Sp) du test et la prévalence de la maladie dans la population.

        Remarque 1 : ce théorème, relatif aux probabilités conditionnelles, a été développé par le révérend Thomas Bayes (1702-1761).

        Voir statistique bayésienne  

        TRANSMISSION (d’un agent pathogène biologique)

        (angl. transmission of an infection) (esp. transmisión de una enfermedad) (ital. trasmissione (di un agente patogeno biologico)) (portug. transmissão de uma doença) (roum. transmiterea unei boli)

        Synonyme : transmission d’une maladie

        Action de faire passer un agent pathogène biologique d’un hôte à un sujet réceptif.

        Remarque 1 : elle peut être directe, indirecte ou par vecteur (de façon mécanique ou biologique), horizontale ou verticale (d’un parent à un descendant).

        Remarque 2 : la connaissance des modes de transmission d’une maladie est capitale pour la prise de mesures de lutte efficaces.

        Remarque 3 : elle peut conduire ou non à l’expression clinique d’une maladie.

        Remarque 4 : la capacité (intensité) de la transmission à partir d’un hôte peut être exprimée par le taux de reproduction de base, R0

        Voir  maladie transmissible, taux de reproduction de base (R0)

        TRANSMISSION (d’une maladie)

        Voir  transmission (d’un agent pathogène biologique)

        TRANSMISSION DIRECTE (d’un agent pathogène biologique)

        (angl. direct transmission) (esp. transmisión directa) (ital. trasmissione diretta) (portug. transmissão directa) (roum. transmitere directă)

        Synonyme : transmission par contact direct

        Passage d’un agent pathogène biologique d’un hôte à un sujet réceptif par contact étroit entre eux ou avec les sécrétions et excrétions de l’hôte.

        Exemple : transmission de la rage par morsure.

        Remarque 1 : s’oppose à « transmission indirecte ».

        Remarque 2 : elle inclue la transmission verticale (maladies héréditaires, maladies congénitales), la transmission par le coït (dourine, métrite contagieuse des équidés), par le colostrum et le lait au jeune…

        Remarque 3 : en raison de leur fragilité dans le milieu extérieur, certains agents pathogènes sont transmis, de façon privilégiée, directement. Exemple : la péripneumonie contagieuse bovine.

        Voir  transmission indirecte

        TRANSMISSION HORIZONTALE (d’un agent pathogène biologique) 

        (angl. horizontal transmission) (esp. transmisión horizontal) (ital. trasmissione orizzontale(di un agente patogeno biologico)) (portug. transmissão horizontal) (roum. transmitere orizontală)

        Passage d’un agent pathogène biologique d’un hôte à un sujet réceptif, indépendamment des liens de parenté.

        Exemples : par contact, coït, allaitement, toux…

        Remarque 1 : s’oppose à la « transmission verticale » (liée à la parenté), mais comprend la transmission vénérienne.

        Voir  transmission verticale

        TRANSMISSION INDIRECTE (d’un agent pathogène biologique)

        (angl. indirect transmission) (esp. transmisión indirecta) (ital. trasmissione indiretta) (portug. transmissão indirecta) (roum. transmitere indirectă)

        Passage d’un agent pathogène biologique d’un hôte à un sujet réceptif par l’intermédiaire d’un sujet non réceptif, d’un vecteur, d’une substance ou d’un objet contaminé.

        Exemples : elle peut s’effectuer par l’intermédiaire de différents supports souillés : vêtements, bottes, outils, véhicules, eau, terre, air …ou par des arthropodes vecteurs.

        Remarque 1 : s’oppose à « transmission directe ».

        Remarque 2 : un même agent pathogène peut être transmis directement et indirectement : virus aphteux, par contact, à courte distance, par différents supports contaminés et par voie aérienne jusqu’à une centaine de kilomètres de distance.

        Remarque 3 : au contraire, d’autres agents pathogènes sont transmis habituellement de façon spécifique ; il en est ainsi de nombreux arbovirus qui sont transmis de façon privilégiée par des espèces d’arthropodes compétents.

        Voir  transmission directe

        TRANSMISSION TRANSTADIALE

        Voir  transmission verticale (d’une maladie)

        TRANSMISSION VECTORIELLE

        (angl. vector transmission) (esp. transmisión vectorial) (ital. trasmissione vettoriale) (portug. transmissão vectorial/vetorial) (roum. transmitere vectorială)

        Passage d’un agent pathogène biologique d’un hôte à un autre par l’intermédiaire d’un vecteur.

        Exemple : arbovirose

        Remarque 1 : le vecteur évoqué dans la définition est, en général, un vecteur au sens strict, c’est-à-dire un arthropode.

        Remarque 2 : l’arthropode peut avoir un rôle mécanique, de simple support passif n’assurant pas la multiplication de l’agent pathogène (anémie infectieuse des équidés, leucose bovine enzootique, myxomatose…), ou multiplier l’agent pathogène (arboviroses…), ou être un hôte intermédiaire (parasites).

        Remarque 3 : au sein des maladies transmissibles, on distingue les maladies contagieuses des maladies non contagieuses (maladies héréditaires et maladies vectorielles exclusives).

        Voir  maladie transmissible, maladie contagieuse

        TRANSMISSION VERTICALE (d’une maladie)

        (angl. vertical transmission) (esp. transmisión vertical) (ital. trasmissione verticale) (portug. transmissão vertical) (roum. transmitere verticală)

        Passage d’un agent pathogène biologique d’un parent à un descendant, à l’occasion de la reproduction.

        Exemples : transmission in utero du virus Schmallenberg, du virus de la maladie des muqueuses, de la chorio-méningite lymphocytaire…

        Remarque 1 : cette transmission peut se faire par les gamètes (maladie héréditaire, comme la Golden Retriever Muscular Dystrophy ou GRMD), par voie transplacentaire (maladie congénitale), à l’occasion de la naissance ou de l’allaitement et, chez les arthropodes, d’une phase de développement à l’autre (œuf, larve, nymphe, adulte chez les tiques : transmission transtadiale).

        Remarque 2 : s’oppose à « transmission horizontale ».

        Remarque 3 : les conséquences de la transmission verticale sont souvent les plus sévères lorsqu’elle se fait pendant l’embryogenèse.

        Voir  transmission horizontale

        TRIPLE INSU

        Voir  étude en aveugle

      U

        UNITÉ DE SONDAGE

        (angl. sampling unit) (esp. unidad de muestreo) (ital. unità di campionamento) (portug. unidade de amostragem) (roum. unitate de sondaj)

        Synonyme : unité d’échantillonnage 

        Unité sélectionnée dans une population en vue de constituer un échantillon.

        Remarque 1 : l’unité de sondage peut être un animal, un groupe d’animaux (une case ou une cage), un troupeau, etc.

        Remarque 2 : dans un sondage à plusieurs degrés, les unités de sondage de la première étape sont appelées « unités primaires », celles de la deuxième étape, « unités secondaires », etc.

        Remarque 3 : à ne pas confondre avec « unité épidémiologique » qui se définit en dehors de tout échantillonnage. Toutefois, les unités de sondage doivent prendre en compte l’unité épidémiologique pour que le sondage ait du sens.

        Remarque 4 : à ne pas confondre avec « unité statistique » qui est celle utilisée pour faire les calculs et exprimer les résultats. Unité de sondage et unité statistique sont parfois confondues.

        Exemple 1 : objectif : taux de prévalence des animaux infectés. Échantillon à deux degrés : unité primaire : l’élevage ; unité secondaire : l’animal ; unité statistique : l’animal. Dans ce cas, l’unité de sondage (secondaire) est la même que l’unité statistique : l’animal.

        Exemple 2 : même objectif, mais échantillon en grappes ; unité de sondage : élevage ; unité statistique : animal. Dans ce cas, unité de sondage et unité statistique sont différentes.

        Voir  sondage, échantillonnage, unité statistique

        UNITÉ ÉPIDÉMIOLOGIQUE

        (angl. epidemiological unit) (esp. unidad epidemiológica) (ital. unità epidemiologica) (portug. unidade epidemiológica) (roum. unitate epidemiologică)

        Sujet isolé ou groupe de sujets vivant ensemble, partageant un même environnement et les mêmes risques d’exposition aux agents pathogènes.

        Remarque 1 : en fonction de l’espèce animale et des conditions d’élevage, l’unité épidémiologique peut être un sujet vivant isolément (chat d’appartement) ou un groupe de sujets (troupeau, cheptel, élevage).

        Remarque 2 : en épidémiologie animale, pour les espèces de rente, l’unité épidémiologique la plus fréquente est le troupeau (cheptel, élevage).

        Remarque 3 : dans certaines situations, la définition d’une unité épidémiologique est difficile ; exemples : animaux sauvages, poissons, zones arides avec brassage des animaux aux points d’eau…

        Remarque 4 : ne pas confondre avec « unité de sondage », ni avec « unité statistique ».

        Voir  unité de sondage, unité statistique

        UNITÉ STATISTIQUE

        (angl. statistical unit) (esp. unidad estadística) (ital. unità statistica) (portug. unidade estatística) (roum. )

        Élément de base d’une population sur lequel porte la démarche statistique d’évaluation d’une variable au sein d’un échantillon.

        Remarque 1 : selon les cas, une unité statistique peut être un animal, un troupeau (cheptel, élevage), une commune, etc.

        Remarque 2 : l’unité statistique peut être la même que l’ « unité de sondage » ou être différente (cf. unité de sondage).

        Remarque 3 : « l’unité épidémiologique» est à prendre en compte pour définir l’unité statistique.

        Voir  unité de sondage, unité épidémiologique

      V

        VALEUR PRÉDICTIVE D’UN RÉSULTAT NÉGATIF

        (angl. predictive value of a negative test result) (esp.  valor  predictivo negativo) (ital. valore predittivo di un risultato negativo) (portug. valor preditivo de um resultado negativo) (roum. valoare predictivă a unui rezultat negativ ; valoare predictivă negativă)

        Synonyme : valeur prédictive négative (VPN)

        Probabilité qu’un résultat négatif à un test de diagnostic ou de dépistage mis en œuvre sur un sujet corresponde à un sujet réellement indemne de la maladie.

        Exemple : elle s’exprime par un chiffre entre 0 et 1 ou par un pourcentage. VPN = 90% signifie que 90% des sujets ayant fourni une réponse négative sont indemnes, et 10% sont faussement négatifs (erreurs par défaut chez des sujets infectés).

        Remarque 1 : la valeur prédictive négative dépend de la prévalence de la maladie ; lorsque la maladie est rare, la VPN est élevée et réciproquement. Elle dépend aussi de la sensibilité et de la spécificité du test.

        Remarque 2 : à ne pas confondre avec la « spécificité » du test.

        Voir  valeur prédictive d’un résultat positif, spécificité d’un test

        VALEUR PRÉDICTIVE D’UN RÉSULTAT POSITIF

        (angl. predictive value of a positive test result ) (esp. valor predictivo positivo) (ital. valore predittivo di un risultato positivo) (portug. valor preditivo de um resultado positivo) (roum. valoare predictivă a unui rezultat pozitiv ; valoare predictivă pozitivă)

        Synonyme : valeur prédictive positive (VPP)

        Probabilité qu’un résultat positif à un test de diagnostic ou de dépistage mis en œuvre sur un sujet corresponde à un sujet réellement atteint par la maladie recherchée.

        Exemple : elle s’exprime par un chiffre de 0 à 1 ou en pourcentage. Une VPP = 80% signifie que 80% des sujets ayant fourni une réponse positive sont effectivement infectés, et 20 % ne le sont pas (erreurs par excès).

        Remarque 1 : la VPP correspond à la confiance que l’on peut accorder à un résultat positif d’un test de dépistage ou de diagnostic.

        Remarque 2 : la valeur prédictive positive (VPP) dépend de la prévalence de la maladie ; lorsque la prévalence est faible, la VPP est elle aussi faible, et lorsqu’elle est élevée, la VPP est élevée. Elle dépend aussi de la sensibilité et de la spécificité du test.

        Remarque 3 : à ne pas confondre avec la « sensibilité » du test.

        Voir  valeur prédictive d’un résultat négatif, sensibilité d’un test

        VARIABILITÉ INTER-INDIVIDUS

         (angl. interindividual variation) (all. Variabilitat zwischen Individuen) (esp. variabilidad interindividual) (ital. variabilità tra individui) (portug. variabilidade entre individuos) (roum.   )

        Niveau des différences des valeurs d'une même variable mesurée chez plusieurs individus.

        VARIABLE

        (angl. variable) (esp. variable) (ital. variabile) (portug. variável) (roum. variabilă)

        Synonyme : caractère

        Caractéristique d’un sujet, d’un objet ou de leur environnement dont la valeur, exprimée de façon qualitative ou quantitative, est soumise à étude.

        Exemple : âge, poids, taille, production, température, maladie…

        Remarque 1 : les variables peuvent être distinguées en fonction de leur nature et de leur dépendance.

        Remarque 2 : en fonction de leur nature, on distingue des « variables qualitatives », des « variables quantitatives » et des « variables semi-quantitatives ».

        Remarque 3 : en fonction de leur dépendance, on distingue des « variables indépendantes » et des « variables dépendantes ».

        Remarque 4 : au sens strict, le terme de variable ne devrait être utilisé que pour des éléments quantitatifs.

        Voir  variable qualitative, variable quantitative, variable semi-quantitative, variable indépendante, variable dépendante

        VARIABLE À EXPLIQUER

        Voir  variable dépendante

        VARIABLE ALÉATOIRE

        (angl. random variable) (esp. variable aleatoria) (ital. variabile aleatoria) (portug. variável aleatória) (roum. variabilă aleatorie)

        Variable dont les fluctuations obéissent à une loi de probabilité donnée.

        Voir  variable

        VARIABLE CONSÉCUTIVE

        Voir variable dépendante

        VARIABLE CONTINUE

        Voir  variable quantitative

        VARIABLE DÉPENDANTE

        (angl. response variable; dependent variable) (esp. variable dependiente) (ital. variabile dipendente) (portug. variável dependente) (roum. variabilă dependentă)

        Synonyme : variable liée, variable résultante, variable consécutive, variable à expliquer

        Variable liée à d’autres variables.

        Exemple : n’importe quel trouble de santé.

        Remarque 1 : les variations de valeur des variables dépendantes dépendent des variations enregistrées sur les variablesindépendantes.

        Voir  variable

        VARIABLE DISCRÈTE

        Voir  variable quantitative

        VARIABLE INDÉPENDANTE

        (angl. explanatory variable ; independent variable) (esp. variable independiente) (ital. variabile indipendente) (portug. variável independente) (roum. variabilă independentă)

        Synonyme : variable explicative

        Variable qu’il n’est pas possible de déduire d’une autre.

        Exemple : le temps (chronologique).

        Remarque 1 : ce type de variable est celle que fait varier l’observateur ; dans un graphique, elle est placée sur l’axe des X.

        Voir  variable

        VARIABLE LIÉE

        Voir  variable dépendante

        VARIABLE NOMINALE

        Voir  variable qualitative

        VARIABLE ORDINALE

        Voir   variable qualitative

        VARIABLE QUALITATIVE

        (angl. qualitative variable; categorical variable) (esp. variable cualitativa) (ital. variabile qualitativa) (portug. variável qualitativa) (roum. variabilă calitativă)

        Variable dont la valeur peut s’exprimer par la présence, l’absence ou un (petit) nombre d’états non mesurables.

        Exemples : malade, sain ; mâle, femelle ; gestante, non gestante…

        Remarque 1 : chaque état d’une variable (malade, sain) est appelée modalité.

        Remarque 2 : au sein des variables qualitatives, on distingue celles appelées « nominales » et celles « ordinales » :
        • Les variables qualitatives nominales ont des modalités sans ordre, utilisées simplement pour « nommer » la caractéristique de la variable : malade, sain ; mâle, femelle ; bovin laitier, bovin allaitant… ;
        • Les variables qualitatives ordinales ont des modalités ordonnées, c’est-à-dire affectées d’un ordre, utilisées à la fois pour nommer et pour « ordonner » la caractéristique dans un gradient de densité : jamais, parfois, souvent…
        A chaque modalité d’une variable ordinale peut être associée une valeur numérique indiquant l’ordre des modalités et non pas la mesure du caractère :
        Exemple : probabilité de survenue d’un événement :
        1 : jamais
        2 : rarement
        3 : parfois
        4 : souvent
        5 : très souvent

        L’item 4 ne signifie pas forcément deux fois plus que l’item 2.

        Voir  variable, variable quantitative, variable semi-quantitative

        VARIABLE QUANTITATIVE

        (angl. quantitative variable) (esp. variable cuantitativa) (ital. variabile quantitativa) (portug. variável quantitativa) (roum. variabilă cantitativă)

        Variable dont la valeur peut s’exprimer sous forme de grandeurs mesurables au moyen d’échelles divisées en unités.

        Remarque 1 : en fonction de la continuité ou non de leur valeur, on distingue deux types de variables quantitatives : les variables « continues » et les variables « discrètes ».

        Remarque 2 : une variable discrète ne peut prendre que des valeurs particulières, souvent entières

        Exemples : nombre de lactations, nombre d’animaux dans une portée, incidence, prévalence…

        Remarque 3 : une variable continue peut prendre n’importe quelle valeur au sein d’un intervalle de valeurs usuelles.

        Exemples : poids, taille, vitesse…

        Voir  variable, variable qualitative, variable semi-quantitative

        VARIABLE RÉSULTANTE

        Voir   variable dépendante

        VARIABLE SEMI-QUANTITATIVE

        (angl. variable grouped into class intervals) (esp. variable semi-cuantitativa) (ital. variabile quantitativa ordinata ; variabile semi-quantitativa) (portug. variável semi-quantitativa ) (roum. variabilă semi-cantitativă)

        Synonyme : variable quantitative ordonnée

        Variable quantitative dont les valeurs sont regroupées en classes ordonnées.

        Exemple : poids (variable quantitative) des animaux d’un lot de porcs charcutiers regroupés en classes de 70-75 kg ; >75-80 kg ; >80-85 kg ; >85-90 kg ; >90-95 kg…

        Remarque 1 : ne pas confondre avec une « variable ordinale ».

        Remarque 2 : tout variable quantitative peut être transformée en variable semi- quantitative.

        Voir  variable, variable qualitative, variable quantitative

        VECTEUR (d’un agent pathogène)

        (angl. vector) (esp. vector) (ital. vettore) (portug. vector/vetor) (roum. vector)

        • Sens large : tout ce qui permet le transport et/ou la transmission d’un agent pathogène.
        • Sens strict : arthropode qui, à l’occasion de relations écologiques, acquiert un agent pathogène sur un hôte vivant et le transmet ensuite à un autre.

        Remarque 1 : au sens large, des animaux, des personnes, des objets, le vent, etc. peuvent jouer ce rôle. En fait, ce sens correspond davantage au terme de « véhicule » d’agent pathogène.

        Remarque 2 : au sens strict, exemples : culicoides pour la fièvre catarrhale ovine et le virus Schmallenberg… ; ornithodores pour la peste porcine africaine ; moustiques pour la fièvre West-Nile, la fièvre de la vallée du Rift… ; tiques pour la maladie de Lyme… ; puces pour la peste humaine…

        Remarque 3 : un arthropode vecteur peut transmettre l’agent pathogène de façon mécanique, sans multiplication ou développement de cet agent pathogène (« vecteur passif », exemples : myxomatose, anémie infectieuse des équidés, leucose bovine enzootique), en en assurant la multiplication à l’identique (« vecteur biologique », exemples : arboviroses) ou en en permettant l’évolution parasitologique (« vecteur hôte intermédiaire », exemples : hématozoaires).

        Remarque 4 : les vecteurs assurant la multiplication ou la reproduction d’un agent pathogène biologique jouent en même temps le rôle d’hôtes pour cet agent pathogène.

        Voir  véhicule (d’un agent pathogène)

        VECTEUR BIOLOGIQUE

        (angl. biological vector) (esp. vector biológico) (ital. vettore biologico) (portug. vector/vetor biológico) (roum. vector biologic)

        Vecteur assurant la multiplication de l’agent infectieux qu’il transmet.

        Exemples : diverses espèces d’arthropodes transmettant les arbovirus.

        Remarque 1 : la possibilité pour un arthropode d’assurer la multiplication d’un agent pathogène est appelée « compétence vectorielle ».

        Remarque 2 : l’efficacité d’un vecteur biologique à transmettre un agent pathogène est qualifiée de « capacité vectorielle ».

        Remarque 3 : s’oppose à « vecteur passif ».

        Remarque 4 : dans ce type de vecteur, l’agent pathogène biologique (agent infectieux) ne passe pas par des stades différents, alors que, dans un « vecteur hôte intermédiaire », le parasite subit une transformation.

        Voir  compétence vectorielle, capacité vectorielle, vecteur passif, vecteur hôte intermédiaire

        VECTEUR HABITUEL

        (angl. main vector; principal vector) (esp. vector principal) (ital. vettore abituale ; vettore principale) (portug. vector/vetor habitual ; vector/vetor principal) (roum.)

        Synonyme : vecteur principal

        Vecteur assurant la transmission d’un agent pathogène dans les conditions naturelles, de façon prépondérante par rapport à d’autres vecteurs.

        Exemples Culicoides imicola pour la peste équine ; Hyalomma marginatum pour la fièvre Crimée-Congo ; Culicoides sonorensis pour la fièvre catarrhale ovine aux Etats-Unis et Culicoides insignis en Amérique central et du sud.

        Remarque 1 : la transmission vectorielle d’un agent pathogène biologique peut être assurée de façon très variée en fonction de l’agent : pour certains, la gamme d’espèces d’arthropodes compétents est très large (exemple : plus de 30 espèces de moustiques, appartenant à sept genres, notamment Aedes et Culex, sont compétents pour le virus de la fièvre de la vallée du Rift), même si l’une d’elles joue le rôle de « vecteur habituel » ; pour d’autres, les espèces compétentes sont peu nombreuses, voire limitées à une seule (exemple : Ixodes ricinus est le seul vecteur du virus de l’encéphalite à tiques européenne).

        Voir  vecteur

        VECTEUR HÔTE INTERMÉDIAIRE

        (angl. intermediate host) (esp. hospedador intermediario) (ital. vettore ospite intermedio) (portug. vector/vetor hospedeiro intermediário) (roum. )

        Vecteur assurant la transformation et la reproduction du parasite qu’il transmet.

        Exemple : l’anophèle pour l’agent du paludisme. 

        Remarque 1 : à distinguer du « vecteur biologique » qui assure la multiplication à l’identique d’un agent infectieux.

        Voir  vecteur biologique, hôte intermédiaire

        VECTEUR MÉCANIQUE

        Voir  vecteur passif

        VECTEUR PASSIF

        (angl. mechanical vector) (esp. vector pasivo) (ital. vettore passivo) (portug. vector/vetor passivo) (roum.   )

        Synonyme : vecteur mécanique

        Vecteur assurant un simple transport mécanique de l’agent pathogène qu’il transmet.

        Exemples :

        - au sens large du mot vecteur : aiguille utilisée pour des prises de sang ou des injections intraveineuses en série ;

        - au sens strict du mot vecteur : Tabanidés pour l’anémie infectieuse des équidés et la leucose bovine enzootique ; moustiques pour la myxomatose…

        Remarque 1 : s’oppose à « vecteur biologique ».

        Remarque 2 : un vecteur passif se comporte comme un « véhicule » d’agent pathogène.

        Remarque 3 : tout support contaminé peut devenir un vecteur passif d’agent pathogène : des vêtements, des harnais, du linge, des instruments, les mains, etc.

        Voir  vecteur, vecteur biologique, véhicule (d’un agent pathogène)

        VÉHICULE (d’un agent pathogène)

        (angl. vehicle, fomite) (esp. vehiculo) (ital. veicolo) (portug. veículo) (roum.   )

        Objet, substance ou être vivant non réceptif permettant, par un transport mécanique, la transmission d’un agent pathogène d’un hôte à un autre.

        Exemples : moustiques et virus myxomateux, bottes souillées par des spores de Bacillus anthracis, l’eau (nombreux agents pathogènes biologiques), l’air, etc.

        Remarque 1 : un véhicule d’agent pathogène lui sert de support, mais sans multiplication ou développement de cet agent pathogène.

        Remarque 2 : un véhicule d’agent pathogène joue un rôle de « vecteur passif ».

        Voir  vecteur (d’un agent pathogène), vecteur passif

        VEILLE ÉPIDÉMIOLOGIQUE

        (angl. epidemiological monitoring; epidemiological surveillance) (esp. monitoreo epidemiológico) (ital. monitoraggio epidemiologico ; indagine epidemiologica) (portug. vigilância epidemiológica; observatório epidemiológico) (roum. )

        Ensemble des activités mises en œuvre pour collecter, exploiter et diffuser des informations épidémiologiques.

        Remarque 1 : à distinguer de la « surveillance épidémiologique » ou « épidémiosurveillance », qui crée des informations à partir de la collecte et de l’analyse de données relatives à l’état de santé d’une population.

        Remarque 2 : à distinguer de la « veille sanitaire » qui, elle, ne limite pas son champ d’action au seul domaine de l’épidémiologie.

        Voir  veille sanitaire, surveillance épidémiologique,  information épidémiologique, donnée

        VEILLE SANITAIRE  

        (angl. health monitoring; disease surveillance) (esp. seguimiento sanitario) (ital. monitoraggio sanitario ; indagine sanitaria) (portug. vigilância sanitária ; observatório sanitário ) (roum.  )

        Sens large : Ensemble des activités mises en œuvre pour collecter, exploiter et diffuser des informations relatives à tous les domaines de la santé de populations en vue de faciliter l'identification de nouveaux dangers, le suivi de l'évolution des dangers connus et l'accès par les pouvoirs publics à toutes les informations utiles pour des prises de décisions visant à la maîtrise de ces dangers.

        Sens restreint : Ensemble des activités mises en œuvre pour collecter et analyser des informations sur l'état de santé d'une population afin d'identifier des menaces sanitaires et d'alerter les pouvoirs publics.

        Exemples : le réchauffement climatique, certaines pollutions, les risques épidémiques ou épizootiques sont l’objet d’une veille sanitaire.

        Remarque 1 : en France, la veille sanitaire a connu des développements importants ces dernières années, avec la mise en place des agences de veille et de sécurité sanitaires.

        Remarque 2 : au plan international, le nouveau règlement sanitaire sous l’égide de l’OMS et de l’OIE renforce les mesures de signalement des risques émergents.

        Remarque 3 : la veille sanitaire repose sur la collection et l’analyse des informations issues de diverses sources dont celles des systèmes de surveillance épidémiologique.

        Remarque 4 : les domaines de la santé concernés comprennent l’étiologie, l’épidémiologie, la clinique, le diagnostic, la thérapeutique, la prophylaxie, etc. ; quant aux populations, elles peuvent être humaines, animales ou végétales.

        Voir  surveillance épidémiologique

        VIRULENCE

        (angl. virulence) (esp. virulencia) (ital. virulenza) (portug. virulência) (roum.    )

        Aptitude d’un agent pathogène à se multiplier dans un organisme de façon intense et rapide en y entraînant des troubles ou des lésions.

        Remarque 1 : à distinguer du « pouvoir pathogène » ; ce dernier peut s’exprimer pour n’importe quel type d’agent pathogène (physique, chimique, biologique) alors que la virulence ne s’applique qu’aux agents pathogènes capables de se multiplier (agents infectieux, parasites).

        Remarque 2 : un micro-organisme peut se multiplier intensément dans un organisme sans entraîner de troubles ou de lésions (certains arbovirus chez des oiseaux ou des rongeurs). Dans ce cas, il n'est pas virulent.

        Voir  pouvoir pathogène, agent infectieux

      W

        X

          Y

            Z

              ZOONOSE

              (angl. zoonosis) (esp. zoonosis) (ital. zoonosi) (portug. zoonose) (roum.   )

              Maladie, infection ou infestation se transmettant entre des animaux vertébrés et l’Homme.

              Exemples : la rage, la brucellose, la leishmaniose…

              Remarque 1 : une zoonose peut se traduire cliniquement chez l’Homme et chez des animaux, ou rester inapparente chez l’un et/ou chez les autres.

              Remarque 2 : on distingue les zoonoses des maladies simplement communes à l’Homme et aux animaux, sans transmissibilité entre eux. Exemple : les gangrènes gazeuses pour lesquelles l’Homme et les animaux se contaminent à partir du milieu ambiant.

              Remarque 3 : une maladie humaine actuelle, sans caractère zoonotique actuel, peut avoir une origine animale ancienne : le SIDA est dû à des virus HIV issus de SIV, mais cette maladie résulte actuellement d’activités et de facteurs de risque exclusivement humains.

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