Toma (B)
SITUATION ÉPlDÉMlOLOGlQUE EN 1990
La situation de la rage en France et en Europe en 1990 est présentée à l'aide de cartes, de tableaux et de graphiques. Quelques acquisitions scientifiques ou techniques faites au cours de l'année, en relation avec l'épidémiologie ou la prophylaxie de cette maladie, sont ensuite développées.
Le bilan de la lutte contre la L.B.E. en France en 1990 est présenté à l'aide de tableaux et de figures, grâce aux informations provenant des Directions départementales des Services vétérinaires et d'une enquête effectuée auprès des G.D.S. Les indicateurs utilisés (taux d’infection, foyers cliniques, taux de qualification,…) permettent de mesurer les progrès rapides réalisés dans cette lutte.
Une importante épizootie de peste porcine classique a sévi en Belgique en 1990. De janvier à octobre, 113 foyers furent identifiés dans 4 provinces. Grâce à des mesures sanitaires sévères appliquées à une grande échelle, la maladie a pu finalement être éradiquée. Cet article décrit succinctement les principaux aspects cliniques et épidémiologiques de cette épizootie ainsi que les méthodes diagnostiques et les mesures sanitaires utilisées.
La situation sanitaire de la France vis-à-vis de la brucellose bovine, ovine et caprine s'améliore régulièrement : le taux de prévalence annuelle d'infection des cheptels en 1990 est égal à 0,55 p. 100 pour les bovins, 1,54 p. 100 pour les ovins et 0,41 p. 100 pour les caprins. Des efforts portant sur le dépistage et l'élimination des animaux infectés (avec développement de la pratique des abattages totaux dans les exploitations considérées trop infectées) sont responsables d'une augmentation des abattages sanitaires. Il faudra toutefois attendre les résultats enregistrés en 1991 et 1992 pour appréhender pleinement les effets de cette politique de lutte contre la brucellose.
Dans les lignes qui suivent, le bilan de la situation épidémiologique de la maladie d'Aujeszky en France en 1990 est présenté à l'aide de tableaux et de figures. Les indicateurs utilisés montrent que la situation en 1990 a peu évolué par rapport à celle de 1989.
En 1990, 497 000 cheptels bovins, soit 19,5 millions de bovins, ont été soumis à la prophylaxie de la tuberculose. Le taux de prévalence annuelle des cheptels infectés a été de 0,37 %, celui de la prévalence instantanée au 31 décembre de 0,195 %, celui de l'incidence annuelle de 0,17 %. Le taux d'incidence des animaux infectés a été de 2,6 pour dix mille. Le nombre de bovins faisant l'objet de saisies à l'abattoir est en constante diminution : la proportion des animaux non marqués et saisis est relativement constante depuis quelques années, environ 28 %. La proportion de saisies totales sur l'ensemble des saisies a progressé au cours de ces dix dernières de 11 % à 20,8 %.
LA MALADIE "MYSTÉRIEUSE"
L’évolution de cette nouvelle maladie du porc aux Pays-Bas est présentée. La difficulté du diagnostic direct et les essais tentés pour résoudre cette difficulté en pratique sont évoqués ainsi que la diffusion de la maladie. La maladie a diffusé rapidement dans les zones à forte densité de population porcine, en particulier au début de l’épizootie. Les conséquences économiques peuvent être considérables, bien que les effets à long terme ne soient pas encore connus.
Au début de l'année 1991, l'industrie porcine néerlandaise a été frappée chez les truies et leurs porcelets par le S.D.R.P. dû à l'agent de Lelystad. Après les premiers symptômes de type grippal, on a observé des truies présentant de l'anorexie, de la fièvre ou des températures abaissées. Certains animaux ont présenté ce que l'on a appelé les "oreilles bleues". Les avortements (avant 109 jours), les mises-bas précoces (109-112 jours) ou tardives (après 118 jours) ont augmenté significativement. Les placentas ont présenté des hémorragies, de l'œdème et de la nécrose. On a noté également une augmentation des mort-nés et des porcelets momifiés dans les 2 à 4 mois suivants. La plupart des porcs, surtout les plus jeunes, ont eu une maladie respiratoire et sont morts. Les liquides pleural et péricardique ont augmenté de volume, les poumons ne s'affaissaient pas et ont présenté une pneumonie proliférative et nécrosante. Dans les troupeaux de reproducteurs, les pertes sont montées jusqu'à 2 porcelets au moins par truie reproductrice et par an. Chez les porcs en croissance et les porcs en finition, la maladie a eu tendance à devenir plus chronique, ce qui paraît entraîner une augmentation d'animaux à mauvaise croissance.
ARTICLE D'ÉPIDÉMIOLOGIE
Une méthode est proposée pour évaluer, en élevages allaitants, l'effet d'un traitement anticoccidien à forte rémanence par rapport à un traitement traditionnel sur l'évolution du pourcentage d'animaux présentant une coproscopie positive pendant les mois d'hiver. Un modèle d'évolution linéaire du risque d'infestation en échelle logit est défini, qui permet de mettre en évidence une efficacité du traitement préventif à la sortie de l'hiver ainsi qu'un risque supérieur chez les génisses. Ces effets varient par ailleurs au cours de l'hiver.
RÉUNION DU GROUPE ÉCOPATHOLOGIE (Lyon, 27 mars 1991)
Cet article présente les principaux types d'enquêtes utilisés en épidémiologie analytique et les mesures de risque associées. Les trois principaux types d'enquêtes sont les enquêtes cohorte, cas/témoins et de prévalence. Les enquêtes prospectives ou du type cohorte sont les mieux adaptées pour tester les hypothèses étiologiques. En effet, ces dernières ressemblent le plus aux dispositifs expérimentaux. Les enquêtes cas/témoins présentent d'autres avantages et sont parfois faciles à mettre en œuvre sous certaines conditions. Les mesures d'association reflètent le degré de la relation statistique entre le facteur étudié et la maladie. Ces mesures peuvent utiliser l'incidence (taux ou risque), la prévalence ou la mortalité. Le choix de la mesure et son interprétation dépendent du type d'enquête.
Le traitement des données d'enquêtes épidémiologiques relatives à la vache laitière est situé dans le cadre des analyses exploratoires. Des stratégies de dépouillement sont proposées, qui suivent les principes de ces analyses, au travers d'exemples de problèmes méthodologiques (diversité des facteurs explicatifs des maladies, dualité de l'objet de recherche -individu/troupeau, prise en compte du temps comme dimension de variation des phénomènes étudiés). Des modèles de représentation adaptés à ces stratégies sont évoqués, notamment l'analyse des correspondances avec variables instrumentales, dont l'application à l'explication d'un profil de qualité bactériologique du lait est détaillée.
Ce document porte sur différents points de la méthodologie utilisée lors des traitements statistiques au Centre d'écopathologie animale. Dans un premier temps, différentes considérations sont rappelées : la problématique, les moyens utilisés (enquête, travail d'équipe, moyens informatiques), les principales étapes du traitement statistique. Ensuite, les méthodes de traitement de deux enquêtes du Centre d'écopathologie animale sont développées : la première, la "path analysis", est celle utilisée lorsqu'il est possible de déterminer un enchaînement entre les hypothèses de facteurs de risque (exposé sur le choix de la méthode, les différentes étapes et des exemples d'application dans le cadre d'une enquête en élevage allaitant). La deuxième a permis de comparer deux approches, française et anglo-saxonne, pour l'analyse multivariée des facteurs de risque (analyse des correspondances et modèle logistique). Les résultats obtenus dans une enquête en élevage ovin ont mis en évidence les spécificités de chacune des méthodes d'analyse utilisées et leurs complémentarités pour la recherche des facteurs de risque.
Une analyse de sensibilité a été réalisée sur un exemple d'analyse factorielle des correspondances multiples de données épidémiologiques. Les variables quantitatives ont été mises en classes selon six méthodes différentes. Les résultats des analyses sur les variables qualitatives obtenues après transformation sont comparés. Avec des variables dont la distribution s'approche d'une distribution normale, l'analyse factorielle des correspondances multiples paraît être une méthode robuste.
Cimarosti (I)
INFORMATIONS
VIème symposium de la Société internationale d'épidémiologie et d'économie vétérinaires, Ottawa