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Barbara Dufour
JOURNÉE AEEMA - 30 MAI 2013 : DE L'ÉRADICATION A LA RÉAPPARITION DES MALADIES INFECTIEUSES ANIMALES
B. Toma & J-P. Ganière
Comme l'affirmait Charles Nicolle, une maladie infectieuse (animale) est une entité vivante, résultant de l'exposition d'une population réceptive à un agent infectieux. Compte tenu de la diversité des situations possibles (dans l'espace et le temps), diverses étapes peuvent être distinguées en fonction du degré de disparition de l'agent infectieux dans la population : Maîtrise d'une maladie : réduction de l'incidence d'une maladie à un niveau jugé acceptable ; Elimination d'une maladie : réduction à zéro de l'incidence des cas/foyers d'une maladie ; Elimination d'une infection : réduction à zéro de l'incidence de l'infection ; le degré ultime étant ; Eradication d'une maladie : ensemble des actions conduisant à l'élimination totale d'une maladie, grâce à la suppression de sa cause, dans un pays, un groupe de pays ou la totalité du monde, depuis un temps jugé suffisant, et situation en résultant. La difficulté d'aboutir à l'éradication nationale d'une maladie infectieuse (animale) varie notamment en fonction de son réservoir (exclusivement domestique ou également sauvage), de la durée et de la fréquence du portage silencieux de son agent par les espèces réceptives ainsi que des moyens de lutte disponibles, en particulier l'existence d'un vaccin efficace : cette difficulté, modérée, pour une maladie sans réservoir sauvage et s'exprimant le plus souvent de façon aiguë, sans portage prolongé (fièvre aphteuse), devient élevée pour une maladie chronique à expression clinique rare et lésionnelle irrégulière (tuberculose bovine) ou une maladie à réservoir sauvage mais pour laquelle un vaccin existe (rage vulpine), et pratiquement insurmontable pour une maladie à réservoir sauvage, en l'absence d'un vaccin efficace et d'administration facile à la faune sauvage (tuberculose avec réservoir sauvage). Quant à la réapparition d'une maladie infectieuse après son éradication, elle peut se faire soit par résurgence, mais alors il s'agissait d'une pseudo-éradication, soit par réintroduction, avec différents mécanismes.
P. Hendrikx & S. Zientara
La fièvre catarrhale ovine a marqué l'actualité de la santé animale en France depuis 2000 en Corse (sérotypes 2, 4 et 11) et entre 2006 et 2010 en France continentale (sérotypes 8 et 1). Les difficultés et incertitudes de son éradication en France continentale ont été de quatre types : (i) l'évolutivité des objectifs de la lutte, (ii) les manques de connaissances liées à la maladie et son épidémiologie en milieu tempéré (iii) les difficultés pratiques de la mise en œuvre de la lutte qui expliquent (iv) les difficultés de la définition des stratégies de lutte dans leur ensemble. Enfin, des difficultés spécifiques liées à l'apport de la preuve de l'absence de la maladie ont également été sources d'incertitudes, même si les résultats de la surveillance confortent les résultats obtenus et permettent de tirer des enseignements pour l'avenir.
B. Garin-Bastuji, Séverine Rautureau, J. Hars, Virginie Mick & Marine Jaÿ
La France est officiellement indemne de brucellose bovine depuis 2005. Ce statut est accordé à la condition, notamment qu'aucun cas d'avortement lié à une infection brucellique ni aucun isolement de Brucella n'aient été enregistrés depuis au moins trois ans et qu'au moins 99,8 % des troupeaux aient obtenu le statut officiellement indemne de brucellose chaque année, au cours des cinq dernières années. Du fait de l'absence de brucellose bovine mais aussi ovine et caprine depuis 2003 en France, il est apparu nécessaire de faire évoluer le système de surveillance. L'objectif était notamment de limiter la mise sous surveillance inutile de troupeaux, du fait de réactions non spécifiques aux tests sérologiques (RSFP), dont la valeur prédictive positive est logiquement devenue très proche de zéro avec l'éradication. Ainsi, le rythme annuel a été adopté pour le contrôle sur lait de mélange en troupeau laitier ; pour les bovins allaitants, la France a, néanmoins, préféré continuer à surveiller annuellement l'ensemble des troupeaux par sérologie annuelle, mais en ne testant que 20 % des animaux de plus de 24 mois, moins sujets que les jeunes aux RSFP ; alors que la réglementation européenne prévoit la possibilité de ne tester annuellement ces animaux que dans 20 % des troupeaux. La surveillance reste également fondée sur le dispositif essentiel que demeure la déclaration des avortements, connue comme l'outil le plus efficace pour la détection précoce de la réintroduction de l'infection brucellique dans un pays indemne. Deux foyers de brucellose bovine ont été confirmés en 2012 sur le territoire français, alors qu'aucun cas n'avait été rapporté depuis 2003. Le premier foyer situé dans le Nord Pas-de-Calais, dans lequel Brucella abortus biovar 3 a été mise en évidence, avait pour origine l'introduction d'un bovin issu d'un foyer confirmé en Belgique. Le foyer français n'a pas été identifié par le système de surveillance nationale mais par l'alerte des autorités belges faites aux autorités françaises, faisant état des ventes récentes d'animaux vers la France à partir du premier foyer identifié en Belgique. La propagation de la maladie en France est restée très limitée car l'introduction était récente. En revanche, en Belgique, 6 foyers à B. abortus biovar 3 ont été mis en évidence et confirmés comme en lien épidémiologique, sans que l'origine du foyer initial n'ait pu être identifiée. Tous ces foyers étaient en lien épidémiologique, le même génotype MLVA 16 ayant été identifié, tant pour le foyer français que pour les foyers belges. Le second foyer français a été confirmé dans une exploitation laitière de Haute-Savoie suite à un diagnostic conduit après un avortement. Ce foyer, dû à B. melitensis biovar 3 a été à l'origine d'une contamination humaine par consommation de fromage frais produit dans cette ferme. Son origine exacte reste inconnue mais plusieurs pistes sont explorées. En effet, les enquêtes menées depuis l'été 2012 n'ont fait apparaître aucun autre cheptel domestique touché alors que plusieurs cas ont été identifiés dans la faune sauvage (chamois et surtout bouquetins). Là encore, tous les cas, humain, bovins et ceux identifiés chez les animaux sauvages sont en lien épidémiologique, toutes les souches de Brucella isolées appartenant au même groupe génétique. Les mécanismes épidémiologiques qui ont conduit à la persistance et à la diffusion silencieuse de la maladie dans la faune sauvage de la région depuis, semble-t-il, plusieurs années, sont à l'étude. Diverses mesures sont envisagées pour limiter voire supprimer le risque de recontamination des cheptels de ruminants domestiques à partir de ce qui semble bien être un réel réservoir sauvage primaire. La maîtrise de ce risque constitue un véritable enjeu pour la santé publique et pour l'économie de cette région, spécialisée dans la production de produits au lait cru, et se heurte à deux difficultés majeures : celle de maîtriser un problème sanitaire grave chez une espèce sauvage protégée comme le bouquetin, et celle de renforcer suffisamment la surveillance chez les ruminants domestiques afin de garantir un dépistage précoce en cas de contamination d'un élevage, et, de ce fait, une meilleure maîtrise du risque de contamination humaine, sans pour autant que ce dispositif de surveillance ne vienne pénaliser la filière lait cru au plan économique. Ces cas récents soulignent l'importance du maintien du dispositif de surveillance et d'une expertise appropriée, tant au niveau français qu'européen, y compris dans une situation a priori assainie, comme c'est le cas en France et en Europe centrale, septentrionale et orientale depuis plus de 10 ans.
Sylvie Lecollinet, Sophie Pradier, Cécile Beck, B. Durand, Agnès Leblond & S. Zientara
L'infection par le virus West Nile (VWN) est une arbovirose ancienne, décrite depuis les années 50 et 60 en Europe et sur le pourtour méditerranéen. Elle est associée à de nombreuses émergences (les plus exemplaires étant celle connue sur le continent américain depuis l'introduction d'une souche virale en 1999 sur la côte est des Etats-Unis, ainsi que l'installation et l'extension d'une nouvelle souche de lignée 2 en Europe centrale à partir de 2004) ou réémergences (avec des foyers causés par des souches de lignée 1 et irrégulièrement décrits en Europe ces deux dernières décennies), associées à la description de cas humains et/ou équins d'infection. En nous appuyant sur le cycle épidémiologique du VWN, nous nous proposons ici de décrire et d'analyser les méthodes de détection des foyers de circulation du VWN. Dans une deuxième partie, nous nous attacherons à identifier les sources d'introduction possibles du VWN et à illustrer l'apport des outils de modélisation dans la prédiction des risques d'introduction ou de circulation virale. Pour des infections virales complexes comme l'infection à VWN, il est très difficile à l'heure actuelle d'anticiper l'ampleur et la survenue des émergences cliniques et il convient de minimiser les sources et risques d'introduction, ainsi que d'assurer une surveillance adaptée et une prophylaxie efficace.
Anne Bronner, Emilie Gay, Viviane Hénaux & D. Calavas
La surveillance des avortements de bovins, fondée depuis 1965 sur le dispositif de déclaration obligatoire des avortements, constitue désormais l'outil principal de la surveillance de la brucellose en France. Ce dispositif a pour objectifs d'assurer une détection précoce de tout foyer de cette maladie et de garantir le statut indemne de la France, acquis en 2005. Toutefois, plusieurs études interrogent sur la réelle capacité de cette surveillance évènementielle, et plus globalement de la surveillance de la brucellose telle que menée aujourd'hui, à répondre à ces objectifs. Les réflexions actuelles portent sur les perspectives d'amélioration du dispositif de déclaration, l'intérêt de développer en complément un outil de surveillance syndromique (fondé sur les intervalles vêlage - vêlage) et le recours à une surveillance active fondée sur le risque.
J. Hars, B. Garin-Bastuji, Céline Richomme, Ariane Payne & Sophie Rossi
Aujourd'hui, la santé de la faune sauvage, dont certaines espèces ont vu leurs effectifs croître significativement depuis une vingtaine d'années, est devenue un véritable enjeu en termes de santé animale et de santé publique. Les meilleurs exemples de maladies contagieuses qui font l'objet d'un plan de lutte organisé « perturbé » par la présence d'un réservoir sauvage sont la tuberculose bovine, la maladie d'Aujeszky à rapprocher de la brucellose porcine, la fièvre catarrhale ovine et la brucellose des ruminants. La peste porcine classique et l'influenza aviaire, quant à elles, possèdent un réservoir sauvage qui constitue un danger évident pour les filières avicole et porcine. Dans tous les cas, la lutte contre les maladies contagieuses dans la faune sauvage est une affaire complexe car elle repose sur la participation d'acteurs bénévoles (chasseurs, naturalistes), elle est insuffisamment encadrée sur le plan réglementaire, elle est coûteuse et ne bénéficie pas de moyens réellement efficaces d'assainissement d'une population d'animaux sauvages. Les traitements médicamenteux administrés à grande échelle sont à proscrire. La vaccination de masse est un outil précieux mais elle est difficile à mettre en œuvre. Le contrôle des densités en animaux sauvages est le plus souvent nécessaire pour éviter la persistance et la diffusion des maladies mais il est difficile à conduire sur le long terme et peut induire des effets pervers comme une relance démographique post-régulation ou une extension du foyer sauvage. Les mesures de biosécurité à mettre en place dans les élevages sont souvent le seul recours pour réduire les risques de contaminations mais elles ne permettent pas de garantir l'absence réelle de contact entre animaux sauvages et domestiques et donc le risque de transmission.
Barbara Dufour & J-J. Bénet
La tuberculose bovine à M. bovis constitue un bon exemple d'une démarche d'éradication entreprise en France depuis les années 1950. Après une première phase de décroissance relativement rapide du nombre d'élevages infectés passant en 50 ans d'une prévalence annuelle d'environ 25 % à moins de 0,02 %, la France a pu prétendre au statut de pays officiellement indemne de tuberculose bovine en 2000, délivré par l'Union Européenne. Cependant, peu après cette date, plusieurs signaux annoncèrent que la lutte contre la tuberculose bovine n'était pas tout à fait gagnée. Ainsi, dans le département de la Dordogne, dès les années 2000, un nombre petit mais constant puis croissant (à partir de 2004) de foyers de tuberculose bovine en élevage était enregistré chaque année. En Côte d'Or, jusqu'en 2006 la situation semblait stable mais, à partir de 2007, le nombre de nouveaux foyers augmente également. Par ailleurs, c'est en 2001 que fut signalé en forêt de Brotonne Mauny (Normandie) le premier foyer de M. bovis identifié sur un animal sauvage (un cerf élaphe). Depuis cette date, des investigations dans les zones de tuberculose bovine ont mis en évidence une situation inquiétante puisque des sangliers, des blaireaux et quelques cervidés (cerfs) ont régulièrement été trouvés infectés par M. bovis. Les causes de ce qui semble bien être une recrudescence de l'infection sont complexes et doivent probablement être recherchées dans l'analyse des changements intervenus depuis le début de la lutte. Les éléments de changement concernent trois groupes essentiels : les modalités de la lutte (évolution vers une diminution légitime des contrôles pour limiter les réactions non spécifiques et les blocages occasionnés), l'évolution des pratiques d'élevage (augmentation de la taille des cheptels, et évolution des modalités d'élevage notamment des animaux allaitants) et l'augmentation des densités de populations sauvages réceptives. L'ensemble de ces évolutions a fortement modifié le schéma complexe de contamination et d'entretien de M. bovis au sein des élevages et conduit aujourd'hui à devoir prendre en compte un écosystème hôtes-agent pathogène nouveau pour lequel les outils disponibles aujourd'hui sont moins bien adaptés que par le passé.
JOURNÉE AEEMA - 31 MAI 2013 : COMMUNICATIONS LIBRES
Maria Cristina Bona, G. Ru, Elena Pavoletti, Marzia Righetti, T. Scanzio & M. Prearo
Les mycobactérioses atypiques sont des maladies chroniques et évolutives des poissons qui affectent toutes les espèces d'eau douce et d'eau de mer. Elles ont été décrites dans plus de 160 espèces dans le monde (Chinabut, 1999). Mycobacterium marinum, M. fortuitum et M.chelonae sont les espèces bactériennes les plus fréquemment isolées. En plus de provoquer la mortalité des poissons, les mycobactéries représentent un danger potentiel pour la capacité de certaines espèces d'infecter l'homme. Le nombre croissant de cas concerne principalement des espèces d'élevage ou d'ornement. En ce qui concerne les poissons sauvages, les rapports sur le territoire italien sont rares et fragmentaires, principalement en raison de la difficulté d'analyser un grand nombre de poissons provenant d'un même écosystème. Le but de notre travail est de contribuer à la connaissance de la distribution des mycobactérioses atypiques chez les poissons sauvages.
G. Czaplicki, J-Y. Houtain, C. Mullender, C. Manteca, Fabiana Dal Pozzo & C. Saegerman
La fièvre Q est une infection bactérienne zoonotique causée par Coxiella burnetii largement répandue en Wallonie. Le diagnostic de cette maladie reste difficile et des recommandations ont été émises par l'EFSA en termes d'échantillonnage pour poser un diagnostic individuel. Ces recommandations reposent sur des avis d'experts. Dans les troupeaux laitiers, l'accès au lait de grand mélange constitue un prélèvement de choix usuel, peu onéreux et fiable pour le diagnostic à l'échelon du troupeau. En l'absence de lait de grand mélange comme dans les troupeaux allaitants, une solution alternative pourrait être le prélèvement aléatoire de 20 animaux dans le troupeau en production (animaux adultes) pour limiter à la fois les frais de prélèvement et d'analyses sans diminuer les propriétés intrinsèques de la procédure diagnostique. Cette procédure a été testée dans 226 troupeaux laitiers wallons sélectionnés de manière aléatoire, pour lesquels le lait de grand mélange était disponible en même temps qu'un échantillonnage aléatoire de 20 animaux de plus de 24 mois.
L. Domenis, Maria Sylvia Gennero, Nicoletta Vitale, Laura Chiavacci, Raffaella Barbero, Daniela Dezzutto & Stefania Bergagna
Dans le cadre du programme de lutte contre les mammites bovines menée dans la Région Vallée d'Aoste (Italie) dans la période 2009-2011, ont été isolées 574 souches de Streptococcus agalactiae et 933 souches de Staphylococcus aureus. On a mesuré par la méthode de Kirby-Bauer, la sensibilité de toutes ces souches aux antimicrobiens suivants : amoxicilline, amoxicilline et acide clavulanique, ampicilline, céphalexine, céphalothine, cefoperazone, céfuroxime, cloxacilline, enrofloxacine, néomycine, cloxacilline, pénicilline, spiramycine, streptomycine, tétracyclines et thiamphénicol. Pour Streptococcus agalactiae les résistances les plus importantes (> 10 % des souches insensibles) concernaient la cloxacilline (54,6 %), la néomycine (81,4 %) et la tétracycline (25,5 %), tandis que, pour Staphylococcus aureus, elles concernaient l'amoxilline (41,7 %), l'amoxicilline /acide clavulanique (40,2 %), l'ampicilline (41,8 %), la pénicilline (41,4 %), la cloxacilline (42,6 %), la tétracycline (13,9 %) et le cefoperazone (15,2 %). Compte tenu du niveau élevé des résistances aux antibiotiques bêta-lactamines et aux pénicillines naturelles et semi-synthétiques (ou plutôt les molécules les plus fréquemment prescrites dans le traitement des infections mammaires), un suivi régulier de la sensibilité des bactéries pathogènes de la mamelle à cette catégorie d'agents antimicrobiens est essentiel pour assurer le succès du traitement des mammites dans la zone géographique considérée par notre étude.
Florence Ayral, D. J. Bicout, M. Artois & A. Kodjo
La leptospirose bovine est une maladie bactérienne altérant les performances économiques du troupeau. L'amélioration de sa prévention implique une bonne connaissance des sérogroupes circulants, sous divisions sérologique et antigénique des leptospires pathogènes. Une étude rétrospective à partir des résultats de tests de micro-agglutination (MAT) réalisés au « Laboratoire des Leptospires » de 2008 à 2011 a permis de définir 394 cheptels infectés par les sérogroupes suivants : Autumnalis, Australis, Grippotyphosa, Icterohaemorrhagiae et Sejroe. Chaque résultat de MAT correspond à l'une des 31 combinaisons des cinq sérogroupes et définit ainsi les sérogroupes circulant potentiellement dans le cheptel. La majorité des cheptels infectés avaient un profil d'infection uni-sérogroupe (57 %, n=225/394) dont Australis était le sérogroupe prédominant (51 %, n=115/225) suivi de Sejroe (25 %, n=57/225) et Grippotyphosa (21 %, n=45/225). La distribution des titres moyens associés aux sérogroupes impliqués est classée selon des indices de probabilité de présence (IPP). Lors de profils d'infection incluant les sérogroupes Sejroe et Australis, les IPP supérieurs pour le sérogroupe Sejroe suggèrent son implication plus importante dans l'infection de ces cheptels. Une approche fondée sur les IPP permettrait de tenir compte des implications relatives de chaque sérogroupe et d'obtenir une distribution réaliste des sérogroupes circulant parmi les cheptels bovins manifestant la leptospirose.
ARTICLE
B. Toma, Barbara Dufour & P. Dorchies
Chaque maladie transmissible possède un réservoir, que l'on peut définir comme « une entité assurant dans les conditions naturelles la conservation de son agent en tant qu'espèce et sa mise à disposition de sujets réceptifs ». Dans cet article, après une analyse de publications parues au cours de la dernière décennie, cette définition est proposée, commentée, et la diversité des situations rencontrées en pathologie humaine ou animale est illustrée d'exemples. Pour certaines maladies, notamment celles qui n'affectent qu'une seule espèce, la fonction de réservoir est relativement simple. Pour beaucoup d'autres, en particulier à hôtes multiples, elle peut être complexe, différente dans le temps, dans l'espace et en fonction de la présence et de la densité des populations réceptives. La connaissance des composantes d'un tel réservoir complexe est capitale pour définir des mesures de lutte efficaces contre ces maladies transmissibles.
C. Michel