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Barbara Dufour
JOURNÉE AEEMA - 19 MARS 2014 : COMMUNICATIONS ORALES
Sabine Cardoen, Xavier Van Huffel, Dirk Berkvens, Hein Imberechts, Jeroen Dewulf, Claude Saegerman, Katelijne Dierick, Thierry van den Berg, Richard Ducatelle, Niko Speybroeck & Étienne Thiry
Introduction : Les maladies animales émergentes représentent une menace pour la santé animale et la santé publique. Il semble impossible de prédire avec une incertitude acceptable la prochaine émergence. L’émergence des maladies animales est favorisée par des facteurs de risque spécifiques. Objectifs : Les objectifs de cette étude sont d’identifier et hiérarchiser des facteurs de risque sur base de leur influence sur le risque d’émergence des maladies animales infectieuses. Méthodologie : L’effet de 33 facteurs de risque sur le risque d’émergence de 34 maladies animales infectieuses (potentiellement) (ré-) émergentes a été évalué par le biais d’une enquête Delphi menée auprès de 50 experts. Les opinions d’experts consensus obtenues ont été transformées en scores, permettant de hiérarchiser les facteurs de risque selon leur impact sur le risque d’émergence des maladies animales étudiées, soit en considérant un seul groupe afin d’envisager la santé animale dans son ensemble, soit en considérant des sous-groupes (maladies zoonotiques, maladies vectorielles ou maladies exotiques). Résultats : Lorsque l’on considère les maladies comme un seul groupe, les sept facteurs de risque suivants ont un impact important (score moyen > 2) : les problèmes de détection de l’émergence, l’existence d’un réservoir animal de la maladie, les difficultés de contrôler la maladie par la vaccination, l’extension géographique de l’agent pathogène, le portage asymptomatique, l’augmentation d’incidence de la maladie dans d’autres pays et le rôle épidémiologique de la faune sauvage. Ces sept facteurs de risque ont également une influence importante (score moyen ≥ 2) dans les trois autres scénarios considérant les sous-groupes spécifiques. Pour les maladies zoonotiques, un facteur de risque supplémentaire a un impact important (score moyen ≥ 2) : l’augmentation de la démographie et/ou de la distribution de la faune sauvage. Pour les maladies exotiques, deux facteurs de risque supplémentaires concernant la globalisation ont un impact important (score moyen > 2) : l’augmentation du commerce et l’augmentation du transport. Pour les maladies vectorielles, 17 facteurs de risque ont un impact important (score moyen > 2), dont deux qui ont obtenu un score très élevé (score moyen > 3), la présence de vecteurs et les changements climatiques et météorologiques. Ceci constitue une alerte sur l’importance du risque d’émergence des maladies vectorielles. La législation/police sanitaire et les systèmes de production intensifs apparaissent comme des facteurs de protection. Conclusions : Cette étude permet d’identifier des facteurs-clés de risque d’émergence sur lesquels les gestionnaires de risque pourraient agir en termes de surveillance et de gestion. Elle pourrait également servir comme un outil pour l’inclusion de facteurs de risque mesurables dans un système, encore à développer, de prévision des risques émergents, visant à reconnaître précocement des conditions favorisant l’émergence de certains types de maladies.
Xavier Van Huffel, Pieter Depoorter, Hein Imberechts, Jeroen Dewulf, Dirk Berkvens & Mieke Uyttendaele
Le développement d'un baromètre de la santé animale, un instrument pour mesurer la santé de la population de l'élevage belge sur une base annuelle et suivre son évolution au fil du temps, est décrit. L'élaboration d'un ensemble de 13 indicateurs de la santé animale (ISA) comme base pour le baromètre de la santé animale est discutée. Ces indicateurs ont été pondérés par des experts - y compris des scientifiques, des décideurs politiques et des représentants de l'agro-industrie - afin de déterminer leur poids relatif dans le baromètre. Le résultat du baromètre est exprimé annuellement en comparaison avec l'année précédente. Sur les résultats des 13 ISA, il est conclu que la santé générale de la population animale en Belgique montre une évolution favorable depuis 2008 ; la vraie signification de cette constatation doit être évaluée sur le long terme. Le baromètre de la santé animale fournit une vue d'hélicoptère de l'état de santé des animaux de rente en Belgique et est un outil de communication de manière compréhensible sur les aspects de santé animale aux consommateurs et aux acteurs professionnels de la production animale et de la chaîne alimentaire.
Sabine Cardoen, Pieter Depoorter, Pascal Hendrikx, Jef Hooyberghs, Hein Imberechts, Jeroen Dewulf, Guy Czaplicki, Yves Van Der Stede, Katelijke Dierick, Thierry van den Berg, Sigrid Stoop, Mathieu Hubaux, Sophie Quoilin & Claude Saegerman
Les activités de surveillance épidémiologique en santé animale s’appuient sur une organisation variable et sur des systèmes de nature différente. L’objectif de cette étude est d’analyser les activités belges de surveillance des maladies animales et zoonotiques chez les animaux, tant du point de vue de la surveillance spécifique des maladies animales que des aspects structurels et organisationnels. Pour cela, un inventaire étendu des activités belges de surveillance épidémiologique, événementielle et programmée, des maladies animales et zoonotiques chez les animaux a été réalisé. Des typologies ont également été réalisées afin de décrire et visualiser les aspects organisationnels de cette surveillance. Enfin, un inventaire de recommandations relatives aux aspects organisationnels de la surveillance a été réalisé au moyen d’une analyse SWOT. La comparaison entre les activités actuelles de surveillance et une situation idéale a permis d’identifier des besoins et de proposer des pistes d’amélioration de la surveillance. Une des recommandations concerne la création d’une plate-forme nationale de surveillance épidémiologique constituée de responsables des instances chargées de la surveillance de la santé animale, y compris la faune sauvage, de la santé publique et de la sécurité alimentaire. Ceci assurerait une collaboration et une coordination entre ces domaines, ce qui est particulièrement pertinent en ce qui concerne la surveillance des zoonoses et de l’antibiorésistance.
Emmanuel Garin, Pascal Hendrikx, Magali Ribière & Marie-Pierre Chauzat
Pour la première fois, un réseau de surveillance épidémiologique européen de la mortalité des colonies d’abeilles domestiques (Apis mellifera L.) a été mis en place (EPILOBEE) dans dix-sept pays européens. Chaque pays a défini un protocole de surveillance d’après les lignes directrices éditées pour harmoniser cette surveillance. Un modèle d’exploitation statistique a été développé pour pouvoir analyser et interpréter de façon standardisée l’ensemble des informations recueillies dans chaque pays par le réseau EPILOBEE. La fourniture et l’application des mêmes requêtes à tous les participants au dispositif de surveillance facilitent le calcul des indicateurs et permettent une utilisation standardisée des modalités de calcul dans l’ensemble des pays. Cependant, la rigueur statistique et la facilité d’accès à ces indicateurs par la programmation de leur calcul ne doivent pas être confondues avec une simplicité d’analyse et d’interprétation. Chaque pays doit bien recenser l’ensemble des biais éventuels pour que l’analyse et l’interprétation de ses indicateurs soient justes et pertinentes. Bien qu’il ne soit pas possible d’obtenir des indicateurs épidémiologiques au niveau européen en raison de la diversité des protocoles, les indicateurs nationaux développés grâce au modèle statistique permettent de comprendre la mortalité des colonies d’abeilles à l’échelle européenne.
Corinne Sailleau, Cyril Viarouge, Émmanuel Bréard, Thomas Clément, Jean Baptiste Perrin, Morgane Dominguez & Stéphan Zientara
Entre 2000 et 2004, la Corse a été infectée par trois sérotypes du virus de la fièvre catarrhale ovine (FCO) : le sérotype 2 en 2000 et 2001 ; le sérotype 4 en 2003 et 2004 et également le sérotype 16 cette même année. Depuis 2006, aucune suspicion clinique n'avait été rapportée. Le 2 septembre 2013, des signes cliniques évocateurs de la maladie ont été observés dans deux élevages ovins dans le sud de l'île. Le diagnostic de laboratoire a permis de confirmer la présence du sérotype 1 du virus de la FCO. Le virus s'est ensuite rapidement propagé à l'ensemble de l'île. Les comparaisons de séquences nucléotidiques de la souche isolée ont permis de conclure qu’elle était très proche de la souche BTV-1 qui a circulé dans le bassin méditerranéen et en Sardaigne en 2012. Cet article dresse un bilan de cette épizootie.
Dominique Suter, Vanessa Kaiser & Lukas Perler
En 2013, la Suisse a connu deux épisodes de tuberculose bovine totalement indépendants l’un de l’autre. Le premier est une résurgence d’un cas datant de 1998 (Mycobacterium bovis ssp bovis, SB0120) et le second a comme origine une infection contractée en 2011, lors d’un estivage sur un alpage autrichien, où les cervidés sont connus pour être infectés par Mycobacterium bovis ssp caprae (SB 0418). L’intradermotuberculination comparative est le test de dépistage de référence. Le test de détection quantitative de l’IFN-Ɣ a été introduit en complément de l’intradermotuberculination pour augmenter soit la sensibilité (Se), soit la spécificité (Sp) du dépistage en fonction des stratégies de lutte. Ce document présente les épisodes de 2013 et les contrôles de début 2014.
Maria Cristina Bona, Marzia Righetti, Giuseppe Ru, Cristiana Maurella, Claudio Foglini, Tommaso Scanzio & Marino Prearo
L'aquariophilie est aujourd'hui une industrie avec un chiffre d'affaires de millions d'euros. Il existe sur le marché plus de 4 500 espèces de poissons d'eau douce et 1 450 espèces de poissons de mer. Selon les données Euromonitor 2011, en Italie il y a près de 30 millions de poissons d'aquarium. L'importation d'animaux aquatiques dans notre pays et plus généralement dans les pays de l'Union européenne, provient principalement de Pays Tiers ; près de 80 % des poissons d'ornement importés sont issus d'Asie du Sud-est. Le risque potentiel d'introduction de maladies, lié à l'importation et à l'élevage d'espèces de poissons exotiques, est donc un facteur à ne pas négliger. Dans ce but, une étude préliminaire a été menée sur les espèces d'eau douce importés afin de caractériser les principaux agents pathogènes cause de mortalité et de morbidité chez les poissons et en particulier les Mycobactéries.
Christelle Fablet, Gaëlle Simon, Virginie Dorenlor, Florent Éono, Éric Éveno, Stéphane Gorin, Stéphane Quéguiner, François Madec & Nicolas Rose
Les facteurs d’élevage associés à l’infection des porcs en engraissement par les virus influenza porcins enzootiques de sous-types H1N1 et H1N2 ont été étudiés à l’occasion d’une enquête transversale menée dans 125 élevages du Grand-Ouest. Pour chaque élevage, un échantillon de 15 porcs, sélectionnés de manière aléatoire dans une bande en fin d’engraissement, a fait l’objet de prises de sang. Un questionnaire a permis de collecter des informations relatives à la conduite et aux pratiques d’élevage ainsi qu’aux conditions de logement des animaux. Les conditions climatiques ont été mesurées pendant 20 heures dans la salle de post-sevrage et la salle d’engraissement contenant les porcs faisant l’objet de prélèvement. Les anticorps dirigés contre les virus influenza porcins H1N1 et H1N2 ont été recherchés dans les sérums par des tests d’inhibition de l’hémagglutination. Les facteurs associés à l’infection par les virus H1N1 ou H1N2 ont été identifiés par des modèles logistiques spécifiques à chaque sous-type. Il est apparu que le nombre d’élevages porcins autour du site augmente la probabilité d’infection virale quel que soit le sous-type (OR = 3,2, intervalle de confiance à 95 % (IC 95 %) : 1,4-7,6 et OR = 3,5, IC 95 % : 1,5-8,1 pour H1N1 et H1N2 respectivement). Les autres circonstances associées diffèrent selon le sous-type. Ainsi, les cases de grande taille en post-sevrage (OR = 3,2, IC 95 % : 1,2-8,6), des températures de consigne de chauffage (OR = 2,6, IC 95 % : 1,1-6,4) et de ventilation (OR = 2,6, IC 95 % : 1,1-6,1) basses, respectivement en maternité et en post-sevrage, et le transfert de porcs en engraissement via une salle contenant des porcs plus âgés (OR = 3,3, IC 95 % : 1,1-9,6) sont des facteurs associés à l’infection par le virus H1N1. Une durée de vide sanitaire courte en maternité (OR = 2,6, IC 95 % : 1,1-6,3), une faible surface par porc en post-sevrage (OR = 2,9, IC 95 % : 1,2-7,0), une salle de grande taille en engraissement (OR = 2,5, IC 95 % : 1,1-5,9), une conduite en flux continu en engraissement (OR = 2,4, IC 95 % : 1,0-5,8) et une plage de ventilation courte à ce stade d’élevage (OR = 3,2, IC 95 % : 1,4-7,4) sont associées à l’infection par le virus H1N2. La biosécurité tant externe qu’interne des élevages ainsi que les facteurs liés à la régulation des conditions climatiques à l’intérieur des locaux apparaissent en tant que points critiques. Ils doivent prioritairement être pris en considération dans des plans d’intervention.
Julie Bonnet, Jeanne Dupuis & Gino Scimia
Plus que jamais, l’utilisation raisonnée des antibiotiques est un objectif essentiel pour la préservation de la santé humaine et animale. La protection de l’arsenal thérapeutique actuel s’impose comme le défi du XXIème siècle. Depuis quelques années, la filière porcine s’impose en bon élève de la réduction d’utilisation des antibiotiques. Notre étude illustre l’implication d’un groupe de vétérinaires en filière porc - les vétérinaires du réseau Cristal - accompagné par le laboratoire pharmaceutique Zoetis dans le développement d’une démarche d’accompagnement à l’utilisation raisonnée d’antibiotiques. Pour cerner correctement les enjeux de la démédicalisation et comprendre les adaptations nécessaires à une telle démarche, nous avons rencontré sept éleveurs de porcs et leurs vétérinaires. Notre travail propose une analyse qualitative et descriptive des retours d’expériences des personnes rencontrées.
Morgane Dominguez, Pascal Hendrikx, Didier Calavas & Barbara Dufour
L’épidémiologie d’intervention vise la détection précoce des situations d’alerte sanitaire en vue d’apporter une aide à la décision pour la mise en place d’une réponse adaptée. Afin de proposer des standards pour le développement de l’épidémiologie d’intervention en santé animale, nous avons réalisé l’analyse qualitative rétrospective de diverses expériences dans le but d’identifier les pratiques qui en augmentent la performance.
CONFÉRENCE
Didier Calavas, Clara Marcé, Kristel Gache, Morgane Dominguez, Alexandre Fediaevsky & Pascal Hendrikx
La finalité de la surveillance épidémiologique - et donc de la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (Plateforme ESA) - est essentiellement de produire des connaissances sur des évènements sanitaires, utiles pour l’action, directement (gestion des risques) ou via l’évaluation des risques. Cette connaissance repose sur la production d’analyses sur la situation épidémiologique des dangers sanitaires et son évolution dans l’espace et dans le temps. De manière corollaire, ces analyses permettent d’évaluer l’efficacité des mesures de lutte mises en œuvre. Ces analyses nécessitent la production de données dans des conditions adaptées (faisabilité) pour l'ensemble des parties prenantes et se fondent sur l’interprétation de données pertinentes, de qualité, et obtenues suffisamment rapidement par rapport au danger sanitaire surveillé. Depuis sa création en octobre 2011, la Plateforme ESA s’est efforcée de réunir sur des thématiques ciblées comme prioritaires les différentes familles professionnelles intervenant dans la production et l’utilisation de données épidémiologiques et de l’information résultante. Ceci a également permis de développer un corpus méthodologique, qui tend vers la définition d’un référentiel en surveillance. Au fur et à mesure de son développement, celui-ci est appliqué aux thématiques sanitaires traitées, avec l’objectif de produire des informations pertinentes et fiables, qui permettent de répondre aux besoins de la surveillance. Après 30 mois de fonctionnement, un bilan est fait sur les développements méthodologiques mis en œuvre, sur leur application et leur réappropriation par les acteurs de la surveillance, ainsi que sur les productions issues des dispositifs de surveillance (données, informations, connaissances), à partir de l’exemple de la surveillance de l’épizootie due au virus Schmallenberg.
JOURNÉE AEEMA - 18 MARS 2014 : TUBERCULOSE BOVINE
Julie Rivière, Yann Le Strat, Pascal Hendrikx & Barbara Dufour
La tuberculose à Mycobacterium bovis est une maladie commune aux animaux de rente et aux animaux sauvages, caractérisée par des impacts sanitaires, économiques et zoonotiques notables. La majorité des données européennes sur cette maladie concernent principalement la situation épidémiologique des pays, mais peu de publications décrivent précisément les systèmes de surveillance mis en œuvre, alors que leur connaissance est indispensable pour comparer les situations entre les Etats-Membres. Afin de recenser les systèmes de surveillance de la tuberculose bovine dans les troupeaux bovins et dans la faune sauvage, une enquête européenne a été conduite en 2013 dans les 28 Etats-Membres de l’UE ainsi que dans trois autres pays européens (Norvège, Macédoine, Suisse). Des différences entre les systèmes de surveillance ont été recensées entre les 26 pays répondants, en fonction notamment du statut officiel des pays et du taux de prévalence de la tuberculose dans les élevages bovins. Les différences recensées concernent principalement la combinaison des composantes de surveillance, les tests utilisés, la définition d’un élevage ou d’un animal infecté, ainsi que l’existence et le type de surveillance de la faune sauvage libre.
Laure Dommergues, Séverine Rautureau, Étienne Petit & Barbara Dufour
La France a obtenu le statut officiellement indemne de tuberculose bovine en 2001. Depuis, la Côte-d’Or a fait face à une recrudescence du nombre de foyers qui ont été attribués à une contamination par le voisinage dans 35 % des cas. Le but de cette étude était de décrire finement les facteurs de risque du voisinage dans une zone infectée de tuberculose bovine, à partir d’une enquête de terrain et en utilisant la méthode d’analyse des réseaux sociaux. Tous les contacts ne présentant pas le même risque pour la transmission de la tuberculose, une pondération a été effectuée. Dans la zone, 95 % des contacts étaient explicables par des contacts directs au pâturage, ou indirects via des blaireaux ou des sangliers. Les différentes modalités de contacts n’étaient pas indépendantes entre elles et aucune ne pouvait expliquer à elle seule les contacts de voisinage d’une exploitation, ce qui conduit à devoir envisager la mise en œuvre simultanée de plusieurs mesures de lutte dans les exploitations.
Communications affichées
Maria Cristina Bona, Tommaso Scanzio, Mauro Sabbadini, Livio Favaro, Marzia Righetti, Paola Arsieni, Erika Burioli, Elena Pavoletti, Giuseppe Ru, Maria Letizia Fioravanti & Marino Prearo
Les nématodes parasites (Anisakidae) peuvent infecter les êtres humains à travers la consommation de poissons de mer contaminés, consommés crus, pas assez cuits, fumés ou marinés dans des préparations à faible teneur en saumure ou en vinaigre inaptes à l’inactivation des larves. L'Homme est un hôte accidentel qui ne permet pas l'évolution normale de la larve. Les anisakidés du genre Anisakis constituent un risque pour la santé de l’Homme de deux façons : par infestation après ingestion de poissons mal préparés, avec le développement d’une pathologie digestive, et par réaction allergique aux produits chimiques libérés par les vers dans la chair du poisson. L'objectif de notre travail était d'évaluer le risque potentiel lié à la consommation de poissons de la mer Ligure. L’échantillonnage a été effectué dans la mer Ligure d’octobre 2010 à février 2013 : 902 rougets ont été analysés. Des nématodes des genres Anisakis (sous-famille Anisakinae) et Hysterothylacium (sous-famille Raphidascarinae) ont été isolés.
Lara Irico, Nicoletta Vitale, Maria Cristina Radaelli & Laura Chiavacci
La tuberculose bovine est une maladie infectieuse et contagieuse soumise à contrôle de police sanitaire. Par suite d’un plan d’éradication entré en vigueur en Italie en 1977, la prévalence de cette maladie dans les élevages du Piémont est arrivée à un pourcentage inférieur à 0,1 %. Dans ce contexte épidémiologique, le contrôle doit considérer l’analyse des facteurs du risque pour renforcer la lutte contre cette maladie. Une étude de cohorte (étude observationnelle et longitudinale) a été menée sur des animaux sélectionnés en utilisant les données de surveillance de la Région du Piémont, pour apprécier la probabilité et la quantification du risque de développer la maladie pour un bovin qui a été exposé au facteur “avoir vécu dans un élevage infecté”. Sur un total de 427 547 bovins, 3 640 (0,85 %) sont devenus positifs aux tests in vita après une période d’observation de 751 jours (± 314). Les animaux en provenance d’élevages infectés (n = 713) avaient une probabilité de devenir positif six fois plus élevée que ceux dans des troupeaux indemnes.
Point de vue
Bernard Toma, Barbara Dufour, Jean-Jacques Bénet, Alexandra Shaw & Gilles Brucker
A l’occasion de la sortie de la sixième édition de A Dictionary of Epidemiology, publiée par l’Association internationale d’épidémiologie, sous la responsabilité de Miquel Porta, cet article rappelle à travers différents échanges de ces trois dernières décennies la question débattue de la nature des populations qui sont l’objet de l’épidémiologie. Cette récente édition du dictionnaire d’épidémiologie, élément de référence en la matière, conforte la position adoptée dès 1983 par John Last, responsable des premières éditions, que nous partageons totalement et selon laquelle la caractéristique fondamentale de cette science est l’étude de phénomènes de santé dans des populations, quelles qu’elles soient, humaines, animales ou végétales.
Vient de paraître
Bernard Toma
A Dictionary of Epidemiology, 6ème édition, éditée pour l’International Epidemiological Association (IEA) par Miquel Porta, Oxford University Press, 2014, 344 p., broché : 27,51 euros ; relié : 51,21 euros.
Informations
Ariane Payne, Elodie Barbier & Sophie Rossi
L’essor de la tuberculose bovine dans la faune sauvage est un sujet de premier plan pour la DER de l’ONCFS qui implique non seulement la connaissance des modes de transmission entre différentes espèces sauvages et domestiques, mais aussi les moyens de contrôle des populations de grands ongulés et de blaireaux. Ce congrès a été l’occasion de mettre à jour nos connaissances, de présenter les derniers travaux récents (thèse A. Payne) et de préciser les projets de recherche, entre autres projet européen (ITN Marie-Curie soumis le 14 mars 2014) en collaboration avec l’ANSES (convention cadre ONCFS/Anses).
Christian Michel