En première page de couverture, une photographie d’un bouquetin mâle adulte, prise dans le Massif du Bargy par Jean Hars (ONCFS), illustrant le thème de la réunion du 30 mai 2018 ayant permis de faire le point sur le foyer de brucellose qui a été découvert chez cette espèce en 2012 dans cette région.
 
 
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Barbara Dufour
 
JOURNÉE AEEMA - 30 MAI 2018 : LE POINT SUR LA BRUCELLOSE DANS LE MASSIF DU BARGY
 
Dufour Barbara & Toma Bernard
 
Gilot-Fromont Emmanuelle, Freycon Pauline, Rossi Sophie et al.
La dynamique de transmission de la brucellose du bouquetin était pour l’essentiel inconnue en 2012. La découverte du réservoir constitué par la population de bouquetins du massif du Bargy a soulevé la nécessité d’identifier les facteurs qui permettent la persistance de l’infection à un fort niveau de prévalence dans cette population. Pour identifier les modes et voies de transmission ainsi que les classes d’animaux les plus susceptibles de constituer des sources de bactéries, 88 bouquetins séropositifs ont été autopsiés entre 2012 et 2017. Des recherches bactériologiques ont été menées sur 1 à 15 organes pour chaque animal. La bactérie a été détectée chez 51 (58 %) des animaux autopsiés, et chez 45 animaux elle était détectée dans au moins un échantillon du tractus urogénital ou un nœud lymphatique de la région pelvienne, ces animaux étant donc excréteurs potentiels. Parmi ces excréteurs potentiels, 26 (58 %, soit 30 % de tous les animaux autopsiés) avaient au moins une culture positive dans un organe du système urogénital et ont donc été considérés comme excrétant effectivement la bactérie au moment de la capture. Une hétérogénéité était présente entre les classes d’âge et de sexe : la bactérie était plus souvent détectée chez les animaux séropositifs avant l’âge de 5 ans, possiblement en lien avec une infection primaire, impliquant un avortement possible à la première gestation chez les femelles, tel qu’il est connu chez les ruminants domestiques. Enfin, l’excrétion bactérienne était liée à la réponse sérologique chez les femelles, suggérant que cette réponse pourrait permettre d’identifier les femelles présentant un risque plus élevé d’excrétion. Le fort potentiel d’excrétion chez les femelles jeunes peut avoir contribué au maintien de l’infection à long terme dans cette population. Les mâles et les femelles pourraient donc jouer des rôles épidémiologiques distincts, les femelles contribuant à la pérennisation de l’infection dans un secteur et les mâles à la transmission entre secteurs. Cette hétérogénéité doit être prise en compte pour évaluer des scénarios de gestion, dans cette situation comme dans d’autres cas.
 
Quéméré Erwan, Rossi Sophie, Game Yvette et al.
Pour comprendre les modalités d’infection d’une population naturelle par un agent pathogène et de transmission en son sein, il est nécessaire de connaître les caractéristiques génétiques et immunogénétiques de cette population. En effet, la diversité génétique est essentielle pour que les populations puissent s’adapter aux risques multi-parasitaires auxquels elles sont continuellement exposées. Or la diversité génétique d’une population est le reflet de son histoire démographique et évolutive. Lors de la réintroduction de bouquetins dans les Alpes, les populations ont subi plusieurs goulots d’étranglements successifs qui ont considérablement érodé leur variabilité génétique adaptative. Nous avons testé l’hypothèse que la sensibilité intrinsèque de la population de bouquetins (Capra ibex) du Bargy à la brucellose est liée à une forte consanguinité et une faible diversité génétique, notamment des gènes de l’immunité. Afin d’évaluer les risques de diffusion de l’agent pathogène, nous avons également mesuré les flux de gènes historiques et contemporains entre les différentes unités socio-spatiales du massif du Bargy et avec les populations des massifs alentours de Leschaux-Andey et des Aravis. Nos résultats suggèrent une très faible diversité génétique neutre et adaptative mais très comparable à celle observée dans un grand nombre de populations restaurées des Alpes et des populations sources. Par contre, sa taille efficace limitée (NE~50 individus) présage une forte diminution de la diversité génétique à moyen terme en l’absence de renforcement/migration. Dans l’ensemble, les gènes de l’immunité étudiés sont très peu polymorphes, mais certains variants rares dans la population (du gène SLC11A1 et dans une moindre mesure Tlr1) sont associés à une plus faible prévalence de brucellose, suggérant une résistance des animaux concernés. Enfin, les flux de gènes entre la population de Bargy et les populations voisines sont historiquement limités, mais nous avons détecté de nombreux mouvements contemporains entre Bargy et Aravis qui indiquent un risque de propagation de la maladie.
 
Ponsart Claire, Garin-Bastuji Bruno, Riou Mickaël et al.
Rev.1 est un vaccin vivant atténué stable, ayant permis dans de nombreux pays, une réduction significative de l’incidence de la brucellose à Brucella melitensis, à la condition d’une couverture suffisante des populations ovines et caprines. Dans le cadre de la gestion du foyer de brucellose chez les bouquetins du Bargy, une expérimentation visant à comparer l’innocuité du vaccin Rev.1 conjonctival entre la chèvre domestique et le bouquetin des Alpes a été entreprise au printemps 2017. Au total 24 animaux adultes ont été inclus dans l’étude, répartis en deux lots de 6 mâles et deux lots de 6 femelles non gestantes de chaque espèce, puis suivis pendant une période de 45 ou 90 jours. Le vaccin Rev.1 a entraîné une réponse humorale chez tous les animaux vaccinés, avec une intensité supérieure chez les bouquetins. Contrairement à ce que la proximité génétique entre chèvre et bouquetin pouvait laisser penser, la distribution de la souche Rev.1 au sein des organes ainsi que le risque d’excrétion urogénitale ont été beaucoup plus élevés chez le bouquetin que chez la chèvre, tous âges et sexes confondus. Ce risque s’est concrétisé par la transmission de la souche vaccinale de bouquetins vaccinés à un animal témoin non vacciné. Ces travaux mettent en évidence une capacité moindre du bouquetin à contenir la diffusion, la multiplication et l’excrétion du vaccin Rev.1, suggérant un risque plus important de diffusion de cette souche vaccinale chez cette espèce sauvage. En nature, une diffusion non maitrisée de la souche vaccinale pourrait compromettre la surveillance et la gestion du foyer, en induisant des séroconversions impossibles à distinguer entre animaux infectés par les souches sauvage et vaccinale.
 
Lambert Sébastien, Gilot-Fromont Emmanuelle, Toïgo Carole et al.
La modélisation dynamique est un outil complémentaire aux études d’observation et d’expérimentation sur les systèmes complexes, tels que celui de la brucellose des bouquetins du Bargy. Dans ce cas, la première étape de la modélisation était de représenter le système et de faire le point sur les connaissances actuelles. Cette étape permet déjà de fournir des conclusions qualitatives sur les mécanismes clés et leur comportement. La deuxième étape est analytique : il s’agit d’identifier les paramètres les plus influents et de les estimer, afin d’identifier les processus les plus importants. Ici, les paramètres liés aux voies de transmission majeures (avortement, vénérien) et la capacité d’accueil du milieu, qui influence la dynamique de population, semblent être les facteurs clés dans la transmission de la brucellose. Enfin, la dernière étape est de prédire l’effet de différents scénarios de gestion du foyer sauvage. Evaluer l’efficacité de plusieurs scénarios de lutte est rendu possible par le biais de simulations, ce qui est pratiquement impossible à mettre en place sur le terrain. La modélisation est alimentée par les données de terrain et d’expérimentation, et permet de prédire la dynamique du système dans des situations qui ne se sont pas ou pas encore produites, et ainsi de conduire à de nouvelles questions de recherche en retour. Malgré sa complexité et le fait que le système n’ait jamais été décrit auparavant, l’état des connaissances sur l’écologie du bouquetin et sur la pathogénie et l’épidémiologie de la brucellose chez les ruminants domestiques a permis d’avoir une représentation fine du système et de mieux comprendre les possibles interactions entre l’hôte et l’agent pathogène dans la dynamique épidémiologique.
 
Dunoyer Charlotte & Ganière Jean-Pierre
Depuis la découverte du foyer de brucellose, dans un élevage bovin de Haute-Savoie en 2012 et la mise en évidence d’un réservoir dans la population de bouquetins du massif du Bargy, l’Anses a été saisie à plusieurs reprises par les gestionnaires du risque pour apporter un éclairage scientifique sur les différents scénarios de gestion, à l’interface entre la faune sauvage et les animaux domestiques. Les modalités d’expertise collective, privilégiées par l’Anses dans le traitement des saisines, ont montré leur importance vis-à-vis d’une problématique qui présente toutes les caractéristiques d’un problème public, faisant intervenir des acteurs aux intérêts différents, interrogeant des connaissances scientifiques et des données de surveillance très lacunaires, qui n’ont pu se compléter que petit à petit et, à l’inverse, une attente forte de prise de décision par les autorités. Les Groupes de travail de l’Anses ont dû relever de nombreux défis dans ce contexte, à commencer par celui de la pluridisciplinarité à l’épreuve du dialogue et de la coopération active ! Une approche intégrée, apportant des éclairages différents au croisement de l’épidémiologie et de l’écologie, a permis aux experts, malgré de nombreuses incertitudes, d’apporter certaines conclusions en matière de gestion. Cette approche n’est pas sans rappeler l’importance du concept One Health, qui vise à prendre en compte la santé, dans une approche intégrative des compartiments Homme-Animaux-Environnement.
 
JOURNÉE AEEMA - 1er JUIN 2018 : COMMUNICATIONS
 
Bouchez-Zacria Malika, Courcoul Aurélie & Durand Benoît
Dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Landes, la tuberculose bovine à Mycobacterium bovis est présente et détectée grâce à un système de surveillance de la faune sauvage, et aux mesures de prophylaxie dans les élevages bovins. Au sein de la zone infectée qui couvre en partie ces deux départements, nous avons analysé un réseau de contact entre élevages bovins (nœuds), de statut d’infection connu entre 2007 et 2015, le type moléculaire de M. bovis étant également connu dans les élevages détectés infectés (élevages foyers). Les 1 946 élevages étaient en lien via le commerce (type T) et/ou via le voisinage de leurs pâtures (type P) et/ou par l’intermédiaire des blaireaux : les élevages (via leurs pâtures) pouvaient être voisins d’un même domaine vital de blaireau (type B), et/ou être voisins de deux domaines vitaux distincts mais eux-mêmes voisins (type D). L’analyse des composants a montré la complémentarité des réseaux pour la transmission de M. bovis. L’utilisation d’un test non-paramétrique a permis de montrer une association significative entre la structure du réseau et la distribution des foyers. Grâce à un modèle de régression logistique, nous avons montré que les liens de type T (OR=7,4 [3,5 ; 15,5]95 %), de type B (OR=1,9 [1,4 ; 2,9]95 %) et de type D (OR=10,1 [4,3 ; 25,6]95 %) étaient significativement associés à la probabilité qu’un lien partant d’un élevage infecté atteigne un autre élevage infecté par le même type moléculaire.
 
Michelet Lorraine, Courcoul Aurélie, Durand Benoît & Boschiroli Maria Laura
Le génotypage de Mycobacterium bovis, utilisant des techniques classiques (spoligotypage et MLVA), permet de tracer l'origine de l'infection d’un très grand nombre de foyers de tuberculose bovine et de mettre en évidence une éventuelle transmission inter-espèces. Cependant, dans les zones où l’incidence de la maladie est la plus forte, des profils génotypiques dominants sont partagés par la quasi-totalité des isolats, ce qui rend la reconstitution de la chaîne de transmission impossible. L’utilisation du séquençage du génome complet, comme méthode de génotypage à très fine résolution, peut permettre de différencier des souches clonales de même génotype dans une zone de forte incidence et de reconstituer des scénarios de transmission. Ce type d’approche a été utilisé dans une zone de forte endémicité en Côte-d’Or. L’utilisation d’un modèle mathématique permettra d’intégrer des paramètres épidémiologiques combinés aux données de typage et de caractérisation génomique afin de mieux comprendre le réseau de transmission de la tuberculose bovine en Côte-d’Or.
 
Casal Jordi, Saegerman Claude, Bertagnoli Séphane et al.
Le virus de la dermatose nodulaire contagieuse (VDNC) est un virus à ADN appartenant à la famille des Poxviridae et au genre Capripoxvirus. La DNC est une maladie transfrontalière hautement contagieuse chez les bovins qui entraîne des pertes économiques importantes. La maladie a été signalée pour la première fois en 2014 dans l'Union européenne (à Chypre), puis en Grèce l’année suivante. En 2016, elle s'est propagée dans différents pays des Balkans. Une méthode stochastique simple pour estimer la taille d'une banque de vaccins est présentée. Elle a été appliquée à l'arrivée hypothétique d'une épizootie de la DNC en France. La taille du stock de vaccins a été calculée en tenant compte de trois paramètres qui sont la diffusion spatiale de la maladie, le temps nécessaire pour obtenir une bonne couverture vaccinale de la population d’intérêt et la densité du bétail dans la région où l’épizootie démarre. Les résultats ont été comparés à un modèle plus raffiné et validé, utilisé comme méthode de référence. Les différences entre le modèle simplifié et le modèle raffiné dans différents scénarios envisagés varient de 7 % à 10,5 % de plus de vaccins dans la méthode simple par rapport à la méthode raffinée pour couvrir 90 % des simulations et de 9,0 % à 13,8 % pour 75 % des simulations. En supposant une période nécessaire de sept semaines pour vacciner tous les animaux, et une propagation de la maladie de 7,3 km/semaine, le nombre de bovins serait de 740 716 têtes ou moins, pour 90 % des simulations (608 196 pour 75 % des simulations). Le modèle simplifié est facile à utiliser et à adapter à différentes maladies et pays et ne nécessite pas beaucoup de données pour fonctionner.
 
Watier-Grillot Stéphanie, Billetorte David, Petit Cédric et al.
En juin 2017, deux épidémies successives de gastro-entérite aigüe ont été déclarées au Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées (CESPA). Elles sont survenues dans un camp militaire du sud-ouest de la France. La même souche du parasite Cryptosporidium hominis a été retrouvée parmi la population militaire touchée et dans la ressource d’eau civile, qui a été à l’origine de la contamination des réseaux d’eau public et militaire. Ces épidémies de cryptosporidiose d’origine hydrique ont entraîné une véritable crise sanitaire. Celle-ci a été gérée en plusieurs temps : L’alerte, Les mesures immédiates destinées à protéger la santé des populations civiles et militaires (restrictions d’eau) et à rétablir rapidement des conditions normales d’approvisionnement en eau de qualité conformes aux exigences réglementaires, Les actions à moyen-long terme (surveillance renforcée de la qualité de l’eau de la ressource, suivi de la population militaire exposée, modification pérenne de la station de traitement de l’eau, poursuite de l’enquête environnementale, etc.). Dès l’alerte, une cellule de crise interministérielle, composée d’acteurs civils et militaires, s’est rapidement organisée. Elle a permis de mettre en place des interfaces facilitant les échanges entre les différents acteurs et, ainsi, de coordonner efficacement les actions menées, avec un bilan très positif.
 
Étoré Florence, Bertagnoli Stéphane, Casal Jordi et al.
Afin d'estimer la menace pour la France, un modèle d'évaluation quantitative des risques à l'importation a été développé pour évaluer le risque d'introduction du virus de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en France par les importations de bovins vivants. Sur la base des informations disponibles et en utilisant un modèle stochastique, la probabilité d’apparition d'un premier foyer de DNC en France après l'importation de lots de bovins vivants infectés a été estimée entre 4 x 10-5 et 3,3 x 10-3 (avec un intervalle de confiance de 95 %). Ce modèle peut facilement être adapté à différents pays et à d'autres maladies.
 
Renault Véronique, Damiaans Bert, Sarrazin Steven et al.
La biosécurité est une approche stratégique et intégrée visant à prévenir l’introduction et la dissémination des maladies infectieuses. L’objectif de l’étude était d’évaluer le niveau de mise en œuvre de différentes mesures de biosécurité par les éleveurs bovins ainsi que les différentes contraintes et avis les concernant. La finalité était de juger de la pertinence et de la faisabilité globale des mesures préconisées par le secteur et d’assurer une communication efficace en vue de l’adoption de nouvelles pratiques. Une enquête de terrain a été réalisée dans 100 élevages bovins en Belgique. L’enquête a confirmé le faible niveau général de mise en œuvre des mesures de biosécurité avec, comme contraintes principales perçues, leur faisabilité et/ou leur pertinence au regard du risque de la maladie ou de l’efficacité des mesures, considérées comme faibles. Des réflexions groupées entre experts de la biosécurité, législateurs et éleveurs seront nécessaires dans le futur afin d’identifier de manière conjointe des mesures de luttes pertinentes, réalistes, faisables et acceptables par les éleveurs. Cette étape permettra d’améliorer les différents plans de lutte et de contrôle des maladies infectieuses dans les exploitations bovines.
 
Bona Maria Cristina, Mignone Walter, Ballardini Marco et al.
Mycobacterium bovis, l'agent causal de la tuberculose bovine, peut infecter un large éventail d'animaux domestiques et sauvages. L'infection a également été décrite chez les sangliers (Sus scrofa). Dans la région de Ligurie occidentale, au nord de l'Italie, le premier cas de tuberculose chez un sanglier a été observé en 1989. Pour comprendre la relation entre l'existence des infections mycobactériennes chez le bétail et la faune sauvage, une activité de surveillance, ciblant les animaux chassés, a été menée au cours des 25 dernières années. L'objectif de ce travail est de montrer l'évolution locale de la maladie au sein de la population de sangliers sur la base des données 2002-2016. Au cours de la période, environ 48 000 animaux ont été soumis à un examen anatomopathologique. La majorité des sangliers touchés par la maladie ont été capturés pendant les saisons de chasse sur les territoires situés à proximité d’élevages infectés par Mycobacterium bovis, ou dans des pâturages où l'on faisait paître du bétail provenant d'élevages infectés. La tendance à la baisse observée pourrait être associée à la disparition progressive de la tuberculose chez les bovins de cette zone (dernier foyer en 2012) jusqu'à la reconnaissance du « statut officiellement indemne » (éradication de la maladie), obtenu par la province d’Imperia en 2014. Une tendance différente a été observée pour les infections associées à M. microti, un microorganisme sans rapport avec le bétail. Nos données suggèrent que le sanglier pourrait être considéré comme un « animal sentinelle » de M. bovis dans un territoire donné, sans nécessairement agir comme réservoir ou vecteur d'infection.
 
Saegerman Claude, Bertagnoli Séphane, Meyer Gilles et al.
Le virus de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est un virus à ADN appartenant à la famille des Poxviridae et au genre Capripoxvirus. La DNC est une maladie transfrontalière hautement contagieuse chez les bovins qui entraîne des pertes économiques importantes. La maladie a été signalée pour la première fois en 2014 dans l'Union européenne (à Chypre), puis en 2015, en Grèce. En 2016, elle s'est propagée dans différents pays des Balkans. La transmission indirecte par des vecteurs prédomine à faible distance, mais la transmission entre troupeaux éloignés et entre pays se fait généralement par des mouvements de bovins infectés ou par des vecteurs transportés dans des camions à bestiaux. Afin d'estimer le risque pour la France dû à l'introduction de vecteurs transportés dans des camions à bestiaux (bovins ou chevaux) provenant de pays à risque, un modèle d'analyse quantitative du risque a été développé dans le respect des recommandations de l’OIE [OIE, 2004]. En utilisant un modèle stochastique, le risque annuel d'introduction de la DNC par des stomoxes qui se trouvent dans des camions transportant des bovins vivants à destination d’élevages est compris entre 2 x 10 -5 et 4,4 x 10 -3. Le risque lié au transport de bovins destinés aux abattoirs ou au transport de chevaux est beaucoup plus faible (entre 1 x 10 -7 et 2,7 x 10 -5 et entre 1 x 10 -8 et 1,67 x 10 -6 pour les bovins et les chevaux, respectivement). La désinsectisation des camions transportant des animaux vivants est primordiale pour réduire le risque. Ce modèle peut être adapté à différents pays d’origine ou de destination et à d'autres vecteurs et maladies.
 
ARTICLE D’ÉPIDÉMIOLOGIE
 
Tialla Dieudonné, Zio Anaïse Carène, Yaméogo Ina Gwladys et al.
L’objectif de cette étude a été d’évaluer la séroprévalence de la brucellose bovine et porcine en milieux intra-urbain et péri-urbain de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Ainsi, le statut sérologique individuel de 600 bovins et de 600 porcs a été déterminé par les tests EAT et iELISA utilisés en parallèle. La prévalence « troupeau » de la brucellose a été évaluée à 95 % chez les bovins et 60 % chez les porcs.
 
INFORMATIONS
 
Hattenberger Anne-Marie
 
Poirier Valentine