No abstract
 
Toma (B)
 
RÉUNION DU 21 MAI 1982
 
Toma (B), Barnouin (J) & Gruner (L)
Quelques notions fondamentales sont évoquées successivement, sur l'évolution du domaine de l'épidémiologie au cours des dix dernières décennies, la conception générale actuelle de l'épidémiologie, les chapitres d'étude de l'épidémiologie, les enquêtes épidémiologiques.
 
MÉTHODOLOGIE DES ENQUÈTES EN ÉPIDÉMIOLOGIE ANIMALE
 
Bénet (J-J)
Tout travail épidémiologique suppose que l'on extrait d'une population globale un échantillon sur lequel on procèdera aux observations et qui permettra d'extrapoler les conclusions à la population initiale. Pour s'autoriser cette généralisation, il faut satisfaire une règle essentielle « définir les conditions de travail » : objectif de l'étude, population initiale, données d'observation, etc., constituent des aspects fondamentaux à définir avant d'aborder l'aspect technique du choix proprement dit. Chacune de ces étapes peut être source de biais, dont quelques exemples sont donnés.
 
Chillaud (T)
La Direction de la Qualité a mis en œuvre en 1980-1981 une enquête épidémiologique nationale concernant la leucose bovine enzootique, qui a fait appel à l'épreuve sérologique d'immunodiffusion en gélose. Cette enquête a été divisée en deux sous-ensembles complémentaires : un volet national, dont la réalisation pratique a été confiée au Laboratoire National des Médicaments Vétérinaires de Fougères, et un volet départemental auquel ont participé 47 laboratoires départementaux des Services Vétérinaires qui s'étaient portés volontaires, en collaboration avec le Laboratoire National de Pathologie Bovine de Lyon. Pour des raisons pratiques et d'économies budgétaires, il a été décidé d'utiliser les cheptels bovins soumis annuellement aux opérations de prophylaxie de la brucellose pour constituer la base de l'échantillon. Les principes appliqués, notamment pour le tirage au sort des cheptels, ainsi que les difficultés rencontrées dans cette enquête, sont décrits. Enfin, sont évoqués tous les aspects de cette enquête à prendre en compte pour apprécier la fiabilité des résultats obtenus.
 
Tillon (J-P)
Les réseaux d'enquête épidémiologique permanente en élevage porcin mis en place à partir de la Station de Pathologie Porcine de Ploufragan (22) ne visent pas seulement à collecter des prélèvements en vue d'apprécier la diffusion des principaux contaminants pathogènes. Il s'agit d'un dispositif complet appliquant les principes de l'analyse écopathologique et mettant en œuvre simultanément un niveau de recherche (Réseau Primaire), un niveau d'observation à grande échelle (Réseau Secondaire) et un niveau de vérification des résultats (Réseau Tertiaire). Les élevages qui constituent les différents réseaux participent de manière volontaire aux actions entreprises en étroite collaboration avec les groupements de producteurs. Ils sont jugés représentatifs de la fraction dynamique de l'élevage porcin.
 
Fontaine (M) & Bouchard (N)
Une réflexion critique sur le choix des populations ovines peut être menée à propos de diverses enquêtes épidémiologiques entreprises sur le troupeau ovin de huit départements du Sud-Est et de l'étude de l'extension de l'infection par le virus Maedi. Cette réflexion porte sur le choix des animaux, sur celui des troupeaux et des exploitations, et sur le rôle des éleveurs. Elle est autorisée par la connaissance de l'état sanitaire du troupeau ovin acquise postérieurement à ces enquêtes.
 
Blancou (J), Andral (L) & Barrat (J)
Après avoir défini les étapes possibles de la recherche en épidémiologie chez tes animaux sauvages, les auteurs précisent quelles sont les contraintes limitant, quoiqu'il en soit, le choix des populations étudiées : localisation de ces populations, mœurs spécifiques, techniques de capture ou réglementation. Ils indiquent ensuite quelles sont, dans le cadre de ces contraintes, les possibilités restant encore de choisir les populations les plus représentatives, les individus les plus caractéristiques, les zones d'enquête les plus appropriées et discutent enfin des conséquences de ce choix sur la valeur des recherches entreprises.
 
Michel (C) & Dorson (M)
La pathologie des poissons étant une discipline de développement récent, très peu de travaux de nature épidémiologique ont été réalisés jusqu'à présent. En dépit de tentatives pour développer l'étude globale des systèmes piscicoles, c'est essentiellement la méthode expérimentale qui a fourni les résultats les plus concrets, et c'est d'après l'expérience acquise au laboratoire que seront exposées les difficultés de choix d'échantillons représentatifs. Les moyens d'obtention des espèces, les rôles respectifs de la souche génétique, de l'âge, des rythmes de croissance comme sources de variabilité, les biais résultants du comportement animal et le problème de la comparaison entre lots seront successivement évoqué, et permettront de souligner la portée limitée des résultats obtenus.
 
Barnouin (J)
Un questionnaire, en épidémiologie animale, n'est pas un simple regroupement de questions et son élaboration n'est pas la traduction écrite d'une suite d'interrogations médicales ou écologiques. L'adaptation du questionnaire à la situation à analyser doit être rigoureuse, sous peine d'invalidité partielle ou totale de la méthode : des prescriptions portant sur l'élaboration des questions et le rôle de l'enquêteur sont proposées dans cet article. La personne enquêtée, en l'occurrence le plus souvent l'éleveur, doit être considérée comme un collaborateur de l'enquête épidémiologique, et non comme un simple fournisseur d'informations. La rédaction du questionnaire doit absolument tenir compte du mode de traitement ultérieur des données : chaque fois que l'on prévoit un traitement informatique des informations, un système de vérifications automatiques doit être mis en œuvre pour dépister les erreurs commises. Des exemples de questionnaires sont décrits afin de concrétiser les principes de l'élaboration d'un questionnaire épidémiologique.
 
Tillon (J-P)
Le questionnaire est l'instrument essentiel de l'enquête épidémiologique. Son choix doit tenir compte de l'utilisation que l'on compte faire des informations collectées. Un questionnaire général sera suffisant pour décrire un échantillon. En revanche, la recherche étiologique rend nécessaire l'utilisation de questionnaires particuliers, plus précis et plus orientés vers le recueil de données quantitatives. Une certaine structuration du questionnaire doit être recherchée pour passer en revue toutes les influences susceptibles d'agir et d'interagir. En dernier ressort, c'est à l'épidémiologiste que reviendra la responsabilité du choix du questionnaire. Il est souhaité que ce choix se réalise avec l'accord de ses partenaires, qui le mettront en œuvre sur le terrain.
 
Vannier (P), Gruner (L), Lamand (L) & Renault (L)
Les risques de biais liés à la réalisation des prélèvements peuvent être élevés si certains principes ne sont pas respectés. La nature des prélèvements doit correspondre aux objectifs de l'enquête et aux moyens d'investigation dont l'enquêteur dispose. Ces prélèvements doivent être réalisés sur un animal ou à partir de l'unité d'enquête choisie, dont l'état a été préalablement défini. La taille de l'échantillon doit être représentative de la population étudiée. Les prélèvements doivent être de qualité afin de permettre d'en tirer le maximum d'informations dans les meilleures conditions. Enfin, les techniques de laboratoire utilisées pour analyser le prélèvement doivent être appropriées à ce qui est recherché et aux objectifs de l'enquête.
 
Fayet (J-C), Bouvier (A) & Chonion (N)
L'enquête écopathologique porte sur 125 exploitations situées dans 7 départements. Les données relevées sont très variées : effectifs, pathologie, analyses sanguines, événements de la reproduction, fichier socio-économique, etc. Il est évident qu'une enquête de ce type doit avoir pour but de dégager une hiérarchie de la pathologie mais aussi de fournir des pistes de travail en mettant en évidence des liaisons entre la pathologie et les différents paramètres de l'environnement. Il ne faut pas croire que ce type d'observations puisse déboucher (sauf cas exceptionnel) sur des "recettes" directement utilisables par l'agriculteur à brève échéance. Mais il faut que la masse de données recueillies soit suffisante pour que leur analyse aboutisse à des résultats pas trop éloignés du cas général et non pas confinés au cas particulier étudié.
 
Tillon (J-P)
Outil statistique, l'analyse multifactorielle permet à l'épidémiologiste de simplifier un tableau de données en le réduisant aux influences essentielles. Interprétées comme "facteurs de risque", certaines de ces influences à caractère causal permettent d'élaborer une stratégie de la prévention sanitaire basée sur l'estimation du risque d'apparition d'un trouble. La mise à disposition des utilisateurs d'une "carte" des facteurs de risque est la principale retombée à usage pratique des enquêtes épidémiologiques visant la recherche étiologique.
 
Moutou (F)
La généralisation de l'usage des ordinateurs explique le grand développement de la modélisation et de la simulation dans de nombreux domaines de la recherche. Cette courte présentation de leur intérêt en épidémiologie se situe en dehors des domaines mathématiques et théoriques. Il s'agit simplement de montrer le rôle du modèle et de la simulation dans toutes les étapes de la recherche épidémiologique : depuis l'élaboration de la théorie jusqu'à la représentation finale du phénomène étudié. Deux exemples illustrent l'apport de cette démarche ainsi que ses limites.
 
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