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Numéro spécial : Hommage au Docteur vétérinaire Louis Andral
LES RÉSEAUX D'ÉPIDÉMIOSURVEILLANCE ANIMALE
Toma (B)
Andral (L)
RÉSEAUX FRANÇAIS
Dufour (B)
Après quelques notions générales rappelant les définitions et les objectifs de l'épidémiosurveillance, les réseaux français d'épidémiosurveillance animale sont présentés suivant une classification concernant leurs objectifs (surveillance de prévalence, épidémiovigilance des maladies exotiques ou de maladies nouvelles), l'aire géographique qu'ils couvrent, l'échantillonnage de la population étudiée, le mode de recueil de l'information (actif ou passif) et les modalités de leur financement (autonome ou intégré à une action de lutte).
RÉSEAUX FRANÇAIS LOCAUX
Bichet (H)
Le réseau VEGA a été créé en 1992, dans le cadre du programme : "Midi-Pyrénées, région saine capable de le prouver et de le faire savoir". Son action d'épidémiologie descriptive porte sur les pathologies pénalisantes pour l'élevage local. En 1994, une convention signée avec la direction générale de l'alimentation, a étendu son activité, lui conférant un statut de réseau expérimental dans le cadre d'affections prioritaires au plan national. La collecte d'informations sanitaires est organisée par type d'activité. Les partenaires du réseau sont les vétérinaires praticiens, les directions des services vétérinaires, les laboratoires vétérinaires départementaux, les abattoirs, l'école vétérinaire de Toulouse, les groupements de défense sanitaire et les sociétés d'équarrissage. Le réseau n'est opérationnel que depuis octobre 1993. D'ores et déjà, les données recueillies ont permis l'estimation de taux de prévalence, la création de valeurs référentielles ainsi que la mise en place de programmes complexes, à plus long terme. Le réseau VEGA doit faire la preuve, à court terme, de son efficacité sanitaire et de l'intérêt économique des actions entreprises, dans le cadre des productions animales.
Durand (F)
Le réseau d'épidémiovigilance VIALINE (VIgilance, ALerte, INtervention et Evaluation) a été créé par les vétérinaires praticiens haut-normands en collaboration avec les DSV et les GDS de Haute-Normandie. Il a débuté par une quantification et une qualification de la mortalité des bovins. Devant l'importance de la mortalité des veaux, surtout due aux diarrhées et lors des vêlages, VIALINE a évolué en VIALINE VEAUX, enquête sur un an concernant la mortalité des veaux et le BVD. Puis pour passer en vitesse de croisière, VIALINE a évolué en VIALINE VETERINAIRES SENTINELLES (surveillance des broncho-pneumonies infectieuses enzootiques des bovins, de la listériose, des salmonelloses, de l'entérite paratuberculeuse et de l'hypodermose) et en VIALINE FORTE MORTALITE (surveillance des mortalités anormales surtout chez les bovins adultes).
RÉSEAUX FRANÇAIS NATIONAUX
Drouin (P), Toux (YY), Guittet (M) & Bennejean (G)
Le réseau national d'observations épidémiologiques en aviculture (RNOEA) a été créé en 1987 à la demande des vétérinaires spécialisés en pathologie aviaire. Son but premier est l'alerte et l'échange d'informations relatives à des observations de pathologies par l'intermédiaire du CNEVA-Ploufragan, lequel assure un rôle de nœud épidémiologique. Le RNOEA compte 62 correspondants dont 35 vétérinaires et 27 laboratoires qui échangent une moyenne de 900 informations par mois. Le champ des maladies surveillées n'est pas limité. Toutes les productions avicoles sont prises en considération. L'aire géographique couvre les zones d'activité des correspondants, là où l'aviculture et développée ou organisée. La collecte de données se fait tous les mois, sur une grille retournée par courrier ou télécopie. Ces données correspondent à des déclarations libres et volontaires. Un bulletin mensuel de synthèse des données est retourné à chaque correspondant. De plus, toutes les données font l'objet d'un bilan annuel, présenté à l'occasion de la réunion annuelle des partenaires du réseau. Les résultats du RNOEA servent d'aide à la décision pour les correspondants. Ils permettent également au laboratoire central de recherches avicole et porcine du CNEVA-Ploufragan de remplir d'une façon plus adéquate ses missions d'appui scientifique et technique ainsi que de veille épidémiologique. Parmi les points forts, il faut souligner un taux mensuel moyen de participation en 1994 de 93 p. cent des laboratoires et de 83 p. cent des vétérinaires ainsi que l'induction de travaux de recherche. Les points faibles résultent de l'état de concurrence commerciale entre les correspondants et des règles que les partenaires se sont imposées: libre partenariat, liberté de déclaration et diffusion interne. Les perspectives envisagent de faire évoluer le RNOEA selon deux axes: un calcul des taux de prévalence et une démarche d'assurance de la qualité par adaptation de la démarche HACCP.
Coudert (M), Belli (P), Savey (M) & Martel (JL)
La forte progression de l'encéphalopathie spongiforme bovine, en Grande-Bretagne depuis 1986, ainsi que l'hypothèse d'une transmissibilité à l'Homme, qui ne peut être écartée, ont amené les autorités sanitaires à créer en 1990 un réseau d'épidémiosurveillance destiné à récupérer tous les cas pouvant se manifester en France. Cet article décrit les dispositions réglementaires qui sont à 1'origine de ce réseau, les caractéristiques de sa mise en œuvre et son mode de fonctionnement.
Fléché (C) & Faucon (JP)
Le RESAN a été créé en 1991 par le CNEVA Sophia Antipolis et la DSV 82 avec la participation de la DGAl et de la fédération nationale des organisations apicoles départementales. Ce réseau national d'épidémiosurveillance apicole est destiné à fournir des informations sur l'importance et la répartition des maladies de l'abeille. C'est un réseau actif et autonome qui, au plan départemental, repose sur des enquêteurs, agents sanitaires et un coordonnateur, technicien des services vétérinaires. Le recueil des données et réalisé à l'aide d'un questionnaire mixte sur un échantillonnage empirique raisonné. Les transferts se font par télématique au serveur situé à la direction des services vétérinaires du 82. Le réseau utilise les deux configurations PC et Apple. Le traitement des données et l'interprétation des résultats incombent au CNEVA Sophia Antipolis. Aujourd'hui le RESAN intéresse 40 départements et 3 p. cent du cheptel national. Il s'avère être un outil important de formation et d'information des apiculteurs et des agents sanitaires. Son succès et les résultats de 4 campagnes permettent d'envisager son évolution: redéfinir l'échantillonnage afin de mieux cerner l'émergence de maladies nouvelles et les intoxications, inclure les plans de surveillance des produits de la ruche.
Catherine (M)
Le réseau de surveillance microbiologique REMI, restructuré en 1989, a pour objectifs l'évaluation des niveaux de contamination bactériologique du milieu marin littoral, notamment pour les zones conchylicoles, l'aide aux décisions d'aménagement pour la restauration de la qualité des eaux, le classement sanitaire des zones conchylicoles et la définition des conditions d'exploitation en vue de la protection de la santé publique. Le dispositif de surveillance comprend un réseau de points de prélèvements répartis sur l'ensemble des zones conchylicoles (élevage et gisements naturels) du littoral français. La contamination bactériologique du milieu marin est déterminée par la recherche et le dénombrement des coliformes thermo-tolérants présents dans les coquillages vivant au lieu considéré. Les prélèvements et les analyses sont effectués par des équipes réparties dans les 12 laboratoires côtiers de l'IFREMER. Les résultats obtenus à ce jour permettent de connaitre les niveaux de pollution des zones conchylicoles et d'identifier les zones sensibles en vue de développer des programmes d'études plus approfondis et de déboucher sur des propositions concrètes d'aménagement. Ils permettent d'effectuer le classement sanitaire de ces zones et de prendre les mesures nécessaires pour la protection des consommateurs de coquillages.
Barrat (J), Eichenlaub (M), Artois (M) & Lamarque (F)
Le réseau SAGIR a été mis en place en 1986 ; il étend la surveillance assurée depuis 1972 sur la petite faune au gibier et à la faune sauvage en général. SAGIR est avant tout un réseau d'alerte destiné à détecter une mortalité importante ou un phénomène pathologique majeur. Une structure décentralisée dans chaque département a été retenue pour avoir un temps de réponse aussi court que possible. La première étape de l'analyse est départementale, seules les analyses spécialisées sont centralisées. Le coût des analyses est supporté par les fédérations départementales de chasseurs. Les résultats des examens sont collectés par des laboratoires centralisateurs qui en éditent des bilans. Les données sont gérées sur micro-ordinateur PC compatible.
RÉSEAUX ÉTRANGERS
Dubuc (M)
Le but de cet article est de présenter le réseau d'épidémiosurveillance des maladies animales existant au Québec. L'article décrit les buts et les objectifs du Réseau d'Alerte et d'Information ZOosanitaire du Ministère de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation du Québec (MAPAQ) et présente par la suite les composantes, le fonctionnement, le traitement et la diffusion de l'information. Différents résultats obtenus par le RAIZO sont également exposés ainsi que son évolution et ses perspectives de développement.
Bush (EJ) & Gardner (IA)
Le système national de surveillance de la santé animale (NAHMS = National Animal Health Monitoring System) est un système national intégré de surveillance qui collecte des informations sur l'incidence, la prévalence, la mortalité, les fréquences des divers modes de conduite d'élevage et les coûts associés aux diverses maladies. Les activités de surveillance reposent sur une collaboration entre des institutions gouvernementales, des universités, des laboratoires de diagnostic, des vétérinaires praticiens privés et des associations de producteurs. Dans ce document sont décrits la création et le développement du programme de surveillance national de la santé animale, deux programmes de surveillance qui impliquent des laboratoires de diagnostic et des vétérinaires praticiens sentinelles, ainsi que des enquêtes sur les diverses filières de production animale. Ces diverses enquêtes par filière de production intègrent des données confidentielles sur les paramètres de santé collectés sur le terrain et des paramètres biologiques à partir d'échantillons récoltés dans les fermes selon un échantillonnage statistique approprié et des mesures d'estimation qui permettent une estimation pour l'ensemble des filières à l'échelon national. Une enquête réalisée en 1990 concernant les facteurs de santé chez les truies et leurs portées et la future étude des facteurs de santé chez les finisseurs-engraisseurs qui sera réalisée en 1995 sont utilisées comme exemples pour illustrer les diverses composantes de telles enquêtes.
Meier (HP) & Hauser (R)
Depuis 5 ans, toutes les informations relatives à la fréquence des maladies infectieuses du cheval reçues par un système facultatif de surveillance, ont été rassemblées, analysées et diffusées. EQUINELLA a les objectifs suivants : surveiller toutes les maladies contagieuses du cheval dans l'ensemble de la Suisse ; analyser et interpréter les données collectées en fonction de leur distribution géographique et saisonnière ; diffuser l'information aux niveaux national et international. Le réseau d'épidémiologie couvre la Suisse ainsi que des zones voisines de France, d'Allemagne, d'Autriche et d'Italie. Dans ce réseau, interviennent une quarantaine de cliniques vétérinaires pour grands animaux, trois laboratoires de diagnostic, les cliniques de deux universités, le haras fédéral et la division des affaires vétérinaires de l'armée. Tous les participants doivent envoyer un rapport chaque quinzaine à l'aide d'un formulaire, même si aucun cas n'a été identifié. Les déclarations sont bénévoles, c'est-à-dire que la récolte, la compilation, l'analyse, l'interprétation ainsi que la publication des résultats sont prises en charge par l'office vétérinaire fédéral. La diffusion des informations est faite tous les quinze jours par le bulletin de l'office. Chaque participant reçoit un exemplaire. La majorité des maladies déclarées sont des malades respiratoires. La gourme vient en fête, tant du point de vue du nombre d'animaux malades que du nombre d'écuries atteintes et de la propagation. La rhodococcose a été constatée en Suisse pour la première fois dans le cadre d'EQUINELLA. Notre expérience des 5 dernières années laisse apparaître que le système EQUINELLA, bien que simple et peu coûteux, fonctionne bien. En tout cas, pendant la période de surveillance, notre population équine a été épargnée d'épizooties plus importantes qui auraient pu échapper à notre système de contrôle.
Willeberg (P)
Un système national de surveillance des maladies dans la population porcine danoise, fondé sur la collecte régulière des données d’inspection dans tous les abattoirs, a été appliqué pendant de nombreuses années. Cet article fournit une description de ce système et souligne les changements récemment apportés au système.
Garner (MG) & Nunn (MJ)
Un système national australien d’information en santé animale a été créé en vue de fournir une évaluation objective de l’état sanitaire des animaux australiens. Une bonne qualité de l’information est essentiel pour aider les exportations australiennes d'animaux et de produits d'origine australienne, ainsi que pour satisfaire aux obligations de I’ Australie en matière de déclaration internationale en santé animale. Le système est fondé sur une surveillance régulière d'un certain nombre de maladies, complétée par des études et des enquêtes spéciales. Un financement à long terme est en cours d’étude, impliquant un contact industrie-gouvernement au plus haut niveau en vue de la mise en place des principales activités d'un service de santé animale.
RÉSEAU INTERNATIONAL
Chillaud (T)
Pour mieux répondre à la mission de diffusion d'informations sur la situation zoo-sanitaire mondiale qui lui a été conférée dès 1924, l'Office international des épizooties (OIE) fait fonctionner, depuis le début des années 1980, un système international de déclaration des maladies animales. L'auteur décrit les modalités de fonctionnement de ce système, et évoque les principales difficultés rencontrées dans la collecte des données. Il donne aussi un aperçu des réflexions récemment engagées au sein de 1'OIE sur la modernisation technique du système, la révision des critères de classification des maladies animales, et l'instauration de procédures visant à reconnaître au niveau international que des pays sont indemnes de certaines d'entre elles.