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B. Toma
JOURNÉE AEEMA du 18 mai 2000 - Épidémiologie et faune sauvage en Europe
F. Moutou
Cet exposé introductif a pour but de définir le champ de la journée et de présenter son plan général. C’est aussi l’occasion de rappeler le pourquoi du choix de ce thème. Un certain nombre d’observations démontrent que des agents pathogènes humains ou animaux, dont les agents de diverses zoonoses, peuvent circuler chez plusieurs espèces de notre faune sauvage. Les enjeux sont donc sanitaires et économiques, à côté de la connaissance et de la description des cycles épidémiologiques existants. Quelques exemples, complétant le sujet des autres exposés de la journée, illustrent l’étendue des questions posées et les enjeux associés.
G. Paillat & M. Artois
Emanuelle Fromont & Sophie Rossi
Lors de la planification d’une étude épidémiologique concernant la faune sauvage, la détermination de l’effectif de l’échantillon à étudier est cruciale, compte tenu de la difficulté à obtenir des échantillons. Nous présentons le principe du calcul de la taille d’échantillon nécessaire pour mesurer une prévalence ou comparer deux prévalences. A l’aide d’une analyse de sensibilité, nous détaillons l’influence de la prévalence réelle de la maladie, de la taille de la population, de la précision souhaitée et du risque accepté sur la taille de l’échantillon à considérer. Dans le cadre d’une étude sur la faune sauvage, il est également nécessaire de prendre en compte les biais possibles de l’étude. Nous présentons les conséquences de ces biais sur les résultats de l’étude ainsi que les méthodes possibles pour les corriger, a priori ou a posteriori.
F. Lamarque, C. Hatier, M. Artois, P. Berny & C. Diedler
Créé en 1986 par l’Office national de la chasse (ONCFS), le réseau SAGIR est un système national de surveillance sanitaire de la faune sauvage. Il est basé sur un partenariat entre l’ONCFS, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments de Nancy, le Laboratoire de toxicologie de l’Ecole nationale vétérinaire de Lyon, les Laboratoires vétérinaires départementaux et les Fédérations départementales de chasseurs. En treize ans d’existence, SAGIR a permis de mettre en évidence de nouvelles maladies, de collecter de nombreuses données sur la pathologie de la faune sauvage et de suivre plusieurs épisodes de mortalité massive. Depuis quelques années, le réseau SAGIR est de plus en plus souvent associé à des programmes concernant l’interface sanitaire faune sauvage/animaux domestiques . Malgré plusieurs biais qui empêchent le réseau SAGIR d’être un véritable réseau d’épidémiosurveillance, le réseau SAGIR reste un outil précieux.
J. Hars, E. Albina, M. Artois, P. Boireau, Catherine Crucière, B. Garin, D. Gauthier, C. Hathier, F. Lamarque, A. Mesplède & Sophie Rossi
Ces dix dernières années, le large développement des populations françaises de sangliers sauvages et de l’élevage porcin en plein air a augmenté le risque de transmission de maladies entre suidés sauvages et domestiques. L’épidémiosurveillance des maladies à impact économique ou de santé publique majeur, principalement représentées par la peste porcine classique, la maladie d’Aujeszky, la brucellose, la tuberculose et la trichinellose, est basée sur un programme national de surveillance sérologique, complété par des enquêtes départementales répondant à des problématiques locales. Ces programmes, fondés sur des campagnes de prélèvements provenant d’animaux tués à la chasse, sont menés indépendamment du réseau national d’épidémiosurveillance de la faune sauvage SAGIR qui analyse les causes de mortalité. Alors que la peste porcine classique est restée cantonnée au foyer qui sévit depuis 1992 dans les Vosges du Nord et qui régresse spontanément, les populations de sangliers françaises sont très largement infectées par Brucella suis 2 et beaucoup plus modérément par le virus de la maladie d’Aujeszky. Nos connaissances sur la trichinellose et la tuberculose sont, à ce jour, très incomplètes.
J. Eves
Une étude visant à évaluer le rôle du blaireau dans la tuberculose bovine a été entreprise de 1989 à 1994, dans le comté d’Offaly, en Irlande. Elle a consisté à comparer l’évolution de l’incidence de la tuberculose bovine dans deux zones : l’une où les blaireaux ont été capturés et sacrifiés, l’autre sans contrôle des populations de blaireaux. Le résultat de cette étude indique que la suppression des blaireaux est associée à une baisse significative du nombre de bovins infectés de tuberculose.
D. Gauthier
M. Artois, R. Delahay, V. Guberti & C. Cheeseman
Le besoin grandissant de contrôler des maladies infectieuses dans leur réservoir naturel pousse les autorités à mettre en place de nouveaux programmes. Cet article passe en revue les éléments positifs ou négatifs tirés de l’expérience acquise en matière de rage du renard et de peste porcine classique du sanglier. Il souligne la nécessité d’une meilleure coopération entre professionnels de disciplines variées pour prendre les mesures adéquates. Il n’existe malheureusement de nos jours aucune recette miracle pour faire face à la diversité des problèmes sanitaires qui risquent d’apparaître dans la faune sauvage.
Barbara Dufour
JOURNÉE AEEMA du 19 mai 2000 - communications
S. La Vieille et Barbara Dufour
En juin 1999, un réseau de surveillance des alertes a été créé à l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA). Les objectifs de ce réseau sont : de fournir une information standardisée sur toutes les alertes sanitaires aux responsables de l’agence ; d’effectuer une analyse épidémiologique des alertes reçues. Les alertes peuvent venir de plusieurs sources : la plupart d’entre elles viennent du réseau d’alerte européen appelé RASFF (Rapid Alert System For Food), mais elles peuvent aussi provenir des ministères en charge de la santé, de l’agriculture, de la consommation ou des autres agences (Institut de veille sanitaire, Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé),ou du terrain par l’intermédiaire des différents laboratoires de l’AFSSA. Les première alertes ainsi que les données sur le suivi de ces alertes sont enregistrées dans une base de données. Un bilan épidémiologique est publié chaque mois. Un an après la mise en route de ce réseau, les premiers résultats sont présentés dans cet article. Sont en particulier présentés et discutés : le nombre total de première alertes ; les principaux contaminants ; les produits les plus fréquemment contaminés ; les pays d’où les alertes proviennent le plus souvent.
E. Etter, C. Chartier, H. Hoste, I. Pors, Y. Lefrileux, C. Broqua, S. Vallade & C. Goudeau
Une enquête épidémiologique, ainsi qu’un suivi du parasitisme au cours d’une année de pâturage dans 27 élevages caprins laitiers situés dans les régions Poitou-Charentes, Centre et Rhône-Alpes ont permis de décrire les caractéristiques et le profil parasitologique des fermes. Les principaux facteurs de risque associés au parasitisme furent également déterminés. Trois groupes d’élevages ont pu être définis ayant des troupeaux très peu infestés, moyennement infestés ou très infestés, principalement en automne. Le parasitisme est associé de façon positive avec le chargement des pâtures. Ceci illustre le phénomène de dilution du parasitisme (l’accès à une surface pâturée plus importante pour un nombre d’animaux donné diminue le parasitisme). Par ailleurs, le parasitisme est associé de façon négative avec la production. Le parasitisme est également lié à la région Poitou-Charentes ; cependant, il semble que ce rapport soit dû aux pratiques d’élevage spécifiques de cette région (chargement élevé et troupeau ayant une production élevée).
Christine Fourichon, H. Seegers, X. Malher & F. Beaudeau
L’effet de la rétention placentaire sur l’intervalle vêlage – 1ère insémination (IA), le taux de réussite à la première IA, l’intervalle vêlage – IA fécondante, le nombre d’IA par IA fécondante, a été estimé par méta-analyse. Vingt-neuf articles obtenus via la base de données du CAB de 1987 à 1999 et les sommaires de revues de 1998 à 2000, issus de données postérieures à 1960 en région de production laitière intensive, ont été sélectionnés. Les estimations rapportées sont hétérogènes. Les effets varient selon le mode d’enregistrement des cas, l’ajustement pour les autres troubles et la précocité de la mise à la reproduction, mais pas avec la durée de rétention ou les performances moyennes de reproduction.
N. Rose & F. Madec
Les typologies de zones à faible (BD) et forte densité (HD) porcine ont été définies au regard du statut sanitaire des élevages (nombre d’épisodes de type grippal en engraissement). Les deux zones comparées présentent une typologie différente : en zone HD, la forte densité est associée à un nombre d’élevages plus important de type engraisseur, impliquant une circulation des porcelets plus importante. La forte fréquentation des élevages naisseurs-engraisseurs situés dans cette zone par les véhicules extérieurs, peut être interprétée en tant que cause ou conséquence d’une situation sanitaire difficile (nombre de syndromes grippaux en engraissement > 2/an), exacerbée par le manque de précautions sanitaires prises par ces mêmes élevages. En zone BD, la bonne situation sanitaire des élevages à l’égard de la pathologie cible, est associée à une faible fréquentation par les véhicules extérieurs et à la mise en place de mesures de biosécurité.
ARTICLE D’ÉPIDÉMIOLOGIE
E. Cardinale
Une aviculture moderne s’est mise en place dans la région de Dakar afin d’apporter rapidement des protéines animales à une population urbaine sans cesse croissante. Mais l’utilisation de souches de volailles exotiques, inadaptées aux conditions tropicales, la multiplication accélérée des poulaillers et la déficience des mesures sanitaires appliquées ont facilité l’explosion de nombreuses maladies. Pour répondre à ce fléau, les vétérinaires spécialisés en aviculture se sont rapprochés du laboratoire de pathologie aviaire afin de créer un système d’échanges d’informations permettant de réagir plus efficacement sur le terrain. Le Réseau sénégalais d’épidémiosurveillance aviaire est donc né en avril 1998 ; il regroupe 35 membres dont une majorité de vétérinaires et de techniciens privés (cabinets, entreprises…) qui déclarent chaque cas clinique par le biais d’une fiche de renseignements. Ces fiches sont centralisées par une unité de gestion qui analyse les données et restitue les résultats sous forme d’un bulletin épidémiologique trimestriel et d’un bilan annuel. Ces informations permettent de suivre en temps réel les maladies existantes et de pouvoir réagir de manière coordonnée contre elles ; elles facilitent l’identification de toute nouvelle maladie ; elles représentent un excellent évaluateur de la prophylaxie médicale appliquée et servent aussi d’aide à la décision à l’Etat pour la rédaction de sa réglementation. Enfin, le réseau sert de fondement à de nombreux travaux de recherche importants pour le développement de la filière.