Chroniques scientifiques
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Chaque mois, un membre de l’AEEMA met en avant un article scientifique de son choix.
Ce mois-ci, Julie Rivière, enseignant-chercheur à l'ENVA, vous propose l’article «The added-value of using participatory approaches to assess the acceptability of surveillance systems: the case of bovine tuberculosis in Belgium» écrit par Calba et al. et publié dans Plos One en 2016.
Cet article est disponible ici.
Pouvez-vous nous résumer brièvement l’article ?
Cet article présente l’application d’une nouvelle méthode d’évaluation semi-quantitative de l’acceptabilité d’un dispositif de surveillance à celui de la tuberculose en Belgique (en élevage bovin et dans la faune sauvage), et en compare les résultats à l’évaluation de l’acceptabilité par la méthode Oasis flash. Pour cela, les acteurs du dispositif ont été identifiés et interrogés à travers des interviews individuelles ou groupées, en utilisant une approche participative. Six critères ont été évalués, en utilisant un score allant de -1 à +1 et des outils visuels (diagrammes relationnels, diagrammes de flux ou diagrammes d’impacts) : (i) acceptabilité des objectifs du dispositif, (ii) satisfaction vis-à-vis de leur rôle et représentation de l’utilité des acteurs, (iii) satisfaction vis-à-vis des conséquences du flux d’information (par exemple suite à une suspicion ou un foyer), (iv) satisfaction vis-à-vis de la relation entre les acteurs, (v) confiance dans le respect des objectifs et (vi) confiance dans les acteurs impliqués dans la surveillance. Les résultats obtenus sont très proches entre l’évaluation par Oasis et cette nouvelle méthode, qui permet toutefois d’investiguer de manière plus précise les degrés de satisfaction et d’acceptabilité pour chaque acteur du dispositif et ainsi de proposer des recommandations appropriées en fonction de chaque type d’acteur et du contexte épidémiologique local.
Pourquoi avoir choisi de mettre en avant cet article ?
L’évaluation des dispositifs de surveillance est essentielle afin d’en vérifier leur bon fonctionnement et leur efficacité, puisque la plupart des mesures de lutte sont décidées en fonction des résultats de la surveillance. Toutefois, différents attributs peuvent influencer l’efficacité d’un dispositif, notamment l’acceptabilité de celui-ci par les acteurs parties-prenantes, reconnue par le CDC comme l’un des dix attributs majeurs de la qualité d’un dispositif. Jusqu’à présent, peu de méthodes permettant l’évaluation de cet attribut ont été développées, en dehors d’approches qualitatives relativement difficiles à interpréter par la suite. Les auteurs proposent ici une méthode originale et récente (développée dans le cadre du projet RISKSUR), permettant d’évaluer l’acceptabilité de manière semi-quantitative. Cette méthode novatrice semble être utile puisqu’elle peut être reproduite et adaptée à d’autres dispositifs, et semble plus flexible que la méthode Oasis (fondée sur un guide unique et standardisé ne pouvant pas évoluer en cours d’évaluation). Elle permet de mieux comprendre les déterminants de la participation des acteurs au dispositif (essentiel en surveillance événementielle pour limiter au maximum les sous-déclarations de suspicion notamment). Par ailleurs, l’utilisation de telles approches participatives facilite l’appropriation des recommandations issues de l’évaluation par les acteurs qui se sentent impliqués dans la formalisation et l’évolution de la surveillance.
Y a-t-il des points abordés dans l’article qui vous ont laissé perplexe ou que vous auriez aimé voir plus développés ?
L’évaluation de l’acceptabilité des mesures de surveillance est primordiale pour s’assurer de l’efficacité à court et moyen termes d’un dispositif de surveillance et de sa durabilité. Toutefois, l’évaluation de l’acceptabilité seule n’est pas suffisante et est souvent précédée d’une évaluation de l’efficacité, de la rapidité ou des aspects économiques du dispositif par exemple. La question de l’interconnexion entre les différents attributs évalués n’est pas présentée ici, et il se pose donc la question de savoir comment intégrer cette évaluation semi-quantitative de l’acceptabilité à une autre évaluation (de la sensibilité du dispositif par exemple), pour formuler des recommandations appropriées selon le contexte local et pour chaque type d’acteurs notamment. Des précisions sur les modalités d’interprétation des résultats qualitatifs, visuels et semi-quantitatifs auraient également été bienvenues.
Merci à Julie Rivière (
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