Couverture - Cover 2022 - 79

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À propos de la définition de la Santé publique vétérinaire
Toma Bernard, Brücker Gilles, Dufour Barbara, Chillaud Thierry, Bénet Jean-Jacques & Steinfeld Nadine
À la suite de la publication d’une nouvelle définition de la Santé publique vétérinaire par l’Académie vétérinaire de France, en juin 2021, l’AEEMA a révisé les définitions du mot santé et des syntagmes Santé publique et Santé publique vétérinaire, présentes sur son site Internet. Les nouvelles définitions s’inscrivent dans un inventaire de définitions disponibles au cours du temps, expliquées et commentées.
 

JOURNÉE AEEMA – 13 MAI 2022 : COMMUNICATIONS LIBRES

Hypothèse sur la réémergence du virus BTV-8 en 2015, en France
Zientara Stéphan, Sailleau Corinne, Postic Lydie, Caignard Grégory, Fablet Aurore, Vitour Damien & Bréard Emmanuel
Le virus de la fièvre catarrhale du mouton de sérotype 8 (BTV-8), un arbovirus transmis par des moucherons piqueurs, a émergé en Europe du nord en 2006, se propageant à la plupart des pays européens jusqu’en 2010. Bien que l’épizootie ait été maîtrisée avec succès par la vaccination au début de 2010, la souche BTV-8 a réémergé en France en 2015, déclenchant une deuxième épizootie qui se poursuit encore aujourd'hui. L'origine de cette souche et le mécanisme de sa réémergence étaient inconnus. 
Dans cette étude conduite en collaboration avec des partenaires européens, nous avons effectué des analyses phylogénétiques de 164 génomes complets de virus BTV-8 séquencés directement à partir de prélèvements de sang de ruminants naturellement infectés lors des deux épizooties de 2006 à 2010 et de 2015 à 2018.
L’étude montre une évolution génétique constante et linéaire du virus lors de chaque épizootie, qui reflète la vitesse moyenne à laquelle le virus BTV-8 accumule les mutations. Or, la séquence de la souche à l’origine de la vague de 2015 est la même que celle d’un virus de la première vague (2006-2010), qui a brusquement interrompu son évolution autour de mars 2008. L’utilisation, dite en monte privée, de semence contaminée et conservée pendant des années pour l’insémination de cheptels bovins pourrait expliquer la réémergence du BTV-8 en 2015
 
Évaluation externe et recommandations d’amélioration du système de surveillance sanitaire des amphibiens dans les parcs nationaux français métropolitains
Palumbo Loïc, Miaud Claude, Durand Thierry, Le Loc'h Guillaume, Hendrikx Pascal & Larrat Sylvain
Le réseau de surveillance des événements de mortalité d’amphibiens des parcs nationaux (PN) métropolitains a fait l’objet d’une évaluation, à l’aide de la méthode OASIS. Cela a permis de mettre en lumière les principaux points forts du réseau, mais également des limites à son efficacité. Les limites identifiées comprennent des aspects structurels et fonctionnels du réseau qui menacent la pérennité de ce dernier. Ces différentes observations ont conduit à des recommandations pour l’amélioration du réseau et des protocoles de surveillance. Parmi les propositions :
  • L’inclusion de sessions et d’experts sur les amphibiens aux comités de décisions (locaux et nationaux,
  • L’augmentation de la capacité de laboratoire en incluant des techniques d’anatomopathologie et d’histologie,
  • Une surveillance renforcée des espèces à enjeu de conservation.
Enfin, cette étude a permis une comparaison de la surveillance des amphibiens à ce qui est fait à plus grande échelle dans le cadre de la « stratégie sanitaire pour la faune sauvage » des PN.
 
Étude de l’influence de la densité des élevages de canards sur la résistance du secteur avicole à l’influenza aviaire hautement pathogène H5N8
Bauzile Billy, Durand Benoît, Lambert Sébastien, Guinat Claire, Fourtune Lisa, Rautureau Séverine, Andronico Alessio, Cauchemez Simon, Paul Mathilde C. & Vergne Timothée
La gestion des crises sanitaires liées aux virus de l’influenza aviaire est devenue un défi crucial pour la viabilité à long terme du secteur avicole européen. La région du sud-ouest de la France, caractérisée par une très forte densité d’élevages de canards pour produire du foie gras, a été très impactée lors de chacune des épizooties des six dernières années.
Des études antérieures avaient démontré que les élevages de canards jouaient un rôle essentiel dans l'épidémiologie de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Dans cette étude, nous avons analysé l'impact d’une réduction de la densité des élevages de canards sur la résistance du secteur avicole à la propagation de l'IAHP H5N8. Pour ce faire, nous avons utilisé un modèle mécaniste ajusté à la distribution spatio-temporelle observée des foyers lors de l’épizootie 2016-17 d'IAHP H5N8 en France. Nous avons étudié six scénarios dans lesquels nous avons diminué la densité d’élevages de canards dans les communes où la densité d'élevages de canards est la plus élevée. Pour chaque scénario, nous avons déterminé la distribution spatiale du nombre de reproduction de base (R_0), c’est-à-dire le nombre moyen d’élevages qu’un élevage infectieux pourrait infecter dans une population entièrement saine. Ensuite, ces scénarios ont été étudiés en intégrant les mesures de gestion qui ont été mises en œuvre lors de l’épizootie. En effectuant des simulations stochastiques du modèle avec les mêmes conditions initiales et en gardant en mémoire les évènements de transmission, nous avons calculé le nombre de reproduction effectif (Re) lors de l’épizootie, c’est-à-dire le nombre moyen d’élevages qu'un élevage infectieux pourrait infecter dans une population qui contient à la fois des élevages réceptifs et non réceptifs.
Nos résultats montrent que la réduction de la densité d'élevages de canards dans les communes les plus denses aurait eu un fort impact sur l’épizootie 2016-17, mais n’aurait pas été suffisante pour empêcher la propagation du virus. Afin d'améliorer la résistance du secteur avicole face aux épizooties d'IAHP, il est désormais primordial d'étudier plus amplement l'effet que des stratégies complémentaires pourraient avoir sur la dynamique de l’infection. Ce travail sera étendu pour étudier l'impact d'autres stratégies, notamment la réduction de la taille des lots de canards dans les élevages, l’impact du confinement des canards dans les bâtiments d’élevage pendant les périodes à risque et le renforcement des mesures de biosécurité.
 
Modélisation de la transmission de Mycobacterium bovis entre animaux domestiques et sauvages : comparaison de trois zones d’enzootie
Canini Laetitia, Durand Benoît, Duault Hélène, Boschiroli Maria Laura & Michelet Lorraine
Le génotypage de Mycobacterium bovis utilisant des techniques classiques (spoligotypage et MIRU-VNTR) permet de tracer l'origine de l'infection d’un très grand nombre de foyers de tuberculose bovine mais ne permet pas de reconstruire des scénarios de transmission, notamment dans les zones où l’incidence de la maladie est la plus forte et où des profils génotypiques dominants sont partagés par les bovins et la faune sauvage. L’utilisation du séquençage du génome complet apporte des données à très fine résolution pour pallier ce problème. Nous avons donc séquencé les souches de M. bovis dans trois zones enzootiques pour la tuberculose bovine (Côte-d’Or, Dordogne/Haute-Vienne et Pyrénées-Atlantiques/Landes). Les données génomiques combinées à des données épidémiologiques ont été intégrées dans des modèles bayésiens. Ces études ont permis de mettre en évidence des systèmes de transmission qui semblent être spécifiques à chaque zone. Des mesures d’intervention adaptées pour chaque contexte pourraient être envisagées pour interrompre ces cycles de transmission localement.
 
Spécificités des élevages avicoles en circuit court au regard des règles de biosécurité : entretiens semi-directifs
Chiron-Valentin Hugo, Delpont Mattias, Rivière Julie & Paul Mathilde
Face aux épizooties d’influenza aviaire successives qu’a connues la France, les filières avicoles françaises ont réalisé de nombreuses transformations afin d’améliorer leurs pratiques de biosécurité, accompagnées par un nouveau cadre règlementaire (arrêté du 8 février 2016). Une étude a été effectuée sur la mise en œuvre de ces règles de biosécurité dans les élevages de volailles en circuit court, dont les pratiques ont jusqu’à présent été peu étudiées. Cette étude a reposé sur des entretiens semi-directifs menés en octobre 2020 auprès de 20 éleveurs de volailles produisant en circuit court dans le Sud-Ouest de la France.
Les résultats ont permis de souligner une certaine identité commune à ces élevages quant à leurs méthodes de productions et leurs relations avec la clientèle. Les éleveurs enquêtés ont décrit diverses difficultés quant à l’application des normes de biosécurité, pour des aspects économiques, de gestion d’espace ou de temps, en lien avec le grand nombre de bandes dans leur élevage et leur activité diversifiée. Des problématiques sur les visites d’élevages par la clientèle ont également été soulevées. La perception du risque pour les voies d’entrées d’agents pathogènes dans les élevages variait selon les éleveurs, ainsi que l’utilité et l’efficacité perçues des mesures de biosécurité. Certains éleveurs jugeaient les normes comme trop imprécises ou équivoques, ce qui pouvait notamment poser problème lors des contrôles officiels ; la réglementation a également été décrite comme pénalisante pour les élevages en circuit court et plus adaptée aux exploitations en filière longue. Des travaux sont à poursuivre pour affiner ces premiers résultats, en enquêtant auprès d’éleveurs de volailles en circuit court dans d’autres zones de France et auprès d’autres acteurs de la filière.
 
Suivi de la couverture et de l’immunité vaccinale de la peste des petits ruminants au Niger (2019-2021)
Hanon Jean-Baptiste, Alassane Abdou, Gagara Haladou, Malick Haido, Idi Adamou Garba, Soumano Alioune, Kenyanjui Mathew, Briac Vincent & Zecchini Massimo
La peste des petits ruminants (PPR) est une maladie virale provoquant de lourdes pertes chez les ovins et caprins. Présente sur plusieurs continents, dont une grande partie de l’Afrique, elle fait l’objet d’un programme d’éradication mondiale depuis 2015. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appuie depuis plusieurs années au Niger la campagne de vaccination nationale annuelle gratuite et obligatoire contre la PPR menée par le Ministère de l’élevage, en particulier dans trois régions frontalières affectées par l’insécurité provoquée par la présence de groupes armés non étatiques : régions de Tahoua et Tillaberi à l’ouest, proches du Mali, et région de Diffa à l’est, dans la zone du Lac Tchad. Dans ces trois régions, 2 à 2,5 millions de petits ruminants sont vaccinés annuellement, avec l’appui du CICR, par les services techniques de l’élevage et par des vétérinaires mandataires privés.
Afin d’évaluer la couverture vaccinale, une enquête de séroprévalence est effectuée chaque année après la campagne de vaccination dans les zones d’intervention du CICR. Les sérums ont été analysés avec un ELISA commercial (IDVet). Le plan d’échantillonnage consistait en un échantillonnage en grappes proportionnel dans des villages tirés au sort dans les trois régions avec un total d’environ 1 800 sérums de petits ruminants prélevés annuellement. Cette étude s’est faite en collaboration avec le Laboratoire central de l’élevage du Niger (LABOCEL).
L’analyse des résultats obtenus au cours des trois dernières années (2019, 2020, 2021) montre que la séroprévalence individuelle de la PPR pour les trois régions est passée de 86 % à 73 % malgré un accroissement annuel du nombre d’animaux vaccinés, suggérant une baisse de la couverture et de l’immunité vaccinale. Cependant, cette baisse n’était statistiquement significative en 2020 et 2021 que dans la région de Tillaberi où elle est passée de 90 % en 2019 à 66 % en 2021. En 2020, la séroprévalence avait également baissé significativement par rapport à 2019 à Diffa alors qu’elle était stable à Tahoua, tandis qu’en 2021 elle se stabilisait à Diffa et augmentait à Tahoua. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer la baisse observée de séroprévalence ou sa stagnation malgré l’augmentation du nombre d’animaux vaccinés : mouvements liés à la transhumance des animaux vaccinés, baisse de la qualité du vaccin (défaut de la chaîne du froid), non-respect du protocole de vaccination, difficultés d’accès aux troupeaux durant la campagne de vaccination, liées à l’insécurité. Pour maintenir une bonne immunité vaccinale (séroprévalence 70-80 %), il est recommandé de renforcer la supervision des équipes de vaccination durant la campagne, contrôler la qualité du vaccin tout au long de la chaîne du froid, procéder au marquage systématique à l’oreille des petits ruminants vaccinés et maintenir un séro-monitoring annuel de la PPR.
 
Fièvre Q dans la zone périurbaine de Ouagadougou au Burkina Faso : séroprévalence chez les vaches laitières, connaissance et comportements à risque de transmission zoonotique de cette zoonose chez les bouviers
Tialla Dieudonné, Sondo Ives & Sebou Dah Jean-Baptiste
L’objectif général de cette étude a été d’estimer la séroprévalence de la fièvre Q chez les vaches laitières dans la zone périurbaine de Ouagadougou au Burkina Faso, ainsi que la connaissance et les comportements à risque de transmission zoonotique de cette zoonose chez les bouviers de cette région. Pour ce faire, un prélèvement sanguin a été réalisé sur 600 vaches laitières. Le test ELISA indirect a été utilisé. Un questionnaire épidémiologique a été enregistré auprès des éleveurs pour mieux appréhender la connaissance et la fréquence des comportements à risque de transmission zoonotique de la maladie. La séroprévalence apparente « animal » et la prévalence « troupeau » ont été respectivement 26,2 % et 60 %. Seulement 10 % des éleveurs connaissent la fièvre Q bovine et savent qu’elle peut se transmettre à l’Homme et à d’autres espèces animales, 95 % assistent à des mises-bas et aux avortements et 98 % consomment du lait cru. La fièvre Q étant une zoonose majeure, la recherche de la maladie chez les humains et une stratégie de lutte efficiente sont donc nécessaires pour améliorer la santé publique.
 
Schistosomose à caractère zoonotique chez le bétail dans le nord du Sénégal : résultats de trois études transversales associées à un suivi en abattoirs en 2016, 2017 et 2018
Diouf Nicolas Djighnoum, Sène Mariama, Diop Samba Déguène, Diédhiou Max Félicien, Léger Elsa, Borlase Anna, Cheikh Fall Binetou, Catalano Stefano, Diongue Dame, Sylla Seydou Nourou, Akakpo Ayayi Justin & Webster Joanne P.
La schistosomose animale est une maladie hydrique causée principalement par Schistosoma bovis ou S. curassoni qui affecte le bétail vivant dans les zones humides du delta du fleuve Sénégal et du Ferlo avec de lourdes conséquences sur l'économie des éleveurs au nord du Sénégal. Son caractère zoonotique lié à l'hybridation possible entre des espèces différentes de schistosomes complique les efforts visant à lutter efficacement contre la bilharziose chez l’Homme, celle-ci étant généralement causée par Schistosoma haematobium ou S. mansoni au Sénégal. En effet, les souches hybrides de S. haematobium x S. bovis et/ou S. curassoni x S. bovis ont un potentiel zoonotique qui leur permet de traverser la barrière d’espèces. La schistosomose constitue désormais un problème de santé publique, ce qui justifie la place qu’elle occupe sur la feuille de route de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les maladies tropicales négligées.
Le but de l'étude est de déterminer la prévalence des schistosomoses du bétail sur le terrain et à l'abattoir et d'identifier les hybrides d’espèces de parasites pouvant infecter l’Homme. Cette étude a été menée au nord du Sénégal entre novembre 2015 et décembre 2018, impliquant 2 490 animaux vivants dont 804 bovins, 874 ovins et 812 caprins. Des échantillons de fèces ont été prélevés pour détecter les œufs de schistosomes tandis que des vers adultes ont été recueillis dans le foie et les vaisseaux mésentériques chez d’autres animaux de la même zone, aux abattoirs. La technique d'éclosion des œufs a été réalisée pour obtenir des miracidies qui attestent de leur capacité d’infestation et celle d’extraction de l'ADN à partir des vers adultes et des miracidies en vue d’une analyse moléculaire. En 2018, un suivi journalier a été menée sur une année à l'abattoir de St-Louis.
Les prévalences apparentes globales de la schistosomose animale étaient de 72 % chez les bovins abattus contre 14,4 % chez les vivants, de 13,1 % chez les caprins abattus contre 2,6 % chez les vivants et de 19,9 % chez les ovins abattus contre 19,5 % chez les vivants. L'analyse moléculaire de 440 miracidies collectées à partir d’animaux vivants ou abattus infestés a montré que 52 % étaient infestés par S. bovis uniquement, 46 % par S. curassoni uniquement et 2 % par des hybrides S. curassoni x S. bovis. Dans la zone de Barkédji (région de Louga), 86 % des animaux étaient infestés par S. curassoni uniquement alors que dans la zone de Richard-Toll (région de St-Louis), 93 % des animaux l’étaient par S. bovis uniquement. L'analyse de 371 vers adultes a montré que 62,8 % des animaux étaient infestés par S. bovis uniquement, 35,6 % par S. curassoni uniquement et 1,6 % par des hybrides S. curassoni x S. bovis. Ces résultats révèlent la présence d'hybrides qui peuvent remettre en cause les efforts d'élimination de la bilharziose dans la population humaine du nord du Sénégal.
 
Les réalités du monde microbien perçues par des éleveurs de petits ruminants : enquêtes anthropologiques partant de l’exemple de la fièvre Q
Ramillien Émilie, Cayre Patrice, Fourt Xavier, Rousset Élodie & Jourdain Elsa
Cette étude, réalisée en 2019 dans le cadre du projet EXPAIRCOX, vise à décrire comment les éleveurs de petits ruminants perçoivent les risques sanitaires, et en particulier ceux liés à la fièvre Q, sur le fondement d’enquêtes socio-anthropologiques « prenant au sérieux » le point de vue des personnes enquêtées et révélant les modes de relation entretenus avec le monde microbien. Les résultats montrent que les éleveurs se perçoivent comme occupant une frontière entre deux mondes : l’un « non-naturaliste », fait de temps longs et de relations complexes ; l’autre « naturaliste », défini par la rationalité, des temps courts et des relations peu complexes. Cette polarisation est particulièrement marquée concernant la gestion des risques sanitaires, où un niveau de délégation élevé au monde « naturaliste » est souvent associé à une perte de sens et un mal-être. La fièvre Q est perçue comme une maladie plus ou moins insaisissable et menaçante selon que l’éleveur se place dans une situation de délégation forte ou faible de la gestion sanitaire.
 
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Tarifs AEEMA pour 2023                                  Tariff AEEMA for 2023