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Toma (B)
 
ARTICLES D'ÉPIDÉMIOLOGIE
 
Pouillot (R), Gerbier (G) & Garin-Bastuji (B)
Un accroissement du taux de réactions sérologiques faussement positives (RSFP) en brucellose a été constaté depuis le début des années 90 chez les ruminants dans plusieurs pays de l'Union Européenne et en Nouvelle-Zélande. L'infection par Yersinia enterocolitica O:9, une entérobactérie croisant au plan antigénique avec Brucella, est actuellement l'hypothèse la plus probable. Cette bactérie a été isolée pour la première fois de ruminants dans un contexte de RSFP. Cependant la relation RSFP-Yersinia est difficilement mise en évidence, probablement en raison de variations très importantes de susceptibilité individuelle. Les profils épidémiologiques observés laissent supposer une large sous-estimation de la diffusion de l'agent causal. Beaucoup de questions restent en suspens quant à l'épidémiologie exacte de ce phénomène.
 
Dufour (B)
Afin de contribuer à l'amélioration du fonctionnement des réseaux de surveillance épidémiologique des maladies animales qui se sont multipliés ces dernières années, un outil d'évaluation technico-économique à la fois qualitatif et quantitatif a été créé et appliqué à trois réseaux de surveillance épidémiologique : le RENESA (réseau français de suivi des salmonelles et des mycoplasmes dans les élevages avicoles inscrits au contrôle sanitaire officiel, le réseau d'épidémio-vigilance de la fièvre aphteuse en France et le REPIMAI : réseau tchadien de surveillance épidémiologique des principales maladies du bétail. Pour construire la méthode d'évaluation, il a été nécessaire d'identifier les points critiques des réseaux de surveillance épidémiologique par transposition de la méthode HACCP à leur fonctionnement ; une grille d'évaluation des principaux points critiques a été ensuite élaborée et validée auprès d'experts en utilisant la méthode Delphi. Un questionnaire de collecte de l'information nécessaire à l'évaluation et un guide de notation ont ensuite été conçus. Le coût annuel de fonctionnement des réseaux a également été déterminé. Les résultats détaillés de cette évaluation technico-économique ont conduit à formuler des propositions d'amélioration pour chaque réseau. Le coût de ces propositions a été établi : une simulation des conséquences de l'application des propositions d'amélioration a été réalisée et a conduit à une nouvelle note globale d'évaluation de chacun des réseaux. Le «coût par point » de chaque amélioration a ensuite été établi et discuté. Cet outil d'évaluation technico-économique des réseaux de surveillance épidémiologique des maladies animales est proposé en vue de validation à plus large échelle et d'utilisation tant pour l'amélioration du fonctionnement de tels réseaux que pour l'analyse de risque lors d'échanges internationaux.
 
JOURNÉE AEEMA du 7 MAI 1999
 
Audigé (L), Doherr (M) & Salman (MS)
La mise en application des nouvelles règles recommandées par l'Organisation mondiale du commerce dans le cadre des échanges phytosanitaires impose de revoir les procédures visant à la déclaration d'un pays comme indemne d'une maladie. Cet article présente une approche visant à estimer quantitativement, à partir des résultats d'un sondage, le degré de confiance associé à la déclaration d'un pays ou d'une région comme indemne d'une maladie (et plus généralement d'une infection). Ce degré de confiance (probabilité après sondage), c'est-à-dire la valeur prédictive négative du résultat d'un sondage, dépend de notre connaissance "avant sondage" (probabilité avant sondage), de l'absence de l'infection dans le pays ou la région et de la validité du sondage (un sondage étant considéré comme un système de diagnostic). La validité du sondage est estimée par le rapport de la probabilité d'observer le résultat du sondage en absence de l'infection et de cette probabilité en présence de l'infection (rapport de vraisemblance). Une méthode pour l'estimation de la probabilité avant sondage est brièvement discutée. Cette approche est appliquée à titre d'exemple à l'interprétation du résultat d'un sondage réalisé en 1998 pour la déclaration de la Suisse comme officiellement indemne de rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR). Nous pensons que cette approche a une application directe dans les processus de décision actuels par les autorités en matière de santé animale pour le commerce d'animaux ou de produits d'origine animale.
 
Saegermann (C), Claes (M), Vanopdenbosh (E), Biront (P), Deluyker (H) & Thiry (E)
Une étude épidémiologique descriptive a été réalisée en Belgique ayant pour objectif de déterminer les taux d'incidence annuelle des cas neurologiques rapportés et suspects d'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) dans la population bovine âgée de plus d'un an. Cette étude porte sur les années 1980 à 1997, soit la période où l'anazootie d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) s'est développée en Grande-Bretagne. Pour mener à bien cet objectif, les archives se trouvant dans les réseaux d'épidémiosurveillance de la rage et des EST et le réseau de diagnostic vétérinaire ont été consultés. Après avoir donné la définition d'un cas neurologique rapporté et d'un cas neurologique rapporté suspect d'EST et estimé la taille de la population cible, les distributions spatiale et temporelle des taux d'incidence annuelle ont été déterminées. II a été tenu compte dans cette analyse du fait d'appartenir à une zone d'enzootie de rage (sud du sillon Sambre et Meuse) ou pas (nord du sillon Sambre et Meuse). Une classification étiologique de l'ensemble des cas neurologiques rapportés a été établie. Pour la période 1992-1997, années pour lesquelles toutes les archives étaient complètes, les taux d'incidence annuelle des cas neurologiques rapportés et des cas neurologiques suspects d'EST ont varié : au sud du sillon Sambre et Meuse, respectivement 253 à 532/106 et 86 à 165/106 bovins âgés de plus d'un an ; au nord du sillon Sambre et Meuse, respectivement 64 à 90/106 et 15 à 40/106 bovins âgés de plus d'un an. Ces taux sont discutés par rapport aux bornes édictées par l'office International des Epizooties. Les pourcentages de familles de causes morbides ne sont pas significativement différents entre le nord et le sud du sillon Sambre et Meuse. Toutefois, des différences substantielles apparaissent dans les types de causes au sein d'une même famille selon la région considérée. Ces résultats contribuent à maintenir la qualité des réseaux d'épidémiosurveillance des EST.
 
Calavas (D), Philippe (S), Ducrot (C), Schelcher (F), Andréoletti (O), Belli (P), Fontaine (JJ), Perrin (G) & Savey (M)
Le réseau français d'épidémiosurveillance de la tremblante des petits ruminants fonctionne depuis le 14 juin 1996, date à laquelle la tremblante est devenue à déclaration obligatoire. Répondant à une problématique de Santé publique (l'existence potentielle d'une forme de tremblante dangereuse pour l'Homme due à une contamination des petits ruminants par l'agent de l'ESB), l'objectif immédiat du réseau est de connaître l'ampleur et la distribution géographique de la tremblante. Au 1er avril 1999, 216 élevages de petits ruminants ont fait l'objet d'une suspicion de tremblante (209 élevages ovins, 7 élevages caprins), et le diagnostic a été confirmé histopathologiquement dans 164 élevages ovins et 2 élevages caprins. Les suspicions étaient situées dans 37 départements et les foyers dans 24 départements, un seul d'entre eux rassemblant 70 % des foyers identifiés. La tendance des déclarations semble être décroissante puisque 66 foyers ont été identifiés en 1997 contre 44 en 1998. Le taux d'incidence cumulée de la tremblante ovine est significativement supérieur (au seuil de 5%) au taux national (1,7/1O00 élevages) dans six départements parmi les 23 dans lesquels la maladie a été identifiée.
 
Rose (N), Mariani (JP), Drouin (P), Toux (JY), Rose (V), Beaudeau (F) & Colin (P)
L'objectif de cette étude était de mettre en évidence et de quantifier les facteurs de risque d'introduction et de persistance de Salmonella dans les élevages de poulets de chair. Une enquête épidémiologique analytique a été réalisée dans 86 élevages de poulets de chair, situés dans l'Ouest de la France. Les facteurs de risque de contamination du lot en fin de bande étaient relatifs à l'hygiène du bâtiment avant la mise en place (présence de salmonelles résidentes), au statut sanitaire des poussins vis-à-vis de Salmonella, au rôle des camions d'aliment en tant que vecteur et à la présentation de l'aliment sous forme de farine au démarrage. Dans un second temps, la recherche des facteurs expliquant la persistance de Salmonella dans le bâtiment après la décontamination, a permis de mettre en évidence l'importance d'une décontamination incluant une seconde désinfection du bâtiment, la nécessité d'une limitation des accès au bâtiment, la présence de rongeurs dans le bâtiment et le statut sanitaire du lot précédent.
 
Zientara (S)
L'apport des techniques de biologie moléculaire à certaines branches de l'épidémiologie s'avère particulièrement précieux. L'intérêt de l'association de ces disciplines sera illustré dans les domaines de l'épidémiologie moléculaire et de l'épidémiologie analytique (et/ou théorique) en prenant comme exemple le virus de la peste équine. Epidémiologie moléculaire : Nous avons déterminé les séquences nucléotidiques des segments S10 de différents sérotypes (2, 4, 5, 6, 7 et 9) du virus équipestique. La variabilité de ces séquences et celle des séquences en acides aminés correspondantes permet de séparer les sérotypes en groupes génétiques distincts. Ainsi, lors des épizooties de peste équine en Espagne (1987-1990) et au Maroc (1989-1991), l'hypothèse d’épizooties indépendantes fut évoquée alors que l'identité des deux virus semblait fortement probable. Les séquences des souches espagnoles et marocaines n'ont présenté que 0,7% de divergence. Ce haut degré de similitude constitue un argument indubitable de l'identité de ces deux virus. Epidémiologie analytique : Dans le domaine de l'épidémiologie analytique, les outils moléculaires peuvent permettre d'apporter une aide certaine que les méthodes virologiques et/ou sérologiques classiques n'autorisent pas. Ainsi, dans les contextes ibériques et marocains, le modèle du cycle épidémiologique de la peste équine ne permet pas d'expliquer la persistance du virus pendant les périodes inter-épizootiques. Le génome viral a pu, par RT-PCR, être détecté dans le sang d'ânes et de mulets jusqu'au 55ème jour après infection. La "virémie" prolongée qui suivrait, chez les ânes et les mulets, l'infection par le virus équipestique, serait due à la fixation du virus aux hématies par l'insecte vecteur. La capacité de survie des moucherons adultes (C. imicola) pendant la saison froide en région méditerranéenne ainsi qu'une longue durée de la virémie chez les ânes et les mulets sont des facteurs qui seraient susceptibles d'expliquer le maintien du virus de la peste équine pendant la période hivernale.
 
Valette (JP), Degien (C) & Denoix (JM)
Les pieds et boulets antérieurs et postérieurs, carpes, tarses et grassets ont été radiographiés, selon un protocole normalisé, dans une population de 1180 chevaux Selle-Français et Anglo-Arabes, âgés de 3 ans, venus en consultation à la clinique équine de l'Ecole d'Alfort au cours de 8 années consécutives, entre 1991 et 1998. Les données relatives à leur naissance, précoce, normale ou tardive ainsi qu'à leur département de naissance ont été obtenues, à ce jour, sur 616 chevaux. Le score radiographique de chaque cheval a été calculé en affectant les coefficients 1, 2, 4 et 8 aux images suspectes transitionnelles et aux images anormales incertaines, probables et certaines. Les résultats ont été traités par l'analyse de variance, procédure GLM en prenant en compte comme facteurs principaux le mois de naissance, le département d'origine, l'effectif, la race et leurs interactions. Les chevaux les plus tardifs, nés en mai ou après, ont un score radiographique supérieur à celui des chevaux précoces, nés au premier trimestre, pour tous les sites radiographiés, mais essentiellement pour le grasset. C'est en Basse-Normandie, avec ses trois départements, que sont nés la plupart des chevaux radiographiés : 247 chevaux proviennent de cette région et présentent globalement moins de lésions ostéo-articulaires que le reste de la population étudiée, surtout pour le membre pelvien.
 
Sparagano (O), Gubbels (JM), de Vos (A) & Jongejan (F)
Notre groupe a mis en place un diagnostic permettant d'identifier, en un seul test, plusieurs espèces de Piroplasmidae (Theileria et Babesia). Ce test est basé sur une technique PCR couplée avec un transfert bidimensionnel sur membrane ("reverse line blotting"). Cette méthode, au stade actuel, est spécifique pour six espèces de Theileria (T. annulata, T. parva, T. mutans, T. velifera, T. taurotragi et T. buffeli/orientalis) et pour trois espèces de Babesia (B. bovis, B. bigemina, B. divergens). Aucune réaction croisée, entre les espèces de référence ou avec d'autres espèces de Piroplasmidae, n'a été enregistrée. Il n’y a pas non plus de résultat positif avec d'autres agents pathogènes rencontrés chez le bétail ou chez les tiques, comme les espèces suivantes : Anaplasma marginale, A. centrale, A. ovis, Cowdria ruminantium, Trypanosoma brucei, T. congolense et T. vivax. Cette méthode a été utilisée en Italie (dans les Pouilles et en Sicile) aussi bien sur des prélèvements sanguins des bovins que sur les tiques. Nous avons ainsi découvert des co-infections entre Theileria et Babesia et avons pu identifier les vecteurs de certains de ces agents pathogènes en Sicile.
 
Puyalto-Moussu (C), Collobert (C), Tariel (G) & Foucher (N)
Entre 1994 et 1998, une recherche systématique d'anomalies congénitales morphologiques a été réalisée en Normandie sur 359 fœtus et 317 poulains de moins d'un mois, adressés à I'Afssa Dozulé pour autopsie. La population étude était constituée de 116 cas malformés et 560 fœtus et poulains normaux. L'incidence des malformations chez les fœtus et poulains examinés au cours de l'étude était respectivement égale à 28,4 et 7,2%. La plupart des animaux examinés étaient de race Pur-Sang (46%), Trotteur Français (42%) ou Selle Français (13,2%). Aucune relation n’a été identifiée entre la race et la fréquence globale des malformations. Les anomalies congénitales suivantes ont été observées : malformations cranio-faciales (14%), arthrogrypose (14%), valgus et varus (27%), malformations tendineuses sévères (11%), anomalies du système digestif et respiratoire (13 et 7%), malformations du tractus uro-génital (9%), microphtalmie (5%), anomalies du système circulatoire (5%), méningocoele, agénésie cérébrale, hydrocéphalie (5%) et hernies (6%).
 
Ameilda (VS) & Ribeiro (JN)
Cet article présente les résultats obtenus lors de trois sondages destinés à évaluer la prévalence dans les troupeaux de bovins laitiers infectés par les virus de la rhinotrachéite infectieuse bovine et de la diarrhée à virus au Portugal. II fournit également les bases d'un plan de lutte volontaire contre ces deux maladies.
 
Tillard (E), Dohoo (IR), Lancelot (R) & Faye (B)
L'infertilité des vaches laitières à l'île de la Réunion a été quantifiée grâce aux données de reproduction recueillies entre 93 et 96 dans une cinquantaine de troupeaux. Les facteurs qui en sont à l'origine demeurent cependant encore mal connus. Les données de reproduction acquises antérieurement ont fait l'objet d'une nouvelle analyse afin d'étudier la décomposition de la variabilité des paramètres de reproduction selon les différents niveaux d'agrégation (lactation, animal, troupeau, zone) et identifier ceux sur lesquels l'effort de recherche futur doit porter en priorité. Différents modèles hiérarchiques ont été utilisés sous le logiciel MLWIN pour modéliser la variabilité de l'intervalle vêlage-insémination première (V-Il) et de l'intervalle vêlage-insémination fécondante (V-If) en prenant en compte différents cofacteurs (année, saison, âge, origine, race, nature de l'insémination). Les facteurs de variation au niveau du cheptel ou de la vache ne sont pertinents à étudier que s'ils affectent l'intervalle entre le vêlage et la première insémination. La majeure partie de la variance totale de V-Il et de V-If est située au niveau de la lactation. Le plus grand effort de recherche doit donc être porté sur les facteurs de risque liés à cette échelle d'observation comme par exemple la pathologie post-partum, ou la durée et l'intensité des déséquilibres nutritionnels.
 
Durand (B), Calavas (D), Philippe (S) & Ducrot (C)
La réglementation française en matière d'ESB prévoit l'abattage total des troupeaux atteints. A l'occasion de ces opérations d'abattage, l'encéphale de certains animaux cliniquement sains a été prélevé, afin de constituer une banque de prélèvements. Cette étude a pour objet d'estimer la probabilité que la recherche d'un marqueur de l'infection (la PrPres) au laboratoire permette de détecter parmi ces animaux des bovins en incubation. Une modélisation de l'évolution de l'ESB dans une cohorte d'animaux de même âge dont certains se sont contaminés à l'âge de un an est proposée. Les paramètres pris en compte sont la distribution de la durée de l'incubation, la pression de contamination et la capacité du test de diagnostic à détecter la présence de l'infection avant l'apparition des signes cliniques. Les résultats montrent que le paramètre clé du modèle est la pression de contamination. La probabilité de détecter un animal en incubation parmi les bovins prélevés n'est significative que lorsque la pression de contamination est moyenne (0,5) ou forte (0,9). En s'intéressant aux données britanniques, on peut avancer que cette pression de contamination a toujours été basse en France. Dans ce cas, les résultats montrent que la probabilité de détection est faible et n'est que peu augmentée par un allongement de la période de détectabilité ante-clinique.
 
INFORMATIONS
 
 
VIENT DE PARAITRE
 
 
Toma (B), Dufour (B), Sanaa (M), Bénet (JJ), Moutou (F), Louza (A) & Ellis (P)
 
Toma (B), Vaillancourt (JP), Dufour (B), Eloit (M), Moutou (F), Marsch (W), Bénet (JJ), Sanaa (M) & Michel (P)