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B. Toma
 
JOURNÉE SCIENTIFIQUE du 19 mai 2000
 
B. Garin-Bastuji, J. Hars, Dominique Calvez, Martine Thiébaud & M. Artois
Au cours de ces dernières années, il a été constaté en France un accroissement des effectifs de sangliers sauvages et la fréquence de l’infection brucellique de ces populations. L’hypothèse du rôle de ce réservoir sauvage dans la ré-émergence constatée de la brucellose porcine à Brucella suis biovar 2 est émise et demande à être confirmée.
 
P. de Kinkelin & Mélanie Gay
La tétracapsulose à Tetracapsula bryosalmonae, plus connue sous le nom de « Proliferative Kidney Disease » ou PKD, constitue une dualité infectieuse atteignant les poissons de la famille des salmonidés et des invertébrés du phylum des bryozoaires qui servent de vecteurs disséminant l’agent pathogène. L’infection clinique, très discrète chez le bryozoaire, est en revanche voyante chez l’hôte poisson chez lequel elle apparaît comme une réaction hyperplasique des tissus lymphoïdes à la présence de formes évolutives de T. bryosalmonae. Cette réaction d’ordre immunopathologique engendre, d’une part, des troubles cliniques et, de l’autre, la guérison par élimination du parasite, faisant ainsi du poisson une impasse parasitaire. Comme il n’existe pas de traitement utilisable en pratique, et face à un agent causal émis dans l’environnement de façon constante, la prévention de la PKD ne peut que consister à maintenir l’infection du poisson en deça du seuil clinique. Dans ce but, il est nécessaire d’étudier trois acteurs qui interviennent dans l’infection : la myxosporidie, le bryozoaire et le salmonidé, tous tributaires de facteurs environnementaux, sous l’angle des facteurs modulant la transmission et l’expression clinique de la PKD. Une approche épidémiologique sous ses formes descriptive et analytique est tout indiquée pour comprendre les causes de l’émergence de la PKD. La prévention de ses effets, hors les palliatifs déjà mis en œuvre, pourrait alors s’appuyer sur la prévision du risque et la lutte anti-vectorielle.
 
Claire Puyalto-Moussu, F. Valon & S. Zientara
Un réseau national d’épidémiosurveillance des maladies équines a été créé en 1999. Ce réseau est le fruit d’une collaboration entre l’AFSSA (sites de Dozulé et d’Alfort), l’Association des vétérinaires équins français, des laboratoires d’analyse et les écoles vétériniares. Les objectifs du réseau sont les suivants : estimer l’incidence d’un certain nombre de maladies équines au sein de clientèles équines variées, attirer l’attention des éleveurs et des praticiens sur le développement d’épizooties (exemple : grippe équine), déceler précocement l’apparition de maladies exotiques (exemple : encéphalites) ou de nouvelles maladies, enfin, constituer une souchothèque des principaux agents infectieux équins (bactéries, virus) circulant en France. Les informations sont collectées à travers deux sous-réseaux : un réseau général et un réseau spécialisé. Le réseau spécialisé permet de recueillir des informations plus précises et propose des examens complémentaires gratuits. Le thème de ce réseau depuis 1999, est l’étude des maladies respiratoires aiguës d’origine virale. En 1999 et 2000, 42 foyers de grippe ont été détectés et six souches grippales ont été isolées par les trois laboratoires de référence du réseau.
 
J.P. Valette, Géraldine Blanchard, B.M. Paragon & J.M. Denoix
Ce travail s’inscrit dans le cadre d’un programme de suivi d’élevage mis en place en région Basse Normandie. Vingt-huit élevages volontaires ont été l’objet de visites régulières entre 1997 et 1999, permettant le suivi de la croissance de 435 poulains de quatre races : selle français, trotteur français, pur-sang anglais et pur-sang arabe. Chaque poulain a été soumis à 4,1 mesures en moyenne, permettant l’obtention de 1750 pesées au total. Les résultats présentés ici concernent les données zootechniques, incluant le poids vif, la hauteur au garrot (HG, cm) et le périmètre thoracique (PT, cm). Ces mesures ont permis de proposer des équations de prédiction du poids vif (PV) en fonction de ces paramètres et de l’âge du poulain (A, en jours). Des équations par race et par sexe sont également présentées. Cette étude est la première réalisée en France par race de chevaux de sport, sur une si grande population. Elle devrait permettre d’apprécier le poids vif d’un poulain de la naissance à deux ans d’âge sans le peser. Ce travail a aussi étudié les relations entre les conditions d’élevage et le statut ostéo-articulaire des poulains. Un protocole radiographique standardisé a été appliqué sur 246 poulains de un et deux ans provenant de 25 élevages. Le score radiographique de chaque poulain a été calculé en additionnant les indices de sévérité des images radiographiques suspectes et anormales. Une analyse de variance a permis de montrer qu’il n’y avait pas de différence significative du score radiographique moyen entre les trois départements ainsi qu’entre les 25 élevages. Une différence significative apparaît entre les races ; les trotteurs français et les pur-sang arabes sont plus lésés sur les boulets alors que les pur-sang anglais sont plus atteints dans le grasset. Par comparaison avec d’autres études du même type, les chevaux étudiés dans notre protocole présentent globalement peu de lésions ostéo-articulaires. La part de l’alimentation dans la pathogénie, d’origine multifactorielle, de ces lésions est en cours d’analyse.
 
Saegerman C., Boelaert F., Van Vlaenderen I., Lomba M., Berkvens D., Ermens A., Biront P., Broeckaert F., Bernard A., De Cock A., Demont S., De Poorter G., Torfs B., Robijns J.M., Monfort V., Vermeersch J.P. & Lengelé L. 
La contamination par les polychlorobiphényls PCBs/dioxines de la chaîne alimentaire en Belgique s'est révélée en février 1999 dans des élevages industriels de volailles. Fin avril 1999, suite à l'enquête alimentaire, il s'est avéré que la source de contamination était un stock de graisses recyclées ayant été livrées par une firme à plusieurs fabricants d'aliments composés pour animaux, entre le 15 et le 31 janvier 1999. Une relation étroite a été mise en évidence entre les quantités de dioxines (PCDFs et PCDDs) et celles des PCBs, étayant ainsi l'hypothèse d'une contamination principale par les PCBs. Cette constatation a permis de baser le dépistage des animaux et des produits animaux susceptibles d'avoir été contaminés sur le dosage des 7 congénères PCBs numéros 28, 52, 101, 118, 138, 153 et 180. Ce dosage offrait l'avantage d'être rapide et réalisable par un plus grand nombre de laboratoires contrairement à celui des dioxines. En ce qui concerne le secteur des bovins, 409 troupeaux ont été soumis au risque alimentaire (0,81 p. cent du total des troupeaux belges). Ces troupeaux ont été placés sous saisie conservatoire et la levée de celle-ci a été effectuée soit sur base des résultats d'enquêtes épidémiologiques et alimentaires, soit sur base des résultats d'analyses PCBs/dioxines effectuées sur un échantillonnage représentatif des troupeaux bovins concernés ou soit sur base de la mise à mort et l’incinération de tous les bovins des 6 troupeaux pour lesquels des résultats d’analyses PCBs/dioxines étaient supérieurs aux normes fixées (PCBs :  100 ng/g MG dans le lait,  200 ng/g MG dans les graisses corporelles ; dioxines  5 pg TEQ/g MG) [Anonyme, 1999]. L'approche méthodologique qui a été utilisée pour détecter une contamination par les PCBs/dioxines au sein de la population des bovins belges non soumise au risque alimentaire est présentée. Cette approche est basée sur l'échantillonnage systématique de toutes les stations d'engraissement de veaux, l'échantillonnage systématique des lots de bovins destinés à l'exportation et l'échantillonnage aléatoire des bovins abattus en Belgique durant une semaine. Cette approche est comparée à celle préconisée par la directive 96/23/CE du Conseil. Les résultats des différents échantillonnages mis en œuvre indiquent que l'incidence d'une telle contamination est faible, avec pour origine des contaminations environnementales, communes aux pays industrialisés. La faisabilité d’un dépistage aléatoire chez les bovins de boucherie a été démontrée. Cet échantillonnage nécessite la mise à disposition d’une collaboration interdépartementale dans des délais très courts.
 
Atika Benbernou, V. Otarod, G. Argenté & J.J. Bénet
Une étude rétrospective, portant sur la période de 1994 à 1998, a été menée dans le but de vérifier si l’augmentation du nombre d’avortements non brucelliques perçue par la FGDS des Côtes-d’Armor correspondait au développement d’un phénomène pathologique. Les données provenaient des fichiers de la FGDS des Côtes-d’Armor et du Laboratoire de développement et d’analyse. Le taux d’avortement a effectivement augmenté entre 1994 et 1998 passant chez les animaux de 0,7 p. cent à 0,9 p. cent. Cet événement a concerné particulièrement les élevages laitiers, dont le taux d’exploitations ayant eu au moins un avortement a évolué de 20 p. cent en 1994 à 25 p. cent en 1998. Les avortements ont été plus notifiés chez les races laitières Normande (0,50 p. cent), Prim’Holstein (0,60 p. cent), et Montbéliarde (0,54 p. cent) que chez les races allaitantes (environ 0,10 p. cent). En distinguant les élevages selon le nombre d’avortements par élevage (1, 2 ou 3 et +), il apparaît que ces trois catégories ont connu une augmentation en 1998, respectivement de l’ordre de +9,6 p. cent, +18 p. cent et +27 p. cent, soit un écart relatif d’un facteur de progression de 1 à 3 (environ 9 p. cent à 27 p. cent) entre ces trois catégories d’élevages. Rien n’est en faveur d’un phénomène pathologique, malgré l’identification récente du parasite Neospora caninum dans 20 p. cent des élevages des Côtes-d’Armor. Les éleveurs qui ont participé à une session de sensibilisation réalisée en 1997 ont eu deux fois plus de risque d’avoir déclaré un avortement (ou plus) que les éleveurs qui n’ont pas suivi une telle session (p << 0,05 ; RR = 2,00). L’importance de l’écart constaté entre 1998 et les années antérieures est totalement compatible avec l’écart imputable aux éleveurs sensibilisés. Par conséquent, la cause de cette augmentation serait probablement la répercussion de la modification du plan de suivi des avortements par la FGDS 22 en 1996 et l’intensification de la sensibilisation des éleveurs vis-à-vis de la déclaration des cas depuis 1997. Cette étude a conduit à formuler des propositions pour que le système d’épidémiosurveillance des avortements non brucelliques puisse faire l’objet ultérieurement d’une exploitation en vue d’élucider plus facilement des phénomènes éventuellement constatés.
 
O. Sparagano, A. Bouattour, G. Caarelli, V. Shkap, F. Vitale, M. Habela, S. Almeria, J. Castella, E. Corchero, G.R. Loria, T. Molad & L. Ceci
Sept laboratoires se sont associés pour comparer différentes méthodes d’identification moléculaires (PCR ou RLB) pour la détection de l’hémoprotozoaire Theileria annulata dans le sang de bovins. 120 échantillons de sang furent analysés. Le consensus fut total pour les 24 cas cliniques. Parmi les 24 échantillons provenant d’une région où T. annulata n’a jamais été observée auparavant, certains laboratoires eurent des résultats positifs pour cinq d’entre eux. Quant aux autres 72 échantillons, le consensus fut obtenu dans 50,7 p. cent des cas. L’étude par RLB donna des taux de détections supérieurs à ceux des laboratoires analysant par PCR seule ainsi que des divergences moindres entre laboratoires pratiquant cette technique.
 
J. Casal, E. Mateu & M. Martin
Nous décrivons un programme qui permet de créer deux bases de données pour pratiquer la démarche épidémiologique avec Epi-Info. Les deux fichiers contiennent des données d’une enquête épidémiologique fictive sur une épizootie d’une maladie également fictive des bovins. Le premier fichier contient les données des fermes et le deuxième un échantillon de vaches de chaque ferme. On décrit aussi l’utilisation qu’on peut faire des bases de données avec les étudiants aussi bien avant l’obtention du diplôme qu’après.
 
H. Seegers, F. Beaudeau, N. Bareille & Christine Fourichon
 
IXème ISVEE
 
Barbara Dufour & F. Moutou
 
 
ARTICLES D’ÉPIDÉMIOLOGIE
 
F. Moutou, J. Barrat & Virginie Bruyère
Depuis quelques années, les chauves-souris ou chiroptères ont fait leur apparition dans le domaine de la santé et de l’épidémiologie humaine et animale. Cet article passe en revue les exemples les plus récents, les Lyssavirus (rage) n’étant pas les seuls en cause. Des données récentes de zoologie, d’écologie, de biologie moléculaire et d’épidémiologie permettent de mieux cerner le rôle de ces espèces qui représentent pratiquement le quart des espèces de mammifères actuels.
 
Suzanne Bastian, J.P. Buffereau, E. Le Drean, J.L. Bind, T. Müller & B. Toma
La situation épidémiologique de la maladie d’Aujeszky en France en 1999 est présentée à l’aide de tableaux et de figures. Les indicateurs utilisés montrent que la situation reste favorable, comparable à celle des trois années précédentes. Comme en 1999, l’infection du sanglier a été à l’origine de la mort de plusieurs chiens, dans des départements où aucun cas de Maladie d’Aujeszky porcine avec isolement viral n’a été rapporté . Le lien entre les souches circulant chez le porc en zone infectée et celles circulant chez le sanglier est discuté sur la base de la caractérisation génomique d’une partie d’entre elles.
 
G. Laval
Ce document propose un modèle conceptuel d’analyse de l’impact de la PPCB (péripneumonie contagieuse bovine), maladie des bovins réémergente en Afrique, sur l’économie du troupeau dans une région d’Ethiopie : le West Wollega. Après une brève description de la zone et de son système d’agriculture-élevage, les particularités micro-économiques de l’exploitation agricole éthiopienne sont détaillées ainsi que ses relations avec les autres agents économiques. La forte interdépendance entre l’économie du ménage, l’économie du système de culture et du système d’élevage au sein de l’exploitation est soulignée. Les effets de la PPCB sur le troupeau sont ensuite présentés en quatre étapes : ses effets biologiques, son impact sur les productions animales et sur les facteurs de production au niveau individuel bovin puis agrégés au niveau du troupeau, et finalement ses effets sur l’économie du troupeau. Des facteurs internes ou externes à l’exploitation et liés aux pratiques agraires et socio-économiques conditionnent ces effets. L’utilisation de ce modèle conceptuel pour mener des évaluations économiques est discutée et une démarche d’analyse utilisant des données d’enquêtes est proposée.
 
ACTUALITÉS D’ÉPIDÉMIOLOGIE
 
L. Rozette
 
S. Zientara, S. de la Rocque, J-M. Gourreau, M Grégory, A Diallo, P. Hendrikx, Geneviève Libeau, Corinne Sailleau & S. Delécolle