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B. Toma
 
JOURNÉE SCIENTIFIQUE AEEMA - EPITER, 13 mai 2004
 
N. Rose, A. Abhervé-Guéguen, G. Le Diguerher, E. Eveno, J-P. Jolly, P. Blanchard, Aurélie Oger, A. Jestin & F. Madec
L’objectif de cette étude était d’identifier les facteurs de risque de l’expression de la maladie de l’amaigrissement du porcelet à l’échelon de l’individu. Parmi ces facteurs, l’effet du type génétique paternel a tout particulièrement été étudié au travers d’un protocole de type exposé/non exposé. Une étude de cohorte a ainsi été conduite dans quatre élevages affectés par la maladie avec deux répétitions (bandes) par élevage. Un échantillon représentatif de 60 porcs par bande, stratifié sur le type génétique (issus Piétrain ou autre), a été sélectionné par tirage au sort en maternité. Pour les huit bandes étudiées, 540 porcs identifiés ont ainsi été suivis individuellement depuis la naissance jusqu’à l’abattage. L’analyse de survie a été utilisée pour identifier les facteurs influençant le délai de survenue de la clinique MAP. La corrélation des observations intra-bande a été prise en compte grâce au modèle de Cox marginal et au modèle à fragilité partagée, qui ont été comparés. Aucun effet protecteur de la race Piétrain pure sur la survenue de la MAP chez la descendance n’a pu être mis en évidence dans cette étude. En revanche, une mauvaise immunité maternelle vis-à-vis du PCV-2 et une infection active des mères par le parvovirus porcin au cours de la gestation sont associées à un risque accru de déclaration de la maladie. La présence d’abcès (encolure des truies) consécutifs à des injections mal réalisées et l’élevage des animaux dans des grandes cases en engraissement sont associées à un risque augmenté chez les porcs en croissance. L’injection d’ocytocine chez la mère en cours de mise bas est associée à un risque diminué d’expression clinique de la MAP chez la descendance.
 
B. Garin-Bastuji, Christiane Cau, F. Boué, Marie-Eve Terrier & J. Hars
Les sérums récoltés sur des animaux tués à la chasse dans le cadre du programme national de surveillance sérologique du sanglier sauvage (peste porcine classique, maladie d’Aujeszky, brucellose, trichinellose) sont fréquemment de mauvaise qualité, et souvent inexploitables. L’objectif de cette étude était d’évaluer le remplacement du sérum par des exsudats de muscle ou de poumons, plus pratiques à réaliser et moins fragiles. Cet article présente les résultats obtenus en brucellose1. Dans l’épreuve à l’antigène tamponné et en fixation du complément, les résultats étaient soit ininterprétables soit très inférieurs à ceux du sérum. L’utilisation de l’ELISA indirect apparaît possible, en revanche, sur extraits pulmonaires et, surtout, musculaires. Ainsi, sur les 383 triples prélèvements testés, une sensibilité relative de 50% environ a été obtenue pour les muscles et de 40% environ pour les poumons. La spécificité relative était, dans tous les cas, satisfaisante (≥ 98%).
 
B Toma, Cécilia Agier, Nadia Haddad, F. Boué, Marie-Eve Terrier & J. Hars
L’étude d’échantillons multiples (sérum, extrait musculaire, extrait pulmonaire) en provenance de plus de 500 sangliers, à l’aide de coffrets ELISA gE maladie d’Aujeszky commercialisés a permis d’estimer les sensibilités et spécificités de ces coffrets par rapport au sérum, lors d’emploi d’extraits tissulaires. Les résultats obtenus permettent d’envisager dans l’avenir l’emploi de fragments de muscle ou de poumon comme prélèvements destinés à l’épidémiosurveillance de la maladie d’Aujeszky chez les sangliers.
 
E. Coulibaly, Véronique Heinis, Claude Campos, Camille Ozon, G. Bourdoiseau, P. Haas & P. Marty
Une enquête effectuée auprès de 1 792 confrères exerçant dans 19 départements du sud de la France et la Principauté de Monaco a permis de recueillir 595 réponses et de dresser un bilan épidémiologique, clinique et thérapeutique à propos de la leishmaniose canine pour l'année 2000. Elle démontre une augmentation notable du nombre de cas sur une aire géographique en extension. La plupart des confrères (plus de 90%) diagnostiquent la maladie sur des éléments épidémiologiques, cliniques et de laboratoire (méthodes indirectes pour plus de 95%). L'association Glucantime® - Zyloric® constitue le protocole le plus couramment utilisé, l'arrêt du traitement étant fondé sur la restauration de l'état clinique associée à une négativation des tests sérologiques.
 
Pauline Ezanno, Christine Fourichon, F. Beaudeau & H. Seegers
La propagation directe d’agents pathogènes entre troupeaux dépend de la structure de contact entre ceux-ci. Cette structure repose, d’une part, sur les relations de voisinage, d’autre part, sur les mouvements d’animaux vivants. L’objectif de l’étude était de qualifier et quantifier les mouvements de bovins entre troupeaux dans la perspective d’évaluer ultérieurement le risque d’introduction d’un animal infectieux dans un troupeau. Les données d’identification de l’ensemble des exploitations détenant des bovins en Bretagne de 1998 à 2001 ont été étudiées. Plusieurs types de troupeaux ont été définis d’après la taille du troupeau, l’effectif et la race des vaches reproductrices, ainsi que les ateliers d’engraissement (veaux de boucherie, taurillons, bœufs). Le degré d’ouverture de chaque troupeau a été établi comme nul (troupeaux fermés), intermédiaire (< 5 introductions par an) ou élevé. La proportion de troupeaux ouverts variait avec le type des troupeaux et la présence ou non d’un atelier d’engraissement. Les animaux introduits dans un même troupeau au cours de l’année pouvaient provenir de nombreux troupeaux différents, augmentant le risque épidémiologique. Par exemple, pour les troupeaux laitiers avec vs. sans atelier d’engraissement de taurillons, 56% vs. 62% des troupeaux étaient fermés, respectivement. En moyenne, dans les troupeaux ouverts, 29 vs. 6 bovins étaient introduits par an. Les bovins introduits provenaient de 18 vs. 3 troupeaux, dont 43% vs. 89% étaient situés en Bretagne et 61% vs. 71% étaient eux-mêmes de type laitier. La complexité de la structure des contacts entre troupeaux bovins est élevée et induit un risque épidémiologique important. L’étude de la propagation d’agents pathogènes entre troupeaux devra alors considérer les mouvements de bovins vivants.
 
Florence Aviat, F. Mansotte, Béatrice Blanchard, P. Mondot, P. Bolut & Geneviève André-Fontaine
Le risque de leptospirose zoonose professionnelle ou de loisir a été étudié en Loire-Atlantique. Le suivi sérologique de 96 pompiers plongeurs, vaccinés ou non, permet d’estimer, d’une part, la réponse vaccinale en anticorps agglutinants, d’autre part, l’existence d’une exposition à des souches sauvages. La vaccination induit généralement une réponse sérologique probablement entretenue par les contacts naturels occultes objectivés par la présence d’anticorps agglutinants chez les professionnels non vaccinés. Dans le cadre d’activités de loisir, par promenade dans les parcs en milieu urbain ou par activités nautiques dans les plans d’eau mis à la disposition du public, le risque épidémiologique a été étudié par PCR spécifique des leptospires pathogènes pour déterminer le portage rénal des animaux piégés en milieu urbain, ou la contamination des eaux de parcs ou de plans d’eau. Lors de l’enquête, seuls surmulots et eaux urbaines se sont révélés contaminés par des leptospires pathogènes.
 
S. Mendes, F. Boinas, Teresa Albuquerque, L. Fernandes, A. Afonso & A. Amado
Les résultats préliminaires d’une enquête sérologique sur la paratuberculose réalisée sur 66 troupeaux ovins-caprins dans la région de Lisbonne, au Portugal, ont mis en évidence 27% de troupeaux à sérologie positive. Le suivi exhaustif de six de ces troupeaux a montré entre un et neuf pour cent d’animaux à sérologie positive par troupeau. Les troupeaux caprins ont présenté une plus forte probabilité d’apparition d’animaux séropositifs que les troupeaux ovins. Les troupeaux laitiers ont présenté une plus forte proportion de séropositifs que les troupeaux producteurs de viande. Des lésions typiques de paratuberculose ont été observées chez six animaux présentant des lésions intestinales à partir desquelles Mycobacterium avium subsp paratuberculosis a été isolé. L’ajustement de la méthodologie pour la suite du projet ainsi que la mise en œuvre de mesures adaptées de prévention et de contrôle de la maladie sont discutés par les auteurs, en prenant en compte des facteurs de risque identifiés dans cette étude.
 
O. Sparagano, Eva Spitalska, M. M. Namavari, M. H. Hosseini, F. Shad-del, A. Seghatoleslam & O. R. Amabadi
Sept groupes de moutons furent suivis en Iran. Des échantillons sanguins et des tiques furent récoltés pendant l’été 2003. Vingt-neuf pour cent des moutons apparurent infectés par des bactéries (Anaplasmataceae) et 76% par des protozoaires (Piroplasmidae). Des variations entre les différentes régions d’Iran furent observées avec des infections bactériennes allant de 0% à 70% et des infections par des protozoaires de 33% à 100%. Le séquençage de l’ADN, après une PCR des ARN des ribosomes 16S et 18S, prouva que les moutons furent principalement infectés avec Anaplasma ovis et Theileria lestoquardi.
 
Maria Silvia Gennero, Carla Grattarola, Simona Zoppi, Elisabetta Di Giannatale & A. Dondo
Après quatre ans d’application du plan de surveillance de la faune sauvage, notre activité a augmenté et s’est étendue à toute la région du Piedmont. Des prélèvements de sang et d’organes ont été effectués sur des sangliers morts ou tués à la chasse dans tout le Piedmont. Les sérums ont été étudiés par fixation du complément ou par le test au rose bengale et les tissus soumis à l’isolement bactériologique. De 2000 à 2003, 3 406 sérums ont été étudiés en fixation du complément (234 positifs, soit 6,87%) et 2 933 en rose bengale (192 positifs, soit 6,55%). A partir de 940 échantillons d’organes, 79 ont permis l’isolement d’une souche, soit 8,4%: 62 B. suis bv1; 1 B. suis bv2; 16 B. melitensis bv3. Au Piedmont, la mise en culture confirme la valeur du dépistage sérologique de la brucellose du sanglier.
 
M. B. Hernandez, J. Vicente Pérez Diaz, Beatriz Osuna Calvet & S. Vega Garcia
Ehrlichia canis est l’agent responsable de l’ehrlichiose canine dans la région méditerranéenne. Même si la caractérisation clinique de cette maladie parasitaire est bien connue dans cette région, il n’y a pas de données epidémiologiques et cliniques de cette maladie chez les chiens d’auberge de cette région. L’objectif principal a été d’évaluer la séroprevalence de E. canis et de caractériser les conséquences cliniques et épidémiologiques de cette infection sur 222 chiens.
 
M. Benito Hernández, J. Vicente Pérez Díaz, S. Vega García, Gabriela Bernabeu Llorens & F. Javier García Peña
La leptospirose canine est une maladie infectieuse due à une bactérie du genre Leptospira qui comprend un grand nombre d’espèces regroupées en deux entités principaux: Leptospira interrogans et Leptospira biflexa. Les sérovars pathogènes les plus fréquemment impliqués chez le chien sont Leptospira canicola et Leptospira icterohaemorrhagiae. D’autre part, la leishmaniose est une zoonose parasitaire de distribution mondiale dont le principal réservoir est le chien et qui affecte un grand nombre des chiens de la Comunidad Valenciana (Est de l’Espagne). Une autre maladie parasitaire très étendue dans cette région est l’ehrlichiose, transmise par Rhipicephalus sanguineus. Ces trois maladies ont une forte prévalence dans cette région et la réponse clinique est très variable chez le chien. L’objectif de ce travail était, d’une part, de connaître la séroprévalence de ces maladies dans une population de chiens (864) de différentes origines (chiens de chasse, chiens de chenils et chiens de compagnie) et, d’autre part, d’évaluer la relation éventuelle entre ces maladies chez les chiens étudiés.
 
M. Benito Hernández, J. Vicente Pérez Díaz, Beatriz Osuna Calvet, Maria Teresa Domínguez & S. Vega García
L’objectif de ce travail a été de faire une sérosurveillance et une étude épidémiologique de la leishmaniose chez les chiens de la région de la Comunidad Valenciana. Les populations de chiens de fourrière (habitat péri-urbain), chiens de chasse -en meutes- (habitat rural), et consultants dans des cliniques vétérinaires (habitat urbain), ont été étudiées, selon le Document de protocoles techniques de lutte contre la leishmaniose de l’Organisation mondiale de la santé (O.M.S). En plus, nous avons voulu connaître l’efficacité de deux programmes différents de contrôle de ces animaux parasités (sacrifice, groupe S ou le traitement médical, groupe T). Dans notre cas, ce travail nous permet d’obtenir une conclusion préliminaire: il n’y a pas de relation entre la méthode de contrôle utilisée (S ou T) et l’incidence de cette maladie parasitaire chez les animaux étudiés.
 
ARTICLES D'ÉPIDÉMIOLOGIE
 
Gwenaëlle Larour, J-L. Jobert, L. Balaine, F. Eono, Marie-France Klein, T. Ledein, Sophie Lebouquin & M. Guittet
Une enquête épidémiologique de type analytique a été menée en 2001 et 2002 dans 96 élevages cunicoles naisseurs – engraisseurs, localisés principalement en Bretagne et dans les Pays de Loire, dans le but de déterminer les facteurs de risque de l’expression aiguë de l’entérocolite épizootique du lapin (EEL) en engraissement. La caractérisation des élevages en cas et témoin était basée sur la présence de signes cliniques d’EEL et sur le taux de mortalité en engraissement. Deux approches méthodologiques ont été suivies : 1) caractérisation des élevages selon leur statut vis-à-vis de l’EEL sur les cinq dernières bandes ; 2) caractérisation en fonction de l’expression de l’EEL lors du suivi longitudinal d’un lot. La comparaison des conditions d’élevage et de la conduite d’élevage entre les deux groupes a permis de déterminer les facteurs de risque associés à l’expression de l’EEL : transfert des lapereaux au sevrage, sevrage à plus de 35 jours, absence de conduite en bande unique et mesures de biosécurité défaillantes. Au contraire, un aliment adapté aux besoins des lapereaux en maternité et un rationnement alimentaire en engraissement contribuent à limiter l’expression de l’EEL.
 
M. Ouagal, D. Berkvens & P. Hendrikx
L’épidémiosurveillance est une méthode fondée sur l’enregistrement en continu de données sur une ou plusieurs maladies jugées prioritaires pour un pays afin de connaître leur épidémiologie en vue d'adopter une stratégie de lutte. La mise en œuvre de cet outil nécessite la mise en place d’un réseau d’épidémiosurveillance. L'efficacité et la pérennité d’un réseau sont le plus souvent appréciées à l’aide d’évaluations externes. Cependant, ces évaluations sont le plus souvent ponctuelles et peuvent s’avérer lourdes des points de vue organisationnels et financiers. Une approche complémentaire consiste à développer des outils d’évaluation interne des réseaux d’épidémiosurveillance dont l’une des caractéristiques est la régularité : les indicateurs de performance. Ces derniers sont des outils de mesure quantitative et qualitative du niveau de réalisation des activités d’un réseau. A ce jour, peu d'études ont été faites dans ce domaine pour les réseaux d’épidémiosurveillance. Cet article présente une première approche d’élaboration d’indicateurs de performance ainsi que leur application dans le cadre du fonctionnement de 43 postes de surveillance du réseau tchadien d’épidémiosurveillance des maladies animales (REPIMAT). Une analyse des objectifs et du mécanisme de fonctionnement du REPIMAT a permis de retenir trois principales composantes à savoir les intervenants de terrain, la cellule d’animation et le laboratoire. Les activités de chacune de ces composantes ont été inventoriées. L’analyse des résultats attendus de ces activités a permis l’élaboration de la liste des indicateurs de performance qui peuvent être utilisés dans le cadre du fonctionnement du REPIMAT. L’application de ces indicateurs a permis de mettre en évidence les points faibles de chaque composante. La marge de progrès de la cellule d’animation varie de 0% à 67%, celle des intervenants du terrain de 30% à 100% et enfin celle du laboratoire de 67% à 97%.
 
INFORMATIONS
 
Cécilia Agier, Nadia Haddad & B. Toma
 
B. Toma & Barbara Dufour
 
F. Moutou
 
B. Toma
 
C. Michel & F. Moutou