Look here at the => ABSTRACTS
 
Éditorial
Barbara Dufour
 
JOURNÉE D'ÉPIDÉMIOLOGIE AEEMA, 31 MAI 2007 : ÉPIDÉMIOLOGIE, ÉVALUATION ET COMMUNICATION DU RISQUE
 
Barbara Dufour
La terminologie de l'analyse du risque est présentée, en particulier la différence entre appréciation du risque et évaluation du risque. Si la séparation entre appréciation et gestion a été l'un des principes de la création des agences de sécurité sanitaire en France, la place de l'évaluation du risque (comparaison avec un niveau de risque acceptable) est plus incertaine entre les scientifiques et les décideurs. Enfin, il est rappelé que la communication autour du risque concerne l'ensemble des étapes et donc des acteurs de l'analyse du risque.
 
Valérie Leydet
La communication d'un organisme scientifique impliqué dans la sécurité sanitaire est un processus rigoureux et intégratif tenant compte de paramètres nombreux au premier rang desquels se situe le profane pour qui nous devons rendre nos messages intelligibles si l'on veut conserver sa confiance et son écoute. Parmi nos aiguillons, l'indépendance et la transparence sont des outils qui nous obligent à  tous les exercices visant à améliorer les vecteurs de communication externe : le contenu et le contenant, ce que l'on porte, comment, vers qui, à quel moment. Nous sommes bien évidemment confrontés aux difficultés inhérentes à la matière traitée puisque la société civile est en demande d'informations, toujours plus variées, toujours plus rapides d'accès et que le produit de la recherche -et a fortiori celui de la synthèse et de l'expertise collective- se situe, lui, dans un pas de temps beaucoup plus étiré.
 
J. Gayet
L'auteur fait part de ses réflexions sur un sujet délicat, le risque acceptable qu'il considère être le risque acceptable pour l'opinion. Il rappelle quelques unes des "affaires" qui en France, ont contribué à engendrer une société de défiance et de l'émotion. Enfin, il évoque des pistes de solution, notamment le travail avec les médias et la communication sur les risques.
 
O. Faugère & D. Boisseleau
A travers un témoignage sur quelques exemples récents, des gestionnaires du risque recensent les principes de base de l'analyse et de la gestion du risque. Des pistes sont données pour améliorer la définition du risque acceptable, le partage des responsabilités et la coordination entre évaluateurs et gestionnaires du risque. Les décisions qui sont prises, souvent dans l'urgence, doivent pouvoir être amendées par un retour d'expérience organisé.
 
Danielle Salomon
En santé environnement un grand nombre de sujets et d'activités suscitent interrogations, doutes ou inquiétudes. L'implantation des antennes-relais de téléphonie mobile constitue un exemple remarquable de cas o๠les processus institutionnels n'ont pas répondu aux questionnements ou apaisé les inquiétudes. Des mobilisations sociales se sont engagées dans une dynamique conflictuelle. Celle-ci a notamment eu pour vocation de déqualifier l'opposant. L'analyse détaillée de cette dynamique et des stratégies des groupes antagonistes montre que chacun engendre un système social et cognitif concurrent, ou encore un système d'information autonome, visant non seulement à  recruter des alliés mais également à produire des références alternatives. Plus la radicalisation est intense, moins il y a de chance que les données et informations produites par l'un ou l'autre des groupes, et en particulier celles des scientifiques ou des groupes d'experts mobilisés dans le cadre institutionnel, puissent circuler et remplir leur vocation de référence commune.
 
J-Y. Nau
L'auteur utilise deux exemples récents de crises sanitaires (la "vache folle" et la "grippe aviaire") pour analyser les relations complexes experts-politiques-journalistes et le rôle des médias dans la communication lors "d'affaires sanitaires".
 
B. Toma
 
JOURNÉE D'ÉPIDÉMIOLOGIE AEEMA, 1er JUIN 2007
 
Amandine Lurette, Catherine Belloc, Suzanne Touzeau, T. Hoch, H. Seegers & Christine Fourichon
La maîtrise du portage de Salmonella est une des préoccupations majeures de la filière porcine notamment depuis l'adoption de la directive européenne de 2004 sur les zoonoses. La prévalence d'animaux porteurs asymptomatiques en fin d'engraissement est un point critique pour la propagation de Salmonella dans la chaîne d'abattage et la contamination des produits porcins. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'effet de conduites d'élevage et de la qualité du nettoyage-désinfection sur la prévalence de portage des porcs charcutiers au départ à  l'abattoir. Nous avons développé un modèle mathématique pour simuler à  la fois, la dynamique des populations de truies et de porcs dans un élevage naisseur-engraisseur, la gestion de la conduite en bandes par l'éleveur et la propagation des salmonelles. La transmission entre animaux dépend du niveau de contamination du sol des salles de l'élevage dans lesquelles les animaux se succèdent. Cette contamination est liée au nombre d'animaux infectés qui excrètent dans ces salles et à  la qualité du nettoyage-désinfection. Plusieurs scénarios combinant différentes valeurs d'efficacité du nettoyage-désinfection avec deux types de conduites en bande, avec et sans mélange de bandes en fin d'engraissement, ont été testés. Dans nos résultats, la séroprévalence dans les lots de porcs charcutiers au départ à l'abattoir est significativement plus élevée avec une diminution de l'efficacité du nettoyage-désinfection. Les valeurs de séroprévalence dans les lots de porcs charcutiers sont proches pour des efficacités de décontamination situées entre 99,9 et 90% quelle que soit la conduite testée. Une efficacité de décontamination de 80% est associée à  une séroprévalence très élevée. Ce niveau est plus fort dans le cas d'une conduite avec mélange de bandes en fin d'engraissement. Les résultats montrent que, une fois la bactérie installée dans le troupeau, le respect des pratiques d'hygiène permet de maintenir la prévalence de l'infection à  un niveau faible.
 
Anna Alba, Natàlia Majo, Nùria Busquets & J. Casal
Afin de détecter la circulation de souches hautement et faiblement pathogènes, la surveillance du virus de la grippe aviaire du type A chez les oiseaux sauvages a été réalisée en 2006. La population étudiée a compris principalement les espèces aquatiques des zones humides qui présentent le plus grand risque quant au nombre, à  l'origine des routes migratoires ou à  la probabilité de contact avec les oiseaux domestiques. Tout au long de l'année, nous avons échantillonné un total de 778 animaux, parmi lesquels 300 ont été obtenus par surveillance active, 293 par surveillance passive et 185 par sentinelles. Les échantillons ont été testés en temps réel PCR pour la présence du génome du virus de la grippe aviaire et il a été procédé ultérieurement à  la réplication et au sous-typage des échantillons positifs. Parmi les 593 échantillons, neuf ont donné des résultats positifs chez Anas plathyrhynchos, 44 n'ont pu être exploités et 540 ont fourni des résultats négatifs. Tous les échantillons de sentinelles ont été négatifs. Parmi les neuf échantillons positifs, quatre ont été répliqués dans des oeufs embryonnés et ont pu être sous-typés, détectant les sous-types H4N6, H3N8 et H6N8. Les souches faiblement pathogènes (H6, H4 et H3) détectées en Catalogne sont semblables à la plupart des souches virales communes décrites en Europe et au Canada. Le séquenà§age et la comparaison avec les virus espagnols montrent que les virus H6N8 de l'Espagne et des Pays-Bas sont proches en termes d'évolution. Les arbres phylogénétiques du virus espagnol H6N8 confirment la similitude de ce virus avec ceux isolés des pays situés sur les mêmes routes migratoires (de l'Europe du Nord ou Centrale jusqu'en Afrique).
 
ARTICLES D'ÉPIDÉMIOLOGIE
 
Elise Kayser, E. Morignat, Danièle Meunier, J-Y. Madec, D. Calavas & Marie-Anne Botrel
La multirésistance aux antibiotiques est une préoccupation croissante en santé humaine et animale pour le maintien de l'efficacité des antibiotiques dans le traitement des maladies infectieuses. Pour autant, cette problématique est peu abordée au travers des résultats publiés des réseaux de surveillance de la résistance aux antibiotiques. Une approche quantitative des données de réseaux dédiée à l'étude des multirésistances est proposée. L'objectif était d'identifier les résistances associées aux antibiotiques chez des souches d'Escherichia coli isolées de bovins et de déterminer si ces associations évoluaient entre les périodes 2002-2003 et 2004-2005. Le premier aspect a été traité par l'analyse des correspondances multiples et la classification ascendante hiérarchique. L'évolution dans le temps a été abordée par le modèle log-linéaire. Les données sont issues du réseau de surveillance Resapath et neuf antibiotiques ou groupes d'antibiotiques ont été étudiés. Trois groupes de résistances associées ont été identifiés et des hypothèses au niveau bactériologique sont décrites.
 
Julie Poirot & Barbara Dufour
Le sous-type H5N1 génotype asiatique d'influenza aviaire hautement pathogène est arrivé en Europe au cours de l'automne 2005. Depuis cette période, le virus s'est propagé d'Est en Ouest dans 24 pays de l'Europe géographique. L'évolution de l'épizootie, tant dans la faune sauvage que dans la faune domestique, est présentée dans cet article qui analyse aussi les causes possibles d'introduction et de propagation plus ou moins importante.
 
Morgane Dominguez & Anne-Marie Hattenberger
Entre le 3 août et le 29 septembre 2007, huit foyers de fièvre aphteuse ont été identifiés en Grande-Bretagne, dans le Comté de Surrey, au sud-est du territoire britannique. L'analyse de cet épisode indique que la contamination des foyers primaires était liée à une fuite de laboratoire. Des foyers secondaires sont apparus à la faveur du retard à  la détection de l'un des foyers primaires. Cet épisode démontre que, malgré les mesures de biosécurité mises en œuvre, des fuites de laboratoire peuvent se produire. Ceci souligne la nécessité d'entretenir la sensibilisation des professionnels aux maladies exotiques et hautement contagieuses comme la fièvre aphteuse.
 
HISTOIRE
 
B. Toma
 
BONNES PRATIQUES EN ÉPIDÉMIOLOGIE
 
ADELF, ADEREST, AEEMA et EPITER