Chaque mois, un membre de l’AEEMA met en avant un article scientifique de son choix. jackie

Ce mois-ci, Jackie Tapprest, responsable de l'unité « Epidémiologie et anatomie pathologique » du Laboratorie de pathologie équine de l'Anses de Dozulé, vous propose l’article « The challenges posed by equine arboviruses » écrit par GE Chapman et al. et publié dans Equine Veterinary Journal en 2018.

Le résumé de cet article est disponible ici.

Pouvez-vous nous résumer brièvement l’article ?

A partir d’une revue bibliographique très complète sur les principales arboviroses équines, l’article propose une réflexion globale sur le risque accru de ces infections au niveau mondial. Il traite essentiellement (mais pas seulement) des flavivirus (encéphalites Japonaise, de West Nile et de Murray Valley), des alphavirus (encéphalites de l’est, de l’ouest et Vénézuélienne) et des orbivirus (Peste équine et encéphalose équine). Des rappels synthétiques sont faits sur l’épidémiologie et l’écologie des arbovirus affectant les équidés en mettant l’accent sur la complexité de certains cycles de transmission. Les signes cliniques sont décrits en soulignant les similarités des présentations cliniques pour les flavi- et les alpha-virus. Les défis en termes de diagnostic et de contrôle des arboviroses sont abordés avec la nécessité, dans plusieurs régions du monde où seuls des foyers de West Nile ont été rapportés chez les chevaux, d’un diagnostic précoce et précis pour éliminer une éventuelle émergence d’autres flavi- ou alpha-virus. Les avantages et inconvénients des différents vaccins disponibles sont également présentés. Les auteurs traitent ensuite de la difficulté de prédiction du risque d’émergence d’une arbovirose en lien avec l’implication potentielle de multiples types d’hôtes réservoirs et de vecteurs pour certains arbovirus équins. L’influence du changement climatique sur la capacité des arbovirus à s’établir dans les régions tempérées est également abordée.

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant cet article ?

Il s’agit d’une revue bibliographique exhaustive et récente qui a le mérite de traiter de l’ensemble des arboviroses équines en un seul article. Ceci permet d’en avoir une vision globale synthétique, de permettre des comparaisons entre les différentes arboviroses et de faire ressortir des points communs mais également des spécificités notamment en termes de signes cliniques, de cycle de transmission et de caractère zoonotique. Le tableau récapitulatif qui présente les principaux vecteurs et les principaux hôtes impliqués dans la transmission des arbovirus équins est particulièrement riche et intéressant. Les différents rôles du cheval dans les cycles de transmission des arbovirus sont bien mis en évidence, depuis son rôle de cul de sac épidémiologique pour West Nile jusqu’à son rôle d’hôte amplificateur présentant un risque de santé publique pour les souches épizootiques d’encéphalite équine Vénézuélienne. La réflexion sur la difficulté de prédiction du risque d’émergence d’arboviroses est particulièrement didactique avec des explications claires sur la complexité des cycles de transmission et les effets du changement climatique sur l’efficacité de la transmission d’une arbovirose par les populations de vecteurs. Les hypothèses relatives aux mécanismes potentiels de persistance des virus au cours de l’hiver dans les régions tempérées sont également bien décrites.

Y a-t-il des points abordés dans l’article qui vous ont laissé perplexe ou que vous auriez aimé voir plus développés ?

On peut regretter que les aspects de surveillance des arboviroses équines soient abordés très rapidement dans cet article, essentiellement via les tests diagnostiques. Ceci s’explique par la variété des sujets abordés dans l’article mais une information complémentaire sur les différents systèmes de surveillance des arboviroses équines existant dans différentes régions du monde aurait été instructive.

 

Merci à Jackie Tapprest ( Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) pour sa contribution.

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A noter qu’il n’y a pas de comité de lecture pour cette rubrique et que le contenu n’engage que le contributeur du mois.