Look here at the => ABSTRACTS
 
JOURNÉE AEEMA – 21 MAI 2021 : COMMUNICATIONS LIBRES
 
Exposition des personnes aux morsures de chiens et de chats en France métropolitaine
Crozet Guillaume, Lacoste Marie-Laure, Rivière Julie et al.
Les morsures de personnes par des chiens et des chats peuvent avoir des conséquences traumatiques et psychologiques importantes. Elles peuvent également être à l’origine de la transmission d’agents pathogènes zoonotiques, dont le virus de la rage. Cependant, peu de données sont disponibles sur la réelle incidence de ces morsures au sein de la population française, notamment pour les morsures de chats. Afin d’étudier l’exposition de la population de France métropolitaine aux morsures de chiens et de chats, un questionnaire anonyme, fondé sur le volontariat, a été diffusé en ligne via les réseaux sociaux d’octobre 2019 à avril 2020. À la fin de la période d’administration, 2 336 questionnaires ont été exploités.

Après un processus de pondération des observations (post-stratification) afin que l’échantillon reflète la structure de la population française, les résultats ont montré que 3,1 % (IC (intervalle de confiance) 95 % (2,3 - 4,1)) des personnes résidant en France avaient été mordues au moins une fois par un chien au cours des cinq dernières années et 7,8 % (IC95 % (6,3 - 9,6)) par un chat. L’incidence annuelle était de 10,4 morsures/1 000 personnes (IC95 % (5,2 - 15,5)) pour les morsures de chiens et de 43,0 morsures/1 000 personnes (IC95 % (31,9 - 54,1)) pour les morsures de chats. Ces morsures étaient, dans la majorité des cas, le fait d’un animal connu de la personne mordue (70,2 % pour les morsures de chiens et 91,1 % pour les morsures de chats). Seule une minorité de ces morsures aboutissait à une consultation médicale (15,7 % pour les morsures de chiens et 3,1 % pour les morsures de chats) et/ou à une déclaration à un vétérinaire (23,5 % pour les morsures de chiens et 17,2 % pour les morsures de chats), malgré le caractère obligatoire de déclaration des morsures aux autorités vétérinaires. Il est à noter que, d’après les modèles multivariés établis et les valeurs des Odds Ratios, le fait de posséder un chien ou un chat ou le fait de travailler avec ces espèces était fortement associé aux morsures (p < 0,05). Ces résultats confirment que les morsures sont aussi un phénomène fréquent en population générale. De telles données peuvent donc inciter à réfléchir sur les modalités de gestion et de prévention des morsures des carnivores domestiques, qui restent un problème de santé publique.

Évaluation de la séroprévalence de l’hépatite E chez les bovins à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso)
Tialla Dieudonné, Sausy Aurélie, Cissé Assana et al.

L’objectif de cette étude a été d’évaluer la séroprévalence du virus de l’hépatite E (VHE) chez les bovins à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Ainsi, le statut sérologique individuel de 475 bovins a été déterminé par un test immunologique. La séroprévalence individuelle a été évaluée à 5,1 %. La prévalence « troupeau » de l’hépatite E a été évaluée à 32 %. Au regard de ces résultats, étant donné que le virus de l’hépatite E pourrait être secrété dans le lait, la consommation du lait cru pourrait représenter un risque pour les consommateurs. De ce fait, des mesures adéquates, telles que la sensibilisation des éleveurs et des consommateurs de lait cru de la ville de Bobo-Dioulasso, sur les bienfaits de la pasteurisation, s’avèrent recommandées.

Classification de pâtures d’élevages bovins en fonction du risque de contact entre élevages voisins
Garnier Jérémy, Rivière Julie, Belbis Guillaume, Zanella Gina

L’objectif de cette étude était de mieux connaître les possibilités et caractéristiques de contacts entre bovins via les pâtures en France, pouvant contribuer à la diffusion d’agents pathogènes par voie directe ou indirecte (nature et fréquence des contacts, influence des pratiques d’élevage). Pour répondre à cette problématique, 60 élevages laitiers et allaitants ont été enquêtés dans deux départements différents. Une méthode originale a été élaborée pour classer les pâtures selon un degré de sévérité du risque vis-à-vis des contacts potentiels avec les bovins des pâtures voisines, permettant in fine de classer les élevages en fonction d’une note de risque dépendant du nombre de pâtures à risque et de leur degré de sévérité. L’étude a permis d’estimer que 14 % des pâtures recensées dans l’échantillon étaient des pâtures à risque vis-à-vis de la transmission d’agents pathogènes.

Évaluation de la surveillance épidémiologique du charbon bactéridien au Burkina Faso
Nana Sougrenoma Désiré, Dahourou Laibané Dieudonné, Guigma Wendmisida Victor Yacinthe et al.

Le but de cette étude était d’évaluer la surveillance épidémiologique du charbon bactéridien au Burkina Faso. Cette évaluation a été faite à l’aide de l’outil OASIS (Outils d’Analyse des Systèmes d’Information en Santé) qui est un outil développé et standardisé pour l'évaluation de la surveillance des zoonoses et des maladies animales. L’évaluation a porté sur le Réseau de Surveillance Épidémiologique (RESUREP) au Burkina Faso en charge de la surveillance des maladies animales, dont le charbon bactéridien. L’introduction de cette maladie dans la surveillance interdisciplinaire résulte de sa situation épidémiologique et d’une optique d’application de l’approche « Une seule santé » dans le pays. En effet, le Burkina Faso connait des cas de charbon humain et animal, dont la majorité a lieu entre janvier et mai. Le nombre de cas suspects humains est passé de 167 en 2014 à 1 583 en 2016 selon la Direction de la lutte contre les maladies (2017). L’évaluation a nécessité au préalable l’autorisation de la Direction générale des services vétérinaires puis l’identification des acteurs de tous les niveaux de la surveillance épidémiologique, et des rencontres d’échanges pour la réalisation pratique. L’outil OASIS utilise un ensemble de 78 critères d'évaluation divisé en dix sections, représentant les parties fonctionnelles d'un système de surveillance. Chaque critère a reçu un score selon la prescription d'un guide de notation. Trois graphiques représentant les résultats ont été générés grâce à une combinaison spécifique des scores. La sortie 1 est un aperçu général à travers une série de camemberts synthétisant les scores de chaque section. Cette sortie attribue les scores les plus faibles aux sections Modalités de surveillance (4/12) et Évaluation (4/9). La sortie 2 est un histogramme qui représente la qualité des différents points de contrôle critiques. Elle illustre que l’échantillonnage reste le point primordial d’amélioration car ayant obtenu le score le plus bas (4,3/20). La sortie 3 est un graphique radar représentant le niveau atteint par dix attributs du système. Cette évaluation a permis d’identifier les points critiques pour les améliorations et de proposer des recommandations pour des améliorations.

Analyse des suspicions cliniques liées au sérotype 8 du virus de la fièvre catarrhale ovine chez des veaux en France au cours de l’hiver 2018-2019
Vinomack Chloé, Rivière Julie, Bréard Emmanuel et al.

La fièvre catarrhale ovine (FCO) à sérotype 8 est une maladie virale à transmission vectorielle à l’origine d’une épizootie majeure en 2006-2009 en Europe. Des études ont montré que la transmission transplacentaire de ce sérotype existait, et qu’elle pouvait conduire à des avortements ainsi qu’à des signes nerveux chez le veau nouveau-né. Entre décembre 2018 et avril 2019, des cas de veaux nouveau-nés présentant des signes nerveux ont été déclarés dans des départements français. Des analyses RT-PCR ont permis de confirmer 544 cas d’infection par le BTV-8 au Laboratoire national de référence. Les signes cliniques observés chez ces veaux infectés ont été étudiés pour 244 d’entre eux : ont été décrits majoritairement des signes nerveux (81 %), une cécité (72 %) et une diminution ou absence de réflexe de succion (40 %). Ces résultats montrent que la souche ré-émergente du BTV-8 peut traverser la barrière placentaire et provoquer des signes cliniques nerveux ainsi que des malformations chez le veau nouveau-né.

Réactions non spécifiques aux tests de dépistage ante-mortem de la tuberculose bovine : investigations dans un centre de bovins reproducteurs
Michelet Lorraine, Solanas Sébastien, Tambosco Jennifer et al.

Le dépistage de la tuberculose bovine (bTB) repose sur la détection de la réponse immunitaire à médiation cellulaire par des tests d’intradermotuberculination simple (IDS) ou comparative (IDC) ainsi que par le test de dosage d’interféron gamma (IFN-γ). Une limite principale de ces méthodes est leur manque de spécificité qui peut conduire à des résultats faussement positifs. De nombreuses mycobactéries, dites non tuberculeuses, sont décrites comme des agents interférant avec ces méthodes. Une puce à PCR haut débit (BioMark, Fluidigm) qui permet de réaliser simultanément 4 608 PCR (24 cibles génétiques pour 192 échantillons) et cible des espèces de mycobactéries ou actinomycétales (18 agents différents) connues pour interférer dans le dépistage de la tuberculose, a été développée. Des investigations ont été menées dans un centre de reproducteurs où plusieurs taureaux ont montré des réactions non négatives à l’IDC ou à l’IFN-γ lors du dépistage annuel de la bTB. Des prélèvements de fèces et de nourriture ont été investigués. Plusieurs candidats potentiellement responsables des réactions non négatives aux tests ante-mortem ont été détectés. Cette étude ouvre de nouvelles perspectives quant aux méthodes d’investigations innovantes sur des prélèvements environnementaux et des échantillons d’aliments qui peuvent exposer les animaux à des agents interférant avec le dépistage de la bTB.

Défis de la surveillance des maladies chez les équidés en France
Lupo Coralie, Marcillaud-Pitel Christel, Pitel Pierre-Hugues et al.

La filière équine française est particulièrement hétérogène et comporte de multiples acteurs, avec des enjeux différents, voire parfois divergents. Ces caractéristiques, ajoutées à l’évolution de l’encadrement réglementaire européen de la prévention et de la lutte contre les maladies animales, engendrent plusieurs défis pour la surveillance des maladies chez les équidés en France. Le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (RESPE) réunit les vétérinaires et les socioprofessionnels autour du suivi de la situation épidémiologique et de l’évolution des maladies des équidés depuis 1999. Après 20 ans d’existence, le RESPE fait peau neuve et réaffirme son engagement pour une amélioration continue de la surveillance des maladies des équidés afin de poursuivre la maîtrise du niveau sanitaire de la population équine sur le territoire national.

ARTICLES D’ÉPIDÉMIOLOGIE
 
Évolution et conséquences de l’épizootie de peste porcine africaine en Asie du sud-est : août 2018 à mai 2020
Boucher François, Dufour Barbara & Delsart Maxime

L’Asie du Sud-Est concentre 60 % de la production mondiale de porcs. Les premiers foyers de peste porcine africaine (PPA) ont été identifiés en Chine en août 2018. Le virus s’est répandu dans les pays voisins comme la Mongolie en janvier 2019, le Vietnam en février 2019, le Cambodge en mars 2019, la Corée du Nord et Hong Kong en mai 2019, le Laos en juin 2019, les Philippines en juillet 2019, le Myanmar en août 2019, la Corée du Sud, le Timor-Leste et l’Indonésie en septembre 2019, puis l’Inde en janvier 2020. Le virus a atteint les élevages et la faune sauvage. La PPA constitue désormais un problème de sécurité alimentaire pour certains pays en rendant l’accès aux protéines animales difficile pour leurs habitants. Le but de cet article est de mieux comprendre comment le virus a pu diffuser aussi rapidement dans tous les pays d’Asie du Sud-Est et d’analyser l’impact de la maladie sur la production chinoise.

Évaluation de la collaboration entre les dispositifs contribuant au système de surveillance des salmonelles en France
Bordier Marion, Benhmidene Ghaya, Delavenne Camille et al.

Salmonella est un danger bactérien, transmissible essentiellement par ingestion d’aliments contaminés, d’importance économique et sanitaire. Sa prévention nécessite la mise en œuvre d’un système de surveillance intégré couvrant l’ensemble de la chaîne alimentaire, jusqu’au consommateur. Dans le cadre des plateformes d’épidémiosurveillance, une évaluation de la qualité de la collaboration entre les 18 dispositifs contribuant au système national a été conduite en utilisant ECoSur. Cette évaluation a mis en évidence la nécessité d’une évolution des modalités collaboratives pour permettre une meilleure détection des signaux épidémiques et améliorer les connaissances sur l’épidémiologie de Salmonella. De plus, l’opérationnalisation des modalités collaboratives implique la mise en place de structures organisationnelles pour piloter et coordonner ce système de surveillance complexe. Les plateformes nationales de surveillance de la chaîne alimentaire et d’épidémiosurveillance en santé animale pourraient servir de cadre pour mettre en œuvre ces changements.

INFORMATIONS
 
L'AEEMA a jugé utile de rendre disponibles sur son site Internet des informations centrées, en raison du domaine d'intérêt et de compétence de ses adhérents, sur les relations entre ce virus et le monde animal, sauvage et domestique, tant en animaux de compagnie qu'en animaux de production et de laboratoire. C'est la raison pour laquelle depuis juillet 2020, sans aucune prétention à l'exhaustivité, l'AEEMA introduit périodiquement sur son site Web la référence de textes fournissant des informations jugées novatrices par rapport aux connaissances sur six secteurs des relations du COVID-19 au monde animal. Dans ce numéro 77 de la Revue Épidémiologie et Santé animale sont publiées les références repérées sur le thème 1 jusqu'au 3 octobre 2021 : Le SARS-CoV-2 au sein des Coronavirus. Pour chaque article sont donnés le lien pour y accéder, son titre, le nom du premier auteur, la source, la date de première apparition sur l'Internet et un court résumé de son contenu.
 
Cinq autres thèmes seront présentés dans le n° 78 : thème 2 - COVID-19 et animaux sauvages ; thème 3 - COVID-19 et animaux de compagnie ; thème 4 - COVID-19 et animaux de production ; thème 5 - COVID-19 et animaux de laboratoire ; thème 6 - Prévention de la contamination de l'Homme par le SARS-CoV-2 à partir des animaux.
 
Vous pouvez consulter tous les articles sélectionnés sur le COVID-19 depuis le menu « Actualités »
You can move directly to all selected papers about COVID-19, using the menu Actualités
 
Tarifs AEEMA pour 2022                                           Tariff AEEMA for 2022