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Éditorial
B. Toma
 
JOURNÉE AEEMA du 18 mai 2001

Troubles respiratoires des veaux non sevrés : évaluation de l'impact économique en système allaitant naisseur-engraisseur de race Charolaise des Pays de la Loire.
S. Assié, J-M. Bouet, H. Seegers & J-M. Quillet
L'objectif de l'étude était de quantifier l'impact économique associé aux maladies respiratoires des veaux non sevrés dans un système allaitant. Des données concernant les traitements, la mortalité et les retards de croissance ont été collectées dans 156 exploitations en race Charolaise. La modélisation économique s'est appuyée sur exploitation-type « naisseur-engraisseur intensif de race Charolaise » (60 vaches ; revenu annuel net de 126 000 F). L'incidence moyenne des traitements pour troubles respiratoires a été de 2,52 cas pour 1000 veaux-jours exposés. Le taux de létalité, le taux de retard de croissance grave et le taux de retard de croissance modéré ont été respectivement de 6,0%, 7,2% et de 2,7% chez les animaux traités. Cinq groupes d'exploitations ont été identifiés : (1) incidence nulle ; (2) incidence très faible ; (3) incidence modérée ; (4) incidence forte et fréquence des conséquences graves nulle ou modérée ; (5) incidence forte et conséquences graves fréquentes. Ces groupes représentaient respectivement 21, 22, 17, 28 et 12% des exploitations. Les répercussions économiques n'étaient importantes que pour le dernier groupe : l'impact négatif sur le revenu y était de l'ordre de 20%.
 
Évaluation de la prévalence et de la dynamique de l'infection par le virus de la maladie des muqueuses en Bretagne à l'aide d'un test ELISA sur lait de grand mélange.
A. Joly, F. Beaudeau & H. Seegers
En Bretagne (25 000 troupeaux laitiers), la lutte contre la maladie des muqueuses est essentiellement basée sur l'assainissement des élevages infectés : 2 à 3% des élevages sont concernés annuellement. Afin de jeter les bases d'un plan de maîtrise collective de la BVD, l'Union Bretonne des GDS et l'UMR GSA (ENVN-INRA) ont mené une étude sur 2400 troupeaux laitiers, dont l'objectif était d'évaluer la prévalence et la dynamique de l'infection BVD. La réalisation de trois analyses à quatre mois d'intervalle sur lait de grand mélange à l'aide d'un test ELISA blocking P80 a permis d'attribuer un statut à chaque troupeau. Quatre statuts ont été définis et la prévalence de l'infection BVD évaluée sur deux ans. En moyenne 42% des troupeaux sont probablement indemnes (A), 22% faiblement contaminés (B), 1% en probable séro conversion (C), 32% fortement contaminés (D). Trois p. cent des troupeaux avaient des résultats non interprétables. Les probabilités de survie (proportions de troupeaux ne changeant pas de statut) à 16 mois (d'octobre 1998 à février 2000) étaient de 85% pour les A et 74% pour les D. En considérant l'ensemble des probabilités de survie et de transition (proportion de troupeaux changeant de statut), une simulation par chaîne de Markov sur 15 ans confirme que la situation actuellement observée est proche d'un état d'équilibre entre, d'une part, des troupeaux indemnes dont certains se contaminent plus ou moins rapidement, d'autre part, des troupeaux contaminés dont certains s'assainissent spontanément.
 
Surveillance et épidémiologie de l'encéphalopathie spongiforme bovine en France. Analyse de la situation en mai 2001.
Ch. Ducrot, D. Calavas, E. Morignat, J-L. Vinard, M. Coudert & M. Savey
La surveillance de l'ESB, instaurée en France fin 1990, est fondée sur la surveillance clinique des bovins. Le dispositif a depuis été progressivement renforcé, notamment par la mise en place de programmes de surveillance utilisant les tests rapides, en 2000 sur des catégories d'animaux à risque, puis en 2001 sur les animaux destinés à la consommation. Dans le même temps, le degré de sensibilisation des acteurs de terrain pour la détection des suspects cliniques s'est amélioré. Ainsi la sous-identification des cas a-t-elle fortement diminué au cours du temps. L'analyse des cas d'ESB dépistés en France montre une sur-représentation des animaux nés entre 1993 et 1995, à relier à un niveau d'exposition plus important à cette époque. Passée la « vague » de cas découlant de ces contaminations, le devenir de la situation de l'ESB en France dépendra de l'efficacité des mesures de contrôle de la maladie mises en œuvre depuis 1996. Un bon indicateur de cette efficacité sera de suivre, au cours des deux années à venir, le nombre de cas d'ESB sur ces générations récentes.
 
Enquête sérologique sur la paratuberculose bovine menée dans l'Yonne lors de la campagne 98-99.
E. Petit
Une enquête sur la séroprévalence de la paratuberculose bovine a été menée dans l'Yonne sur 155 cheptels laitiers et allaitants tirés au sort au cours de la campagne 98-99. Les résultats qualitatifs (positif/négatif) et quantitatifs (rapports de densité optique) ont été étudiés selon plusieurs critères à l'échelle des bovins et des cheptels : sexe, race, âge, type de production, origine des bovins, régions géographiques. La séroprévalence s'élève à 3,3% des 8 793 bovins analysés, répartis dans 68% des cheptels. Ces observations ne semblent pas correspondre aux manifestations cliniques de la maladie, très rarement décrite dans ce département. A l'exception de l'âge et dans une moindre mesure de l'origine et de l'ascendance des bovins, la séroprévalence ne semble associée à aucun critère étudié. Une discussion est engagée sur les performances du réactif utilisé et les conséquences éventuelles de son utilisation lors d'un dépistage dans un élevage atteint de clinique, lors du dépistage d'une population tout venant (contrôles à l'introduction) ou lors d'une qualification de cheptel.
 
Étude du ratio « porcs charcutiers/truies » comme index de mouvements : application à l'analyse de risque géographique de la peste porcine classique en Bretagne.
Véronique Chevalier, G. Gerbier, V. Auvigne & B. Durand
Les zones à forte densité animale sont désormais considérées comme des zones à risque élevé face à des maladies hautement contagieuses telles que la peste porcine classique ou la fièvre aphteuse. Or le paramètre « densité », bien que synthétique, ne prend pas en compte les mouvements d'animaux qui participent pourtant  largement au risque d'introduction et de dissémination de ces maladies. L'objectif de ce travail est de montrer la pertinence de l'utilisation du ratio « porcs charcutiers/truies » en tant qu'index de mouvement et témoin du statut d'importateur ou d'exportateur d'une zone pour affiner géographiquement l'analyse de risque concernant ces maladies.
 
RESAPATH : réseau de surveillance de la résistance aux antibiotiques chez les principales bactéries pathogènes des bovins, des porcs et des volailles.
J. Marie, J-L. Martel, Marylène Kobisch & P. Sanders
Le RESABO, animé par l'AFSSA site de Lyon depuis près de vingt ans, permettait de suivre l'évolution de la résistance aux antibiotiques des principales bactéries pathogènes des bovins en collectant les résultats d'antibiogrammes effectués par les laboratoires d'analyses vétérinaires adhérents. A la demande de la Direction générale de l'alimentation (DGAl), le même type de surveillance a été mis en place par l'AFSSA, site de Ploufragan, chez les bactéries pathogènes d'origine porcine et aviaire. Cette surveillance a été regroupée en un réseau unique « RESAPATH », animé par l'AFSSA, sites de Lyon et de Ploufragan, qui permet aujourd'hui de suivre l'évolution de la résistance aux antibiotiques chez les principales bactéries pathogènes d'origine aviaire, bovine et porcine.
 
Étude expérimentale de la transmission indirecte des mycoplasmoses aviaires
Corinne Marois, J-P. Picault & Isabelle Kempf
Une méthode PCR multiplexe et une méthode de RT-PCR multiplexe sont développées pour la détection des genres Mycoplasma, Acholeplasma et Spiroplasma et de l'espèce Mycoplasma synoviae. La deuxième technique permet la mise en évidence dans l'environnement des cellules mycoplasmiques viables ou très récemment mortes (depuis moins de 20 minutes). Ces tests sont appliqués lors de trois essais pour démontrer que les cellules de M. synoviae présentes dans l'environnement peuvent infecter les jeunes poulets. La stabilité de M. synoviae dans l'environnement après élimination des oiseaux infectés est évaluée à 4 à 6 jours par culture et rt-pcr. Dans le troisième essai, des échantillons de poussière, de plumes et d'aliment prélevés dans un élevage de poules pondeuses infectées par M. synoviae se sont avérés pouvoir contaminer des poussins. Les mesures de prophylaxie sanitaire doivent donc être très rigoureusement appliquées pour limiter les risques d'une infection ou éliminer M. synoviae d'un élevage.
 
La maladie de Borna est connue depuis longtemps en Europe centrale comme une méningoencéphalomyélite d'origine virale affectant les chevaux et moutons. Au cours des dix dernières années, l 'épidémiologie de la maladie a été révisée puisque sa répartition géographique s'avère plus large que rapportée jusqu'alors. Elle peut affecter un grand nombre d'espèces animales à sang chaud, y compris l'Homme. L'agent étiologique, virus à ARN négatif simple brin enveloppé, récemment classé dans la nouvelle famille des Bornaviridae (ordre des Mononegavirales), peut induire des signes cliniques sévères d'encéphalite virale avec des troubles comportementaux importants et pouvant entraîner la mort de l'animal.Une recherche du virus par RT-nested-PCR menée en France sur 196 prélèvements d'animaux (171 cerveaux de différentes espèces animales et 25 prélèvements de sang) a révélé la présence d'ARN du virus dans 10 prélèvements de cerveaux de bovins, chevaux et renards ainsi que dans 14 prélèvements de sang de chevaux. Ces résultats constituent à la fois la première détection du virus de la maladie de Borna en France et sa première mise en évidence chez le renard.
 
Utilisation des outils informatiques modernes dans les situations d'urgence : l'exemple de la fièvre aphteuse au Royaume-Uni en 2001.
G. Gerbier, B. Durand & P. Hendrikx
Au cours de l'épizootie de fièvre aphteuse de 2001 en Angleterre, les outils informatiques ont été utilisés de façon intensive. Cet article présente un bilan de leur utilisation dans ce contexte typique de situation d'urgence. L'utilité, les données nécessaires et les limites de ces outils sont analysées selon quatre volets : la gestion de l'épizootie, l'évaluation des risques, la modélisation et enfin la communication.
 
ARTICLE D'ÉPIDÉMIOLOGIE
 
Analyse qualitative du risque d'épizootie de peste bovine en République centrafricaine à partir du Tchad et du Soudan.
P. Hendrikx, Barbara Dufour, J-J. Tulasne & G. Kondolas
La République Centrafricaine occupe une position stratégique dans la lutte contre la peste bovine en Afrique en raison de la présence suspectée de foyers au sud du Soudan et de l'absence de la maladie en Afrique de l'Ouest et du Centre. Une analyse de risque qualitative selon une méthode proposée par Zepeda a été conduite pour évaluer le risque d'introduction de la maladie à partir du Tchad et du Soudan.
Le danger identifié est le virus bovipestique de lignée 1 suspecté au Soudan. La conjonction d'une faible prévalence dans les pays limitrophes, d'un risque modéré dû aux mouvements d'animaux et d'une survie négligeable du virus dans l'environnement conduit à considérer la probabilité d'introduction du virus comme faible. La probabilité d'exposition au virus ainsi que les conséquences d'une épizootie sont considérées comme modérées. La méthode d'analyse qualitative permet donc de qualifier le risque d'épizootie de peste bovine en RCA comme modéré et conduit à préconiser que l'ensemble des mesures de réduction du risque soient mises en œuvre dans les domaines de la circulation des animaux, de la couverture vaccinale des bovins et de la surveillance épidémiologique. La méthode utilisée apparaît concrète et adaptée aux données disponibles dans les pays en développement. Elle trouve ses limites en privilégiant la sévérité de l'évaluation et une certaine subjectivité dans l'estimation des crittères.
 
SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE

La maladie d'Aujeszky en France en 2000.
B. Toma, J-P. Buffereau, J. Dudouyt & Nadia Haddad
La situation épidémiologique de la maladie d'Aujeszky en France en 2000 est présentée à l'aide de tableaux et de figures. Les indicateurs utilisés montrent que la situation s'est nettement améliorée par rapport aux années précédentes.
 
REVUES
 
Un nouveau concept sanitaire : l'abattage préventif.
B. Toma, F. Moutou & Barbara Dufour
L'abattage sanitaire « curatif » est un concept utilisé depuis très longtemps pour lutter contre certaines maladies animales très contagieuses. L'abattage sanitaire « préventif », c'est-à-dire d'animaux contaminés ou éventuellement contaminés, est d'application plus récente, au plan individuel. Au plan collectif, c'est-à-dire de troupeau(x), ce concept est émergent et son emploi s'est développé au cours des dix dernières années, dans les pays développés, pour lutter contre la réapparition de maladies épizootiques, notamment la fièvre aphteuse et la peste porcine classique. Ce texte en présente l'historique et les principaux aspects.
 
Conditions nécessaires pour considérer un territoire indemne d'une maladie animale.
B. Toma, Barbara Dufour & R. Pouillot
Ce texte rappelle les principes généraux sur lesquels devrait être fondée la notion de territoire indemne d'une maladie, ainsi que les bases statistiques nécessaires aux opérations d'épidémiosurveillance correspondantes. Parmi les éléments essentiels, il insiste sur la nécessité de ne conférer l'appellation « indemne de » que dans des conditions garantissant l'absence d'infection (ou d'infestation) et non pas la présence certaine d'un faible taux d'infection (ou d'infestation). Il attire l'attention sur la confusion qui a dû s'installer entre l'inévitable exigence de fixer une limite au niveau de détectabilité des outils d'épidémiosurveillance, pour des raisons économiques, et l'acceptation d'un taux d'infection (ou d'infestation) connu, mais situé au-dessous de ce niveau, pour l'attribution officielle de la qualification "indemne de". Pour une telle situation (prévalence faible, située au-dessous d'un seuil défini en fonction des caractéristiques épidémiologiques des maladies), l'appellation « territoire où la maladie est en voie d'éradication » est préférable.
 
ACTUALITÉS EN ÉPIDÉMIOLOGIE
 
La fièvre catarrhale ovine en Corse en 2001.
S. Zientara, Colette Grillet, S. de la Rocque, J-M. Gourreau, M. Grégory, P. Hendrikx, Geneviève Libeau, Corinne Sailleau, E. Albina, E. Bréard & J.C. Delécolle