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Barbara Dufour
 
JOURNÉES AEEMA, 21 MAI 2010
 
E. Belchior, Gwenaele. Bradane, Andrée-Françoise Mercier, Noémie Fortin, R. Ollivier & B. Hubert
Deux investigations de cas humains de psittacose ont été menées par la Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Pays de la Loire en mars-avril 2009 parmi les salariés de deux abattoirs de volailles. Elles ont permis de mettre en évidence des infections humaines à Chlamydophila psittaci et ont confirmé le caractère de zoonose professionnelle de la psittacose. La faiblesse des effectifs n’a pas permis de mettre en évidence un ou des postes plus à risque sur la chaîne d’abattage. Les investigations vétérinaires à la recherche de la source d’infection n’ont pas été possibles du fait de l’abattage total des lots et de la désinfection des locaux.
 
G. Ru, W. Van Wassenhove, Alice Perazzini & K. Dressel
Des mesures de contrôle importantes prises par l’UE et fondées sur la science, comme par exemple l’interdiction de l’utilisation des farines de viande et le retrait des matériaux à risques à l’abattoir, ont entraîné une régression continue de l’épizootie d’ESB ces dernières années. La pression pour relâcher certaines de ces mesures a poussé la Commission Européenne à publier la « TSE roadmap » (Feuille de route pour les ESST), permettant une discussion ouverte sur le potentiel du relâchement. Afin d’étudier les perceptions des acteurs concernés et les moyens d’amélioration de la communication sur la feuille de route, une étude qualitative a été réalisée. Quarante-six entretiens semi-directifs ont été réalisés avec les gestionnaires du risque et les acteurs en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni. Les résultats peuvent être résumés ainsi : les ESST ne sont plus vraiment d’actualité ; les personnes interviewées partageaient l’idée que le risque lié aux ESST est clairement en baisse et donc la perception globale du risque BSE est faible. De plus, tous les acteurs appréciaient la feuille de route comme un nouvel outil de communication ; cependant, ils soulignaient l’importance de la communication sur les ESST en donnant plusieurs suggestions de communication.
 
Corinne Sailleau, E. Bréard, C. Viarouge, A. Desprat, D. Vitour, Micheline Adam, L. Lasne, A. Martrenchar, Laura Costes, S. Zientara & Gina Zanella
La fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique des cervidés (epizootic haemorrhagic disease-EHD) sont enzootiques à la Réunion et donnent lieu régulièrement à quelques épisodes cliniques plus ou moins sévères chez les bovins (EHD) ou les ovins (FCO), comme en 2003. Au mois de janvier 2009, des bovins élevés sur l’ile de la Réunion ont présenté des signes cliniques évocateurs de l’une ou l’autre de ces arboviroses. Des analyses par amplification génique (RT-PCR) réalisées sur les prélèvements sanguins de 116 bovins présents dans différentes communes de l’île, ont permis de détecter la présence du génome du virus EHD sur 106 échantillons et, sur 5 d’entre eux, la présence concomitante du virus de la FCO. Sept souches du virus EHD et une souche du virus de la FCO ont été isolées sur oeufs embryonnés puis sur culture de cellules BHK21. L’analyse des séquences nucléotidiques du segment génomique 2 (codant la protéine VP2, responsable de la spécificité de type) des souches isolées a permis d’identifier les sérotypes de ces deux orbivirus et de les comparer aux souches connues.
 
Sabine Cardoen, D. Berkvens, L. Claes, S. Van Gucht, J. Dewulf, L. De Zutter & C. Saegerman
Cet article présente la situation épidémiologique actuelle de la Belgique vis-à-vis du parasite Trichinella. Sur base des données officielles avec la méthode de digestion à la pepsine chlorydrique, la prévalence réelle de Trichinella en Belgique est estimée à 0,0025% chez les sangliers sauvages et à 0,2% chez le renard. Chez le porc domestique, ainsi que chez les chevaux, et chez les autres espèces animales domestiques et sauvages, la prévalence est nulle. Chez l’homme, le dernier cas de trichinellose provenant de la consommation de viande de porc date de 1893, et le dernier cas provenant de la consommation de viande de sanglier date de 1978. Selon une méthode quantitative décrite par Alban et al. [2008], la probabilité actuelle que la population de porcs domestiques en Belgique soit indemne de Trichinella est supérieure à 97%. Sur la base de ces données, il peut être considéré que le niveau de risque en Belgique vis-à-vis de Trichinella est négligeable. Conformément au Règlement n° 2075/2005/CE, la Belgique est en mesure de demander à la Commission européenne une reconnaissance officielle comme région à risque négligeable vis-à-vis du parasite Trichinella chez le porc domestique, afin de pouvoir, en cas d’octroi, bénéficier d’un programme de surveillance allégé. Dans ce programme de surveillance allégé, il n’est plus nécessaire de continuer à tester les porcs « viandeux » élevés dans des conditions d’hébergement contrôlées. Par contre, il reste nécessaire de continuer à tester systématiquement tous les porcs à risque (porcs reproducteurs et porcs possédant un accès à un parcours extérieur) et tous les chevaux. Concernant la faune sauvage, un testage systématique des sangliers, un testage annuel d’un échantillon de renards et de rats, ainsi que d’autres types de carnivores sauvages, sont recommandés. L’importance du respect strict des mesures de biosécurité dans les exploitations est également mise en évidence.
 
S. Krebs, Catherine Belloc & X. Malher
La présente étude se propose d’évaluer l’intérêt économique du recours à l’enrofloxacine dans le traitement de la colibacillose en élevage de poulet de chair standard dans le contexte français. La méthodologie mise en œuvre est une approche pharmaco-économique de type coût/efficacité, reposant sur la construction, le paramétrage et la résolution d’un arbre de décision, décrivant le cheminement thérapeutique réalisé en élevage. Elle s’appuie sur 95 bandes ayant reçu un traitement à visée anti-colibacillaire avant 10 jours d’âge puis, le cas échéant, un second traitement. En termes de rapport coût/efficacité, l’analyse montre que, dans le contexte précis de l’échantillon étudié, l’utilisation préférentielle de l’une ou l’autre composante d’une alternative (enrofloxacine vs autres antibiotiques) demeure étroitement liée à la valorisation par l’éleveur du supplément d’efficacité induit par le recours à l’enrofloxacine.
 
J. Le Palud, Nathalie Chatelier, P. Blanquefort, C. Boulay, D. Pécaud, N. Rose & Catherine Belloc
Notre enquête a eu pour objectif de caractériser la perception du SDRP par des éleveurs situés dans trois régions du Grand Ouest : Bretagne, Pays de la Loire et Basse Normandie. Cinquante-huit éleveurs dont les élevages présentaient des statuts différents vis-à-vis du SDRP (indemne, positif ou récemment assaini) ont été interrogés. Il est apparu que la connaissance de la maladie (expression clinique) ainsi que l’importance que les éleveurs disaient accorder au SDRP étaient corrélées à leur expérience personnelle : plus élevées pour les éleveurs dont l’élevage est positif ou récemment assaini. Les questions portant sur les modes de contamination d’un élevage ont conduit les éleveurs à mettre en avant les visiteurs, la contamination aérienne, le lisier, les véhicules, la faune sauvage et les achats d’animaux.
 
J-B. Perrin, C. Ducrot, J-L Vinard, E. Morignat, D. Calavas & P. Hendrikx
L’impact sur la mortalité des bovins de l’épizootie de fièvre catarrhale ovine (BTV8) qu’a vécu l’Europe depuis 2006 est mal documenté. Afin d’estimer cet impact, nous avons utilisé une approche populationnelle à partir de la base de données nationale d’identification bovine (BDNI). La démarche en trois étapes a consisté à i) modéliser les fluctuations hebdomadaires des taux d’incidence de la mortalité bovine dans chaque département français de 2003 à 2006, à partir des données collectées dans la BDNI, ii) utiliser ces modèles pour estimer la mortalité attendue de 2007 à 2009, par semaine, département, catégorie d’âge et type de production, iii) comparer le nombre de morts réellement observées avec les prédictions émises. Cette méthode nous a permis d’identifier plus de 125 000 morts excédentaires en 2008 en France, dont la distribution spatio-temporelle suggère fortement qu’elles pourraient être liées à l’épizootie de fièvre catarrhale ovine.
 
Marie-France Humblet, M. Gilbert, K. Walravens, Maryse Fauville-Dufaux, M. Govaerts & C. Saegerman
Les objectifs de cette étude étaient d’élaborer un modèle d’analyse de la dynamique spatio-temporelle de la tuberculose bovine (TBb) en vue de suggérer une éventuelle ré-orientation des mesures de surveillance. Une base de données reprenant les souches de Mycobacterium bovis isolées entre 1995 et 2006 a été élaborée reprenant les profils moléculaires de trois techniques de typage. La classification des souches de M. bovis a permis d’identifier une lignée prédominante en Belgique. Plusieurs paramètres ou facteurs de risque potentiels (n = 49) ont été testés au moyen d’une régression logistique multiple à étapes. Deux approches ont été suivies : la première a considéré toutes les souches de M. bovis dans l’application du modèle, tandis que seule la lignée prédominante a été incluse dans la seconde approche. L’inclusion de toutes les souches a permis d’identifier un antécédent de TBb dans un troupeau (P < 0,001), la distance par rapport à un foyer (effet voisinage) (P < 0,001) et la densité de bovins (P < 0,001) comme étant des facteurs de risque de tuberculose bovine. La seconde approche a mis en évidence la proportion de mouvements à partir d’une zone infectée au cours de l’année comme principal facteur de risque de TBb (P = 0,007). La présente étude a donc permis d’identifier plusieurs facteurs de risque de TBb en Belgique grâce à une méthodologie originale. De plus, l’exploitation des données de typage moléculaire semble utile pour mettre en évidence des différences de comportement entre souches de Mycobacterium bovis.
 
Sophie Molia, Stéphanie Lapeyre, Maïmouna Sanogo Sidibé, Kadiatou Diarra Sissoko, M. Racine N'diaye, Mahmoudou Diall & Lassina Doumbia
Cette étude présente une évaluation semi-quantitative de l’organisation et du fonctionnement du réseau EPIVET-Mali (Réseau National de Surveillance Epidémiologique Vétérinaire du Mali) en matière de surveillance de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). La méthodologie utilisée, très similaire à celle utilisée antérieurement dans le cadre du programme PACE, repose sur des enquêtes de terrain et l’utilisation d’une grille d’évaluation comportant 28 critères répartis en huit rubriques thématiques. Avec une note globale de 3,05 sur 4, le réseau EPIVET-Mali dispose d’une organisation et d’un fonctionnement satisfaisants pour la surveillance de l’IAHP. Certaines rubriques fonctionnent particulièrement bien (organisation du réseau, stratégie de surveillance, laboratoire de diagnostic et restitution et diffusion des informations), tandis que d’autres font l’objet de recommandations pour leur amélioration (fonctionnalité sur le terrain, animation du réseau, gestion des données et suivi de l’efficacité). Les méthodes d’évaluation semi-quantitative des réseaux d’épidémiosurveillance représentent des outils standardisés faciles à utiliser et interpréter. Elles permettent d’identifier les points faibles d’un réseau, de proposer des améliorations et de suivre l’efficacité des mesures correctrices.
 
Anne Praud, O. Gimenez, Gina Zanella, Barbara Dufour, Nathalie Pozzi, Valérie Antras, Laurence Meyer & B. Garin-Bastuji
Aucun test de référence (gold standard) n’est actuellement disponible pour le dépistage de la brucellose porcine. L’évaluation des caractéristiques des tests utilisés couramment est néanmoins indispensable à la mise en place d’un protocole de dépistage de cette maladie. Notre étude a porté sur 6 422 porcs de France métropolitaine et 1 595 porcs de Polynésie française, soumis individuellement à cinq tests de dépistage (EAT, FPA, iELISA, et deux cELISA). L’estimation de la sensibilité et de la spécificité des tests a été réalisée selon deux approches : une approche « fréquentiste » (par la méthode du maximum de vraisemblance) et une approche bayésienne. Elle a permis de mettre en évidence l’intérêt de l’utilisation d’une méthode bayésienne dans la détermination des caractéristiques de tests de dépistage en l’absence de test de référence, ainsi que l’existence de variations de la sensibilité et de la spécificité des tests selon le contexte épidémiologique.
 
G. Roger, A. Joly, F. Beaudeau, R. Guatteo, H. Seegers & Christine Fourichon
L’objectif de cette étude était d’estimer la valeur informative de différentes analyses de mélange pour déterminer le statut de troupeaux bovins laitiers vis-à-vis de la paratuberculose. Dans 55 troupeaux laitiers avec historique de paratuberculose connu, différentes analyses (ELISA, PCR, paraJEM®) ont été réalisées sur des prélèvements de lait et/ou de fèces individuels ainsi que sur des petits mélanges reconstitués au laboratoire et des prélèvements d’environnement. La sensibilité d’une combinaison d’analyses basée sur la réalisation d’ELISA sur des laits de mélange ciblés selon le rang de lactation des vaches et de PCR ou de paraJEM® sur les fèces prélevées dans l’environnement ou sur de jeunes animaux a été forte selon la précision souhaitée. Par rapport aux méthodes de référence habituellement choisies (analyses individuelles sur tous les animaux), la méthode proposée permet de réduire considérablement les coûts avec un niveau de sensibilité équivalent à celui apporté par le gold-standard.
 
E. Petit, Elodie Pageot & J-P Christophe
A la suite de circulations virales importantes et inhabituelles d’IBR (Rhinotrachéite infectieuse bovine) au cours de l’été 2008 dans quelques secteurs de Saône-et-Loire, des investigations ont été menées par le GDS dans les élevages touchés pour tenter de comprendre comment le virus avait pu circuler entre les différents lots de ces élevages pendant la période de pâturage. Pour analyser ces observations on a fait appel à l’algorithme de Dijkstra qui est utilisé par les logiciels de navigation pour rechercher les itinéraires les plus courts dans un graphe composé de points, ici les lots contaminés, et de liens, ici les différents points de contact comme le voisinage de pré, les mouvements d’animaux, les interventions sur les animaux. L’enquête a recensé tous les points de contact déclarés par les éleveurs pour les lots contaminés et un programme développé sous Excel© a exploré tous les chemins possibles permettant d’expliquer la circulation du virus. Il ressort un taux d’explication de 35% des lots contaminés qui s’élève à 58% si on admet que la vaccination FCO faite le même jour par un même vétérinaire est un facteur de transmission possible entre deux lots. Une simulation sur la date de début de circulation dans les lots montre que le taux d’explication chute rapidement si on suppose que les circulations ont démarré après la mise à l’herbe. Cette observation amène à penser que le début de la circulation IBR était sans doute antérieure et non liée à une éventuelle réactivation virale qui aurait été provoquée par le passage du virus de la FCO qui a sévi sur ces secteurs lors de l’été 2008. Les limites de l’enquête et de la méthode utilisée sont discutées.
 
B. Davoust, O. Mediannikov, J. Acon, P. Parola & J-L Marié
La technique de polymérisation en chaîne (PCR) a été mise en oeuvre pour détecter des bactéries intracellulaires de la famille des Anaplasmataceae (Rickettsia felis et Wolbachia sp.) dans des puces et des poux infestant des chiens et des chats en Ouganda. Sur 155 puces récoltées, 76,5% contenaient de l’ADN de R. felis. Cette bactérie est responsable d’une rickettsiose humaine émergente : la fièvre boutonneuse à puces qui devra être connue des médecins ougandais.
 
ARTICLE D'ÉPIDÉMIOLOGIE
 
Naima Sahraoui, B. Muller, D. Guetarni, Fadila Boulahbal, D. Yala, R. Ouzrout & J. Zinnstag
Nous caractérisons pour la première fois les souches responsables de la tuberculose bovine chez les bovins récoltées dans deux abattoirs de la région nord de l’Algérie. Les résultats présentés ont déjà fait l’objet d’une publication [Sahraoui et al. 2009]. D’un ensemble de 100 animaux, 101 souches bactériennes ont été isolées dont 88 étaient des souches de Mycobacterium bovis, une souche ayant un profil de Mycobacterium caprae et 12 autres souches appartenaient à d’autres espèces bactériennes. Les 89 souches du complexe Mycobacterium tuberculosis (CMT) ont été caractérisées par spoligotypage : 23 spoligotypes différents ont été obtenus dont deux prédominants (SB0120 et SB0121) représentant respectivement (39%) et (21%) des isolats. De ces 23 spoligotypes identifiés, 18 spoligotypes ont déjà été cités et cinq spoligotypes y compris le spoligotype de la souche M. caprae n’avaient jusqu’à présent jamais été décrits. Au total, 88% des souches de M. bovis isolées montraient des spoligotypes déjà détectés en France dont plusieurs types étaient auparavant également trouvés dans d’autres pays européens. Nos résultats nous laisseraient supposer que l’origine de la majorité des souches de M. bovis retrouvées au nord de l’Algérie est européenne, par suite de l’introduction de bovins exportés vers l’Algérie.
 
INFORMATIONS
 
F. Moutou