Chaque mois, un membre de l’AEEMA met en avant un article scientifique de son choix.

Ce mois-ci, Malika Bouchez-Zacria, doctorante au sein de l'unité Epidémiologie du Laboratoire de Santé Animale de l'ANSES de Maisons-Alfort, vous propose l’article «The History of In Vivo Tuberculin Testing in Bovines : Tuberculosis, a "One Health" Issue» écrit par Margaret Good et al. et publié dans Frontiers in Veterinary Science en 2018.

Cet article est disponible ici.

Pouvez-vous nous résumer brièvement l’article ?

Avec cette revue bibliographique sur la tuberculose bovine, les auteurs montrent que cette infection, et en particulier sa forme zoonotique, est toujours d’actualité. L’ancienneté de cette infection (existant déjà il y a 3 millions d’années), son développement à l’échelle mondiale et l’émergence de Mycobacterium bovis (avec l’apparition de la domestication et l’élevage des bovins) sont rappelés. L’historique des tests de dépistage chez les bovins, cœur de l’article, est particulièrement détaillé, depuis la découverte du bacille tuberculeux en passant le développement de l’intradermoréaction et l’étude des meilleurs sites d’injection. Les avantages et inconvénients de l’interféron gamma et du test ELISA sont abordés, mais le test tuberculinique est présenté comme le test de choix pour les animaux d’élevages. Les différents obstacles à l’éradication (infection présente dans la faune sauvage, transmission inter-espèces possible, etc.) sont énumérés. L’approche « One Health », concrétisée par la formation de la collaboration tripartite entre la FAO, l’OIE et l’OMS en 2010, est finalement présentée comme la plus cohérente pour l’éradication de la tuberculose, objectif fixé par l’OMS pour 2030 : la réduction des cas humains ne sera possible que grâce à une gestion du réservoir animal. Un autre point clé sera le développement de meilleurs tests diagnostiques, dont l’efficacité sera à valider sur le terrain.

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant cet article ?

Cet article replace la tuberculose bovine dans son histoire avec l’Homme, mais également avec les différentes espèces animales concernées et souligne que l’agent de la tuberculose zoonotique a réussi à s’adapter à ces multiples espèces. L’historique des tests permet de souligner que, malgré ses imperfections, l’intradermo tuberculination reste tout de même aujourd’hui le test de choix dans les élevages bovins. Les enjeux humains, animaux domestiques mais également faune sauvage -avec la problématique conservation compliquée par les difficultés de dépistage- sont explicités. Enfin, la Wildlife Conservation Society, entre autres, est donnée en exemple et illustre bien le concept « One World, One Health ». Elle prône le lien entre la conservation, la santé publique et la santé des animaux sauvages et domestiques. Ainsi, pour une infection multi-espèces telle que la tuberculose bovine, il existe une seule santé : celle d’un écosystème planète. La surveillance de la santé de la faune sauvage permet la détection des changements dans l’environnement, donnant la possibilité de réagir, de modérer les menaces pour la santé et ce, avant qu’elles ne deviennent des crises.

Y a-t-il des points abordés dans l’article qui vous ont laissé perplexe ou que vous auriez aimé voir plus développés ?

Aucun

 

Merci à Malika Bouchez-Zacria ( Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) pour sa contribution.

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A noter qu’il n’y a pas de comité de lecture pour cette rubrique et que le contenu n’engage que le contributeur du mois.